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Sport Publié le mardi 21 juillet 2015 | Ivoire-Presse

Sports/Interview avec M. Koné Salif, DG de l’ONS : « Nous pouvons demander au ministère de mettre fin aux subventions de toute fédération qui n’utilise pas ses ressources à bon escient »

© Ivoire-Presse Par DR
Koné Salif, DG de l`Office national des sports (ONS)
M. Koné Salif, Directeur Général de l’Office National des Sports (ONS), dans cet entretien, explique le rôle de sa structure au sein du ministère des Sports et annonce les prochains défis à relever pour le développement du sport en Côte d’Ivoire. Entretien.

Monsieur le Directeur Général, pouvez-vous nous dire en quoi consiste la mission de l’Office national des sports ?
L’ONS, c’est l’abrégé de l’Office National des Sports. L’Office Nationale des Sports est une structure étatique, un établissement public à caractère administratif qui a été par un décret en 1980, mais qui aujourd’hui a subit un certain nombre de mutations, de reformes et un décret de mars 2014, le dernier en date, fixe ses attributions, son fonctionnement et vient renforcer le rôle de l’ONS par rapport à la gestion du sport en Côte d’Ivoire. Le décret de 2014 donne un certain nombre de missions à l’ONS, notamment l’entretien et la réparation des infrastructures sportives. Ensuite, la gestion des manifestations sportives et celle des compétitions internationales, la participation à l’élaboration des projets et programmes d’équipements de nos infrastructures sportives. Nous avons aussi une mission nouvelle qui est intervenue avec le décret de 2014 qui nous donne la mission d’assurer la promotion du sport en Côte d’Ivoire. Et puis, l’Etat donne des subventions aux fédérations qui doivent être suivies. Alors le décret de 2014 donne à l’ONS la mission du suivi de ces subventions allouées aux fédérations pour leur permettre de travailler. Nous avons donc une mission de promoteur et d’évaluateur. Nous avons donc procédé à l’évaluation des subventions que l’Etat met à la disposition des fédérations dans le cadre de leurs activités. En rapport avec ce nouveau décret, nous avons créé en notre sein un département chargé du marketing, de la communication et des relations publiques. Et c’est ce département qui aura en charge, dans le cadre de ces activités de marketing, la recherche de sponsors, de partenaires au développement, partenaires dans le cadre des opérations de participation des acteurs économiques au développement du sport (partenariat public privé). Nous devons nous arranger pour développer cet aspect du sport. Nous devons également faire en sorte de pouvoir trouver des ressources additionnelles, cela peut être dans la promotion des infrastructures sportives que nous avons. Nous devons faire en sorte que ces infrastructures là soient rentables. Il va s’agir de développer des activités autour de nos infrastructures qui pourraient nous apporter des ressources additionnelles. Nous avons également prévu l’organisation de grands évènements qui peuvent être accompagnés par des acteurs de renom dans le domaine sportif qui pourraient rehausser l’image et nous permettre d’engranger des fonds pouvant servir à la réhabilitation de nos infrastructures sportives et à l’organisation de compétitions. Nous avons prévu de faire en sorte que la plupart des grands évènements qui se passent en Afrique, soient organisés en Côte d’Ivoire pour redorer le blason du sport ivoirien au niveau international. Nous avons donc la promotion interne et celle de nos infrastructures, la recherche de ressources additionnelles, mais nous avons également pour mission de faire en sorte qu’au niveau international le sport ivoirien connaisse un rayonnement probant.

Pour l’ivoirien lambda, aujourd’hui lorsqu’une compétition telle que la ligue 1 ne mobilise pas beaucoup de personnes, est-ce de la responsabilité de l’ONS ou de la Fédération ivoirienne de football (FIF) ?

Bien merci pour cette question qui est assez importante. Je dirai qu’il y a plusieurs types de responsabilité. Au niveau de l’Etat, il faut dire que nous avons en ce moment des infrastructures qui sont dans un état un peu délabrées et qui ne permet pas peut être la pratique du sport de la meilleure manière possible. Et puis également au niveau de l’Etat, une autre responsabilité qui est de faire en sorte que nous ayons beaucoup d’activités qui attirent au maximum la jeunesse vers la pratique du sport. Mais au niveau des fédérations, il faut qu’elles prennent aussi soins de mener beaucoup d’activités et de communication pour que la population s’intéresse au sport. Aujourd’hui, je peux vous dire que si ce n’est pas l’équipe nationale qui joue, nous avons des gradins et terrains vides. Parce que justement, l’équipe nationale regorge des stars que tout le monde aimerait voir à l’œuvre, raison pour laquelle nous venons au stade. Mais lorsqu’il s’agit des équipes internes, des équipes de la ligue, vous vous rendez compte que les joueurs sont méconnus. On ne les connait pas. Pourquoi ? D’abord parce que la qualité du jeu pose problèmes et puis lorsqu’un seul essaye d’émerger, d’exceller par son jeu, automatiquement ce joueur est vendu. Cela fait que la relation entre le joueur, l’équipe et le public devient assez difficile à établir. On arrive pas à fidéliser une clientèle, une population, donc à tous les niveaux nous sommes confrontés à des problèmes. En ce qui concerne la gestion des subventions, la décision de donner une subvention aux fédérations répond à des critères bien établis au niveau du sport de haut niveau. La direction du sport de haut niveau établit des critères et c’est selon ces critères que certaines fédérations bénéficient de subvention. Cela peut être assez intéressant pour certaines fédérations ou parfois insuffisant pour d’autres. Mais il est que l’Etat fait l’effort d’octroyer ces subventions aux fédérations pour les accompagner. Il faut dire que les fédérations sont des structures privées qui ne sont pas des structures étatiques, donc l’apport de l’Etat ici s’avère une manière de favoriser la promotion du sport. Il ne faudrait peut être pas qu’on pense que l’Etat doit tout faire pour les fédérations contrairement à celles qui pensent qu’on se crée pour bénéficier simplement de la subvention étatique. Il faut qu’elles comprennent qu’elles doivent chercher des ressources ailleurs. Lorsque l’Etat met une subvention à la disposition de l’Etat, il est important que la structure qui représente l’Etat auprès des fédérations qui est l’ONS puisse rendre compte à l’Etat de l’exécution de ces subventions. Et c’est dans ce cadre que nous intervenons avec un plan de suivi-évaluation et nous irons vers les fédérations périodiquement, soit par trimestre ou par semestre, pour voir avec eux, ‘’les subventions qu’on a mises à votre disposition, qu’est ce que vous en avez fait, votre organisation permet-elle de gérer au mieux la subvention ?’’ Ceux sont des questions qu’on va leur poser dont les réponses vont nous permettre de mieux dispatcher les subventions que nous mettons à la disposition des fédérations.

Lorsqu’une fédération est évaluée et qu’elle n’utilise pas à bon escient la subvention étatique, qu’est ce qui se passe ?

Nous rendons compte à la hiérarchie pour les décisions à prendre. Mais à notre niveau, la décision que nous allons prendre, c’est de dire au ministère de ne plus donner de subvention à cette fédération tant qu’elle ne change pas sa manière de travailler. Vous avez des fédérations qui ne tiennent qu’au président et à quelques personnes, en réalité si vous voulez gérer les subventions de l’Etat, il faut que vous ayez une organisation qui permette de recevoir les fonds de manière régulière au profit de la fédération et de manière claire avec un service comptable bien précis. La fédération qui n’aura pas ces éléments ne pourra pas bénéficier des prochaines subventions.
La situation des infrastructures n’est pas du tout enviable et la Côte d’Ivoire doit organiser deux importants évènements sportifs en 2017 et 2021. Comment comptez-vous faire face à ces défis ?
En ce qui concerne les échéances à venir et qui sont capitales et importantes pour la Côte d’Ivoire, il s’agit de la francophonie prévue en août 2017 et la CAN 2021. Nous, au niveau de l’ONS, proposons à notre hiérarchie que ce soit les deux éléments qui soient primordiaux. Quels sont les stades que nous avons pour l’instant retenus. Pour les jeux de la Francophonie, il y a le stade Félix Houphouët Boigny qui va abriter la cérémonie d’ouverture et les compétions d’athlétisme. Il y a ensuite le stade Champroux et enfin le Parc avec le Palais des sports de Treichville. Voici les trois structures que nous avons retenues pour les jeux prochains de la Francophonie. A cet effet, il a été mis en place par le Gouvernement un comité de pilotage présidé par le DG de la Francophonie. Les travaux sont en cours, nous sommes aujourd’hui en train de recevoir les architectes et les techniciens en bâtiment et le BNETD qui sont en train de faire des études et qui vont nous proposer bientôt les axes de réhabilitation qui vont avoir lieu pour l’ensemble de ces sites. Ce comité a désigné ses architectes, ses bureaux d’études pour que nous puissions avoir la meilleure présentation possible des réalisations que nous devons faire. Et c’est ce que nous attendons et nous devons commencer en principe toutes ces réalisations déjà en 2016. Quant à la Coupe d’Afrique des Nations 2021 (Can 2021), nous avons mis également en place un comité de pilotage présidé par le Premier ministre, dont le Secrétariat technique et la vice-présidence est assurée par le ministre en charge du sport. Dans le cadre de ce comité, il a été désigné d’autres structures, le BNETD aussi et d’autres architectes qui sont en train de travailler sur la présentation d’abord, à savoir, quel type de stade à choisir, quels types d’équipements à mettre sur ces stades ? Et puis les questions d’accessibilité, de viabilisation de ces sites, pour tout ceci, il y a des services techniques qui sont en train de travailler pour nous sortir quelque chose et le financement devrait commencer normalement aussi en 2016. Vous avez pour la CAN 2021, un grand projet qui a été présenté à l’époque, c’est le projet Ebimpé, la construction du village olympique d’Ebimpé. Nous n’allons pas construire le village en un coup, mais nous allons commencer par un stade, le plus grand stade de 60 000 places. C’est un don de l’Etat chinois à la Côte d’Ivoire. Les chinois veulent commencer les travaux déjà en janvier 2016. La contrepartie de l’Etat sera de payer la purge des droits coutumiers aux populations qui nous offrent leur site. Ce n’est pas le prix du terrain, mais que des droits coutumiers qui ont été instruits, bien que l’Etat reste le propriétaire des terrains, on donne cette purge pour apaiser les populations. Ensuite nous avons pour devoir au niveau de l’Etat d’assurer les VRD, à savoir tout ce qui est travaux de terrassement, de la fourniture d’eau et d’électricité, cela incombe à l’Etat de Côte d’Ivoire. Et pour le budget 2016, nous avons déjà demandé qu’il nous soit mis à disposition les montants nécessaires pour pouvoir en finir avec les droits coutumiers et assurer les frais de construction des VRD. Les villes qui sont choisies pour l’instant, il y a Abidjan où on a deux alternatives, on essaye de remettre le stade FHB à niveau avec ses 34000 places et on essaye également de finir Ebimpé pour abriter les phases finales. On aura comme stade d’entrainement à Abidjan, le Champroux et le Parc des sports qu’il va falloir réhabiliter. Ensuite, il y a Bouaké où nous avons deux stades. Le stade de la Paix va être agrandi, nous voulons des stades qui comptent au moins 20 000 à 25 000 places. Donc nous voulons agrandir la capacité d’accueil du stade de la Paix à Bouaké pour qu’au niveau international, cette infrastructure soit homologuée. Nous avons aussi le stade de Korhogo qui est tellement petit et mal situé que nous avons demandé à la Maire de cette commune de mettre à notre disposition un nouveau site qui, nous permettra de construire un nouveau stade de 20 000 à 25 000 places. Nous avons pour ambition toujours à Korhogo de faire un village CAN. Ce village CAN va avoir des bâtiments pour abriter des équipes qui vont y être, mais également des aires de jeux pour l’entrainement des équipes. A San Pedro, nous sommes sur un terrain assez difficile qui se situe sur un site marécageux qui est inondé à chaque pluie. Nous voulons aussi délocaliser le stade de San Pedro vers un autre terrain propice à la construction d’un nouveau stade à San Pedro qui va pouvoir abriter la CAN 2021. Voici les quatre stades qui vont servir pour la CAN 2021. Ces infrastructures seront réalisées en tenant compte des dispositions réglementaires imposées par la communauté internationale relativement à la coopération multilatérale.

Par J. A.
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