Après avoir semé la terreur dans toutes les zones où elle sévit et engendré des milliers de morts, la fièvre à virus Ebola est en passe d’être éradiquée, du moins si l’on en croit les résultats du vaccin expérimental administré à 4000 personnes porteuses du virus en Guinée-Conakry.
C’est, à n’en pas douter, un véritable ouf de soulagement que les populations des régions affectées par « ce fléau éradicateur d’hommes » comme le qualifie le Chercheur Richard Preston, et la Communauté scientifique dans son ensemble vont pousser, en attendant les résultats d’autres vaccins en cours de développement dans des laboratoires britanniques.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que la maladie à virus Ebola est très contagieuse. Elle commence par des maux de tête lancinants qui culminent avec des hémorragies spectaculaires. Elle a non seulement créé la frayeur dans les pays touchées que sont la Guinée, la Sierra Leone et le Libéria, mais aussi et surtout déstabilisé les bases économiques et sociales des communautés qui y vivent.
En effet, Ebola a, au-delà de son bilan meurtrier, distendu des relations familiales et séculaires en raison des risques élevés de contamination, surtout à travers des pratiques ancrées dans les traditions africaines et qui sont propices à la diffusion du virus comme le contact avec les morts lors des enterrements ou avec les malades qu’on préfère soigner soi-même. Ou encore en se serrant simplement les mains juste pour des salutations d’usage, en ignorant que l’autre présente des symptômes de la maladie avec une charge virale extrêmement élevée. Même le personnel médical qui a d’ailleurs payé un lourd tribut notamment en Guinée a, par instinct de survie, renoncé parfois à son sacerdoce en abandonnant les malades à leur sort…fatal.
Si Ebola a pu faire autant de ravages en si peu de temps, c’est aussi à cause du peu d’intérêt que la maladie a suscité au début, chez les puissants du monde. Il a fallu, en effet, attendre que deux médecins américains soient contaminés par le dangereux virus et rapatriés dans leur pays pour que l’OMS prenne le problème à bras-le-corps en déclarant la fièvre hémorragique « une urgence de santé publique et de portée mondiale ».
Espérons que cet espoir ne sera pas vite douché
Heureusement que ce retard à l’allumage a été vite rattrapé avec la mise au point de ce vaccin expérimental par l’Agence de la santé publique du Canada, et c’est mieux ainsi, serait-on tenté de dire. Car, si les scientifiques, les bailleurs de fonds, les décideurs et tous les autres acteurs avaient pris les taureaux de certains maux comme le Sida et le paludisme, par les cornes, on n’en serait pas là à égrener, plusieurs décennies après les premières victimes recensées, le chapelet des morts et des conséquences socio-économiques désastreuses. Mais il ne pouvait en être autrement, simplement parce qu’il y en a qui profitent énormément du commerce cynique des produits pharmaceutiques réputés curatifs.
Mais attention à ne pas dormir sur ses lauriers en pensant naïvement que l’essentiel est déjà fait, celui de pouvoir éviter cette terrifiante maladie, et cet avertissement vaut surtout pour les pays africains qui abritent les principaux foyers de maladies endémiques et enregistrent la très grande majorité des victimes. Il appartient donc aux instances régionales et sous-régionales du continent de prendre la mesure du défi, en mobilisant les ressources nécessaires et en mettant en place des systèmes de santé fiables et accessibles à tous, afin de mettre définitivement fin à l’idée ou plutôt à la réalité actuelle selon laquelle « les médicaments sont au Nord tandis que les malades sont au sud », entendez, en Afrique.
C’est à ce prix qu’on arrivera à éradiquer toutes ces maladies dites tropicales face auxquelles les Africains sont actuellement totalement démunis ou désarmés, et qu’on parviendra à prévenir d’éventuelles pathologies sans demander et obtenir cette assistance le plus souvent condescendante des pays développés.
Ce rêve est bel et bien réalisable, à condition que les dirigeants africains prennent conscience de l’impérieuse nécessité de booster la recherche scientifique et de donner une priorité absolue aux domaines éminemment importants pour le développement comme la santé et l’éducation.
De quelle gloire et de quelle fierté un chef d’Etat peut-il se prévaloir quand il préside aux destinées d’un pays où les taux de morbidité et d’analphabétisme crèvent les sommets, alors que lui-même est prompt à se servir des moyens que lui confère sa fonction pour aller se faire ausculter en Europe ou en Amérique, souvent pour une simple parasitose. Absolument aucune, et la preuve nous a été donnée avec cette meurtrière épidémie d’Ebola dont on se félicite aujourd’hui des prémisses d’une éradication définitive, encore une fois grâce à un vaccin venu de l’Occident. Espérons que cet espoir ne sera pas vite douché, et qu’il pourra véritablement constituer un bouclier efficace contre ce virus considéré comme l’un des plus dangereux pour le genre humain.
Hamadou GADIAGA
C’est, à n’en pas douter, un véritable ouf de soulagement que les populations des régions affectées par « ce fléau éradicateur d’hommes » comme le qualifie le Chercheur Richard Preston, et la Communauté scientifique dans son ensemble vont pousser, en attendant les résultats d’autres vaccins en cours de développement dans des laboratoires britanniques.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que la maladie à virus Ebola est très contagieuse. Elle commence par des maux de tête lancinants qui culminent avec des hémorragies spectaculaires. Elle a non seulement créé la frayeur dans les pays touchées que sont la Guinée, la Sierra Leone et le Libéria, mais aussi et surtout déstabilisé les bases économiques et sociales des communautés qui y vivent.
En effet, Ebola a, au-delà de son bilan meurtrier, distendu des relations familiales et séculaires en raison des risques élevés de contamination, surtout à travers des pratiques ancrées dans les traditions africaines et qui sont propices à la diffusion du virus comme le contact avec les morts lors des enterrements ou avec les malades qu’on préfère soigner soi-même. Ou encore en se serrant simplement les mains juste pour des salutations d’usage, en ignorant que l’autre présente des symptômes de la maladie avec une charge virale extrêmement élevée. Même le personnel médical qui a d’ailleurs payé un lourd tribut notamment en Guinée a, par instinct de survie, renoncé parfois à son sacerdoce en abandonnant les malades à leur sort…fatal.
Si Ebola a pu faire autant de ravages en si peu de temps, c’est aussi à cause du peu d’intérêt que la maladie a suscité au début, chez les puissants du monde. Il a fallu, en effet, attendre que deux médecins américains soient contaminés par le dangereux virus et rapatriés dans leur pays pour que l’OMS prenne le problème à bras-le-corps en déclarant la fièvre hémorragique « une urgence de santé publique et de portée mondiale ».
Espérons que cet espoir ne sera pas vite douché
Heureusement que ce retard à l’allumage a été vite rattrapé avec la mise au point de ce vaccin expérimental par l’Agence de la santé publique du Canada, et c’est mieux ainsi, serait-on tenté de dire. Car, si les scientifiques, les bailleurs de fonds, les décideurs et tous les autres acteurs avaient pris les taureaux de certains maux comme le Sida et le paludisme, par les cornes, on n’en serait pas là à égrener, plusieurs décennies après les premières victimes recensées, le chapelet des morts et des conséquences socio-économiques désastreuses. Mais il ne pouvait en être autrement, simplement parce qu’il y en a qui profitent énormément du commerce cynique des produits pharmaceutiques réputés curatifs.
Mais attention à ne pas dormir sur ses lauriers en pensant naïvement que l’essentiel est déjà fait, celui de pouvoir éviter cette terrifiante maladie, et cet avertissement vaut surtout pour les pays africains qui abritent les principaux foyers de maladies endémiques et enregistrent la très grande majorité des victimes. Il appartient donc aux instances régionales et sous-régionales du continent de prendre la mesure du défi, en mobilisant les ressources nécessaires et en mettant en place des systèmes de santé fiables et accessibles à tous, afin de mettre définitivement fin à l’idée ou plutôt à la réalité actuelle selon laquelle « les médicaments sont au Nord tandis que les malades sont au sud », entendez, en Afrique.
C’est à ce prix qu’on arrivera à éradiquer toutes ces maladies dites tropicales face auxquelles les Africains sont actuellement totalement démunis ou désarmés, et qu’on parviendra à prévenir d’éventuelles pathologies sans demander et obtenir cette assistance le plus souvent condescendante des pays développés.
Ce rêve est bel et bien réalisable, à condition que les dirigeants africains prennent conscience de l’impérieuse nécessité de booster la recherche scientifique et de donner une priorité absolue aux domaines éminemment importants pour le développement comme la santé et l’éducation.
De quelle gloire et de quelle fierté un chef d’Etat peut-il se prévaloir quand il préside aux destinées d’un pays où les taux de morbidité et d’analphabétisme crèvent les sommets, alors que lui-même est prompt à se servir des moyens que lui confère sa fonction pour aller se faire ausculter en Europe ou en Amérique, souvent pour une simple parasitose. Absolument aucune, et la preuve nous a été donnée avec cette meurtrière épidémie d’Ebola dont on se félicite aujourd’hui des prémisses d’une éradication définitive, encore une fois grâce à un vaccin venu de l’Occident. Espérons que cet espoir ne sera pas vite douché, et qu’il pourra véritablement constituer un bouclier efficace contre ce virus considéré comme l’un des plus dangereux pour le genre humain.
Hamadou GADIAGA