« Notre premier président, le président Félix Houphouët-Boigny disait toujours, et c’est notre philosophie, que la paix est la prunelle de ses yeux. Parce que quand on a la paix, on n’a pas besoin de fuir son pays. (…) Mais aujourd’hui, la Côte d’Ivoire est en paix. La sécurité est revenue » extrait du discours prononcé par Alassane Ouattara le 11 août dernier lors de la journée nationale de la Côte d’Ivoire à l’expo Milan 2015 (Italie). Selon lui, la Côte d’Ivoire a renoué avec la sécurité et la stabilité sans toutefois expliquer à ses concitoyens d’Italie et d’Europe la cause de la résurgence des « microbes », le soulèvement des ex-combattants de Daloa (le 30 juillet dernier) et de Ferkessédougou (le 11 août 2015). Sans l’avouer, cette sortie du chef de l’Etat confirme la thèse de l’insécurité galopante qui est la cause principale du non retour des multiples exilés politiques craignant pour leur sécurité puisque la Côte d’Ivoire est une véritable prison à ciel ouvert. Ce ne sont pas les organisations de défense et de promotion des droits de l’homme qui diront le contraire. Elles qui dénoncent le mutisme de Ouattara sur l’inculpation de ses proches formellement identifiés comme étant les auteurs présumés de crimes de sang et de crimes contre l’humanité depuis 2002 jusqu’à 2011. Le sempiternel président du RDR semble se fourvoyer (encore) devant l’auditoire en invitant les dirigeants d’autres pays africains à faire la promotion de la paix et de la cohésion sociale pour ne pas que leurs citoyens se retrouvent noyer dans les eaux de la méditerranée. Un message qui aurait été entendu si Ouattara et son gouvernement n’ignoraient pas les revendications de l’opposition significative qui réclament des conditions consensuelles pour des élections libres, transparentes et sans violences. « Mais nous demandons également aux pays concernés, aux pays africains, aux pays qui sont à l’origine de cette migration, de faire des efforts pour avoir la paix dans leur pays. Quand on s’occupe de son peuple, quand on nourrit son peuple, quand on lui donne de l’eau potable, de l’électricité, des centres de santé, des écoles, comme nous sommes en train de le faire, les populations ne quittent pas leur pays pour aller se jeter dans la méditerranée » a soutenu le chef de l’Etat. A l’en croire, les Ivoiriens vivent actuellement dans de meilleures conditions d’où le taux moyen de croissance de 9% par an. Ce discours ne reflète malheureusement pas les réalités vécues par les populations, victimes d’une politique de rattrapage, de licenciements massifs, de catégorisation, de chômage et d’insécurité et surtout de paupérisation.
Elvis Gouza (Stagiaire)
Elvis Gouza (Stagiaire)