Le Président tchadien, Idriss Déby, a fait parler de lui en faisant une proposition pour le moins inatendue. Il demande aux pays africains de quitter la zone Franc CFA pour créer leur propre monnaie unique.
Lors de la célébration du 55ème anniversaire de l’indépendance du Tchad, ce mardi, le Président tchadien a fait parler de lui, en prenant à bras le corps des sujets sensibles. Après une sortie très médiatisée sur sa stratégie de guerre contre Boko Haram, Idriss Déby a abordé un sujet économique jusque-là évité par plusieurs dirigeants du continent : celui du Franc CFA.
S’exprimant sur le FCFA, le Président tchadien ne mâche pas ses mots. « Il y a aujourd’hui le FCFA qui est garanti par le trésor français. Mais cette monnaie, elle est africaine. C’est notre monnaie à nous. Il faut maintenant que réellement dans les faits cette monnaie soit la nôtre pour que nous puissions, le moment venu, faire de cette monnaie une monnaie convertible et une monnaie qui permet à tous ces pays qui utilisent encore le FCFA de se développer. Je crois que c’est une décision courageuse que nos amis français doivent prendre ».
« Les clauses économiques entre la France et l’Afrique sont dépassées »
Idriss Déby continue sur un ton austère, fustigeant des clauses économiques entre l’Afrique francophone et la France. Des clauses qu’il juge dépassées. « L’Afrique, la sous-région, les pays africains francophones aussi, ce que j’appelle la coopération monétaire avec la France, il y a des clauses qui sont dépassées. Ces clauses-là, il faudra les revoir dans l’intérêt de l’Afrique et dans l’intérêt aussi de la France. Ces clauses tirent l’économie de l’Afrique vers le bas, ces clauses ne permettront pas de se développer avec cette monnaie-là ». Convaincu par ses idées, Idriss Déby appelle les Africains à prendre leur courage à deux mains. « On n’a pas besoin de chercher de midi à 14heures. Nous allons continuer à cœur l’amitié avec la France. Mais il faudra avoir le courage de dire que le moment est venu de couper un cordon qui empêche l’Afrique de décoller ».
Selon le Président tchadien « ce n’est pas une question cadeau. Aucun chef d’Etat, aucun ministre, aucun Africain ne doit faire de cette question une question cadeau. On se pose pas la question, c’est notre monnaie ». Et à Idriss Déby de s’interroger : « Pourquoi cette monnaie n’est pas convertible ? Pourquoi tous les échanges passent par la banque centrale de la France ? Qu’est-ce que nous gagnons en mettant nos ressources dans des comptes d’opérations ? Quel est le taux d’intérêt que nous gagnons ? Le Président tchadien ne s’arrête pas là. Il adopte un ton satirique, frisant même le ridicule. « Le Franc CFA c’est aujourd’hui du papier. En deux ans, ça devient du chiffon. On ne peut même pas l’utiliser ».
Les propos d’Idriss Déby Itno plairont-ils à la France et aux puissances occidentales ? Soulignons que cette même question avait coûté très cher à Mouammar Kadhafi, ex président de la Libye, dans son obsession de doter de l’Afrique d’une monnaie unique.
Lors de la célébration du 55ème anniversaire de l’indépendance du Tchad, ce mardi, le Président tchadien a fait parler de lui, en prenant à bras le corps des sujets sensibles. Après une sortie très médiatisée sur sa stratégie de guerre contre Boko Haram, Idriss Déby a abordé un sujet économique jusque-là évité par plusieurs dirigeants du continent : celui du Franc CFA.
S’exprimant sur le FCFA, le Président tchadien ne mâche pas ses mots. « Il y a aujourd’hui le FCFA qui est garanti par le trésor français. Mais cette monnaie, elle est africaine. C’est notre monnaie à nous. Il faut maintenant que réellement dans les faits cette monnaie soit la nôtre pour que nous puissions, le moment venu, faire de cette monnaie une monnaie convertible et une monnaie qui permet à tous ces pays qui utilisent encore le FCFA de se développer. Je crois que c’est une décision courageuse que nos amis français doivent prendre ».
« Les clauses économiques entre la France et l’Afrique sont dépassées »
Idriss Déby continue sur un ton austère, fustigeant des clauses économiques entre l’Afrique francophone et la France. Des clauses qu’il juge dépassées. « L’Afrique, la sous-région, les pays africains francophones aussi, ce que j’appelle la coopération monétaire avec la France, il y a des clauses qui sont dépassées. Ces clauses-là, il faudra les revoir dans l’intérêt de l’Afrique et dans l’intérêt aussi de la France. Ces clauses tirent l’économie de l’Afrique vers le bas, ces clauses ne permettront pas de se développer avec cette monnaie-là ». Convaincu par ses idées, Idriss Déby appelle les Africains à prendre leur courage à deux mains. « On n’a pas besoin de chercher de midi à 14heures. Nous allons continuer à cœur l’amitié avec la France. Mais il faudra avoir le courage de dire que le moment est venu de couper un cordon qui empêche l’Afrique de décoller ».
Selon le Président tchadien « ce n’est pas une question cadeau. Aucun chef d’Etat, aucun ministre, aucun Africain ne doit faire de cette question une question cadeau. On se pose pas la question, c’est notre monnaie ». Et à Idriss Déby de s’interroger : « Pourquoi cette monnaie n’est pas convertible ? Pourquoi tous les échanges passent par la banque centrale de la France ? Qu’est-ce que nous gagnons en mettant nos ressources dans des comptes d’opérations ? Quel est le taux d’intérêt que nous gagnons ? Le Président tchadien ne s’arrête pas là. Il adopte un ton satirique, frisant même le ridicule. « Le Franc CFA c’est aujourd’hui du papier. En deux ans, ça devient du chiffon. On ne peut même pas l’utiliser ».
Les propos d’Idriss Déby Itno plairont-ils à la France et aux puissances occidentales ? Soulignons que cette même question avait coûté très cher à Mouammar Kadhafi, ex président de la Libye, dans son obsession de doter de l’Afrique d’une monnaie unique.