Le 14 Août 2015, l'Eurogroupe a validé le troisième plan de sauvetage pour la Grèce à hauteur de 86 milliards d'euros sur la période 2015 - 2018, contre les réformes au goût amer pour le peuple grec mais nécessaires pour non seulement éviter au pays le défaut de paiement , mais aussi pour le maintenir davantage dans la zone euro.
De l'analyse profonde de l'origine, de l'historique, de l'évolution, du contexte et du dénouement de la crise de la dette grecque, on peut tirer les enseignements suivants :
1. la crise de la dette grecque est loin d'être un cas isolé si d'autres pays de l'Union Européenne refusent de se réformer ou jouent la montre dans le train des réformes;
2. les recettes du populisme et de l'eurocommunisme antilibéral sont obsolètes aujourd'hui en Europe parce qu'elles n'apportent pas de solutions financières en monnaie sonnante et trébuchante ni au problème d'économie réelle ni à la crise de la dette. Elles laissent plus de ravages que de bonheur;
3. À la différence de l'Afrique, de l'Amérique Latine, de l'Asie et du Moyen Orient, l'Europe ne se nourrit plus de slogans populistes creux, de rhétoriques incendiaires, d'affabulations, de mensonges que l'histoire ne veut ni enseigner ni répéter en généralités et en révélations;
4. six (6) mois de négociations pour mettre un terme définitif à la crise grecque. Le pays va bénéficier de 86 milliards d'euros dès la semaine prochaine contre les mesures drastiques de privatisation massive de son patrimoine, d'augmentation des taxes, de hausse progressive des retraites, de réduction du budget de la défense,
5. " nous serons vigilants car évidemment il s'agit des sommes énormes " a dit Wolfgang Schauble, Ministre allemand des Financiers, principal architecte au plan technique du troisième plan de sauvetage. Quel challenge pour lui que d'avoir pu renverser la vapeur et la tendance, lui qui était le farouche adepte de la sortie de la Grèce de la zone euro ou de sa suspension temporaire;
6. derrière l'accord se cache la guerre des intérêts entre pays concernant la privatisation du patrimoine grec. Les entreprises allemandes sont en pôle position par rapport aux autres européennes, faisant de l'Allemagne (principal pays créancier de la Grèce) le bénéficiaire à juste raison du vaste programme de privatisation, du fait de cet avantage comparatif. En matière d'organisation et de méthode, l'Allemagne ne laisse pas le sentiment obscurcir le jugement et la rentabilité;
7. pour le peuple grec en majorité et pour SYRIZA le parti du Premier Ministre Alexis Tsipras, l'accord conclu est un acte de représailles de l'Allemagne, un message qui en dit long sur le mode opératoire allemand d'exercice de l'austérité, la rigueur budgétaire, la discipline, le travail et faire payer le coupable de l'indiscipline et du populisme dans la zone euro;
8. avant le plan de sauvetage, le ton est vite monté du côté du FMI. Le coup de massue qui contraste avec la recette allemande est le récent rapport du FMI. Face à l'intransigeance de la chancelière Angela Merkel qui mène la danse de l'austérité, écarte l'allègement et la restructuration de la dette grecque, impose le décaissement des 86 milliards d'euros à la Grèce au compte-goutte, la Directrice Générale du FMI Christine Lagarde est directe comme la ligne droite est le plus court chemin d'un point à un autre. Elle écrit et propose dans ledit rapport un allègement significatif car pour elle, la dette grecque n'est pas viable;
9. d'un optimisme mesuré Michel Sapin, Ministre Français des Finances et des Comptes Publics souhaite que l'accord permette à la Grèce de trouver la croissance, l'activité et la perspective. Le Ministre a raison par expérience, parce que la Grèce a bénéficié de deux (2) plans de sauvetage, respectivement de 110 milliards d'euros en 2010 et de 237 milliards d'euros en 2012, sous les fourches caudines du FMI, de la BCE et des créanciers avec l'Allemagne en tête, qui ont malheureusement abouti au défaut de paiement du pays le 30 Juin 2015;
10. la propagande est efficace en démocratie populaire qu'en économie de marché. Mal aimée en Juin 2015 à cause de la crise de la dette, la Grèce est la bien aimée en Août 2015, en raison de la crise des migrants sur la frontière orientale de l'Union européenne qui jouxte la Grèce. Les technocrates de Bruxelles sont attentifs à la défense des intérêts de l'Europe. Le cri du cœur pacifique et humaniste de l'Europe envers les chrétiens d'orient persécutés et les réfugiés en provenance d'Afghanistan, d'Irak, du Pakistan, de la Syrie, fait élargir l'offre d'hospitalité de la Grèce dans l'Union Européenne et lui confère l'attention et la reconnaissance de dispositif pare-feu face au fléau migratoire avec l'appui financier de l'UE à l'instar de l'Italie;
11. Sous nos yeux, la Grèce est confrontée à deux (2) crises à savoir celle de la dette et celle des migrants, faisant du pays le centre d'intérêt actuel de l'UE pour recevoir, encadrer et enregistrer sur l'île paradisiaque de KOS les migrants (50.000 en Juillet 2015) en quête d'avenir;
12. " le plus dangereux n'est pas la pollution mais l'ignorance sur la pollution " dit Romain Lacombe, Fondateur de Plume Labs. Dans le cas de la crise grecque, l'ignorance pendant six (6) mois a fait place à la connaissance des causes réelles, des facteurs de risques et des facteurs déclencheurs de la crise de la dette dont la responsabilité est avant tout européenne et collective, la solution est interdépendante et la perspective est interactive;
13. la mécanique économique de la Grèce doit être étudiée de l’intérieur non à l'extérieur pour comprendre davantage les causes qui ont conduit au défaut de paiement. Le pays doit se libérer de la peur et de la crainte des réformes. Il doit rompre avec l'inertie, la force latente et pernicieuse du processus d'invisibilité des pesanteurs sociétales, religieuses, de délinquance financière, d'injustice dans la répartition équitables des ressources nationales et de gouvernance qui ne sont pas des modèles d'alternative à l'austérité;
14. le troisième plan de sauvetage ne peut pas sortir la Grèce de l'ornière
a) si l'Allemagne, le FMI, la France, l'Italie, l'Espagne se déstabilisent au niveau des propositions de sortie de crise, des conditions, modalités et critères de privatisation du patrimoine grec;
b) si les forces centrifuges et centripètes grecques se neutralisent dans l'immobilisme;
c) si SYRIZA vole en éclats, se retourne contre le Premier Ministre, réclame la tête de Tsipras et les élections anticipées et le fait tomber dans le piège qu'il lui tend, celui du déshonneur et de la trahison;
15. au sein de SYRIZA la rupture est consommée entre Tsipras et les faucons du parti de la gauche radicale;
16. le Premier ministre n'a pas encore dit son dernier mot. Grâce au troisième plan de sauvetage, l'Eurogroupe l'a aidé à conserver et à consolider son honneur;
17. l'honneur n'est ni à offrir à autrui ni à enlever de quelqu'un. Il ne faut jamais le perdre. Les blessures de l'honneur on se les inflige soi-même;
18. il faut deux (2) choses pour qu’une voiture explose, la perforation du réservoir d'essence et l'étincelle dans le conduit d'essence. Le troisième plan de sauvetage donne à la Grèce 86 milliards d'euros sur la période 2015-2018. Il évite l'explosion du véhicule grec pendant trois (3) ans et maintient davantage le pays dans la zone euro.
Laurent Maurice Kouakou
Chroniqueur expert consultant
De l'analyse profonde de l'origine, de l'historique, de l'évolution, du contexte et du dénouement de la crise de la dette grecque, on peut tirer les enseignements suivants :
1. la crise de la dette grecque est loin d'être un cas isolé si d'autres pays de l'Union Européenne refusent de se réformer ou jouent la montre dans le train des réformes;
2. les recettes du populisme et de l'eurocommunisme antilibéral sont obsolètes aujourd'hui en Europe parce qu'elles n'apportent pas de solutions financières en monnaie sonnante et trébuchante ni au problème d'économie réelle ni à la crise de la dette. Elles laissent plus de ravages que de bonheur;
3. À la différence de l'Afrique, de l'Amérique Latine, de l'Asie et du Moyen Orient, l'Europe ne se nourrit plus de slogans populistes creux, de rhétoriques incendiaires, d'affabulations, de mensonges que l'histoire ne veut ni enseigner ni répéter en généralités et en révélations;
4. six (6) mois de négociations pour mettre un terme définitif à la crise grecque. Le pays va bénéficier de 86 milliards d'euros dès la semaine prochaine contre les mesures drastiques de privatisation massive de son patrimoine, d'augmentation des taxes, de hausse progressive des retraites, de réduction du budget de la défense,
5. " nous serons vigilants car évidemment il s'agit des sommes énormes " a dit Wolfgang Schauble, Ministre allemand des Financiers, principal architecte au plan technique du troisième plan de sauvetage. Quel challenge pour lui que d'avoir pu renverser la vapeur et la tendance, lui qui était le farouche adepte de la sortie de la Grèce de la zone euro ou de sa suspension temporaire;
6. derrière l'accord se cache la guerre des intérêts entre pays concernant la privatisation du patrimoine grec. Les entreprises allemandes sont en pôle position par rapport aux autres européennes, faisant de l'Allemagne (principal pays créancier de la Grèce) le bénéficiaire à juste raison du vaste programme de privatisation, du fait de cet avantage comparatif. En matière d'organisation et de méthode, l'Allemagne ne laisse pas le sentiment obscurcir le jugement et la rentabilité;
7. pour le peuple grec en majorité et pour SYRIZA le parti du Premier Ministre Alexis Tsipras, l'accord conclu est un acte de représailles de l'Allemagne, un message qui en dit long sur le mode opératoire allemand d'exercice de l'austérité, la rigueur budgétaire, la discipline, le travail et faire payer le coupable de l'indiscipline et du populisme dans la zone euro;
8. avant le plan de sauvetage, le ton est vite monté du côté du FMI. Le coup de massue qui contraste avec la recette allemande est le récent rapport du FMI. Face à l'intransigeance de la chancelière Angela Merkel qui mène la danse de l'austérité, écarte l'allègement et la restructuration de la dette grecque, impose le décaissement des 86 milliards d'euros à la Grèce au compte-goutte, la Directrice Générale du FMI Christine Lagarde est directe comme la ligne droite est le plus court chemin d'un point à un autre. Elle écrit et propose dans ledit rapport un allègement significatif car pour elle, la dette grecque n'est pas viable;
9. d'un optimisme mesuré Michel Sapin, Ministre Français des Finances et des Comptes Publics souhaite que l'accord permette à la Grèce de trouver la croissance, l'activité et la perspective. Le Ministre a raison par expérience, parce que la Grèce a bénéficié de deux (2) plans de sauvetage, respectivement de 110 milliards d'euros en 2010 et de 237 milliards d'euros en 2012, sous les fourches caudines du FMI, de la BCE et des créanciers avec l'Allemagne en tête, qui ont malheureusement abouti au défaut de paiement du pays le 30 Juin 2015;
10. la propagande est efficace en démocratie populaire qu'en économie de marché. Mal aimée en Juin 2015 à cause de la crise de la dette, la Grèce est la bien aimée en Août 2015, en raison de la crise des migrants sur la frontière orientale de l'Union européenne qui jouxte la Grèce. Les technocrates de Bruxelles sont attentifs à la défense des intérêts de l'Europe. Le cri du cœur pacifique et humaniste de l'Europe envers les chrétiens d'orient persécutés et les réfugiés en provenance d'Afghanistan, d'Irak, du Pakistan, de la Syrie, fait élargir l'offre d'hospitalité de la Grèce dans l'Union Européenne et lui confère l'attention et la reconnaissance de dispositif pare-feu face au fléau migratoire avec l'appui financier de l'UE à l'instar de l'Italie;
11. Sous nos yeux, la Grèce est confrontée à deux (2) crises à savoir celle de la dette et celle des migrants, faisant du pays le centre d'intérêt actuel de l'UE pour recevoir, encadrer et enregistrer sur l'île paradisiaque de KOS les migrants (50.000 en Juillet 2015) en quête d'avenir;
12. " le plus dangereux n'est pas la pollution mais l'ignorance sur la pollution " dit Romain Lacombe, Fondateur de Plume Labs. Dans le cas de la crise grecque, l'ignorance pendant six (6) mois a fait place à la connaissance des causes réelles, des facteurs de risques et des facteurs déclencheurs de la crise de la dette dont la responsabilité est avant tout européenne et collective, la solution est interdépendante et la perspective est interactive;
13. la mécanique économique de la Grèce doit être étudiée de l’intérieur non à l'extérieur pour comprendre davantage les causes qui ont conduit au défaut de paiement. Le pays doit se libérer de la peur et de la crainte des réformes. Il doit rompre avec l'inertie, la force latente et pernicieuse du processus d'invisibilité des pesanteurs sociétales, religieuses, de délinquance financière, d'injustice dans la répartition équitables des ressources nationales et de gouvernance qui ne sont pas des modèles d'alternative à l'austérité;
14. le troisième plan de sauvetage ne peut pas sortir la Grèce de l'ornière
a) si l'Allemagne, le FMI, la France, l'Italie, l'Espagne se déstabilisent au niveau des propositions de sortie de crise, des conditions, modalités et critères de privatisation du patrimoine grec;
b) si les forces centrifuges et centripètes grecques se neutralisent dans l'immobilisme;
c) si SYRIZA vole en éclats, se retourne contre le Premier Ministre, réclame la tête de Tsipras et les élections anticipées et le fait tomber dans le piège qu'il lui tend, celui du déshonneur et de la trahison;
15. au sein de SYRIZA la rupture est consommée entre Tsipras et les faucons du parti de la gauche radicale;
16. le Premier ministre n'a pas encore dit son dernier mot. Grâce au troisième plan de sauvetage, l'Eurogroupe l'a aidé à conserver et à consolider son honneur;
17. l'honneur n'est ni à offrir à autrui ni à enlever de quelqu'un. Il ne faut jamais le perdre. Les blessures de l'honneur on se les inflige soi-même;
18. il faut deux (2) choses pour qu’une voiture explose, la perforation du réservoir d'essence et l'étincelle dans le conduit d'essence. Le troisième plan de sauvetage donne à la Grèce 86 milliards d'euros sur la période 2015-2018. Il évite l'explosion du véhicule grec pendant trois (3) ans et maintient davantage le pays dans la zone euro.
Laurent Maurice Kouakou
Chroniqueur expert consultant