A deux mois de l’élection présidentielle, quel est selon vous, le bilan économique succinct du mandat du Président Alassane Ouattara ?
Le Président de la République a lui-même déjà dressé son bilan, à l’occasion de la fête de l’indépendance, je ne saurai donc être mieux placé que lui, pour le faire. Cependant, je note, comme tous les ivoiriens, qu’en moins de cinq (05) ans, il a abattu un travail considérable. A son arrivée au pouvoir, l’économie était en déliquescence, tous les secteurs productifs rencontraient des difficultés majeures.
Depuis mai 2011, la mise en place d’un ensemble cohérent de mesures structurelles de grande ampleur ont permis de rétablir un climat de sécurité et de paix, de relancer l’économie et d’améliorer sensiblemùent les grands agrégats économiques. En effet, le taux de croissance du PIB qui était largement négatif en 2011 (-4,7%) a atteint une moyenne de 9,4% par an, sur la période 2012-2015. Grâce à cette performance, la Côte d’Ivoire se retrouve dans le groupe de tête des pays à plus fort taux de croissance dans le monde. Il faut être de mauvaise foi, pour dire le contraire.
Que répondez-vous à M. Mamadou Koulibaly, le président de LIDER, qui déclare que les chiffres de la croissance sont volontairement gonflés par le gouvernement, voire faux ?
Je suis étonné qu’une telle allégation vienne de quelqu’un qui est censé être un professeur d’économie et qui a été, un moment, ministre de l’Economie. Ce dernier sait très bien comment la croissance d’un pays se calcule. Il sait très bien que le taux de croissance est arrêté avec les institutions de Breton Woods, le FMI et la Banque Mondiale.
L’OCDE a récemment invité la Côte d’Ivoire à Paris pour qu’elle partage son expérience de gestion économique, avec d’autres pays en développement d’Afrique et d’ailleurs, au regard justement de ses forts taux de croissance. L’OCDE serait-elle complaisante avec la Côte d’Ivoire seule dans ce monde ? Le FMI favoriserait-il seulement la Côte d’Ivoire, dans ce monde et pour qu’il obtienne quoi en retour ? Ce sont des institutions internationales reconnues pour leur crédibilité. Je crois que même en politique, il y a des manipulations qu’il faut éviter, car les chiffres de la croissance en Côte d’Ivoire sont réels et crédibles. Que les gens arrêtent de jouer avec les mots et avec la réputation de leur pays.
Certes, il y a eu de nombreuses réalisations, mais de plus en plus d’Ivoiriens disent qu’on « ne mange pas la croissance». Comment expliquez-vous cela ?
Si certains Ivoiriens (et je sais que ce sont des politiciens qui véhiculent ces idées) disent qu’on ne mange pas la croissance, c’est qu’ils admettent au moins qu’il y a croissance. On ne mange pas du tout, s’il n’ y a pas de croissance.
Moi je dis que la croissance ivoirienne se mange. D’abord au niveau agricole, l’augmentation de la production, en plus de contribuer à la croissance économique, a permis d’obtenir un bilan vivrier autre que le riz, de 11.5 millions de tonnes disponibles (bananes, ignames, manioc, etc...). En ce qui concerne le riz, nous avons enregistré des productions exceptionnelles, passant de 421 200 tonnes de riz blanchi en 2011, à 1 340 000 tonnes en 2014. Tout ceci a contribué à renforcer la consommation des ménages ivoiriens et l’autossuffisance alimentaire de la Côte d’Ivoire.
En outre, des efforts substantiels ont été réalisés pour améliorer le revenu des agriculteurs, conformément aux promesses de réformes du Président Ouattara. Les réformes dans les filières café-cacao et coton-anacarde permmetent aux paysans de percevoir désormais 60% du prix CAF. Ainsi, les revenus des producteurs de cacao sont passés de d’environ 700 milliards de FCFA en 2011 à 1 400 milliards de FCFA, en 2014, soit un doublement de leurs revenus en seulement trois ans. Personne ne peut nier cet état de fait, et cela permet à nos parents de bien manger.
Par ailleurs, les fruits de la croissance ont été redistribués à tous les Ivoiriens. Ainsi, l’embellie économique a permis à l’Etat d’accroître les dépenses pro-pauvres de 40,7% sur la période, passant de 1081 milliards de FCFA en 2012 à 1716 milliards de FCFA en 2014. Le Gouvernement a également procédé à la revalorisation salariale dans la Fonction publique et à l’augmentation du SMIG de 36 607 à 60 000 FCFA.
L’un des reproches qui revient souvent, est que le gouvernement ré-endette le pays. Qu’est-ce qui explique ce réendettement ?
Aucun pays au monde, aucun individu sur cette terre qui ambitionne de se développer ou de progresser dans la vie, ne peut y parvenir, sans emprunter de l’argent. Notez que l’épargne d’un individu ne peut pas lui permettre de s’acheter des biens de base qui contribuent à l’amélioration de ses conditions de vie : maison, voiture, etc.
Les Etats-Unis avaient une dette de près de 18 300 milliards de dollars, soit plus de 100% du PIB, en 2014. A la fin du premier trimestre 2015, la dette publique de la France s’établissait à 2 089 milliards d’euros ; soit 97.5% du PIB.
La question n’est donc pas l’endettement ; la vraie question réside non seulement dans les capacités d’endettement et de remboursement, mais aussi, et surtout dans l’utilisation des ressources de la dette. Au moins, tout le monde voit les réalisations et ce à quoi l’argent de la dette sert. On voit l’autoroute de Grand-Bassam, le barrage de Soubré, etc. Ces réalisations sont faites pour le bonheur des Ivoiriens, y compris pour ceux qui critiquent souvent avec mauvaise foi.
Mais qu’en est-il exactement de la dette ivoirienne ?
Sur la période 2012-2014, l’encours de la dette publique, après annulation de la dette extérieure obtenue à la faveur de l’atteinte du point d’achèvement de l’Initiative PPTE, est passé de 72,6% du PIB en 2011 à 45,1% du PIB en 2012.
Cependant, en raison des emprunts en vue de la réalisation des investissements publics, dont je viens de parler plus haut, le stock de la dette s’est situé à 45,8% du PIB en 2014. Ainsi, de 45,1% du PIB en 2012 après le PPTE, la dette ivoirienne ne s’est accrue que de 0,7 point du PIB. Vous voyez donc qu’il y a beaucoup d’affabulation autour de la dette ivoirienne.
D’ailleurs, si on exclut la dette au titre du C2D que le FMI ne considère plus comme une dette extérieure (puisqu’elle devient une subvention de la France à la Côte d’Ivoire) ce taux tombe à 36,2% en 2014; soit pratiquement la moitié de la norme communautaire de 70% de l’UMEOA et bien inférieur à la moyenne des pays de l’Afrique subsaharienne.
Sur le plan politique, vous êtes Directeur Départemental de campagne du Président-Candidat Alassane Ouattara, à Bongouanou. Quelle est votre stratégie pour faire gagner votre candidat, dans une région où celui-ci a perdu en 2010 ?
Il est vrai que les résultats de l’élection présidentielle de 2010, au premier et au second tours n’étaient pas favorables au RHDP. Il est aussi vrai qu’en 2015, des fils de la région sont candidats à la présidentielle, mais je crois très fortement que nos parents du Moronou, comme ceux de toutes les régions du pays, ne sont pas dupes. Ils voient tout ce qui est en train d’être fait dans le pays. Ils voient ce qui est fait dans leur région et savent ce qui est prévu.
Nous irons dans chaque quartier, dans chaque village, dans chaque campement pour leur expliquer les réalisations concrètes actuelles du Président de la République, ainsi que celles à venir, autant à Bongouanou que dans le Moronou et dans le pays. Et je suis convaincu que ce message passera. La tendance sera donc inversée, je pense que Bongouanou fera un très bon score, en faveur du Président Ouattara.
A quand la visite d’Etat du Président de la République dans la région du Moronou ? Pourquoi celle-ci a été ajournée ?
Le Président de la République avait annoncé une première date, début juillet. C’était après la journée d’hommage que tout le Moronou lui avait consacrée, quelques jours plus tôt et qui a connu un succès éclatant. Il appartient au Président de la République, en rapport avec son agenda, de fixer une nouvelle date.
Dans tous les cas, nous nous préparons à être prêts, dès que la date sera connue. La population a véritablement soif de voir son Président. Tout le monde attend avec ferveur cette visite.
A propos de l’organisation de cette visite dans le Moronou, l’on assiste à une sorte de cacophonie, qui donne l’impression que les cadres se disputent un certain leadership. Que faites-vous pour que les cadres et les élus parlent d’une même voix ?
Je pense qu’il n’y a pas lieu de s’alarmer pour cela. Pour moi, c’est la traduction de l’engouement populaire suscité par l’annonce de cette visite qui sera historique. Les gens ont tellement envie de vivre cet évènement que les initiatives pour sa réussite se multiplient. Les visites d’Etat obéissent à un mode opératoire déjà établi et éprouvé dans la vingtaine de régions visitées par le Président. Quel que soit la ferveur des uns et des autres, toutes les initiatives devraient donc s’inscrire et entrer dans ce cadre formel et officiel établi.
Interview réalisée par Jules Claver Aka (Fraternité Matin)
Le Président de la République a lui-même déjà dressé son bilan, à l’occasion de la fête de l’indépendance, je ne saurai donc être mieux placé que lui, pour le faire. Cependant, je note, comme tous les ivoiriens, qu’en moins de cinq (05) ans, il a abattu un travail considérable. A son arrivée au pouvoir, l’économie était en déliquescence, tous les secteurs productifs rencontraient des difficultés majeures.
Depuis mai 2011, la mise en place d’un ensemble cohérent de mesures structurelles de grande ampleur ont permis de rétablir un climat de sécurité et de paix, de relancer l’économie et d’améliorer sensiblemùent les grands agrégats économiques. En effet, le taux de croissance du PIB qui était largement négatif en 2011 (-4,7%) a atteint une moyenne de 9,4% par an, sur la période 2012-2015. Grâce à cette performance, la Côte d’Ivoire se retrouve dans le groupe de tête des pays à plus fort taux de croissance dans le monde. Il faut être de mauvaise foi, pour dire le contraire.
Que répondez-vous à M. Mamadou Koulibaly, le président de LIDER, qui déclare que les chiffres de la croissance sont volontairement gonflés par le gouvernement, voire faux ?
Je suis étonné qu’une telle allégation vienne de quelqu’un qui est censé être un professeur d’économie et qui a été, un moment, ministre de l’Economie. Ce dernier sait très bien comment la croissance d’un pays se calcule. Il sait très bien que le taux de croissance est arrêté avec les institutions de Breton Woods, le FMI et la Banque Mondiale.
L’OCDE a récemment invité la Côte d’Ivoire à Paris pour qu’elle partage son expérience de gestion économique, avec d’autres pays en développement d’Afrique et d’ailleurs, au regard justement de ses forts taux de croissance. L’OCDE serait-elle complaisante avec la Côte d’Ivoire seule dans ce monde ? Le FMI favoriserait-il seulement la Côte d’Ivoire, dans ce monde et pour qu’il obtienne quoi en retour ? Ce sont des institutions internationales reconnues pour leur crédibilité. Je crois que même en politique, il y a des manipulations qu’il faut éviter, car les chiffres de la croissance en Côte d’Ivoire sont réels et crédibles. Que les gens arrêtent de jouer avec les mots et avec la réputation de leur pays.
Certes, il y a eu de nombreuses réalisations, mais de plus en plus d’Ivoiriens disent qu’on « ne mange pas la croissance». Comment expliquez-vous cela ?
Si certains Ivoiriens (et je sais que ce sont des politiciens qui véhiculent ces idées) disent qu’on ne mange pas la croissance, c’est qu’ils admettent au moins qu’il y a croissance. On ne mange pas du tout, s’il n’ y a pas de croissance.
Moi je dis que la croissance ivoirienne se mange. D’abord au niveau agricole, l’augmentation de la production, en plus de contribuer à la croissance économique, a permis d’obtenir un bilan vivrier autre que le riz, de 11.5 millions de tonnes disponibles (bananes, ignames, manioc, etc...). En ce qui concerne le riz, nous avons enregistré des productions exceptionnelles, passant de 421 200 tonnes de riz blanchi en 2011, à 1 340 000 tonnes en 2014. Tout ceci a contribué à renforcer la consommation des ménages ivoiriens et l’autossuffisance alimentaire de la Côte d’Ivoire.
En outre, des efforts substantiels ont été réalisés pour améliorer le revenu des agriculteurs, conformément aux promesses de réformes du Président Ouattara. Les réformes dans les filières café-cacao et coton-anacarde permmetent aux paysans de percevoir désormais 60% du prix CAF. Ainsi, les revenus des producteurs de cacao sont passés de d’environ 700 milliards de FCFA en 2011 à 1 400 milliards de FCFA, en 2014, soit un doublement de leurs revenus en seulement trois ans. Personne ne peut nier cet état de fait, et cela permet à nos parents de bien manger.
Par ailleurs, les fruits de la croissance ont été redistribués à tous les Ivoiriens. Ainsi, l’embellie économique a permis à l’Etat d’accroître les dépenses pro-pauvres de 40,7% sur la période, passant de 1081 milliards de FCFA en 2012 à 1716 milliards de FCFA en 2014. Le Gouvernement a également procédé à la revalorisation salariale dans la Fonction publique et à l’augmentation du SMIG de 36 607 à 60 000 FCFA.
L’un des reproches qui revient souvent, est que le gouvernement ré-endette le pays. Qu’est-ce qui explique ce réendettement ?
Aucun pays au monde, aucun individu sur cette terre qui ambitionne de se développer ou de progresser dans la vie, ne peut y parvenir, sans emprunter de l’argent. Notez que l’épargne d’un individu ne peut pas lui permettre de s’acheter des biens de base qui contribuent à l’amélioration de ses conditions de vie : maison, voiture, etc.
Les Etats-Unis avaient une dette de près de 18 300 milliards de dollars, soit plus de 100% du PIB, en 2014. A la fin du premier trimestre 2015, la dette publique de la France s’établissait à 2 089 milliards d’euros ; soit 97.5% du PIB.
La question n’est donc pas l’endettement ; la vraie question réside non seulement dans les capacités d’endettement et de remboursement, mais aussi, et surtout dans l’utilisation des ressources de la dette. Au moins, tout le monde voit les réalisations et ce à quoi l’argent de la dette sert. On voit l’autoroute de Grand-Bassam, le barrage de Soubré, etc. Ces réalisations sont faites pour le bonheur des Ivoiriens, y compris pour ceux qui critiquent souvent avec mauvaise foi.
Mais qu’en est-il exactement de la dette ivoirienne ?
Sur la période 2012-2014, l’encours de la dette publique, après annulation de la dette extérieure obtenue à la faveur de l’atteinte du point d’achèvement de l’Initiative PPTE, est passé de 72,6% du PIB en 2011 à 45,1% du PIB en 2012.
Cependant, en raison des emprunts en vue de la réalisation des investissements publics, dont je viens de parler plus haut, le stock de la dette s’est situé à 45,8% du PIB en 2014. Ainsi, de 45,1% du PIB en 2012 après le PPTE, la dette ivoirienne ne s’est accrue que de 0,7 point du PIB. Vous voyez donc qu’il y a beaucoup d’affabulation autour de la dette ivoirienne.
D’ailleurs, si on exclut la dette au titre du C2D que le FMI ne considère plus comme une dette extérieure (puisqu’elle devient une subvention de la France à la Côte d’Ivoire) ce taux tombe à 36,2% en 2014; soit pratiquement la moitié de la norme communautaire de 70% de l’UMEOA et bien inférieur à la moyenne des pays de l’Afrique subsaharienne.
Sur le plan politique, vous êtes Directeur Départemental de campagne du Président-Candidat Alassane Ouattara, à Bongouanou. Quelle est votre stratégie pour faire gagner votre candidat, dans une région où celui-ci a perdu en 2010 ?
Il est vrai que les résultats de l’élection présidentielle de 2010, au premier et au second tours n’étaient pas favorables au RHDP. Il est aussi vrai qu’en 2015, des fils de la région sont candidats à la présidentielle, mais je crois très fortement que nos parents du Moronou, comme ceux de toutes les régions du pays, ne sont pas dupes. Ils voient tout ce qui est en train d’être fait dans le pays. Ils voient ce qui est fait dans leur région et savent ce qui est prévu.
Nous irons dans chaque quartier, dans chaque village, dans chaque campement pour leur expliquer les réalisations concrètes actuelles du Président de la République, ainsi que celles à venir, autant à Bongouanou que dans le Moronou et dans le pays. Et je suis convaincu que ce message passera. La tendance sera donc inversée, je pense que Bongouanou fera un très bon score, en faveur du Président Ouattara.
A quand la visite d’Etat du Président de la République dans la région du Moronou ? Pourquoi celle-ci a été ajournée ?
Le Président de la République avait annoncé une première date, début juillet. C’était après la journée d’hommage que tout le Moronou lui avait consacrée, quelques jours plus tôt et qui a connu un succès éclatant. Il appartient au Président de la République, en rapport avec son agenda, de fixer une nouvelle date.
Dans tous les cas, nous nous préparons à être prêts, dès que la date sera connue. La population a véritablement soif de voir son Président. Tout le monde attend avec ferveur cette visite.
A propos de l’organisation de cette visite dans le Moronou, l’on assiste à une sorte de cacophonie, qui donne l’impression que les cadres se disputent un certain leadership. Que faites-vous pour que les cadres et les élus parlent d’une même voix ?
Je pense qu’il n’y a pas lieu de s’alarmer pour cela. Pour moi, c’est la traduction de l’engouement populaire suscité par l’annonce de cette visite qui sera historique. Les gens ont tellement envie de vivre cet évènement que les initiatives pour sa réussite se multiplient. Les visites d’Etat obéissent à un mode opératoire déjà établi et éprouvé dans la vingtaine de régions visitées par le Président. Quel que soit la ferveur des uns et des autres, toutes les initiatives devraient donc s’inscrire et entrer dans ce cadre formel et officiel établi.
Interview réalisée par Jules Claver Aka (Fraternité Matin)