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Société Publié le vendredi 11 septembre 2015 | Primature

Allocution du premier ministre à l’occasion de la clôture des Débats du Monde Afrique

© Primature Par DR
Cérémonie de clôture des Débats du Monde Afrique
Vendredi 11 septembre 2015. Abidjan. Cérémonie de clôture des Débats du Monde Afrique, au Sofitel Hôtel Ivoire.
• Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement ;
• Madame Axelle LEMAIRE, Secrétaire d’Etat Français au Numérique ;
• Excellence Monsieur Georges SERRE, Ambassadeur de France en Côte d’Ivoire ;
• Monsieur le Président du Directoire du Journal le Monde ;
• Monsieur le Directeur du Journal le Monde ;
• Mesdames et Messieurs les Représentants des Organisations professionnelles du secteur privé ;
• Mesdames et Messieurs les Représentants de la Société Civile ;
• Honorables Invités ;
• Chers Amis des Médias ;
• Mesdames et Messieurs,

C’est un grand honneur, et un agréable devoir pour moi de présider ce jour, au nom du Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA, la cérémonie de clôture de la 1ère édition des « Débats du Monde Afrique » qui se tient à Abidjan la capitale économique ivoirienne.

Après deux journées d’échanges intenses et de partage d’expériences sur des sujets majeurs, liés à la problématique du développement de l’Afrique, nous arrivons au terme de cette importante rencontre. Je salue cette heureuse initiative du journal Le Monde qui nous a permis d’approfondir les réflexions sur les futurs moteurs de la croissance africaine.

Je voudrais à cet effet, remercier chaleureusement Son Excellence Monsieur Lionel ZINSOU, Premier Ministre de la République du Bénin, pour avoir bien voulu accepter de participer à cette édition.

Je voudrais aussi saluer la présence distinguée de Madame Axelle LEMAIRE, Secrétaire d’Etat français au Numérique.

J’adresse en outre une mention spéciale à M. Louis DREYFUS, Président du Directoire du Journal le Monde, à M. Jérôme FENOGLIO, Directeur du Journal le Monde, ainsi qu’à, Mme TOURE Masséré, Responsable du Service Communication du Président de la République. J’exprime à chacun la profonde gratitude du Gouvernement ivoirien pour l’organisation réussie de cette rencontre inédite de haut niveau et la mobilisation d’un si grand nombre de personnalités autour de cet important évènement.

Vous renforcez ainsi le retour de la Côte d’Ivoire, hôte de cette édition, dans le concert des nations et contribuez à consolider sa position comme une des grandes plaques tournantes de la réflexion prospective sur le développement de l’Afrique.

Je voudrais, enfin, adresser mes vifs remerciements à toutes les délégations officielles, les panélistes, les universitaires, chercheurs, intellectuels et artistes ici présents, pour leur participation active et surtout leur importante contribution à l’enrichissement des discussions. La présence distinguée de tous est la marque de l’intérêt que chacun porte au progrès économique, social et culturel du continent africain.

• Excellences, Mesdames et Messieurs,

En faisant assurer la présidence de la session d’ouverture de la première édition « Des débats du Monde Afrique », par le Secrétaire Général de la Présidence de la République, le Ministre d’Etat Amadou GON COULIBALY, le Président de la République de Côte d’Ivoire, Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA, réitère, à l’instar de ses pairs, son engagement à inscrire son pays et son continent à l’enseigne de l’Emergence.

Il me plait, à cet effet, de rappeler que la Côte d’Ivoire a accueilli durant cette année 2015 de nombreuses activités de haut niveau portées sur les réflexions prospectives pour l’essor du continent africain. Ces activités ont concerné, notamment, la Conférence Internationale sur l’Emergence, tenue en Mars 2015, ainsi que la session inaugurale du Club Ubuntu tenue en Mai 2015, sur le thème « Emergence des pays africains : conditions et contraintes. Quels mécanismes mettre en place pour parvenir au succès ?».

Les discussions au cours de ces activités ont démontré que notre continent dispose des atouts nécessaires pour relever les défis de l’émergence.
En effet, durant ces dix dernières années, la croissance économique africaine est estimée à 5 % en moyenne par an, un niveau supérieur à celui de tous les continents à l’exception de l’Asie. En outre, Six (6) des dix (10) pays dont le taux de croissance est le plus élevé dans le monde se situent en Afrique. Parmi eux, figure la Côte d’Ivoire avec un taux annuel moyen d’environ 9 % au cours des trois dernières années.

Cependant, cette forte croissance du continent africain, tirée, notamment, par la demande extérieure de produits de base et des politiques macroéconomiques efficaces, cache d’importantes disparités au niveau des différents pays.

Par ailleurs et de manière globale, la croissance en Afrique a généré peu d’emplois et induit peu d’impact sur la réduction de la pauvreté qui demeure le premier défi du continent. Pour la plupart des pays africains, la contribution de la production manufacturière dans la création de richesses et de valeur ajoutée a baissé ou peu évolué favorablement.

En effet, la production manufacturière de l’Afrique Subsaharienne représente 11% du PIB en 2014 contre 13% en 2000. Par ailleurs, on note que la production manufacturière en Asie de l’Est et du Pacifique représente 29% du PIB de cette région en 2014. Et force est de constater que la part de l’Afrique subsaharienne dans la production manufacturière mondiale atteint à peine 1%.

Dans un tel contexte, la recherche d’une croissance forte durable et inclusive apparait comme une priorité. Il s’agit pour nous de repenser les bases de notre développement, en prenant en compte certaines exigences, notamment :

• la diversification de l’économie ;
• l’amélioration des taux de transformation des produits de base ;
• l’amélioration de la compétitivité ;
• la création d’emplois stables ;
• la meilleure redistribution de la richesse créée.

• Excellences, Mesdames et Messieurs,

Vos échanges ont été axés notamment sur trois facteurs de croissance susceptibles de prendre le relais des matières premières. Il s’agit de l’entrepreneuriat jeune, de la créativité africaine ainsi que du développement de villes durables, intelligentes et résilientes.
Ces moteurs de la croissance économique que vous avez identifiés et développés sont pour nous des solutions judicieuses pour un développement soutenu et plus inclusif de notre continent. Il s’agit de mettre l’homme au centre de l’action de nos Gouvernements, comme acteur et bénéficiaire du développement.

En effet, la population africaine devrait représenter à l’horizon 2050, selon les projections internationales, près du quart (25%) de la population mondiale avec une forte prépondérance de jeunes. Il importe donc, d’ores et déjà, de mettre en place des politiques publiques efficaces et efficientes à l’endroit de cette population de jeunes, mais aussi de femmes, pour mieux les former et leur permettre de mieux se prendre en charge.

Sur cet important dossier, il convient de souligner que le Gouvernement ivoirien sous la haute égide du Président de la République Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA, a mis en place l’Agence Emploi Jeune (AEJ) qui a pour vocation de soutenir les jeunes dans leur recherche d’emplois ou dans la réalisation de leurs projets. L’Agence Emploi Jeune a été dotée d’un fonds de soutien dit Fonds d’Insertion Professionnel des Jeunes (FIPJ). Ce fonds bénéficie de 2,5 milliards de FCFA déjà constitués qui seront portés à 5 milliards FCFA avant fin 2015, grâce à la fusion des autres fonds existants. Ce montant pourrait atteindre 10 milliards FCFA au budget 2016.

Plusieurs autres initiatives internationales semblables à celle-ci sont également à relever. Il s’agit, entre autres :

- de l’initiative internationale YALI mise en place par le Président Américain Barack Obama en 2014, et qui chaque année, sélectionne et forme cinq cents (500) jeunes leaders africains ;

- de l’ENTREPRENEURSHIP PROGRAMM de la Fondation Tony ELUMELU qui vise à financer pendant dix (10) ans, dix mille (10 000) entrepreneurs africains, en vue de générer un (1) million d’emplois et créer dix (10) milliards de dollars de revenus.

En Côte d’Ivoire, le Fonds d’Appui aux Femmes (FAFCI) mis en place par la Première Dame a permis de financer soixante et une (61 000) femmes pour la réalisation d’activités génératrices de revenus. L’objectif est de permettre à cette jeunesse et aux femmes de s’épanouir pleinement et de jouer ce rôle déterminant de créateurs de richesse dans nos Etats.

Le développement de villes durables, intelligentes et résilientes constitue, également, un outil indispensable à la réalisation de l’émergence économique et sociale du continent africain.

Dans la plupart des villes africaines, l’urbanisation rapide et parfois anarchique fait rage, favorisant le développement de quartiers précaires, de bidonvilles et de l’insécurité. De même, la pollution humaine et industrielle dégrade considérablement les conditions de vie des populations. Cette situation, qui altère la productivité de nos centres urbains, appelle une planification plus élaborée, des financements adéquats, en équipements et services de base, et une gestion rigoureuse de l’environnement. Il s’agit, en outre, d’établir une bonne connectivité entre nos centres urbains afin de garantir la mobilité des biens et des personnes.

Ces enjeux bien cernés par le Gouvernement ivoirien, ont conduit, avec l’appui du Gouvernement japonais, à l’élaboration d’un schéma directeur pour l’Urbanisation de la ville d’Abidjan et de sa périphérie (le SDUGA). Les équipes de la Banque Mondiale ont également procédé, avec le soutien du Gouvernement, à la revue de l’Urbanisation de la Côte d’Ivoire. Toutes ses études seront intégrées au Plan National de Développement (PND) 2016-2020, en cours de finalisation.

Le troisième facteur important de développement dont vous avez débattu réside dans la créativité et l’innovation à la fois culturelle, technique et technologique. L’Afrique de demain, dans le contexte actuel de mondialisation, est celle qui pourra sur la base de ses valeurs culturelles s’adapter à l’évolution technologique rapide, notamment, des TIC.

En effet, comme le disait déjà Félix Houphouët-Boigny, premier Président et Fondateur de la Côte d’Ivoire moderne : « si la Côte d’Ivoire a raté la révolution industrielle, elle ne doit pas rater la révolution informatique ».

Dans la logique de cette vision, le Gouvernement a lancé un large programme de construction de sept mille (7000) km de fibres optiques, dont deux mille (2000) km déjà réalisés et cinq mille (5000) km à réaliser en 2015-2017. Cette action est couplée avec l’interconnexion de mille (1000) localités à la technologie CDMA et au programme présidentiel dénommé « un citoyen, un ordinateur, une connexion internet ».

L’objectif est de vulgariser l’usage des TIC et de valoriser le succès fulgurant de la téléphonie mobile en Afrique, avec des produits novateurs africains tels que le Mobile Banking. La Côte d’Ivoire compte actuellement plus de vingt (20) millions d’abonnés au cellulaire pour une population de vingt-trois (23) millions d’habitants.

• Excellences, Mesdames et Messieurs,

Le Gouvernement ivoirien, sous la haute impulsion du Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA, a pour ambition d’engager durablement la Côte d’Ivoire sur la trajectoire de l’émergence à l’horizon 2020. Il s’agit de réaliser la transformation structurelle de l’économie ivoirienne, grâce à une croissance économique robuste, durable, inclusive et créatrice d’emplois stables.

A ce titre, le Gouvernement entreprend depuis 2011 de profondes réformes structurelles et sectorielles pour améliorer de façon notable la compétitivité de notre économie. Il s’agit globalement de créer le meilleur environnement pour accompagner le secteur privé et de créer en Côte d’Ivoire, l’un des climats des investissements privés, les plus attractifs en Afrique.

La mise en œuvre de ces réformes structurelles et sectorielles a permis à la Côte d’Ivoire notamment :

• d’être classée dans le TOP 10 des pays réformateurs dans le monde pour la seconde année consécutive, dans le cadre des rapports 2014 et 2015 du Doing Business du Groupe de la Banque Mondiale,

• d’être éligible au programme américain Threshold du Millenium Challenge Corporation (MCC) ;

• d’adhérer en 2015, en respectant les critères de bonne gouvernance, à l’initiative internationale Open Government Partnership (OGP).

• d’obtenir le prix du Forum « Mines and Money » du « Meilleur Pays en matière de réforme dans le secteur minier » devant la Finlande, le Pérou et la Serbie.

• de maintenir son statut de pays conforme à l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE) obtenu en mai 2013.

• Excellences, Mesdames et Messieurs,

Je voudrais, avant de clore mon propos, réitérer, au nom du Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA, mes sincères remerciements aux organisateurs de cette belle rencontre ainsi qu’à l’ensemble des participants.

Vos riches contributions de ces jours, empreintes de vos expériences personnelles, sauront éclairer l’ensemble des décideurs dans l’action à mener pour relever les nombreux défis auxquels doit faire face notre continent.

Pour sa part, le Gouvernement ivoirien fera siennes les fructueuses recommandations issues de ces échanges pour affiner la marche résolue de la Côte d’Ivoire vers l’Emergence.

En souhaitant à toutes et à tous un bon retour dans vos pays et foyers respectifs, je déclare, au nom du Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA, clos les travaux de cette première édition « des Débats du Monde Afrique ».


Je vous remercie de votre aimable attention.
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