Au cours de cette semaine, précisément, le lundi, je reçois un appel sur mon téléphone fixe. En plein journal télévisé. C’est le seul moment durant lequel je refuse qu’on me dérange. Ma première réflexion avant de prendre le combiné est de m’emporter contre la personne qui m’appelle en me disant qu’elle est vraiment une ignorante de ne pas suivre la grande messe de 20h et on en trouve beaucoup, des millions même, dans ce pays. Une femme, faute de ne pas suivre le journal télévisé, n’a appris la dissolution de son entreprise que vingt-quatre heures après l’évènement. C’est un drame. Parler des choses sans les connaitre. Un vrai danger pour le pays de voir des citoyens passionnés par des films, des feuilletons et des matches de football au détriment de la marche du pays. Comme si on s’en foutait. De nombreuses personnes ont réclamé certaines dispositions à mettre dans le fonctionnement du pays, en se faisant passer pour des grands connaisseurs, alors qu’elles existaient depuis de nombreux mois. Je fus confus dès que j’entendis la voix de la personne qui m’appelait. C’était une petite fille. Or, je voulais dire à la personne pourquoi elle ne suivait pas le journal télévisé au lieu de m’appeler. Peine perdue pour une si jeune âme. La petite lycéenne voulait comprendre pourquoi tous mes livres affichaient des photos de femmes et que le contenu présentait d’autres thèmes. Je lui ai répondu que c’était uniquement dans un but commercial et la poussai à regarder les panneaux publicitaires dans toutes les villes du monde. La quasi-totalité affichait des femmes pour attirer la clientèle vers un produit. Pour lui faire mieux comprendre mon argumentation je lui appris que cela était enseigné dans toutes les écoles commerciales. De la plus petite à la plus grande. Le présentateur arrivait sur une information qui m’intéressait et j’ai arrêté la conversation, sans pouvoir lui dire pourquoi les raisons qui poussaient une clientèle à s’intéresser à un produit lié à l’image de la femme. Et encore moins lui dire, de regarder un homme et une femme passer séparément dans la rue. Et surtout regarder les « spectateurs ». Tous ont les yeux tournés vers la femme. On ne gagne rien sans la participation de la femme. Tous les politiciens le savent. Impossible de gagner une élection sans associer étroitement les femmes dans la campagne. D’abord, en politique, elles sont sincères. Aucune hypocrisie. On verra rarement une femme dans la transhumance, d’un parti à l’autre. Quand elle a choisi, c’est pour toujours. Dans le divorce ce sont les hommes qui sont les premiers à quitter la barre. Elle n’aime pas donner son cœur et reprendre. Tandis que l’homme est dirigé par son corps, ses intérêts immédiats. Ensuite, la femme, contrairement encore à l’homme, se lèvera le jour du vote pour procéder à son acte civique. Dans les taux de participation, la femme creusera toujours l’écart. Enfin, dans une campagne électorale, elle sera prête pour le porte à porte contrairement à l’homme qui pense s’humilier et ne souhaite même pas qu’on sache son parti à fortiori, se rendre chez ses voisins pour présenter son candidat. La femme n’a pas tous ces scrupules. Je comprends difficilement qu’elles demeurent transparentes dans les mouvements en cours dans ce pays. Tout est confié aux hommes. Les budgétivores. A la fin, on va recourir aux femmes pour augmenter le taux de participation et leurs bulletins qui vont creuser, comme d’habitude, la différence. Et la femme demande peu. On voit comment dans de nombreux pays au monde, les épouses des candidats participent largement à la victoire. Aux Etats-Unis, le pays le plus avancé en matière de communications, deux exemples sont édifiants. John F Kennedy dans ses meetings commençait souvent en disant : « Je suis JFK, le mari de Jacqueline Kennedy. » Sa femme était si populaire et le restera. Barack Obama fera de même avec M Michelle, son épouse dont on sait que sa présence et son image ont contribué largement à la victoire de son mari. Plus que jamais, pour un parti fort et puissant, il faut se tourner vers les femmes à la base et savoir les associer au combat. Car pour les faire militer efficacement, cela obéit à des techniques enseignées dans toutes les écoles à moindre sou. Et puis entre nous, le mari s’il aime sa femme, la suivra non seulement pour aller voter et voter comme elle. En plus, les enfants seront toujours derrière leur mère. Le dicton "ce que femme veut Dieu veut" se vérifie pleinement dans les élections politiques. Curieusement, on ne comprend pas pourquoi elles ne donnent pas leur voix à des candidates féminines. Elles votent plutôt pour un homme candidat, beaucoup à cause de son épouse. La femme c’est l’émotion. Elle n’est pas la raison comme l’homme, le professionnel des bavardages improductifs. Il est temps de mettre résolument les femmes à la tête et à la fin des campagnes électorales. La victoire passe toujours par elles. Et sans frais. Ainsi va l’Afrique. A la semaine prochaine.
Par Isaïe Biton Koulibaly
Par Isaïe Biton Koulibaly