Présent lors de la cérémonie de clôture des «Débats du Monde Afrique» initiés par le quotidien français Le Monde à Abidjan, le vendredi 11 septembre 2015 au Sofitel Hôtel Ivoire, le Premier ministre Daniel Kablan Duncan s’est prononcé sur le thème : «Les futurs moteurs de la croissance africaine» .
La problématique du développement de l’Afrique a été au cœur des échanges pendant cette rencontre qui a été également l’occasion pour le chef du gouvernement ivoirien, de faire l’état des lieux en matière de réflexions prospectives, pour l’essor du continent africain : «notre continent dispose des atouts nécessaires pour relever les défis de l’émergence. En effet, durant ces dix dernières années, la croissance économique africaine est estimée à 5 % en moyenne par an, un niveau supérieur à celui de tous les continents à l’exception de l’Asie. En outre, six (6) des dix (10) pays dont le taux de croissance est le plus élevé dans le monde se situent en Afrique. Parmi eux, figure la Côte d’Ivoire avec un taux annuel moyen d’environ 9 % au cours des trois dernières années. Cependant, cette forte croissance du continent africain, tirée, notamment, par la demande extérieure de produits de base et des politiques macroéconomiques efficaces, cache d’importantes disparités au niveau des différents pays. Par ailleurs et de manière globale, la croissance en Afrique a généré peu d’emplois et induit peu d’impact sur la réduction de la pauvreté qui demeure le premier défi du continent. Pour la plupart des pays africains, la contribution de la production manufacturière dans la création de richesses et de valeur ajoutée a baissé ou peu évolué favorablement. En effet, la production manufacturière de l’Afrique Subsaharienne représente 11% du PIB en 2014 contre 13% en 2000. Par ailleurs, on note que la production manufacturière en Asie de l’Est et du Pacifique représente 29% du PIB de cette région en 2014. Et force est de constater que la part de l’Afrique subsaharienne dans la production manufacturière mondiale atteint à peine 1%». Dans un tel contexte, la recherche d’une croissance forte, durable et inclusive devient une priorité, selon Daniel Kablan Duncan : «Il s’agit pour nous de repenser les bases de notre développement, en prenant en compte certaines exigences, notamment, la diversification de l’économie ; l’amélioration des taux de transformation des produits de base ; l’amélioration de la compétitivité ; la création d’emplois stables ; la meilleure redistribution de la richesse créée ».
L’entrepreneuriat jeune, la créativité africaine et le développement de villes durables, relais des matières premières
Le Premier ministre ivoirien a convenu que les moteurs de la croissance que sont l’entrepreunariat jeune, la créativité africaine et le développement de villes durables, intelligentes et résilientes constituent « des solutions judicieuses pour un développement soutenu et inclusif du continent africain». «Il s’agit de mettre l’homme au centre de l’action de nos gouvernements, comme acteur et bénéficiaire du développement. La population africaine devrait représenter à l’horizon 2050, selon les projections internationales, près du quart (25%) de la population mondiale avec une forte prépondérance de jeunes. Il importe donc, d’ores et déjà, de mettre en place des politiques publiques efficaces et efficientes à l’endroit de cette population de jeunes, mais aussi de femmes, pour mieux les former et leur permettre de mieux se prendre en charge. Sur cet important dossier, il convient de souligner que le Gouvernement ivoirien sous l’égide du Président de la République Son Excellence Monsieur Alassane Ouattara, a mis en place l’Agence Emploi Jeune (AEJ) qui a pour vocation, de soutenir les jeunes dans leur recherche d’emplois ou dans la réalisation de leurs projets. L’Agence Emploi Jeune a été dotée d’un fonds de soutien dit Fonds d’Insertion Professionnelle des Jeunes (FIPJ). Ce fonds bénéficie de 2,5 milliards de FCFA déjà constitués, qui seront portés à 5 milliards FCFA avant fin 2015, grâce à la fusion des autres fonds existants. Ce montant pourrait atteindre 10 milliards FCFA au budget 2016 (…) Le Fonds d’Appui aux Femmes (FAFCI) mis en place par la Première Dame a permis de financer 61 000 femmes pour la réalisation d’activités génératrices de revenus. L’objectif est de permettre à cette jeunesse et aux femmes de s’épanouir pleinement et de jouer ce rôle déterminant de créateurs de richesse dans nos Etats (…) Le développement de villes durables, intelligentes et résilientes constitue, également, un outil indispensable à la réalisation de l’émergence économique et sociale du continent africain. Dans la plupart des villes africaines, l’urbanisation rapide et parfois anarchique fait rage, favorisant le développement de quartiers précaires, de bidonvilles et de l’insécurité. De même, la pollution humaine et industrielle dégrade considérablement les conditions de vie des populations. Cette situation, qui altère la productivité de nos centres urbains, appelle une planification plus élaborée, des financements adéquats, en équipements et services de base, et une gestion rigoureuse de l’environnement».
Des enjeux bien cernés par la Côte d’Ivoire
Daniel Kablan Duncan a révélé devant le secrétaire d’Etat français au Numérique, Axelle Lemaire et les partenaires au développement, que le Gouvernement ivoirien a entrepris une série d’actions en matière d’urbanisation qui sera intégrée au Programme national de développement 2016-2020, en cours de finalisation. Le chef du Gouvernement a aussi insisté sur un facteur non moins important de développement, la créativité et l’innovation à la fois culturelle, technique et technologique : «L’Afrique de demain, dans le contexte actuel de mondialisation, est celle qui pourra sur la base de ses valeurs culturelles, s’adapter à l’évolution technologique rapide des TIC. Comme le disait déjà Félix Houphouët-Boigny, premier Président et Fondateur de la Côte d’Ivoire moderne : «si la Côte d’Ivoire a raté la révolution industrielle, elle ne doit pas rater la révolution informatique». Dans la logique de cette vision, le Gouvernement a lancé un large programme de construction de sept mille (7000) km de fibres optiques, dont deux mille (2000) km déjà réalisés et cinq mille (5000) km à réaliser en 2015-2017. Cette action est couplée avec l’interconnexion de mille (1000) localités à la technologie CDMA et au programme présidentiel dénommé «un citoyen, un ordinateur, une connexion internet». L’objectif est de vulgariser l’usage des TIC et de valoriser le succès fulgurant de la téléphonie mobile en Afrique, avec des produits novateurs africains tels que le Mobile Banking. La Côte d’Ivoire compte actuellement plus de vingt (20) millions d’abonnés au cellulaire pour une population de vingt-trois (23) millions d’habitants.
Réaliser la transformation structurelle de l’économie ivoirienne
La volonté du Président Alassane Ouattara de faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent à l’horizon 2020 passe, selon le Premier ministre Daniel Kablan Duncan, par la transformation structurelle de l’économie ivoirienne, grâce à une croissance économique robuste, durable, inclusive et créatrice d’emplois : «Le Gouvernement entreprend depuis 2011 de profondes réformes structurelles et sectorielles pour améliorer de façon notable la compétitivité de notre économie. Il s’agit globalement de créer le meilleur environnement pour accompagner le secteur privé et de créer en Côte d’Ivoire, l’un des climats des investissements privés, les plus attractifs en Afrique. La mise en œuvre de ces réformes structurelles et sectorielles a permis à la Côte d’Ivoire notamment d’être classée dans le TOP 10 des pays réformateurs dans le monde pour la seconde année consécutive, dans le cadre des rapports 2014 et 2015 du Doing Business du Groupe de la Banque Mondiale, d’être éligible au programme américain Threshold du Millenium Challenge Corporation (MCC) ; d’adhérer en 2015, en respectant les critères de bonne gouvernance, à l’initiative internationale Open Government Partnership (OGP) ; d’obtenir le prix du Forum «Mines and Money» du «Meilleur Pays en matière de réforme dans le secteur minier» devant la Finlande, le Pérou et la Serbie ; de maintenir son statut de pays conforme à l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE) obtenu en mai 2013».
Olivier Dion
La problématique du développement de l’Afrique a été au cœur des échanges pendant cette rencontre qui a été également l’occasion pour le chef du gouvernement ivoirien, de faire l’état des lieux en matière de réflexions prospectives, pour l’essor du continent africain : «notre continent dispose des atouts nécessaires pour relever les défis de l’émergence. En effet, durant ces dix dernières années, la croissance économique africaine est estimée à 5 % en moyenne par an, un niveau supérieur à celui de tous les continents à l’exception de l’Asie. En outre, six (6) des dix (10) pays dont le taux de croissance est le plus élevé dans le monde se situent en Afrique. Parmi eux, figure la Côte d’Ivoire avec un taux annuel moyen d’environ 9 % au cours des trois dernières années. Cependant, cette forte croissance du continent africain, tirée, notamment, par la demande extérieure de produits de base et des politiques macroéconomiques efficaces, cache d’importantes disparités au niveau des différents pays. Par ailleurs et de manière globale, la croissance en Afrique a généré peu d’emplois et induit peu d’impact sur la réduction de la pauvreté qui demeure le premier défi du continent. Pour la plupart des pays africains, la contribution de la production manufacturière dans la création de richesses et de valeur ajoutée a baissé ou peu évolué favorablement. En effet, la production manufacturière de l’Afrique Subsaharienne représente 11% du PIB en 2014 contre 13% en 2000. Par ailleurs, on note que la production manufacturière en Asie de l’Est et du Pacifique représente 29% du PIB de cette région en 2014. Et force est de constater que la part de l’Afrique subsaharienne dans la production manufacturière mondiale atteint à peine 1%». Dans un tel contexte, la recherche d’une croissance forte, durable et inclusive devient une priorité, selon Daniel Kablan Duncan : «Il s’agit pour nous de repenser les bases de notre développement, en prenant en compte certaines exigences, notamment, la diversification de l’économie ; l’amélioration des taux de transformation des produits de base ; l’amélioration de la compétitivité ; la création d’emplois stables ; la meilleure redistribution de la richesse créée ».
L’entrepreneuriat jeune, la créativité africaine et le développement de villes durables, relais des matières premières
Le Premier ministre ivoirien a convenu que les moteurs de la croissance que sont l’entrepreunariat jeune, la créativité africaine et le développement de villes durables, intelligentes et résilientes constituent « des solutions judicieuses pour un développement soutenu et inclusif du continent africain». «Il s’agit de mettre l’homme au centre de l’action de nos gouvernements, comme acteur et bénéficiaire du développement. La population africaine devrait représenter à l’horizon 2050, selon les projections internationales, près du quart (25%) de la population mondiale avec une forte prépondérance de jeunes. Il importe donc, d’ores et déjà, de mettre en place des politiques publiques efficaces et efficientes à l’endroit de cette population de jeunes, mais aussi de femmes, pour mieux les former et leur permettre de mieux se prendre en charge. Sur cet important dossier, il convient de souligner que le Gouvernement ivoirien sous l’égide du Président de la République Son Excellence Monsieur Alassane Ouattara, a mis en place l’Agence Emploi Jeune (AEJ) qui a pour vocation, de soutenir les jeunes dans leur recherche d’emplois ou dans la réalisation de leurs projets. L’Agence Emploi Jeune a été dotée d’un fonds de soutien dit Fonds d’Insertion Professionnelle des Jeunes (FIPJ). Ce fonds bénéficie de 2,5 milliards de FCFA déjà constitués, qui seront portés à 5 milliards FCFA avant fin 2015, grâce à la fusion des autres fonds existants. Ce montant pourrait atteindre 10 milliards FCFA au budget 2016 (…) Le Fonds d’Appui aux Femmes (FAFCI) mis en place par la Première Dame a permis de financer 61 000 femmes pour la réalisation d’activités génératrices de revenus. L’objectif est de permettre à cette jeunesse et aux femmes de s’épanouir pleinement et de jouer ce rôle déterminant de créateurs de richesse dans nos Etats (…) Le développement de villes durables, intelligentes et résilientes constitue, également, un outil indispensable à la réalisation de l’émergence économique et sociale du continent africain. Dans la plupart des villes africaines, l’urbanisation rapide et parfois anarchique fait rage, favorisant le développement de quartiers précaires, de bidonvilles et de l’insécurité. De même, la pollution humaine et industrielle dégrade considérablement les conditions de vie des populations. Cette situation, qui altère la productivité de nos centres urbains, appelle une planification plus élaborée, des financements adéquats, en équipements et services de base, et une gestion rigoureuse de l’environnement».
Des enjeux bien cernés par la Côte d’Ivoire
Daniel Kablan Duncan a révélé devant le secrétaire d’Etat français au Numérique, Axelle Lemaire et les partenaires au développement, que le Gouvernement ivoirien a entrepris une série d’actions en matière d’urbanisation qui sera intégrée au Programme national de développement 2016-2020, en cours de finalisation. Le chef du Gouvernement a aussi insisté sur un facteur non moins important de développement, la créativité et l’innovation à la fois culturelle, technique et technologique : «L’Afrique de demain, dans le contexte actuel de mondialisation, est celle qui pourra sur la base de ses valeurs culturelles, s’adapter à l’évolution technologique rapide des TIC. Comme le disait déjà Félix Houphouët-Boigny, premier Président et Fondateur de la Côte d’Ivoire moderne : «si la Côte d’Ivoire a raté la révolution industrielle, elle ne doit pas rater la révolution informatique». Dans la logique de cette vision, le Gouvernement a lancé un large programme de construction de sept mille (7000) km de fibres optiques, dont deux mille (2000) km déjà réalisés et cinq mille (5000) km à réaliser en 2015-2017. Cette action est couplée avec l’interconnexion de mille (1000) localités à la technologie CDMA et au programme présidentiel dénommé «un citoyen, un ordinateur, une connexion internet». L’objectif est de vulgariser l’usage des TIC et de valoriser le succès fulgurant de la téléphonie mobile en Afrique, avec des produits novateurs africains tels que le Mobile Banking. La Côte d’Ivoire compte actuellement plus de vingt (20) millions d’abonnés au cellulaire pour une population de vingt-trois (23) millions d’habitants.
Réaliser la transformation structurelle de l’économie ivoirienne
La volonté du Président Alassane Ouattara de faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent à l’horizon 2020 passe, selon le Premier ministre Daniel Kablan Duncan, par la transformation structurelle de l’économie ivoirienne, grâce à une croissance économique robuste, durable, inclusive et créatrice d’emplois : «Le Gouvernement entreprend depuis 2011 de profondes réformes structurelles et sectorielles pour améliorer de façon notable la compétitivité de notre économie. Il s’agit globalement de créer le meilleur environnement pour accompagner le secteur privé et de créer en Côte d’Ivoire, l’un des climats des investissements privés, les plus attractifs en Afrique. La mise en œuvre de ces réformes structurelles et sectorielles a permis à la Côte d’Ivoire notamment d’être classée dans le TOP 10 des pays réformateurs dans le monde pour la seconde année consécutive, dans le cadre des rapports 2014 et 2015 du Doing Business du Groupe de la Banque Mondiale, d’être éligible au programme américain Threshold du Millenium Challenge Corporation (MCC) ; d’adhérer en 2015, en respectant les critères de bonne gouvernance, à l’initiative internationale Open Government Partnership (OGP) ; d’obtenir le prix du Forum «Mines and Money» du «Meilleur Pays en matière de réforme dans le secteur minier» devant la Finlande, le Pérou et la Serbie ; de maintenir son statut de pays conforme à l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE) obtenu en mai 2013».
Olivier Dion