Démissionnaire de la vice-présidence de la Fédération ivoirienne d’athlétisme (Fia), le manager de Murielle Ahouré revient ici sur un acte qui a fait boum dans le milieu.
On n’a pas compris pourquoi vous démissionnez de la Fédération au moment où l’athlétisme renait de ses cendres en Côte d’Ivoire ?
Je tiens à vous dire merci de l’opportunité que vous me donnez de m’exprimer dans votre journal. Je tiens aussi à féliciter les fondateurs du journal et leur dire la bienvenue dans le milieu de la presse écrite en Côte d’Ivoire. C’est vrai que l’athlétisme ivoirien se porte bien et ce n’est pas parce que je m’en vais qu’il ne se portera pas mieux. Je m’en vais pour des raisons personnelles,, comme je l’ai indiqué. Il n’y a donc rien de particulier.
D’aucuns parlent cependant de profondes divergences de vue avec le président de la Fédération ivoirienne d’athlétisme (Fia), Nicolas Débrimou ?
Je ne sais pas de quoi vous parlez. Je n’ai aucun problème avec le président Débrimou et je crois même qu’il faut lui poser la question. Je crois qu’il faut arrêter de diaboliser, en Afrique, le fait que quelqu’un décide de démissionner. Une démission peut cacher beaucoup de choses, pas forcément négatives. On peut, par exemple, reculer pour mieux sauter.
C’est qu’en tant que manager de Muriel Ahouré, vous comptez parmi ceux qui sont à l’origine du printemps actuel de l’athlétisme ivoirien ?
Il faut vraiment arrêter de chercher la petite bête. Est-ce qu’affirmer qu’on démissionne pour des raisons personnelles a forcément une connotation négative ? C’est personnel, c’est privé et il n’y a rien de mal à cela.
Un retour est donc possible un jour ?
Mais je vous ai dit que je reste dans la famille de l’athlétisme ivoirien. Or cette famille ne se résume pas à la Fédération. Je reste président de club et manager de Murielle Ahouré. C’est donc la manière d’apporter ma contribution qui change.
Et si vous étiez sollicité un jour par les clubs ?
On avisera le moment opportun.
Quelle est l’actualité de Murielle Ahouré ?
Il faut observer qu’elle était blessée avant les derniers championnats du monde de Pékin. Elle a quand même tenu à faire plaisir à son public, en courant quasiment sur un pied. Cela ne l’a pas empêchée de faire un chrono de 10’98. Ce qui est énorme pour une blessure de cette ampleur. C’est resté tout de même le deuxième meilleur record de l’année et il n’y a pas manqué beaucoup pour qu’elle soit repêchée. Si elle avait donc eu l’opportunité de renouveler cela aux Jeux Africains, elle aurait pu accrocher une médaille. D’emblée, elle devrait changer d’entraineur et de staff, puisqu’elle se rend aux Etats-Unis pour entamer sa préparation des Jeux Olympiques qui sont prévus désormais dans moins d’un an. Elle devrait donc reprendre l’entrainement avec un nouveau groupe en Floride.
Elle a pourtant été taxée de vénale dans la presse ivoirienne où certains ne lui ont pas pardonné d’avoir décidé de courir, alors qu’elle se savait blessée ?
C’est la liberté d’expression et chacun peut dire ce qu’il veut. Mais quand on connait les réalités et qu’on est proche de l’athlète, on sait ce qui se passe. Rappelez-vous le choc entre Didier Drogba et le joueur japonais peu avant le Mondial 2010. Alors qu’il avait l’opportunité de renoncer à la compétition parce qu’ayant une main dans le plaque, Didier Drogba a tenu à la jouer parce qu’il se savait attendu par les Ivoiriens. Il l’a fait par amour de la patrie. C’est ce qu’a fait Murielle qui avait pourtant six semaines de repos. Elle voulait voir jusqu’où elle pouvait aller. Elle a échoué en demi-finale en faisant presque le même temps que celle qui a été repêchée. Murielle avait un gros potentiel malgré la blessure. Je ne veux pas blâmer ceux qui racontent des choses, mais c’est parce qu’ils ne savent pas ce qui se passe.
Des regrets par rapport aux Jeux Africains ?
Forcément. Puisqu’elle a toujours répondu à l’appel de la nation. Mais cette absence est quelque peu réparée par le fait qu’elle a été championne d’Afrique dernièrement au Maroc. C’est donc à cause de la blessure qu’elle n’a pas pu se rendre aux Jeux Africains.
Pensez-vous que la montée en puissance d’athlètes comme Ta Lou est une saine émulation à même d’amener Murielle à mieux faire ?
Je crois qu’il faut comprendre la chose à l’inverse. On a besoin de locomotive et Murielle Ahouré a été cet électrochoc qui aura réveillé l’athlétisme et ivoirien et l’a repositionné au niveau mondial. En devenant vice-championne du monde en salle et en dehors, ce qui n’était jamais arrivé auparavant, Murielle a ressuscité des athlètes comme Wilfried Hua mais surtout Ben Méité qui se mourrait. Il y a enfin Ta Lou qui est en train de faire des choses vraiment merveilleuses. C’est vraiment un travail d’équipe qui concourt à la renaissance de l’athlétisme en Côte d’Ivoire. Murielle Ahouré étant la locomotive.
Pensez-vous Murielle Ahouré déjà dans les dispositions mentales et physiques en vue des Jeux Olympiques de l’année prochaine ?
En tout cas, elle se donne les moyens pour. Comme tous les Ivoiriens, elle vise cette fois-ci la médaille d’or. On ne fera pas la fine bouche avec quatre médailles d’argent, deux en salle et deux en dehors, mais l’objectif sera de viser l’or cette fois-ci. C’est pourquoi nous changeons de manière de coacher. Elle rejoint l’équipe où s’entraine Justin Gatlin, le champion américain. Où elle retrouvera comme coach Dennis Mitchell qui a été au relais avec le grand Carl Lewis. C’est dire si nous sommes dans une nouvelle dynamique.
Que pensez-vous des primes accordées aux athlètes champions ?
Il y a une réelle évolution à ce niveau. Quand j’ai été champion d’Afrique en 1996 à Yaoundé, je n’avais reçu de la Fédération que cent mille cfa (100 000 frs cfa) pour prime. C’est vrai que j’ai été rattrapé après par le président Bédié qui m’a élevé au rang chevalier dans l’ordre national du mérite. J’ai aussi reçu de l’argent de la Présidence, mais au niveau fédéral et ministériel, c’est cent mille francs. J’invite donc les autorités à faire des efforts pour soutenir des athlètes comme Marie-Josée Ta Lou, Wilfried Hua et Ben Meité. Sans oublier Murielle Ahouré.
Qui est relativement bien lotie ?
C’est vrai qu’elle a un sponsor comme MTN, qu’elle est aidée par la présidence de la République. Il faut donc remercier les autorités pour ce qu’elles font, même si on peut toujours mieux faire.
Quand on voit tout ce que vous faites pour les athlètes, une élection à la tête de l’athlétisme ivoirien serait un bon couronnement ?
On peut servir son pays ou sa fédération de là où on n’est. On n’est pas obligé d’être forcément président de Fédération pour le faire. En tant que champion d’Afrique et vice-champion de France, c’est l’amour de la chose qui m’amène à faire ça. Je ne suis pas forcément obnubilé par quel que poste que ce soit. Je ne coure donc pas après le poste de président de la Fédération ivoirienne d’athlétisme. Ce n’est pas dans mes ambitions.
Patrice BEKET
On n’a pas compris pourquoi vous démissionnez de la Fédération au moment où l’athlétisme renait de ses cendres en Côte d’Ivoire ?
Je tiens à vous dire merci de l’opportunité que vous me donnez de m’exprimer dans votre journal. Je tiens aussi à féliciter les fondateurs du journal et leur dire la bienvenue dans le milieu de la presse écrite en Côte d’Ivoire. C’est vrai que l’athlétisme ivoirien se porte bien et ce n’est pas parce que je m’en vais qu’il ne se portera pas mieux. Je m’en vais pour des raisons personnelles,, comme je l’ai indiqué. Il n’y a donc rien de particulier.
D’aucuns parlent cependant de profondes divergences de vue avec le président de la Fédération ivoirienne d’athlétisme (Fia), Nicolas Débrimou ?
Je ne sais pas de quoi vous parlez. Je n’ai aucun problème avec le président Débrimou et je crois même qu’il faut lui poser la question. Je crois qu’il faut arrêter de diaboliser, en Afrique, le fait que quelqu’un décide de démissionner. Une démission peut cacher beaucoup de choses, pas forcément négatives. On peut, par exemple, reculer pour mieux sauter.
C’est qu’en tant que manager de Muriel Ahouré, vous comptez parmi ceux qui sont à l’origine du printemps actuel de l’athlétisme ivoirien ?
Il faut vraiment arrêter de chercher la petite bête. Est-ce qu’affirmer qu’on démissionne pour des raisons personnelles a forcément une connotation négative ? C’est personnel, c’est privé et il n’y a rien de mal à cela.
Un retour est donc possible un jour ?
Mais je vous ai dit que je reste dans la famille de l’athlétisme ivoirien. Or cette famille ne se résume pas à la Fédération. Je reste président de club et manager de Murielle Ahouré. C’est donc la manière d’apporter ma contribution qui change.
Et si vous étiez sollicité un jour par les clubs ?
On avisera le moment opportun.
Quelle est l’actualité de Murielle Ahouré ?
Il faut observer qu’elle était blessée avant les derniers championnats du monde de Pékin. Elle a quand même tenu à faire plaisir à son public, en courant quasiment sur un pied. Cela ne l’a pas empêchée de faire un chrono de 10’98. Ce qui est énorme pour une blessure de cette ampleur. C’est resté tout de même le deuxième meilleur record de l’année et il n’y a pas manqué beaucoup pour qu’elle soit repêchée. Si elle avait donc eu l’opportunité de renouveler cela aux Jeux Africains, elle aurait pu accrocher une médaille. D’emblée, elle devrait changer d’entraineur et de staff, puisqu’elle se rend aux Etats-Unis pour entamer sa préparation des Jeux Olympiques qui sont prévus désormais dans moins d’un an. Elle devrait donc reprendre l’entrainement avec un nouveau groupe en Floride.
Elle a pourtant été taxée de vénale dans la presse ivoirienne où certains ne lui ont pas pardonné d’avoir décidé de courir, alors qu’elle se savait blessée ?
C’est la liberté d’expression et chacun peut dire ce qu’il veut. Mais quand on connait les réalités et qu’on est proche de l’athlète, on sait ce qui se passe. Rappelez-vous le choc entre Didier Drogba et le joueur japonais peu avant le Mondial 2010. Alors qu’il avait l’opportunité de renoncer à la compétition parce qu’ayant une main dans le plaque, Didier Drogba a tenu à la jouer parce qu’il se savait attendu par les Ivoiriens. Il l’a fait par amour de la patrie. C’est ce qu’a fait Murielle qui avait pourtant six semaines de repos. Elle voulait voir jusqu’où elle pouvait aller. Elle a échoué en demi-finale en faisant presque le même temps que celle qui a été repêchée. Murielle avait un gros potentiel malgré la blessure. Je ne veux pas blâmer ceux qui racontent des choses, mais c’est parce qu’ils ne savent pas ce qui se passe.
Des regrets par rapport aux Jeux Africains ?
Forcément. Puisqu’elle a toujours répondu à l’appel de la nation. Mais cette absence est quelque peu réparée par le fait qu’elle a été championne d’Afrique dernièrement au Maroc. C’est donc à cause de la blessure qu’elle n’a pas pu se rendre aux Jeux Africains.
Pensez-vous que la montée en puissance d’athlètes comme Ta Lou est une saine émulation à même d’amener Murielle à mieux faire ?
Je crois qu’il faut comprendre la chose à l’inverse. On a besoin de locomotive et Murielle Ahouré a été cet électrochoc qui aura réveillé l’athlétisme et ivoirien et l’a repositionné au niveau mondial. En devenant vice-championne du monde en salle et en dehors, ce qui n’était jamais arrivé auparavant, Murielle a ressuscité des athlètes comme Wilfried Hua mais surtout Ben Méité qui se mourrait. Il y a enfin Ta Lou qui est en train de faire des choses vraiment merveilleuses. C’est vraiment un travail d’équipe qui concourt à la renaissance de l’athlétisme en Côte d’Ivoire. Murielle Ahouré étant la locomotive.
Pensez-vous Murielle Ahouré déjà dans les dispositions mentales et physiques en vue des Jeux Olympiques de l’année prochaine ?
En tout cas, elle se donne les moyens pour. Comme tous les Ivoiriens, elle vise cette fois-ci la médaille d’or. On ne fera pas la fine bouche avec quatre médailles d’argent, deux en salle et deux en dehors, mais l’objectif sera de viser l’or cette fois-ci. C’est pourquoi nous changeons de manière de coacher. Elle rejoint l’équipe où s’entraine Justin Gatlin, le champion américain. Où elle retrouvera comme coach Dennis Mitchell qui a été au relais avec le grand Carl Lewis. C’est dire si nous sommes dans une nouvelle dynamique.
Que pensez-vous des primes accordées aux athlètes champions ?
Il y a une réelle évolution à ce niveau. Quand j’ai été champion d’Afrique en 1996 à Yaoundé, je n’avais reçu de la Fédération que cent mille cfa (100 000 frs cfa) pour prime. C’est vrai que j’ai été rattrapé après par le président Bédié qui m’a élevé au rang chevalier dans l’ordre national du mérite. J’ai aussi reçu de l’argent de la Présidence, mais au niveau fédéral et ministériel, c’est cent mille francs. J’invite donc les autorités à faire des efforts pour soutenir des athlètes comme Marie-Josée Ta Lou, Wilfried Hua et Ben Meité. Sans oublier Murielle Ahouré.
Qui est relativement bien lotie ?
C’est vrai qu’elle a un sponsor comme MTN, qu’elle est aidée par la présidence de la République. Il faut donc remercier les autorités pour ce qu’elles font, même si on peut toujours mieux faire.
Quand on voit tout ce que vous faites pour les athlètes, une élection à la tête de l’athlétisme ivoirien serait un bon couronnement ?
On peut servir son pays ou sa fédération de là où on n’est. On n’est pas obligé d’être forcément président de Fédération pour le faire. En tant que champion d’Afrique et vice-champion de France, c’est l’amour de la chose qui m’amène à faire ça. Je ne suis pas forcément obnubilé par quel que poste que ce soit. Je ne coure donc pas après le poste de président de la Fédération ivoirienne d’athlétisme. Ce n’est pas dans mes ambitions.
Patrice BEKET