Il a suffit dans la foulée de la présidentielle ivoirienne du 25 octobre 2015, que le chef de l’État ivoirien dise qu’il n’est pas favorable à la formation d’un gouvernement d’union, ou de transition , pour que des militants Rhdp s’en réjouissent, et soutiennent fermement l’idée d’une absence de l’opposition ou de personnalités non marquées politiquement à droite, dans le gouvernement.
Pendant ce temps les partisans du boycott trouvent là encore l’occasion de se moquer des autres candidats vaincus, comme si leur objectif en étant dans la course à la présidentielle était d’être ministre, et comme si après les 100 millions Fcfa, il était décent de songer à un gouvernement composé de personnes dont les programmes et idées n’ont pas obtenu l’adhésion du peuple.
Affi et Kkb pas candidat au poste de ministre
Cela dit , à quoi peut-on s’attendre après la déclaration de principe du chef de l’État Alassane Ouattara , en considérant clairement que Pascal Affi N’Guessan auréolé de son score et de son passé d’ex Premier ministre, n’est candidat à aucun poste ministériel, et que même Kkb ne gagne rien à être lui-même même ministre, en lieu et place d’un lieutenant pouvant lui être redevable ?
Un gouvernement d’union nationale , ou de transition n’est pas un gouvernement d’ouverture.
Lorsque le président Laurent Gbagbo a été élu en 2000 , il a mis en place un gouvernement d’ouverture. Il a procédé à des consultations avec le Pdci et l’Udpci, et des cadres Pit comme Kabran Appiah. Le gouvernement d’ouverture n’est pas un gouvernement de crise, ni de sortie de crise. Il relève des prérogatives du chef de l’État qui peut décider de coopter des cadres et personnalités non issues de son camp politique, au préalable. Partisan d’un gouvernement de technocrates, et de compétents et non forcément de militants au départ, le président Ouattara avait déjà fait confiance à des cadres comme Koné Bruno, et plus tard Abdourahmane Cissé.
Société civile, libéralisme et socialisme
Le chef de l’État ivoirien peut en dehors des partis politiques alliés du Rhdp choisir des acteurs de la société civile, et même des cadres proches de la gauche, ou de l’ex majorité au pouvoir. Tout en disant être libéral aujourd’hui, le chef de l’État n’oublie pas que hier, cela ne l’a pas empêché de faire un chemin avec le Fpi. Une alliance stratégique, qui aurait pu devenir une alliance de gouvernement dans le Front républicain n’eût été le coup d’État de 1999 et la rupture à l’initiative du Fpi. De plus de nos jours, les postures idéologiques des uns et des autres ne sont pas aussi radicales que par le passé. Ainsi le libéral Ouattara fait porter la croissance par l’État, met l’accent sur le social, l’éducation, alors que dans le système libéral américain par exemple, ou même en Europe, la droite et les libéraux ont tendance à réduire les dépenses publiques, et à faire moins d’État. Contrairement au Ouattara premier ministre qui avait appliqué une politique de rigueur et de redressement par des économies sur les dépenses publiques en 1990, le Ouattara chef de l’État a fait exploser les engagements de l’État, augmentant les salaires des fonctionnaires et le salaire minimum en Côte d’Ivoire. Des mesures sociales, pas forcément celles des gouvernements de droite. De plus les lois sur la parité homme et femmes en politique, l’égalité au foyer sont des projets davantage portés par la gauche. Pour sa part, la gauche en Afrique comme dans le monde, sort de plus en plus du dogmatisme socialiste, pour parler d’économie sociale du marché, et tendre de plus en plus vers le libéralisme économique. Ailleurs dans le monde, la Chine ne nous dira pas le contraire.
La crise pousse à un gouvernement d’union ou de transition
Si le Rhdp dans l’attente de devenir un seul groupement politique est considéré comme une coalition au pouvoir, le gouvernement actuel sous sa forme unitaire et sous ses airs de discipline et de cohésion peut bien être considéré comme un gouvernement de coalition basé sur des valeurs communes. De plus, après le crise postélectorale ivoirienne en Avril 2011, le président Ouattara a bien échappé, grâce au Fpi, à un gouvernement d’union nationale de type Ouagadougou, Marcoussis et Accra.
Ouattara a échappé en 2011 à un gouvernement de crise
Les décisions contraignantes et applicables à tous de l’Union africaine qui reconnaissaient la victoire du candidat Ouattara, et demandaient à Laurent Gbagbo de céder le pouvoir, prévoyaient également la nomination par consensus du premier ministre, des ministres de la défense et la sécurité. Il s’agissait bien d’un gouvernement d’union. Si cela n’a pas eu lieu, c’est parce que le Fpi avait refusé de reconnaître sa défaite, et voulait forcément la présidence de la République, tout en accordant la Primature au camp Ouattara avec l’acceptation du partage du pouvoir.
L’ex chef de l’État Laurent Gbagbo et son camp, ne voulait pas un schéma se partage de pouvoir, avec comme président Alassane Ouattara Ouattara.
Puis arriva le 11 avril 2011, et la capture de Laurent Gbagbo, qui mit fin aux recommandations de l’Union africaine.
Union non, mais un peu d’ouverture au Fpi
Malgré tout cela , le Premier ministre d’alors Guillaume Soro a eu un échange avec le président du Fpi d’alors , Mamadou Koulibaly pour proposer l’entrée du parti dans le gouvernement, au nom de l’ouverture et de la réconciliation nationale. Le Fpi a eu une réponse identique à celle que le Rdr donna en 2000, lorsqu’il fut sollicité par Laurent Gbagbo : il pleure ses morts et victimes et n’est pas prêt pour participer à un gouvernement.
Un ministère de la réconciliation pour l’opposition ?
L’on apprend , malgré les clarifications du chef de l’État ivoirien et sa volonté d’éviter l’indiscipline et l’absence de cohésion au sein de sa formation ministérielle en nommant des cadres dont il ne peut s’assurer pleinement et totalement de la loyauté et de l’absolue probité , pour qu’il soit sûr et certains de répondre de leurs actes, qu’une petite ouverture pourrait être faite à des cadres modérés de l’opposition.
Des noms circulent même : ( James Cenach, Marcel Gossio, Jean Bonin, Amalaman Gilbert, Agnès Monnet ) . Un ministère est aussi cité parmi d’autres : réconciliation nationale.
Confier la réconciliation politique à un ministère, en plus de l’action d’indemnisation de la Conariv ?
Ces gouvernements sous Gbagbo
Pourquoi pas, répondent des conseillers du chef de l’État, qui ne récusent pas le principe de gouvernement d’ouverture, qu’ils ne souhaitent cependant pas voir confondu avec le gouvernement d’union, de crise ou de transition qui a certes conduit la Côte d’Ivoire à l’élection, mais qui aux yeux du chef de l’État ivoirien n’a pas brillé par sa cohésion, ni par sa capacité , sous l’autorité de Laurent Gbagbo, à résoudre les problèmes de fond, les problèmes de développement, et les attentes sociales des ivoiriens et des ivoiriennes.
Le chef de l’État ivoirien a raison , mais doit-il s’en plaindre ?
Car si Laurent Gbagbo avait fait moins de politique et avait moins pensé à l’organisation de l’élection, pour travailler à résoudre les problèmes des Ivoiriens, à construire et à finir les ponts, les routes, les châteaux d’eau, les barrages électriques, des logements et hôpitaux , au lieu de parler de souveraineté et de candidats de l’étranger , sans doute peu d’Ivoiriens auraient eu des yeux et des oreilles pour les AdoSolution d’alors.
Mais quand un destin est tracé, peu importe, pourrait-on dire ?
On attend de voir le degré d’ouverture qu’il y aura dans le futur gouvernement ivoirien.
Charles Kouassi
Pendant ce temps les partisans du boycott trouvent là encore l’occasion de se moquer des autres candidats vaincus, comme si leur objectif en étant dans la course à la présidentielle était d’être ministre, et comme si après les 100 millions Fcfa, il était décent de songer à un gouvernement composé de personnes dont les programmes et idées n’ont pas obtenu l’adhésion du peuple.
Affi et Kkb pas candidat au poste de ministre
Cela dit , à quoi peut-on s’attendre après la déclaration de principe du chef de l’État Alassane Ouattara , en considérant clairement que Pascal Affi N’Guessan auréolé de son score et de son passé d’ex Premier ministre, n’est candidat à aucun poste ministériel, et que même Kkb ne gagne rien à être lui-même même ministre, en lieu et place d’un lieutenant pouvant lui être redevable ?
Un gouvernement d’union nationale , ou de transition n’est pas un gouvernement d’ouverture.
Lorsque le président Laurent Gbagbo a été élu en 2000 , il a mis en place un gouvernement d’ouverture. Il a procédé à des consultations avec le Pdci et l’Udpci, et des cadres Pit comme Kabran Appiah. Le gouvernement d’ouverture n’est pas un gouvernement de crise, ni de sortie de crise. Il relève des prérogatives du chef de l’État qui peut décider de coopter des cadres et personnalités non issues de son camp politique, au préalable. Partisan d’un gouvernement de technocrates, et de compétents et non forcément de militants au départ, le président Ouattara avait déjà fait confiance à des cadres comme Koné Bruno, et plus tard Abdourahmane Cissé.
Société civile, libéralisme et socialisme
Le chef de l’État ivoirien peut en dehors des partis politiques alliés du Rhdp choisir des acteurs de la société civile, et même des cadres proches de la gauche, ou de l’ex majorité au pouvoir. Tout en disant être libéral aujourd’hui, le chef de l’État n’oublie pas que hier, cela ne l’a pas empêché de faire un chemin avec le Fpi. Une alliance stratégique, qui aurait pu devenir une alliance de gouvernement dans le Front républicain n’eût été le coup d’État de 1999 et la rupture à l’initiative du Fpi. De plus de nos jours, les postures idéologiques des uns et des autres ne sont pas aussi radicales que par le passé. Ainsi le libéral Ouattara fait porter la croissance par l’État, met l’accent sur le social, l’éducation, alors que dans le système libéral américain par exemple, ou même en Europe, la droite et les libéraux ont tendance à réduire les dépenses publiques, et à faire moins d’État. Contrairement au Ouattara premier ministre qui avait appliqué une politique de rigueur et de redressement par des économies sur les dépenses publiques en 1990, le Ouattara chef de l’État a fait exploser les engagements de l’État, augmentant les salaires des fonctionnaires et le salaire minimum en Côte d’Ivoire. Des mesures sociales, pas forcément celles des gouvernements de droite. De plus les lois sur la parité homme et femmes en politique, l’égalité au foyer sont des projets davantage portés par la gauche. Pour sa part, la gauche en Afrique comme dans le monde, sort de plus en plus du dogmatisme socialiste, pour parler d’économie sociale du marché, et tendre de plus en plus vers le libéralisme économique. Ailleurs dans le monde, la Chine ne nous dira pas le contraire.
La crise pousse à un gouvernement d’union ou de transition
Si le Rhdp dans l’attente de devenir un seul groupement politique est considéré comme une coalition au pouvoir, le gouvernement actuel sous sa forme unitaire et sous ses airs de discipline et de cohésion peut bien être considéré comme un gouvernement de coalition basé sur des valeurs communes. De plus, après le crise postélectorale ivoirienne en Avril 2011, le président Ouattara a bien échappé, grâce au Fpi, à un gouvernement d’union nationale de type Ouagadougou, Marcoussis et Accra.
Ouattara a échappé en 2011 à un gouvernement de crise
Les décisions contraignantes et applicables à tous de l’Union africaine qui reconnaissaient la victoire du candidat Ouattara, et demandaient à Laurent Gbagbo de céder le pouvoir, prévoyaient également la nomination par consensus du premier ministre, des ministres de la défense et la sécurité. Il s’agissait bien d’un gouvernement d’union. Si cela n’a pas eu lieu, c’est parce que le Fpi avait refusé de reconnaître sa défaite, et voulait forcément la présidence de la République, tout en accordant la Primature au camp Ouattara avec l’acceptation du partage du pouvoir.
L’ex chef de l’État Laurent Gbagbo et son camp, ne voulait pas un schéma se partage de pouvoir, avec comme président Alassane Ouattara Ouattara.
Puis arriva le 11 avril 2011, et la capture de Laurent Gbagbo, qui mit fin aux recommandations de l’Union africaine.
Union non, mais un peu d’ouverture au Fpi
Malgré tout cela , le Premier ministre d’alors Guillaume Soro a eu un échange avec le président du Fpi d’alors , Mamadou Koulibaly pour proposer l’entrée du parti dans le gouvernement, au nom de l’ouverture et de la réconciliation nationale. Le Fpi a eu une réponse identique à celle que le Rdr donna en 2000, lorsqu’il fut sollicité par Laurent Gbagbo : il pleure ses morts et victimes et n’est pas prêt pour participer à un gouvernement.
Un ministère de la réconciliation pour l’opposition ?
L’on apprend , malgré les clarifications du chef de l’État ivoirien et sa volonté d’éviter l’indiscipline et l’absence de cohésion au sein de sa formation ministérielle en nommant des cadres dont il ne peut s’assurer pleinement et totalement de la loyauté et de l’absolue probité , pour qu’il soit sûr et certains de répondre de leurs actes, qu’une petite ouverture pourrait être faite à des cadres modérés de l’opposition.
Des noms circulent même : ( James Cenach, Marcel Gossio, Jean Bonin, Amalaman Gilbert, Agnès Monnet ) . Un ministère est aussi cité parmi d’autres : réconciliation nationale.
Confier la réconciliation politique à un ministère, en plus de l’action d’indemnisation de la Conariv ?
Ces gouvernements sous Gbagbo
Pourquoi pas, répondent des conseillers du chef de l’État, qui ne récusent pas le principe de gouvernement d’ouverture, qu’ils ne souhaitent cependant pas voir confondu avec le gouvernement d’union, de crise ou de transition qui a certes conduit la Côte d’Ivoire à l’élection, mais qui aux yeux du chef de l’État ivoirien n’a pas brillé par sa cohésion, ni par sa capacité , sous l’autorité de Laurent Gbagbo, à résoudre les problèmes de fond, les problèmes de développement, et les attentes sociales des ivoiriens et des ivoiriennes.
Le chef de l’État ivoirien a raison , mais doit-il s’en plaindre ?
Car si Laurent Gbagbo avait fait moins de politique et avait moins pensé à l’organisation de l’élection, pour travailler à résoudre les problèmes des Ivoiriens, à construire et à finir les ponts, les routes, les châteaux d’eau, les barrages électriques, des logements et hôpitaux , au lieu de parler de souveraineté et de candidats de l’étranger , sans doute peu d’Ivoiriens auraient eu des yeux et des oreilles pour les AdoSolution d’alors.
Mais quand un destin est tracé, peu importe, pourrait-on dire ?
On attend de voir le degré d’ouverture qu’il y aura dans le futur gouvernement ivoirien.
Charles Kouassi