L’ordonnance 2011-473 du 21 décembre 2011 prise par le chef de l’Etat, après son accession au pouvoir, n’est toujours pas appliquée dans la filière hévéa. Camara Youssouf, porte-parole des producteurs, appelle de tous ses vœux, l’application de cette ordonnance vue comme un moteur de développement de toute la chaîne.
L’Association des jeunes agriculteurs modernes hévéicoles de Côte d’Ivoire a pris son bâton de pèlerin pour expliquer les vrais enjeux de la présidentielle 2015 pour les producteurs d’hévéa. Pensez-vous avoir été entendu ?
Pendant la campagne électorale, nous sommes allés vers les producteurs pour leur expliquer les vrais enjeux de l’élection présidentielle du 25 octobre dernier. Ces enjeux se retrouvent dans l’ordonnance 2011-473 du 21 décembre 2011 que le Président Ouattara a pris dans le but d’améliorer les conditions de vie et de travail des producteurs ivoiriens. Nous sommes donc partis vers eux pour leur expliquer que si on accorde un second mandat au chef de l’Etat, il pourra permettre l’application urgente de cette ordonnance qui il lui-même prise. C’est ce travail que nous avons fait. Aujourd’hui, notre constat est que les zones qui étaient hostiles au Président Ouattara, ont fait de très bons scores lors de la présidentielle du 25 octobre. Ils ne peuvent plus lui en vouloir. Nos parents producteurs ont toujours pensé que depuis l’accession du Président Alassane Ouattara au pouvoir d’Etat, les prix d’hévéa ne font que chuter. Ils ne sont pas passés par quatre chemins pour dire qu’il est même la cause de la dépréciation des prix du caoutchouc. Mais à travers le travail de proximité que nous avons fait, nous leur avons expliqué que la fixation du prix du caoutchouc n’était pas du ressort du Président. Je pense que nos parents l’ont bien compris. Dans la filière hévéa, le manque de communication a contribué à la déception de plusieurs paysans.
Quel est la situation exacte des producteurs de caoutchouc sur le terrain?
Nous avons, à l’occasion de la tournée de San-Pedro, visité plus de quinze villages. Il ressort de cette tournée que les producteurs sont dans un dénuement total. L’un des fléaux dont souffrent les producteurs, c’est le racket. Sur moins de 20 kilomètres, il faut payer 17.000 F Cfa par camion. Il y a des gens qui paient jusqu’à 60.000 F de frais de route sur moins de 100 kilomètres. Nous en appelons aux autorités pour mettre fin à ce fléau.
Avec la victoire du Président Ouattara, qu’est-ce que vous espérez au niveau de la filière?
La première des choses que nous demandons, c’est la mise en œuvre de l’ordonnance. Parce que cette ordonnance donne la dignité aux producteurs, leur donne le pouvoir de décisions, eux qui sont les principaux acteurs. Cette ordonnance nous conduit à l’Interprofession au sein de laquelle les producteurs représenteront 60% des membres du Conseil d’Administration. En ce qui concerne l’encadrement, la réhabilitation des routes, la fixation des prix entre autres, les producteurs auront désormais leur mot à dire. C’est en cela que nous voyons l’importance de cette ordonnance. Nous pensons modestement que le ministère de l’Agriculture devrait œuvrer à l’achèvement de la dernière phase de la mise en place de cette interprofession et la désignation du président du Collège des producteurs. En second lieu, il faut revoir la structure du prix du caoutchouc. Tel qu’appliqué actuellement, ça fait la part belle aux usiniers. Toute la souffrance des planteurs ne profite qu’aux usiniers. La Saph applique un prélèvement de 3% aux producteurs; il faut mettre fin à cela. C’est un vol et le mot n’est pas assez fort.
Avez-vous des propositions à faire au niveau des prix ?
Les producteurs souhaitent que le chef de l’Etat agisse très vite étant donné qu’ils souffrent énormément. Quand il s’est agi de suspendre les 5% sur le chiffre d’affaires infligés aux usiniers, le gouvernement a été prompt. Pourquoi c’est au niveau des producteurs que les choses n’avancent pas ? Nous constatons que l’Etat, qui est notre dernier recours, nous a lâchés. Les calculs qui sont faits au niveau de la fixation des prix ne répondent plus à la réalité.
Qu’est-ce qui explique cela?
Notre explication est très simple: C’est sur la base des calculs du Bnetd en 1997 que les gens ont commencé à appliquer le Drc (quantité d’eau dans le caoutchouc). Ils ont trouvé que le latex ivoirien contenait 60% de caoutchouc et 40% d’eau. Les prix étaient donc fixés au plan international en raison de cette qualité jugée mauvaise avant. Les choses ont changé aujourd’hui. Etant donné que la Côte d’Ivoire ne vend plus du caoutchouc humide dans les usines. On le vend sec. Ce Drc doit pouvoir donc évoluer. S’il évolue de 10 points, ne serait-ce qu’en faveur des producteurs, cela va directement impacter sur le calcul du prix. Cela apportera forcément un bonus aux producteurs. Il faut maintenant trouver une structure qui va calculer le nouveau Drc. Parce que c’est cela qui fait la pauvreté du planteur. Il faut donc revoir la décocte, étant donné que le produit ivoirien est de bonne qualité aujourd’hui. Cette décocte doit être supprimée parce que le caoutchouc ivoirien est l’un des meilleures qualités sur le marché mondial. Ce sont là, des propositions qui vont permettre aux planteurs de mieux vivre de leur travail.
L’Association des jeunes agriculteurs modernes hévéicoles de Côte d’Ivoire a pris son bâton de pèlerin pour expliquer les vrais enjeux de la présidentielle 2015 pour les producteurs d’hévéa. Pensez-vous avoir été entendu ?
Pendant la campagne électorale, nous sommes allés vers les producteurs pour leur expliquer les vrais enjeux de l’élection présidentielle du 25 octobre dernier. Ces enjeux se retrouvent dans l’ordonnance 2011-473 du 21 décembre 2011 que le Président Ouattara a pris dans le but d’améliorer les conditions de vie et de travail des producteurs ivoiriens. Nous sommes donc partis vers eux pour leur expliquer que si on accorde un second mandat au chef de l’Etat, il pourra permettre l’application urgente de cette ordonnance qui il lui-même prise. C’est ce travail que nous avons fait. Aujourd’hui, notre constat est que les zones qui étaient hostiles au Président Ouattara, ont fait de très bons scores lors de la présidentielle du 25 octobre. Ils ne peuvent plus lui en vouloir. Nos parents producteurs ont toujours pensé que depuis l’accession du Président Alassane Ouattara au pouvoir d’Etat, les prix d’hévéa ne font que chuter. Ils ne sont pas passés par quatre chemins pour dire qu’il est même la cause de la dépréciation des prix du caoutchouc. Mais à travers le travail de proximité que nous avons fait, nous leur avons expliqué que la fixation du prix du caoutchouc n’était pas du ressort du Président. Je pense que nos parents l’ont bien compris. Dans la filière hévéa, le manque de communication a contribué à la déception de plusieurs paysans.
Quel est la situation exacte des producteurs de caoutchouc sur le terrain?
Nous avons, à l’occasion de la tournée de San-Pedro, visité plus de quinze villages. Il ressort de cette tournée que les producteurs sont dans un dénuement total. L’un des fléaux dont souffrent les producteurs, c’est le racket. Sur moins de 20 kilomètres, il faut payer 17.000 F Cfa par camion. Il y a des gens qui paient jusqu’à 60.000 F de frais de route sur moins de 100 kilomètres. Nous en appelons aux autorités pour mettre fin à ce fléau.
Avec la victoire du Président Ouattara, qu’est-ce que vous espérez au niveau de la filière?
La première des choses que nous demandons, c’est la mise en œuvre de l’ordonnance. Parce que cette ordonnance donne la dignité aux producteurs, leur donne le pouvoir de décisions, eux qui sont les principaux acteurs. Cette ordonnance nous conduit à l’Interprofession au sein de laquelle les producteurs représenteront 60% des membres du Conseil d’Administration. En ce qui concerne l’encadrement, la réhabilitation des routes, la fixation des prix entre autres, les producteurs auront désormais leur mot à dire. C’est en cela que nous voyons l’importance de cette ordonnance. Nous pensons modestement que le ministère de l’Agriculture devrait œuvrer à l’achèvement de la dernière phase de la mise en place de cette interprofession et la désignation du président du Collège des producteurs. En second lieu, il faut revoir la structure du prix du caoutchouc. Tel qu’appliqué actuellement, ça fait la part belle aux usiniers. Toute la souffrance des planteurs ne profite qu’aux usiniers. La Saph applique un prélèvement de 3% aux producteurs; il faut mettre fin à cela. C’est un vol et le mot n’est pas assez fort.
Avez-vous des propositions à faire au niveau des prix ?
Les producteurs souhaitent que le chef de l’Etat agisse très vite étant donné qu’ils souffrent énormément. Quand il s’est agi de suspendre les 5% sur le chiffre d’affaires infligés aux usiniers, le gouvernement a été prompt. Pourquoi c’est au niveau des producteurs que les choses n’avancent pas ? Nous constatons que l’Etat, qui est notre dernier recours, nous a lâchés. Les calculs qui sont faits au niveau de la fixation des prix ne répondent plus à la réalité.
Qu’est-ce qui explique cela?
Notre explication est très simple: C’est sur la base des calculs du Bnetd en 1997 que les gens ont commencé à appliquer le Drc (quantité d’eau dans le caoutchouc). Ils ont trouvé que le latex ivoirien contenait 60% de caoutchouc et 40% d’eau. Les prix étaient donc fixés au plan international en raison de cette qualité jugée mauvaise avant. Les choses ont changé aujourd’hui. Etant donné que la Côte d’Ivoire ne vend plus du caoutchouc humide dans les usines. On le vend sec. Ce Drc doit pouvoir donc évoluer. S’il évolue de 10 points, ne serait-ce qu’en faveur des producteurs, cela va directement impacter sur le calcul du prix. Cela apportera forcément un bonus aux producteurs. Il faut maintenant trouver une structure qui va calculer le nouveau Drc. Parce que c’est cela qui fait la pauvreté du planteur. Il faut donc revoir la décocte, étant donné que le produit ivoirien est de bonne qualité aujourd’hui. Cette décocte doit être supprimée parce que le caoutchouc ivoirien est l’un des meilleures qualités sur le marché mondial. Ce sont là, des propositions qui vont permettre aux planteurs de mieux vivre de leur travail.