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Économie Publié le mardi 10 novembre 2015 | Le Quotidien d’Abidjan

Chute vertigineuse du cours de l’hévéa : de 1000Fcfa, le kilo de caoutchouc passe à 150Fcfa sous Ouattara

© Le Quotidien d’Abidjan Par DR
Hévéa
Les producteurs ivoiriens d’hévéa sont dans une détresse absolue ? en tout cas, c’est ce qui ressort de l’interview accordée par le 1er Vice-président de la Fédération nationale des sociétés coopératives d’hévéa de Côte d’Ivoire (Fenascooph-CI), Isaac Adi Kouamé, dans un entretien accordé à l’agence d’information ALERTE INFO. De 1100 Fcfa, le kilogramme de caoutchouc en 2011 est passé à 200 Fcfa voire 150Fcfa. Un prix dérisoire que les planteurs de cette matière première décrient sans toutefois avoir une oreille attentive de la part des autorités pour trouver des solutions à leur préoccupation. Dans son interview, Isaac Adi Kouamé révèle que la moyenne des prix qui permet aux planteurs de sortir la tête de l’eau se situe entre 350 et 500 Fcfa, mais aujourd’hui, le caoutchouc est acheté à 250 ou 255 FCFA pour les plus chanceux des producteurs quand leurs congénères moins bien nantis écoulent leur production en dessous de 200Fcfa. Le porte-parole des producteurs d’hévéa dénonce la structure des prix, les nombreuses impositions auxquelles les producteurs doivent faire face mais également la supercherie de sous-évaluation du caoutchouc ivoirien.

« Concernant les grandes lignes de cette structure de prix, vous avez d’abord une décote de 3% que moi je dénonce. Elle est affectée sur le prix en disant que le caoutchouc ivoirien est de mauvaise qualité, nous pensons que ce n’est pas d’actualité. Ensuite, il y a le taux d’humidité dans le caoutchouc, on suppose que le caoutchouc que le planteur vend, vous avez environ 40% d’eau, donc le prix du caoutchouc est ramené à 60% aux planteurs, plutôt que celui-ci soit payé en plein pot par rapport au prix international, c’est plutôt 60% qui est reversé au planteur. Donc, au niveau de la structure des prix », lâche remonté le 1er Vice-président de la Fenascooph-CI. A cette situation qui ressemble bel et bien à une dévalorisation du caoutchouc ivoirien, il faut ajouter les prélèvements de taxes faits par l’Etat ivoirien à travers le paiement de 2,5% d’impôt sur le revenu du planteur. Un niveau d’impôt que Isaac Adi Kouamé veut voir baisser jusqu’à 1% pour éviter davantage la crispation de la filière. Mais cet impôt semble ne pas être le seul facteur qui pour le planteur plombe son revenu. L’achat de la production en dehors des cours mondiaux est un facteur aggravant. Pour que les producteurs soutiennent leurs exploitations, il faudrait absolument qu’ils puissent toucher entre 60 et 80% des prix à l’international en plus d’une réévaluation de la structure actuelle des prix. L’autre fait et non des moindres qui empiète sur le gain du planteur d’hévéa est l’imposition de 6 Fcfa par kilo reversée donc au FIRCA (Fonds interprofessionnel pour la recherche et le Conseil agricoles), 0,5 Fcfa par kilo pour le fonctionnement de l’APROMAC (Association des professionnels du caoutchouc naturel de Côte d’Ivoire) qui est la faîtière de l’organisation.

En tout, le planteur se retrouve avec 8,5 Fcfa par mois qu’on prélève sur son revenu. Tout comme les planteurs, les usiniers souhaitent être exonérés des 5% de taxe et de TVA parce que cela effritement dangereusement les gains. « Normalement, ils ne devraient pas payer la TVA, même si derrière l’Etat doit rembourser. Pourquoi ne pas leur concéder le fait qu’ils ne paient pas de TVA », s’est demandé Isaac Adi Kouamé. En effet, la TVA agit aussi sur la trésorerie des usiniers et, systématiquement, sur les planteurs parce que quand l’usinier ne dispose pas d’argent, il se voit dans l’impossibilité d’acheter le caoutchouc et les planteurs se retrouvent avec leurs stocks de latex sur le bras.
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