Le ministre ivoirien de l’Environnement de la Salubrité urbaine et du Développement durable a participé le mardi 1er décembre 2015, à un panel organisé au Pavillon Afrique, sur les forêts dont, l’objectif visait à montrer comment les efforts de réduction des émissions issues de la déforestation contribuent à la lutte contre la pauvreté, voire la sous-alimentation pour les communautés rurales. Allah-Kouadio a, d’emblée, indiqué que la Côte d’Ivoire a toujours réaffirmé que son succès est basé sur son agriculture, avant de reconnaître que cette agriculture a eu un impact sur la déforestation. « Aujourd’hui, nous sommes passés de 12 millions d’ha de forêt à moins de 2,5 millions. Mais c’est cette agriculture qui a assuré l’essentiel de l’activité économique du pays, en termes d’exportations, de revenu et de PIB. Nous avons plus de 9 millions d’hectares d’exploitations agricoles, dont 2,5 pour le cacao, 1,5 million d’hectares de café et plus de 800.000 ha d’hévéaculture... Au final, la déforestation l’a été pour la bonne cause du développement économique et social », ajoutera, t-il. Mais selon lui, aujourd’hui, la Côte d’Ivoire s’est engagée à casser le couple « agriculture-déforestation », en adhérant au processus de la REDD+. Pour cela, il a fait savoir que « nous devrons réaliser des gains de productivité avec moins de terre pour plus de résultat. Et le ministère de l’Agriculture y travaille, car le Centre National de recherche agronomique à mis au point une nouvelle variété dénommée « cacao Mercedes», qui produit en très peu de temps et plus». Par conséquent il a noté que cette nouvelle vision va aboutir à moins de destruction de forêt, pour une grande performance de l’agriculture. « Au-delà, la Côte d’Ivoire a mis en place une nouvelle politique nommée « agriculture zéro déforestation », qui pousse à substituer à chaque ha de forêt déboisée, le même ha de forêt reboisée » soutiendra le paneliste. Expliquant le mécanisme du programme « agriculture zéro déforestation », le ministre ivoirien a soutenu qu’il est question de faire en sorte que les arbres cohabitent avec les plantations. La forêt doit être l’amie de la plantation et le projet pilote s’intitule : «cacao ami de la forêt». La mise en œuvre du programme d’investissement forestier qui bénéficie d’un appui de la banque mondiale, qui a fait dont de 30 milliards, a débuté. En dehors de ce volet agriculture zéro déforestation, le Ministre Allah-Kouadio a démontré que cette politique va favoriser la transition énergétique en Côte d’Ivoire, par la production d’énergie avec les 12,5 millions de tonnes de biomasse issues des déchets agricoles, tout en garantissant le maintien de la Côte d’Ivoire dans sa position de grand pays de production agricole et leader en Afrique.
Olivier Guédé
Olivier Guédé