Alors que tous les dirigeants du monde entier réfléchissent sur l’avenir de la terre à la COP21 à Paris, en France, les cotonculteurs de Côte d’Ivoire n’ont pas échappé aux affres du changement climatique qui impacte la production nationale.
Takoré Denis et Kouadio Siriki techniciens agricoles de deux sociétés cotonnières de la zone du bassin cotonnier ivoirien (Korhogo, Katiola, Niakara, M’bengué, Niellé, Mankono, Seguela, Boundiali et Bouaké) ont relevé que, « dans les mois de septembre et d’octobre 2015, en fin de cycle du cotonnier, l’on a assisté à un retour en force de la mousson là où la sécheresse devrait s’amorcer’’. Or, ont-t-il fait savoir, ‘’cette amorce de sécheresse devrait permettre aux capsules de coton de bien se former, de mûrir et de s’ouvrir correctement’’. Le retour de la mousson, ont-il déploré, a donc provoqué le prolongement de la pluie avec des hauteurs et des nombres de jours nettement supérieurs à ceux requis pendant la fin du cycle des cotonniers. De ce fait, les cotonniers ont repris leur croissance végétative au détriment de la formation, de la maturation et de l’ouverture des capsules. Cela a eu pour conséquence, ont-il indiqué, ‘’la chute des jeunes capsules sur les parcelles où les pieds étaient en pleine formation de capsules ; la diminution de la taille des capsules dans les parcelles en phase de maturation ; l’ouverture non franche des capsules qui étaient déjà mûres’’. Ainsi, de nombreux champs de coton du bassin cotonnier de la Côte d’Ivoire ont-ils été frappés de plein fouet par le dérèglement climatique au cours de la campagne agricole 2015.
Mais cela est mal compris par les paysans.
En effet, les producteurs de coton de leurs cotés accusent les sociétés cotonnières de leur avoir livrés des intrants de production de mauvaise qualité (engrais, herbicides…). Et les sociétés cotonnières à leur tour répondent, expliquant aux cotonculteurs , majoritairement analphabètes, les effets du changement climatique qui ont fortement impacté la campagne agricole 2014-2015, a indiqué le 02 décembre 2015, à M’Bengué, Soro Magnigui Bernard, ingénieur agronome à la retraite.
« Nous avons des champs dont les pousses sont sèches par manque de pluie et d’autres où les tiges de coton ont grandi comme des manguiers et les capsules ont pourries à cause des pluies qui se sont succédé dans les mois où on avait pas besoin de pluie », a dit pour sa part, le vieux Odantoh Ouattara, Président du conseil d’administration (PCA) de la société coopérative’’ Celacé, située dans la sous préfecture de Niellé à l’extrême nord ivoirien. Il est suivi par Sékongo Djakaridia, Directeur général de l’union régionale des coopératives agricoles de Côte d’Ivoire (URECCOPAGCI). « La pluie n’est pas venue pendant la période indiquée de semence qui a démarré du 21 mai au mois de juin 2015. Et des paysans ont semé maintes fois pour finalement cultiver du maïs. Il faut que l’Etat nous aide, car de nombreuses familles de cotonculteurs vivent directement ou indirectement de cette culture et vont en souffrir. La Côte d’Ivoire ne pourra pas atteindre les 450 000 tonnes comme l’année dernière », a-t-il soutenu.
Pour vérifier ce fait qui n’est invraisemblablement pas lié aux problèmes d’insecticides et facteurs de productions, le préfet du département de M’Bengué, Djiké Claude Raymond s’est rendu dans les villages de Kannonon, N’Gandanan (grands producteurs), pour constater les faits. Les cotonculteurs lui ont signifié qu’ils ne pourront pas atteindre le niveau de production de l’année dernière à cause du dérèglement climatique. « Le coton n’aime pas la pluie or dans le seul mois octobre 2015 il y a eu 24 jours de pluie, chose un peu rare au nord. Ce qui a impacté la croissance des capsules’’, a expliqué le préfet. Il a, en plus des réunions tenues à la préfecture, effectué des tournées dans les villages et les grandes zones productrices et le constat est dramatique partout, a reconnu le préfet.
Selon Dr Coulibaly Mamadou directeur général de la compagnie ivoirienne pour le développement textile (CIDT), cette année, la production du coton a été pénalisée partout dans la communauté cotonnière à cause de la mauvaise pluviométrie et le changement climatique. « Ce n’est pas un déficit de pluviométrie mais un décalage, car les habitudes des paysans et le calage des cultures on fait que nous n’avons pas été bien écoutés si bien qu’au total, c’est toute la communauté cotonnière de Côte d’Ivoire qui a eu cette année des objectifs qui n’ont pas pu être atteints à la hauteur de nos ambitions à cause du dérèglement climatique » a-t-il déploré.
En somme, les cotonculteurs sont en passe de faire une mauvaise saison à cause du changement climatique.
Danielle Tagro
Takoré Denis et Kouadio Siriki techniciens agricoles de deux sociétés cotonnières de la zone du bassin cotonnier ivoirien (Korhogo, Katiola, Niakara, M’bengué, Niellé, Mankono, Seguela, Boundiali et Bouaké) ont relevé que, « dans les mois de septembre et d’octobre 2015, en fin de cycle du cotonnier, l’on a assisté à un retour en force de la mousson là où la sécheresse devrait s’amorcer’’. Or, ont-t-il fait savoir, ‘’cette amorce de sécheresse devrait permettre aux capsules de coton de bien se former, de mûrir et de s’ouvrir correctement’’. Le retour de la mousson, ont-il déploré, a donc provoqué le prolongement de la pluie avec des hauteurs et des nombres de jours nettement supérieurs à ceux requis pendant la fin du cycle des cotonniers. De ce fait, les cotonniers ont repris leur croissance végétative au détriment de la formation, de la maturation et de l’ouverture des capsules. Cela a eu pour conséquence, ont-il indiqué, ‘’la chute des jeunes capsules sur les parcelles où les pieds étaient en pleine formation de capsules ; la diminution de la taille des capsules dans les parcelles en phase de maturation ; l’ouverture non franche des capsules qui étaient déjà mûres’’. Ainsi, de nombreux champs de coton du bassin cotonnier de la Côte d’Ivoire ont-ils été frappés de plein fouet par le dérèglement climatique au cours de la campagne agricole 2015.
Mais cela est mal compris par les paysans.
En effet, les producteurs de coton de leurs cotés accusent les sociétés cotonnières de leur avoir livrés des intrants de production de mauvaise qualité (engrais, herbicides…). Et les sociétés cotonnières à leur tour répondent, expliquant aux cotonculteurs , majoritairement analphabètes, les effets du changement climatique qui ont fortement impacté la campagne agricole 2014-2015, a indiqué le 02 décembre 2015, à M’Bengué, Soro Magnigui Bernard, ingénieur agronome à la retraite.
« Nous avons des champs dont les pousses sont sèches par manque de pluie et d’autres où les tiges de coton ont grandi comme des manguiers et les capsules ont pourries à cause des pluies qui se sont succédé dans les mois où on avait pas besoin de pluie », a dit pour sa part, le vieux Odantoh Ouattara, Président du conseil d’administration (PCA) de la société coopérative’’ Celacé, située dans la sous préfecture de Niellé à l’extrême nord ivoirien. Il est suivi par Sékongo Djakaridia, Directeur général de l’union régionale des coopératives agricoles de Côte d’Ivoire (URECCOPAGCI). « La pluie n’est pas venue pendant la période indiquée de semence qui a démarré du 21 mai au mois de juin 2015. Et des paysans ont semé maintes fois pour finalement cultiver du maïs. Il faut que l’Etat nous aide, car de nombreuses familles de cotonculteurs vivent directement ou indirectement de cette culture et vont en souffrir. La Côte d’Ivoire ne pourra pas atteindre les 450 000 tonnes comme l’année dernière », a-t-il soutenu.
Pour vérifier ce fait qui n’est invraisemblablement pas lié aux problèmes d’insecticides et facteurs de productions, le préfet du département de M’Bengué, Djiké Claude Raymond s’est rendu dans les villages de Kannonon, N’Gandanan (grands producteurs), pour constater les faits. Les cotonculteurs lui ont signifié qu’ils ne pourront pas atteindre le niveau de production de l’année dernière à cause du dérèglement climatique. « Le coton n’aime pas la pluie or dans le seul mois octobre 2015 il y a eu 24 jours de pluie, chose un peu rare au nord. Ce qui a impacté la croissance des capsules’’, a expliqué le préfet. Il a, en plus des réunions tenues à la préfecture, effectué des tournées dans les villages et les grandes zones productrices et le constat est dramatique partout, a reconnu le préfet.
Selon Dr Coulibaly Mamadou directeur général de la compagnie ivoirienne pour le développement textile (CIDT), cette année, la production du coton a été pénalisée partout dans la communauté cotonnière à cause de la mauvaise pluviométrie et le changement climatique. « Ce n’est pas un déficit de pluviométrie mais un décalage, car les habitudes des paysans et le calage des cultures on fait que nous n’avons pas été bien écoutés si bien qu’au total, c’est toute la communauté cotonnière de Côte d’Ivoire qui a eu cette année des objectifs qui n’ont pas pu être atteints à la hauteur de nos ambitions à cause du dérèglement climatique » a-t-il déploré.
En somme, les cotonculteurs sont en passe de faire une mauvaise saison à cause du changement climatique.
Danielle Tagro