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Économie Publié le mardi 8 décembre 2015 | Ministères

Cérémonie d’ouverture du 1er forum international sur le capital investissement : le discours de la ministre Kaba Nialé

© Ministères Par DR
Kaba Nialé, ministre auprès du premier ministre chargé de l`Economie et des Finances
- Monsieur le Ministre du Budget de la République du Niger ;
- Messieurs les représentants des Ministres des Finances de Guinée-Bissau et du Sénégal ;
- Madame la représentante du Ministre de l’Industrie et des Mines de Côte d’Ivoire ;
- Monsieur le Préfet de la région du Bélier, Préfet de Yamoussoukro ;
- Monsieur le maire de la commune de Yamoussokro ;
- Messieurs les représentants du Gouverneur de la BCEAO, du President de la Commission de l’UEMOA et du Président de la BOAD ;
- Madame, la Représentante Résidente de la Société Financière Internationale (SFI) ;
- Mesdames et Messieurs les Représentants des Institutions Régionales, Bilatérales et Multilatérales ;
- Monsieur le Président du Conseil Régional de l’Epargne Publique et des Marchés Financiers (CREPMF) ;
- Messieurs les Membres du Conseil Régional de l’Epargne Publique et des Marchés Financiers (CREPMF) ;
- Monsieur le Secrétaire Général du Conseil Régional de l’Epargne Publique et des Marchés Financiers (CREPMF) ;
- Monsieur le Secretaire Général de la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) ;
- Mesdames et Messieurs les Présidents des Associations Professionnelles du Marché Financier Régional ;
- Mesdames et Messieurs les Directeurs Généraux des structures agréées du Marché financier ;
- Mesdames et Messieurs les Représentants du Secteur Privé ;
- Chers parents, chefs coutumiers et traditionnels ;
- Honorables Invités ;
- Chers amis des Médias ;
- Mesdames et Messieurs ;
C'est un réel plaisir pour moi de présider ce jour, au Nom de Monsieur le Premier Ministre, la cérémonie d’ouverture du Forum International sur le Capital-Investissement dans la zone UEMOA, organisé conjointement par la Société Financière Internationale (SFI) et le Conseil Régional de l’Epargne Publique et des Marchés Financiers (CREPMF).

Je voudrais, au nom du Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA, du Premier Ministre, Monsieur Daniel Kablan Duncan et du Gouvernement Ivoirien, souhaiter le traditionnel AKWABA, c’est-à-dire la cordiale et chaleureuse bienvenue, en terre ivoirienne, aux éminents invités ici présents, ainsi qu’à tous les participants.

Je remercie chacune et chacun d’avoir bien voulu faire le déplacement jusqu’à Yamoussoukro notre capital politique, pour participer à cette rencontre. Le choix de cette métropole, chère aux ivoiriens, nous honore à plus d’un titre et consolide davantage l’image d’une Côte d’Ivoire réconciliée avec elle-même, une Côte d’Ivoire carrefour régional des grandes réunions internationales.

Qu’il me soit, enfin, permis d’adresser mes plus vives félicitations à la Représentante Résidente de la Société Financière Internationale (SFI) et au Président du Conseil Régional de l’Epargne Publique et des Marchés Financiers (CREPMF) pour cette heureuse initiative et pour la parfaite organisation de cet important forum.
Excellences, Mesdames et Messieurs ;
Distingués Invités ;

Ce Forum se tient dans un contexte marqué par un regain de croissance des économies africaines, en général, et celles de l’UEMOA en particulier.

En effet, en 2014, la croissance de l’UEMOA, portée par la forte reprise de l’économie ivoirienne, ressortait à 6,6% contre 5,7% en 2013. Ces progressions au-delà de la moyenne mondiale sont liées, notamment, à l’augmentation de la demande intérieure dans nos pays, à l’accroissement des ressources publiques affectées au financement des infrastructures, à la baisse des pressions inflationnistes et surtout au dynamisme du secteur privé.

La consolidation de cette performance des économies de la sous-région est un impératif si nous voulons accélérer notre développement, réduire la pauvreté et donner du travail à nos jeunes diplômés.

Le Marché Financier Régional, en général, et la Bourse, en particulier, ont un rôle important à jouer dans le maintien de cette dynamique, en tant que pourvoyeurs de ressources pour le financement du secteur privé.

C’est pourquoi je me félicite de la tenue de ce forum qui permettra d’échanger sur des problématiques importantes liées au financement des PME, notamment :

- la mise en place d’infrastructures financières ;
- le développement d’instruments opérationnels de financement tel que le capital investissement ;
- la place de la Bourse comme alternative de financement des PME.

Je salue, par ailleurs, l’appui constant et multiforme de la Société Financière Internationale (SFI) qui ne ménage aucun effort pour accompagner le développement du secteur privé en aidant à la mise en place d’outils de financement pratique comme le crédit-bail ou le capital-investissement.

Excellences, Mesdames et Messieurs ;

Depuis bientôt quatre (4) ans, la Côte d’Ivoire enregistre une croissance annuelle moyenne de 9% par an. Ce qui la place dans le top 5 des économies les plus performantes de notre continent et même du monde.

Pour réaliser ces performances appréciables le Gouvernement s’est engagé à faire du Secteur Privé le principal moteur de la croissance économique. L’objectif recherché est de générer une croissance forte, durable et inclusive, portée par un secteur privé dynamique et créateur d’emplois stables.

L’économie ivoirienne, comme la plupart des économies des Etats membres de l’UEMOA est essentiellement dominée par les Petites et Moyennes Entreprises (PME). Cette prédominance de PME constitue pour notre sous-région un atout précieux qu’il convient de valoriser.

Cependant, il convient de constater que ces PME contribuent peu à la création de richesses et d’emplois, du fait de leur faible accès à des financements suffisants et de longue durée.

En Côte d’Ivoire, par exemple, les PME représenteraient 80% du tissu économique, mais paradoxalement, elles contribueraient seulement pour 18% au Produit Intérieur Brut (PIB) et pour 23% aux emplois formels. L’objectif du Gouvernement est de porter cette contribution au PIB à 40% à l’horizon 2020.

C’est dans ce sens que lors de l’ouverture, le mardi 24 novembre 2015, à Abidjan, de la 5ème édition des Journées nationales promotionnelles des Petites et moyennes entreprises (PME) et de l’Artisanat sur le thème «Financement des PME : difficultés persistantes, solutions émergentes», Monsieur le Premier Ministre soulignait, à juste titre, que la problématique de l’accès des PME/PMI au financement était un des enjeux du devenir de nos jeunes nations.

Il avait à cette occasion relevé et je le reprends encore une fois ici que 70% des PME du tissu économique de notre zone, accèdent difficilement aux financements sur le moyen/long terme. Ainsi, près de 60 % des prêts disponibles le sont à très court terme (moins d’un an).

S’agissant spécifiquement de la Côte d’Ivoire, selon les données de la BCEAO, le niveau de crédits à l’économie est de 3629 milliards FCFA en 2014, représentant un taux de financement de 21,4% du PIB. Le crédit court terme représente 60,6% des crédits en 2014, contre 35,2% pour le Moyen terme et seulement 4,2% pour le long terme.

Vous conviendrez avec moi qu’une telle structuration des crédits ne peut permettre aux PME/PMI, au-delà des problèmes internes de gouvernance qu’elles connaissent (et qui sont à corriger), d’assurer une saine et forte croissance de leurs activités.
Une action vigoureuse et une réforme profonde de notre système financier en général doit être entreprise afin de relever l’offre de financement et faciliter l’accès des PME à ces financements.

Excellences Mesdames et Messieurs,

Il est vrai que pour pallier ces insuffisances plusieurs initiatives ont été enregistrées dans l’Union, notamment au niveau bancaire par le démarrage à la BCEAO, des réflexions pour la mise en place d'un dispositif de soutien au financement des PME/PMI dans l'UEMOA.

Au niveau réglementaire, le dispositif doit permettre, une diversification de l’offre de financement disponible.

A cet effet, je voudrais particulièrement relever la mise en place d’un cadre réglementaire de l’activité de capital-investissement qui a conduit à l’adoption de deux actes communautaires, notamment :

• la Loi Uniforme relative aux entreprises d'investissement à capital fixe adoptée par le Conseil des Ministres de l’UEMOA en mars 2003 et,
• la Directive n°02/2011/CM/UEMOA portant harmonisation de la fiscalité applicable aux entreprises d'investissement à capital fixe.

L’instauration de ce cadre doit constituer le début d’une profonde réorientation de l’appréciation par le système financier du risque de crédit aux PME/PMI.

Je voudrais à cet égard saluer les Institutions communautaires que sont la Commission de l’UEMOA, la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest et le Conseil Régional de l’Epargne Publique et des Marchés Financiers qui ont œuvré à l’aboutissement de ces textes.

Excellences, Mesdames et Messieurs ;

Le capital-investissement favorise le développement des entreprises par le renforcement de leurs fonds propres à un stade précis de leur cycle de vie.

Les Fonds de capital investissement constituent de plus en plus des acteurs majeurs dans la dynamisation des activités boursières. Leurs prises de participation dans les entreprises et l’accompagnement ponctuel qu’ils apportent permettent de soutenir le développement de nombreuses entreprises.

Ce positionnement stratégique fait apparaître la nécessité d’en connaitre l’environnement en vue de proposer les meilleures dispositions qui devraient faciliter, en ce qui concerne notre Zone, une sortie sans grands risques du capital des entités cibles, généralement les PME/PMI.

Le Forum qui s’ouvre aujourd’hui, ici à Yamoussoukro, traduit la volonté de l’ensemble des acteurs de notre système financier - Institutions Communautaires, Banques, fonds d’investissements, Bourses, Sociétés de Gestion - de trouver et proposer des approches innovantes à l’amélioration de l’accès de ces entreprises aux sources de financement.

J’encourage cette initiative qui est en parfaite cohérence avec la vision des Autorités de notre Union, de faire de notre place financière en général et du Marché Financier Régional en particulier, un espace financier attractif et compétitif, au service du financement des économies de l’UEMOA.

Excellences, Mesdames et Messieurs

Je voudrais réaffirmer que la Côte d’Ivoire ainsi que les autres Etats membres de l’UEMOA sont résolument engagés à soutenir le développement de notre système financier.
En témoignent les grandes réformes adoptées par notre Conseil des Ministres au cours des cinq dernières années, sous l’égide de la BCEAO et du Conseil Régional de l’Epargne Publique et des Marchés Financiers.

Je reste toutefois persuadé que de nouvelles réformes sont nécessaires pour consolider le dynamisme et l’approfondissement de notre Marché Financier. Les Etats de l’Union sont donc attentifs à toutes les propositions venant des principaux acteurs et visant particulièrement le secteur des PME/PMI et le développement de l’épargne de long terme investie en valeurs mobilières.

Les PME sont des acteurs essentiels du tissu productif. Elles constituent un enjeu important pour l’emploi et la valeur ajoutée qu’elles apportent à nos économies. Il importe donc d’accompagner leur développement.

Nous devons continuer l’accélération des réformes structurelles et sectorielles en vue d’en faire le principal moteur de la croissance de nos économies.

Je sais pouvoir compter sur l’expérience et le professionnalisme de chacun de vous pour atteindre ces objectifs et je suis convaincu que nous y parviendrons.
C’est sur cette attente et en souhaitant pleine réussite à vos travaux de réflexions, que je déclare ouvert, au nom de Monsieur le Premier Ministre, Monsieur Daniel Kablan DUNCAN, le Forum International sur le Capital-Investissement.

Je vous remercie de votre aimable attention.
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