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Sport Publié le mercredi 9 décembre 2015 | La Tribune Ivoirienne

Après son limogeage de Lille: Hervé Renard a toujours du mal à l’avaler

© La Tribune Ivoirienne Par DR
Hervé Renard
Sélectionneur de la Zambie
S’exprimant publiquement pour la première fois après son limogeage de Lille, en Ligue 1 de France, le double vainqueur de la Can est apparu plus amer que jamais.
C’était l’homme qui voulait être prophète chez lui. C’est donc un peu normal qu’il montre de l’exaspération, voire du dégoût de ne pas y parvenir. Lui qui a pourtant eu deux chances pour intégrer enfin le cercle restreint des techniciens de l’élite française et d’être reconnu par tous et accepté en tant que tel. Aussi bien au niveau de la classe dirigeante du football français que de son public. Mais, limogé après seulement treize journées de championnat, alors qu’il avait signé un bail de trois ans avec le club du Nord de la France, Hervé Renard a logiquement du mal à avaler le morceau. Invité de l’émission J+1 de Canal +, lundi soir, l’ancien sélectionneur des Chipolopolo de Zambie et des Eléphants de Côte d’Ivoire n’est pas passé par quatre chemins pour dire ce qu’il pense du football français et de sa mentalité. A en entendre le double vainqueur de la Can (2012 et 2015), il n’y aura jamais une troisième tentative après les deux premières qui ont foiré. «C'est frustrant. C'est comme si dans un marathon, au bout du quinzième kilomètre, quelqu'un se met au milieu de la route et dit 'vous êtes un peu trop en retard aujourd'hui, il faut vous arrêter'. (...) Donc, bien sûr, c'est un goût d'inachevé, mais c'est comme ça, c'est du passé, c'est terminé. Si on me propose quelque chose demain, j'y vais de suite», a lâché Hervé Renard, pour dire son total désaccord avec la décision prise par la direction de Lille de le limoger après seulement treize journées de championnat de Ligue 1 de France. Mais si Hervé Renard est prêt à partir pour l’étranger, l’instant même où l’on l’appellera, c’est apparemment sans volonté de retour en France, cette chère patrie qu’il ne reconnaît plus et qui ne semble pas être le lieu propice pour lui d’exercer sa science. «J'irai à l'étranger. C'est la logique qui veut ça. Qui va m'appeler ? Je ne suis pas certain qu'après avoir passé tant d'années à l'étranger, je sois dans les meilleures conditions pour entraîner en France, a reconnu Renard. Si tu passes dans la rue en Bentley, dans certains pays les gens se diront : 'Moi, je veux tout faire pour obtenir cette voiture. J'ai cette ambition, il faut que j'aille chercher ça.' En France on va dire : 'Regarde-moi ce connard, c'est un tricheur, Il se la pète.' Voilà le problème de la France.», a martelé Hervé Renard, plus remonté que jamais. Ainsi donc, le technicien qui a volontairement lâché les Eléphants, après les avoir conduits au sacre en février dernier en Guinée-Equatoriale, alors que son contrat courait encore, n’en revient pas que l’on ne lui a pas permis d’aller au moins au bout de son contrat à Lille. Pathétique. Mais l’affaire ne prête pas à sourire quand on sait que le départ de Hervé Renard pourrait avoir des répercussions néfastes sur les joueurs qu’il a laissés dans le Nord de la France. Parmi lesquels de nombreux Africains dont l’Ivoirien Tallo Gadji, champion d’Afrique 2015 sous ses ordres, et qui a été parmi ses premières recrues une fois à Lille. Selon des rumeurs persistantes, lesdits joueurs seraient déjà dans le collimateur, car considérés comme des hommes de Renard. C’est dire que cette sortie de leur ancien mentor pourrait envenimer la situation.

Patrice BEKET
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