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Politique Publié le mercredi 9 décembre 2015 | Cote d’Ivoire Economie

Business électoral : quand la politique booste l’économie

Octobre 2015 a été marqué par l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire. Au-delà de l’aspect politique, ce moment constitue une véritable aubaine pour nombre d’opérateurs. Un business électoral qui profite à plusieurs secteurs de l’activité économique.

S’il y a bien des événements qui font bouger l’activité économique, les campagnes électorales en constituent incontestablement des exemples probants. L’élection présidentielle du 25 octobre dernier en Côte d’Ivoire conforte notre position. Les observateurs peuvent être tous unanimes pour attester du business florissant enregistré autour de cette campagne électorale. Plusieurs secteurs de l’activité économique en ont tiré profit. Une visite dans certaines imprimeries à Abidjan a suffi de se convaincre de l’intensité des activités favorisée par les élections. Le constat est éloquent.
Les commandes de T-shirts, de casquettes, affiches, dépliants et autres supports à l’effigie des candidats sont importantes. Aucun répit. «Nous sommes obligés de constituer deux équipes qui se relaient, une qui travaille le jour et une autre la nuit. Nous faisons aussi de la sous-traitance car nous devons livrer ces commandes dans les temps», nous confiait un imprimeur basé à Abidjan-Marcory, à quelques jours des élections. Il se garde d’avancer des chiffres, mais notre interlocuteur n’a pas de peine à dire que son chiffre d’affaires a plus que doublé.

80 millions FCFA de chiffre d’affaires

Même son de cloche dans une autre société d’imprimerie à Cocody. Ici, cette entreprise qui nous reçoit se réjouit d’avoir été sélectionnée par la CEI suite à l’appel d’offres pour la confection de 100.000 affiches de dimension 40/60 au profit d’un des candidats en lice. «A côté de cela, des agences de communication nous ont contactés pour d’autres affiches, cette fois financées par les candidats eux-mêmes. Au bas mot, nous avons réalisé un chiffre d’affaires compris entre 70 et 80 millions FCFA à la faveur de cette élection présidentielle. Nous avons triplé pratiquement notre chiffre d’affaires. Et partout, les imprimeries qui ont eu la chance d’avoir des marchés au cours de cette campagne se sont frotté les mains», confie notre interlocuteur. Il faut souligner que pour chaque candidat, la Commission électorale indépendante (CEI) offre 100.000 affiches de dimension 40/60, soit 1 million d’affiches pour les dix candidats déclarés qu’elle finance, et fait confectionner par les imprimeries retenues.
Quittons les imprimeries pour prendre la direction des sociétés de location de véhicules. Voilà encore un autre grand bénéficiaire de la campagne. Les chiffres d’affaires ont aussi pris l’ascenseur. C’était l’effervescence. «En tout cas, nous n’avons pas du tout chômé», indique un gérant de parc auto au niveau du boulevard à Koumassi.
Bouffée d’oxygène
Les prix des locations des voitures variaient entre 30.000 FCFA et 70.000 FCFA/j à Abidjan selon les types de véhicules, et entre 50.000 et 100.000 FCFA/j, voire plus, pour la destination intérieure du pays. Les stations-service ne sont pas en reste. C’est le plein des voitures. Toutefois, à un jet de pierre, nous sommes surpris par la réaction d’un autre gérant. Il dit ne pas mettre ses véhicules en location de peur qu’ils soient endommagés. Mais c’est une exception qui n’est pas légion.
Côté culturel, les artistes, sociétaires du Bureau ivoirien des droits d’auteur (Burida) devraient aussi garder le sourire si les redevances au titre du droit d’auteur sur les œuvres exploitées pendant la campagne sont payées. En effet, la campagne électorale rapporte 70 millions FCFA au Burida, soit 7 millions de FCFA à verser par chacun des dix candidats. Le Burida indique que même les candidats qui se sont retirés doivent payer leur facture, car selon elle il a été constaté sur le terrain que ces derniers ont exploité des œuvres de l’esprit lors des différents meetings. Que dire des agences de communication qui ont géré des budgets de campagne de plusieurs milliards FCFA, comme dans le cas du candidat Alassane Ouattara qui aurait mobilisé une dizaine de milliards FCFA ? Véritable bouffée d’oxygène. Le compte est bon en tout cas.
Saignée des caisses de l’Etat
Le seul fait d’être retenu comme candidat donne droit à la somme de 100 millions FCFA pour les besoins de la campagne. Un financement inscrit dans la loi ivoirienne, même si le montant a été expressément revu à la hausse à 100 millions FCFA par le chef de l’Etat. C’est donc près d’un milliard FCFA sortis des caisses de l’Etat qui ont été mis à la disposition des candidats, un d’entre eux ayant refusé l’offre. Selon Babacar Cissé, représentant résident du PNUD en Côte d’Ivoire, le budget global des élections était estimé à 50 milliards FCFA. Le financement recherché auprès des partenaires, dans le cadre du panier commun, était d’environ 8,8 milliards.
Il est vrai, le Japon a répondu positivement à la requête de la CEI en allouant une somme de 1 milliard dFCFA au Basket Fund du «Programme d’appui à la consolidation de la démocratie et à la gouvernance Participative en Côte d’Ivoire». Cette somme a permis au PNUD d’acquérir 20.000 urnes, 944.000 scellés d’urnes, 25.000 isoloirs pour la tenue du scrutin présidentiel, d’une part, 530 téléphones/fax et 163 scanners pour l’équipement des Commissions électorales locales, d’autre part. Toutefois, une chose est sûre, les caisses de l’Etat ont saigné, les élections ayant été largement financées sur ressources internes donc sur le budget national.

Vincent Kouassi
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