La justice doit être aveugle, impartiale et juste, dit-on. Mais devant des faits comme celui-ci, il est vraiment difficile pour les juges de prendre une décision qui culpabilise ou innocente.
Alamu Rukiyatu est une jeune femme de 29 ans, de nationalité nigériane. Inscrite dans une école supérieure, elle a dû arrêter les cours pour cette année académique 2015-2016, faute de moyens. Mais Rukiyatu n’est pas du genre à baisser les bras. Elle décide de frapper à toutes les portes afin de trouver un petit boulot pour se faire des économies et pouvoir retourner sur les bancs. Malheureusement, c’est plutôt à la Maca que Rukiyatu ira prendre des leçons de bonne conduite. Les faits remontent en octobre 2015. Alamu Rukiyatu, qui habite Adjamé, est allée voir son oncle Sékongo Vakou pour solliciter de l’aide. L’oncle, après plusieurs jours de réflexion, décide de trouver du travail à sa nièce. Il lui demande de fournir son dossier. Rukiyatu très heureuse s’exécute. Mais après, plus rien. C’est le silence total. Le mois suivant, mi-novembre, elle est contactée par un certain M. Perel. Ce dernier se présente à la jeune dame comme un ami de longue date de son oncle Sékongo Vakou. C’est à lui qu’auraient été confiés ses dossiers pour un éventuel travail. Il donne rendez-vous à Rukiyatu à la Riviera II. Une fois sur les lieux, M. Perel lui explique que finalement, elle n’aura pas un boulot, mais plutôt de l’argent afin de lui permettre de retourner à l’école comme elle le souhaite. Il lui explique aussi que cet argent, 1.800.000 FCfa, est dans une banque et que c’est seulement après retrait qu’elle repartira chez elle avec les 10 % de cette somme. M. Perel donne à Rukiyatu une pièce d’identité et le chèque. Coup de théâtre, la jeune dame est surprise de voir sur la pièce que lui a remise M. Perel, sa photo et sa signature, mais pas son nom. Elle se rétracte aussitôt et refuse toute collaboration. Mais elle finit par se laisser convaincre par Perel qui l’a rassurée que cela a été fait pour faciliter d’autres retraits plus importants qui se feront au nom de Alamu Rukiyatu, avec des commissions de plus en plus importantes. Une fois dans la banque, et après les procédures de vérification du chèque et de l’identité, la jeune dame est épinglée et mise à la disposition de la police. Elle a tenté à maintes reprises d’expliquer le piège dans lequel elle s’est embourbée, mais personne n’a cru à sa version des faits. Même les juges au Tribunal de première instance du Plateau, lors de l’audience, ont eu du mal à croire Rukiyatu. Ceux-ci sont même convaincus que la jeune dame fait partie d’un redoutable gang de faussaires, vu qu’à chaque retrait, elle s’en sort avec une commission non intéressante. Les juges ont retenu contre elle la peine de deux mois d’emprisonnement ferme et une amende de 30 mille FCfa.
Ange TIEMOKO
Alamu Rukiyatu est une jeune femme de 29 ans, de nationalité nigériane. Inscrite dans une école supérieure, elle a dû arrêter les cours pour cette année académique 2015-2016, faute de moyens. Mais Rukiyatu n’est pas du genre à baisser les bras. Elle décide de frapper à toutes les portes afin de trouver un petit boulot pour se faire des économies et pouvoir retourner sur les bancs. Malheureusement, c’est plutôt à la Maca que Rukiyatu ira prendre des leçons de bonne conduite. Les faits remontent en octobre 2015. Alamu Rukiyatu, qui habite Adjamé, est allée voir son oncle Sékongo Vakou pour solliciter de l’aide. L’oncle, après plusieurs jours de réflexion, décide de trouver du travail à sa nièce. Il lui demande de fournir son dossier. Rukiyatu très heureuse s’exécute. Mais après, plus rien. C’est le silence total. Le mois suivant, mi-novembre, elle est contactée par un certain M. Perel. Ce dernier se présente à la jeune dame comme un ami de longue date de son oncle Sékongo Vakou. C’est à lui qu’auraient été confiés ses dossiers pour un éventuel travail. Il donne rendez-vous à Rukiyatu à la Riviera II. Une fois sur les lieux, M. Perel lui explique que finalement, elle n’aura pas un boulot, mais plutôt de l’argent afin de lui permettre de retourner à l’école comme elle le souhaite. Il lui explique aussi que cet argent, 1.800.000 FCfa, est dans une banque et que c’est seulement après retrait qu’elle repartira chez elle avec les 10 % de cette somme. M. Perel donne à Rukiyatu une pièce d’identité et le chèque. Coup de théâtre, la jeune dame est surprise de voir sur la pièce que lui a remise M. Perel, sa photo et sa signature, mais pas son nom. Elle se rétracte aussitôt et refuse toute collaboration. Mais elle finit par se laisser convaincre par Perel qui l’a rassurée que cela a été fait pour faciliter d’autres retraits plus importants qui se feront au nom de Alamu Rukiyatu, avec des commissions de plus en plus importantes. Une fois dans la banque, et après les procédures de vérification du chèque et de l’identité, la jeune dame est épinglée et mise à la disposition de la police. Elle a tenté à maintes reprises d’expliquer le piège dans lequel elle s’est embourbée, mais personne n’a cru à sa version des faits. Même les juges au Tribunal de première instance du Plateau, lors de l’audience, ont eu du mal à croire Rukiyatu. Ceux-ci sont même convaincus que la jeune dame fait partie d’un redoutable gang de faussaires, vu qu’à chaque retrait, elle s’en sort avec une commission non intéressante. Les juges ont retenu contre elle la peine de deux mois d’emprisonnement ferme et une amende de 30 mille FCfa.
Ange TIEMOKO