Gnamien et Théophile sont tous deux enseignants d’Histoire et Géographie dans un établissement privé de la place. Cependant, les conditions salariales qu’offre l’établissement qui les emploie ne sont pas à la hauteur de leurs charges quotidiennes. Ils veulent donc entrer à la Fonction publique qui offre non seulement un salaire acceptable dans leur catégorie mais aussi une garantie à la retraite. Prêts à tout pour réaliser ce rêve, les deux enseignants vont très vite déchanter lorsque leur chemin croise celui de K.K, un étudiant inscrit en Droit à l’Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody.
Les faits remontent à novembre 2015. Kramo, l’étudiant de 26 ans, défavorisé, se plaint lui aussi de ses conditions de vie en cité. Non seulement il n’arrive pas à s’assurer la pitance quotidienne, mais en plus les photocopies et les documents de cours ne sont pas à la portée de sa bourse. Il décide alors d’aller demander de l’aide à l’un de ses oncles dans la commune de Cocody. Dans un taxi communal communément appelé wôrô-wôrô qu’il emprunte, Kramo tombe sur une conversation entre les sieurs Gnamien et Théophile expriment leur volonté de rentrer à l’Ecole normale supérieur (Ens). Sans se faire prier, Kramo s’invite dans la causerie et rassure les deux enseignants que leur rêve va leur coûter la somme de 1.100.000 FCfa. Gnamien et Théophile sont étonnés. L’étudiant continu dans sa lancée et réussit à les convaincre que son oncle peut les faire entrer à l’Ens. Il leur demande de préparer leur dossier et la somme de 550.000 FCfa chacun. A sa descente du véhicule, Kramo laisse son numéro de téléphone aux deux voisins du wôrô-wôrô. Sans perdre de temps, les enseignants appellent l’étudiant quelques jours plus tard, avec tout ce que le jeune homme a demandé. Après leur avoir remis argent et dossiers, ils n’ont plus eu des nouvelles de Kramo. Fort heureusement, celui-ci dans les échanges s’était oublié en révélant à l’un des amis qu’il est étudiant en Droit à l’Université Felix Houphouët-Boigny de Cocody. Cette information a permis de remonter jusqu’à l’étudiant. Pour avoir l’assurance d’être remboursés, Gnamien et Théophile décident de poursuivre le jeune homme en justice. Comme il n’a pas eu l’occasion de dépenser tout l’argent extorqué, Kramo leur a retourné l’argent avant le procès, mais avec un reliquat de 50.000 FCFa. Lors de sa comparution, l’étudiant plaide coupable et demande la clémence du juge. Sensible à l’aveu de Kramo et tenant compte du fait qu’une bonne partie de l’argent extorqué aux enseignants leur a été remis, le juge a acquitté l’étudiant non sans avoir remonté les bretelles à ses victimes à cause de leur goût pour la facilité. La présidente du jury a tenu à rappeler à toute l’assistance qu’en Côte d’Ivoire, la seule voie officielle d’entrer à la fonction publique demeure le concours ou le recrutement direct.
Ange TIEMOKO
Les faits remontent à novembre 2015. Kramo, l’étudiant de 26 ans, défavorisé, se plaint lui aussi de ses conditions de vie en cité. Non seulement il n’arrive pas à s’assurer la pitance quotidienne, mais en plus les photocopies et les documents de cours ne sont pas à la portée de sa bourse. Il décide alors d’aller demander de l’aide à l’un de ses oncles dans la commune de Cocody. Dans un taxi communal communément appelé wôrô-wôrô qu’il emprunte, Kramo tombe sur une conversation entre les sieurs Gnamien et Théophile expriment leur volonté de rentrer à l’Ecole normale supérieur (Ens). Sans se faire prier, Kramo s’invite dans la causerie et rassure les deux enseignants que leur rêve va leur coûter la somme de 1.100.000 FCfa. Gnamien et Théophile sont étonnés. L’étudiant continu dans sa lancée et réussit à les convaincre que son oncle peut les faire entrer à l’Ens. Il leur demande de préparer leur dossier et la somme de 550.000 FCfa chacun. A sa descente du véhicule, Kramo laisse son numéro de téléphone aux deux voisins du wôrô-wôrô. Sans perdre de temps, les enseignants appellent l’étudiant quelques jours plus tard, avec tout ce que le jeune homme a demandé. Après leur avoir remis argent et dossiers, ils n’ont plus eu des nouvelles de Kramo. Fort heureusement, celui-ci dans les échanges s’était oublié en révélant à l’un des amis qu’il est étudiant en Droit à l’Université Felix Houphouët-Boigny de Cocody. Cette information a permis de remonter jusqu’à l’étudiant. Pour avoir l’assurance d’être remboursés, Gnamien et Théophile décident de poursuivre le jeune homme en justice. Comme il n’a pas eu l’occasion de dépenser tout l’argent extorqué, Kramo leur a retourné l’argent avant le procès, mais avec un reliquat de 50.000 FCFa. Lors de sa comparution, l’étudiant plaide coupable et demande la clémence du juge. Sensible à l’aveu de Kramo et tenant compte du fait qu’une bonne partie de l’argent extorqué aux enseignants leur a été remis, le juge a acquitté l’étudiant non sans avoir remonté les bretelles à ses victimes à cause de leur goût pour la facilité. La présidente du jury a tenu à rappeler à toute l’assistance qu’en Côte d’Ivoire, la seule voie officielle d’entrer à la fonction publique demeure le concours ou le recrutement direct.
Ange TIEMOKO