- Monsieur le Ministre de la Communication porte-parole du Gouvernement marocain ;
- Mesdames et Messieurs les Ministres des pays frères et amis ;
- Mesdames et Messieurs, venus des 57 pays membres de l’Organisation de la Coopération Islamique ;
- Mesdames et Messieurs les experts en Médias et Communication ;
- Mesdames et Messieurs les journalistes ;
- Mesdames et Messieurs, en vos rangs, grades et qualités ;
Je vous adresse le Salut de la Fraternité universelle, le Salut sans frontière, le Salut qui vaut prière et Bénédiction : Assalam Alayikoum wa Rahmah Toulilah wa Barakatouhou !
Monsieur le Ministre de la Communication et Porte-parole du Gouvernement du royaume du Maroc et cher homologue ;
Je voudrais d’emblée m’acquitter d’un agréable devoir, celui de vous remercier infiniment, au nom de Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA, Président de la République de Côte d’Ivoire, pour m’avoir invitée au présent Forum des médias sur le thème : « l’image du continent africain et les opportunités d’investissement qui s’y trouvent ».
C’est pour moi l’occasion de vous demander de bien vouloir transmettre à sa Majesté le Roi Mohammed VI, les chaleureuses salutations de son frère, Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA.
Héritiers de feus le Président Félix HOUPHOUET-BOIGNY et de Sa Majesté, le Roi HASSANE II, le Président de la République Alassane OUATTARA et le Roi Mohammed VI, œuvrent pour la consolidation des bonnes relations qui existent dans tous les domaines entre la Côte d’Ivoire et le Maroc depuis les années 1960. Ainsi, l’axe Abidjan-Rabat est devenu un modèle de coopération unique en son genre.
Au moment donc où je foule la terre marocaine à Marrakech, ville chargée d’histoire, et ce dans le cadre du présent forum, je ne saurai passer sous silence l’excellence de cette coopération ivoiro-marocaine et l’hospitalité légendaire du royaume chérifien.
Monsieur le Secrétaire Général de l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI),
Il me plait également de vous associer à ces remerciements pour votre invitation à ce forum dont les travaux se déroulent au Maroc, ce beau pays qui nous accueille.
Mesdames et Messieurs,
Pour en venir au forum proprement dit qui nous réunit ce jour, je voudrais préciser qu’il fait suite à la 10e session de la Conférence Islamique des Ministres de l’Information, tenue à Téhéran en Iran les 3 et 4 décembre 2014 à laquelle je n’ai pas pu participer en raison de contraintes liées à mon calendrier à l’époque.
Le forum de Marrakech étant la suite logique des précédentes conférences de notre organisation, son objectif est naturellement de contribuer à la sensibilisation médiatique sur les potentialités de l’Afrique et son développement économique.
A bien décrypter le thème qui nous est proposé, il pourrait être reformulé comme suit : « comment les médias africains peuvent-ils promouvoir l’image des pays du continent, au regard des immenses potentialités existantes ? »
Cela sous-entend que les acteurs des médias, notamment les journalistes africains ont une mission spécifique dans un continent où depuis l’accession de nos Etats à l’indépendance, Afrique rime avec famine, coups d’Etat, guerres tribales, guerres de sécession, sècheresse, crises postélectorales, Boko-Haram, calamités auxquelles s’ajoutent d’autres formes de terrorisme.
Et pourtant, les Progrès significatifs accomplis ces dix dernières années ont vu le taux de croissance du continent passé du négatif au positif. Un taux de croissance qui avoisine 5% cette année (source : Banque Mondiale) considéré comme l’un des taux les plus élevés au monde. Malgré de telles performances, de sombres et méprisants clichés restent toujours collés à l’Afrique. Il est donc temps d’y remédier.
Mesdames et Messieurs,
La correction de cette image tronquée de notre Afrique passe, entre autres, par une bonne information de l’opinion publique internationale. Cela est un impératif majeur auquel aucun pays et aucun continent ne peuvent se soustraire. La bonne information est par conséquent un outil de gouvernance et de développement.
Rappelons qu’en 1962, au cours d’une réunion d’experts sur le développement des moyens d’information en Afrique, le Birman Maha Thray Sithu U Thant, alors Secrétaire Général de l’Organisation des Nations Unies, après avoir affirmé la nécessité de mobiliser en Afrique toutes les ressources nationales et internationales, ajoutait et je cite : « parmi les ressources, nulle n’est plus important que celle qui réside dans l’esprit et dans la volonté de l’homme, et pour mobiliser au maximum cette ressource capitale, il n’est pas de moyens plus puissants que ceux dont la mission est d’informer », fin de citation.
En guise de comparaison, le rôle des animateurs des médias est aussi important dans le développement d’un pays que celui des Avocats, des Médecins et des Ingénieurs, toutes spécialités confondues.
Mais, pour jouer ce rôle de « soldat du développement », il y a, pour les hommes et femmes de médias, des obstacles à surmonter.
En effet, le pluralisme politique, qui engendre la diversité de ton des lignes éditoriales, ne constitue aucunement une garantie dans la capacité de nos médias à relever certains des défis pressants du continent, comme celui qui nous réunit ce jour, à savoir promouvoir l’image de l’Afrique afin de susciter et de provoquer des opportunités d’affaires.
Mesdames et Messieurs,
Nos médias sont également confrontés à d’autres défis, notamment les pressions économique et politique, la difficulté d’accès aux capitaux et aux données commerciales, la faiblesse des niveaux de professionnalisme et d’éthique, et la rapidité de changement du paysage technologique.
Par ailleurs, contrairement aux autres domaines de la gouvernance démocratique et du développement du secteur privé, nos médias bénéficient de la part des partenaires au développement d’aides peu consistantes. De plus, ces aides ne font l’objet d’aucune stratégie visant à placer ces médias au cœur des programmes nationaux de développement orientés vers la promotion de nos priorités locales, régionales ou continentales.
Ce sont autant de contraintes qui interpellent notre Organisation.
Face à ces nombreux obstacles, nos journalistes et communicateurs doivent mieux « vendre » l’image de notre continent en toute occasion et en tout lieu.
En effet, les acteurs de nos médias doivent maîtriser parfaitement au moins deux langues internationales et les outils des Nouvelles Technologies de l’Information, les NTIC.
Ils doivent, en outre, bénéficier d’une solide formation professionnelle et technique initiale et continue qui leur ouvre, grandes, les portes de la polyvalence, sans écueil.
Mesdames et Messieurs,
Le thème intitulé « l’image du continent africain et les opportunités d’investissement qui s’y trouvent » qui est soumis à notre réflexion, commande que nos Etats mettent en œuvre des actions novatrices et vigoureuses pour valoriser cette image de l’Afrique et ses immenses potentialités.
Il s’agit :
1- de créer les conditions d’exercice de médias libres et indépendants ;
2- d’exiger que nos chaînes de radio et de télévision offrent au public des programmes de qualité, pour susciter son intérêt ;
3- d’amener la presse écrite à faire sa mutation de journal papier en presse en ligne ;
4- de réduire la fracture numérique en vue de connecter les pays africains aux autres continents ;
5- de soutenir les Radios et Télévisions nationales dans la production de films documentaires et magazines consacrés aux opportunités d’affaires sur le continent ;
6- d’œuvrer pour une collaboration plus accrue des Agences nationales de presse et pour la recherche d’informations auprès de la Fédération Atlantique des Agences de Presse (FAPA) par les organes de presse.
Mesdames et Messieurs,
La Côte d’Ivoire qui avait à cœur de rétablir son image d’antan, écornée par une décennie de crises, a signé des contrats avec trois opérateurs satellitaires. Ce partenariat permet aujourd’hui à la Radiodiffusion Télévision Ivoirienne (RTI), sa chaîne nationale, d’être vue, en Europe, en Amérique, en Asie et en Afrique, notamment au Royaume du Maroc.
En outre, tous nos médias de service public ont bénéficié d’importants appuis financiers qui se chiffrent en milliards de FCFA.
Quant aux entreprises de presse privée nationale et radios de proximité, elles ont également reçu des concours financiers en milliards de FCFA de la part de l’Etat, par le canal du Fonds de Soutien et de Développement de la Presse (FSDP).
Par ailleurs, faisant sien l’adage selon lequel « il n’y a derichesse que d’Hommes », le Gouvernement ivoirien s’implique fortement dans la formation initiale et continue des acteurs des médias ivoiriens et africains.
C’est pourquoi, il vient d’ériger l’Institut des Sciences et Techniques de la Communication (ISTC),enun Institut Polytechnique comprenant cinq Ecoles (celles du journalisme, de production audiovisuelle, des arts et images numériques, des télécommunications et technologies de l’audiovisuel ainsi que du marketing et publicité).
Mesdames et Messieurs,
Mon pays est partisan de la bonne gouvernance et de la transparence dans la gestion publique. Aussi, s’est-il doté en 2014 d’une loi relative l’accès à l’information d’intérêt public dont le décret d’application détermine l’organisation, les attributions et le fonctionnement d’une autorité administrative indépendante, dénommée Commission d’accès à l’Information d’Intérêt Public et aux Documents Publics (CAIDP).
Grâce à cette commission, tout citoyen en général et les journalistes et communicateurs en particulier peuvent désormais obtenir auprès des organismes publics toutdocument public ou toute information d’intérêt public, exception faite de ceux dont la communication est expressément exclue par la loi susvisée.
La Côte d’Ivoire, soucieuse de son image et de celle de notre continent et désireuse de faire connaître les énormes potentialités dont elle regorge, par le truchement du Ministère de la Communication, a organisé les 5 et 6 octobre dernier le premier colloque international d’Abidjan sur la Liberté de la Presse en Afrique avec pour thème : « Liberté de la Presse : Mythe ou Réalité ? »
Ce colloque a enregistré, outre la présence du Secrétaire Général du Ministre de la Communication du Royaume du Maroc, représentant mon homologue marocain, celle de plus de trois cents (300) experts des médias venus de dix-sept pays d’Afrique et d’Europe.
Au cours de cette rencontre internationale, un diagnostic a été fait sur l’état de la liberté de la presse en Afrique et l’image peu reluisante que l’Occident a de notre continent.
Il importe donc que l’Afrique, sur la base de ses propres valeurs et réalités, se dote d’instruments de mesure permettant d’évaluer nos acquis et nos insuffisances.
Cet impératif a été si bien compris par les participants au colloque international d’Abidjan qu’ils ont pris d’importantes résolutions, notamment :
- l’institution du 6 octobre comme Journée Africaine d’autorégulation des médias et de protection des Journalistes ;
- la création d’un observatoire panafricain d’évaluation de la liberté de la presse par les Etats africains.
La mise en œuvre par les gouvernants africains de ces résolutions, contribuera assurément à valoriser l’image de notre continent. C’est donc ici pour moi le lieu de demander aux Etats membres de l’OCI d’appuyer mon pays, pour que ces deux résolutions majeures deviennent une réalité sur notre continent.
Je suis heureuse de vous annoncer la création de l’Observatoire de la Liberté de la Presse, fruit de la coopération ivoiro-marocaine, dont le siège sera installé à Abidjan. La présidence de cet Observatoire sera assurée par la Côte d’Ivoire et le Maroc.
Mesdames et Messieurs,
Comme vous le constatez, la Côte d’Ivoire, par anticipation, a mis en place une politique qui épouse fondamentalement l’esprit des résolutions et recommandations de l’OCI dans le domaine des médias. Cela témoigne de la parfaite concordance de visions entre mon pays et notre organisation commune.
Au terme de cette rencontre, je retiens et sans doute vous avec moi, que l’Afrique a pris conscience de la necessité d’aller au-delà de résolutions et de recommandations, pour asseoir une collaboration effective entre ses Etats, mais surtout entre ses organes de presse.
C’est à cette seule condition qu’elle pourra ameliorer son image et ouvrir de réelles opportunités d’investissement à ses entreprises.
C’est sur cet heureux constat que je clos mon propos, non sans avoir exprimé à nouveau mon infinie gratitude au gouvernement marocain et à son Premier ministre, pour leur hospitalité légendaire. J’y associe bien évidemment mon homologue marocain et le Secrétaire Général de l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI).
Je vous remercie.
- Mesdames et Messieurs les Ministres des pays frères et amis ;
- Mesdames et Messieurs, venus des 57 pays membres de l’Organisation de la Coopération Islamique ;
- Mesdames et Messieurs les experts en Médias et Communication ;
- Mesdames et Messieurs les journalistes ;
- Mesdames et Messieurs, en vos rangs, grades et qualités ;
Je vous adresse le Salut de la Fraternité universelle, le Salut sans frontière, le Salut qui vaut prière et Bénédiction : Assalam Alayikoum wa Rahmah Toulilah wa Barakatouhou !
Monsieur le Ministre de la Communication et Porte-parole du Gouvernement du royaume du Maroc et cher homologue ;
Je voudrais d’emblée m’acquitter d’un agréable devoir, celui de vous remercier infiniment, au nom de Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA, Président de la République de Côte d’Ivoire, pour m’avoir invitée au présent Forum des médias sur le thème : « l’image du continent africain et les opportunités d’investissement qui s’y trouvent ».
C’est pour moi l’occasion de vous demander de bien vouloir transmettre à sa Majesté le Roi Mohammed VI, les chaleureuses salutations de son frère, Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA.
Héritiers de feus le Président Félix HOUPHOUET-BOIGNY et de Sa Majesté, le Roi HASSANE II, le Président de la République Alassane OUATTARA et le Roi Mohammed VI, œuvrent pour la consolidation des bonnes relations qui existent dans tous les domaines entre la Côte d’Ivoire et le Maroc depuis les années 1960. Ainsi, l’axe Abidjan-Rabat est devenu un modèle de coopération unique en son genre.
Au moment donc où je foule la terre marocaine à Marrakech, ville chargée d’histoire, et ce dans le cadre du présent forum, je ne saurai passer sous silence l’excellence de cette coopération ivoiro-marocaine et l’hospitalité légendaire du royaume chérifien.
Monsieur le Secrétaire Général de l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI),
Il me plait également de vous associer à ces remerciements pour votre invitation à ce forum dont les travaux se déroulent au Maroc, ce beau pays qui nous accueille.
Mesdames et Messieurs,
Pour en venir au forum proprement dit qui nous réunit ce jour, je voudrais préciser qu’il fait suite à la 10e session de la Conférence Islamique des Ministres de l’Information, tenue à Téhéran en Iran les 3 et 4 décembre 2014 à laquelle je n’ai pas pu participer en raison de contraintes liées à mon calendrier à l’époque.
Le forum de Marrakech étant la suite logique des précédentes conférences de notre organisation, son objectif est naturellement de contribuer à la sensibilisation médiatique sur les potentialités de l’Afrique et son développement économique.
A bien décrypter le thème qui nous est proposé, il pourrait être reformulé comme suit : « comment les médias africains peuvent-ils promouvoir l’image des pays du continent, au regard des immenses potentialités existantes ? »
Cela sous-entend que les acteurs des médias, notamment les journalistes africains ont une mission spécifique dans un continent où depuis l’accession de nos Etats à l’indépendance, Afrique rime avec famine, coups d’Etat, guerres tribales, guerres de sécession, sècheresse, crises postélectorales, Boko-Haram, calamités auxquelles s’ajoutent d’autres formes de terrorisme.
Et pourtant, les Progrès significatifs accomplis ces dix dernières années ont vu le taux de croissance du continent passé du négatif au positif. Un taux de croissance qui avoisine 5% cette année (source : Banque Mondiale) considéré comme l’un des taux les plus élevés au monde. Malgré de telles performances, de sombres et méprisants clichés restent toujours collés à l’Afrique. Il est donc temps d’y remédier.
Mesdames et Messieurs,
La correction de cette image tronquée de notre Afrique passe, entre autres, par une bonne information de l’opinion publique internationale. Cela est un impératif majeur auquel aucun pays et aucun continent ne peuvent se soustraire. La bonne information est par conséquent un outil de gouvernance et de développement.
Rappelons qu’en 1962, au cours d’une réunion d’experts sur le développement des moyens d’information en Afrique, le Birman Maha Thray Sithu U Thant, alors Secrétaire Général de l’Organisation des Nations Unies, après avoir affirmé la nécessité de mobiliser en Afrique toutes les ressources nationales et internationales, ajoutait et je cite : « parmi les ressources, nulle n’est plus important que celle qui réside dans l’esprit et dans la volonté de l’homme, et pour mobiliser au maximum cette ressource capitale, il n’est pas de moyens plus puissants que ceux dont la mission est d’informer », fin de citation.
En guise de comparaison, le rôle des animateurs des médias est aussi important dans le développement d’un pays que celui des Avocats, des Médecins et des Ingénieurs, toutes spécialités confondues.
Mais, pour jouer ce rôle de « soldat du développement », il y a, pour les hommes et femmes de médias, des obstacles à surmonter.
En effet, le pluralisme politique, qui engendre la diversité de ton des lignes éditoriales, ne constitue aucunement une garantie dans la capacité de nos médias à relever certains des défis pressants du continent, comme celui qui nous réunit ce jour, à savoir promouvoir l’image de l’Afrique afin de susciter et de provoquer des opportunités d’affaires.
Mesdames et Messieurs,
Nos médias sont également confrontés à d’autres défis, notamment les pressions économique et politique, la difficulté d’accès aux capitaux et aux données commerciales, la faiblesse des niveaux de professionnalisme et d’éthique, et la rapidité de changement du paysage technologique.
Par ailleurs, contrairement aux autres domaines de la gouvernance démocratique et du développement du secteur privé, nos médias bénéficient de la part des partenaires au développement d’aides peu consistantes. De plus, ces aides ne font l’objet d’aucune stratégie visant à placer ces médias au cœur des programmes nationaux de développement orientés vers la promotion de nos priorités locales, régionales ou continentales.
Ce sont autant de contraintes qui interpellent notre Organisation.
Face à ces nombreux obstacles, nos journalistes et communicateurs doivent mieux « vendre » l’image de notre continent en toute occasion et en tout lieu.
En effet, les acteurs de nos médias doivent maîtriser parfaitement au moins deux langues internationales et les outils des Nouvelles Technologies de l’Information, les NTIC.
Ils doivent, en outre, bénéficier d’une solide formation professionnelle et technique initiale et continue qui leur ouvre, grandes, les portes de la polyvalence, sans écueil.
Mesdames et Messieurs,
Le thème intitulé « l’image du continent africain et les opportunités d’investissement qui s’y trouvent » qui est soumis à notre réflexion, commande que nos Etats mettent en œuvre des actions novatrices et vigoureuses pour valoriser cette image de l’Afrique et ses immenses potentialités.
Il s’agit :
1- de créer les conditions d’exercice de médias libres et indépendants ;
2- d’exiger que nos chaînes de radio et de télévision offrent au public des programmes de qualité, pour susciter son intérêt ;
3- d’amener la presse écrite à faire sa mutation de journal papier en presse en ligne ;
4- de réduire la fracture numérique en vue de connecter les pays africains aux autres continents ;
5- de soutenir les Radios et Télévisions nationales dans la production de films documentaires et magazines consacrés aux opportunités d’affaires sur le continent ;
6- d’œuvrer pour une collaboration plus accrue des Agences nationales de presse et pour la recherche d’informations auprès de la Fédération Atlantique des Agences de Presse (FAPA) par les organes de presse.
Mesdames et Messieurs,
La Côte d’Ivoire qui avait à cœur de rétablir son image d’antan, écornée par une décennie de crises, a signé des contrats avec trois opérateurs satellitaires. Ce partenariat permet aujourd’hui à la Radiodiffusion Télévision Ivoirienne (RTI), sa chaîne nationale, d’être vue, en Europe, en Amérique, en Asie et en Afrique, notamment au Royaume du Maroc.
En outre, tous nos médias de service public ont bénéficié d’importants appuis financiers qui se chiffrent en milliards de FCFA.
Quant aux entreprises de presse privée nationale et radios de proximité, elles ont également reçu des concours financiers en milliards de FCFA de la part de l’Etat, par le canal du Fonds de Soutien et de Développement de la Presse (FSDP).
Par ailleurs, faisant sien l’adage selon lequel « il n’y a derichesse que d’Hommes », le Gouvernement ivoirien s’implique fortement dans la formation initiale et continue des acteurs des médias ivoiriens et africains.
C’est pourquoi, il vient d’ériger l’Institut des Sciences et Techniques de la Communication (ISTC),enun Institut Polytechnique comprenant cinq Ecoles (celles du journalisme, de production audiovisuelle, des arts et images numériques, des télécommunications et technologies de l’audiovisuel ainsi que du marketing et publicité).
Mesdames et Messieurs,
Mon pays est partisan de la bonne gouvernance et de la transparence dans la gestion publique. Aussi, s’est-il doté en 2014 d’une loi relative l’accès à l’information d’intérêt public dont le décret d’application détermine l’organisation, les attributions et le fonctionnement d’une autorité administrative indépendante, dénommée Commission d’accès à l’Information d’Intérêt Public et aux Documents Publics (CAIDP).
Grâce à cette commission, tout citoyen en général et les journalistes et communicateurs en particulier peuvent désormais obtenir auprès des organismes publics toutdocument public ou toute information d’intérêt public, exception faite de ceux dont la communication est expressément exclue par la loi susvisée.
La Côte d’Ivoire, soucieuse de son image et de celle de notre continent et désireuse de faire connaître les énormes potentialités dont elle regorge, par le truchement du Ministère de la Communication, a organisé les 5 et 6 octobre dernier le premier colloque international d’Abidjan sur la Liberté de la Presse en Afrique avec pour thème : « Liberté de la Presse : Mythe ou Réalité ? »
Ce colloque a enregistré, outre la présence du Secrétaire Général du Ministre de la Communication du Royaume du Maroc, représentant mon homologue marocain, celle de plus de trois cents (300) experts des médias venus de dix-sept pays d’Afrique et d’Europe.
Au cours de cette rencontre internationale, un diagnostic a été fait sur l’état de la liberté de la presse en Afrique et l’image peu reluisante que l’Occident a de notre continent.
Il importe donc que l’Afrique, sur la base de ses propres valeurs et réalités, se dote d’instruments de mesure permettant d’évaluer nos acquis et nos insuffisances.
Cet impératif a été si bien compris par les participants au colloque international d’Abidjan qu’ils ont pris d’importantes résolutions, notamment :
- l’institution du 6 octobre comme Journée Africaine d’autorégulation des médias et de protection des Journalistes ;
- la création d’un observatoire panafricain d’évaluation de la liberté de la presse par les Etats africains.
La mise en œuvre par les gouvernants africains de ces résolutions, contribuera assurément à valoriser l’image de notre continent. C’est donc ici pour moi le lieu de demander aux Etats membres de l’OCI d’appuyer mon pays, pour que ces deux résolutions majeures deviennent une réalité sur notre continent.
Je suis heureuse de vous annoncer la création de l’Observatoire de la Liberté de la Presse, fruit de la coopération ivoiro-marocaine, dont le siège sera installé à Abidjan. La présidence de cet Observatoire sera assurée par la Côte d’Ivoire et le Maroc.
Mesdames et Messieurs,
Comme vous le constatez, la Côte d’Ivoire, par anticipation, a mis en place une politique qui épouse fondamentalement l’esprit des résolutions et recommandations de l’OCI dans le domaine des médias. Cela témoigne de la parfaite concordance de visions entre mon pays et notre organisation commune.
Au terme de cette rencontre, je retiens et sans doute vous avec moi, que l’Afrique a pris conscience de la necessité d’aller au-delà de résolutions et de recommandations, pour asseoir une collaboration effective entre ses Etats, mais surtout entre ses organes de presse.
C’est à cette seule condition qu’elle pourra ameliorer son image et ouvrir de réelles opportunités d’investissement à ses entreprises.
C’est sur cet heureux constat que je clos mon propos, non sans avoir exprimé à nouveau mon infinie gratitude au gouvernement marocain et à son Premier ministre, pour leur hospitalité légendaire. J’y associe bien évidemment mon homologue marocain et le Secrétaire Général de l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI).
Je vous remercie.