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Société Publié le lundi 28 décembre 2015 | L’intelligent d’Abidjan

Refoulée à l’entrée d’une banque dans son fauteuil roulant : Une ex-Miss handicapée porte plainte

Seule rescapée d’un accident de la circulation dans le convoi d’un ministre qui a fait trois morts sur le champ en décembre 2009, de retour d’une tournée à Korhogo, Mlle Soro Néhouélé Ténin (Tania) n’en finit pas de broyer du noir. L’ex-Miss Korhogo sur deux éditions du concours de beauté Miss-Côte d’Ivoire, ’’tombée’’ deux fois en 2009 (d’abord sur le T, lors de la finale nationale du concours Miss et le grave accident qui a vu sa vie basculer dans le mélodrame à 27 ans), fait face à un bras de fer juridique à sa banque. A savoir la Société générale de Banque en Côte d’Ivoire (Sgbci) à travers son agence des 2-Plateaux Vallons. Le contentieux qui oppose l’ex-Miss aujourd’hui handicapée fait suite au refus de cette agence de la laisser accéder à la banque dans son fauteuil roulant. Face à la presse le samedi 19 décembre 2015 dans le studio où elle vit seule à Cocody-Aghien, depuis son retour de Tunisie après 4 ans de rééducation, Miss ’’Tania’’ a expliqué que courant 2005, elle a ouvert un compte dans les livres de l’agence de la banque en question où elle a toujours effectué ses opérations courantes sans la moindre difficulté. Elle ajoute que suite à l’accident en 2009, elle a perdu l’usage de ses jambes. Depuis lors, en dépit de longs soins coûteux à ses propres frais, tant à la Pisam qu’à Tunis, sans aucune prise en charge de l’Etat, elle se déplace désormais en fauteuil roulant. Les 10 et 13 août 2015, elle affirme s’être rendue à l’agence pour un retrait afin de payer ses soins de rééducation à Abidjan. Mais, contre toute attente, elle s’est vue refuser l’accès de cet établissement au motif qu’elle ne peut y accéder dans son fauteuil roulant. « Il m’a été proposé de me soulever et aller me mettre dans le fauteuil à l’intérieur de la banque. J’ai estimé que c’est humiliant et me rappeler le douloureux souvenir des premiers moments de l’accident où j’étais paralysée des 4 membres. Malgré toutes ces explications, j’ai été refoulée comme une malpropre, traitée comme un sous-Homme pour mon handicap. D’où ma plainte », explique-t-elle. Elle ajoute que toutes les démarches amiables entreprises sont restées vaines parce que selon la directrice de l’agence, personne n’entre dans la banque à l’aide d’un fauteuil roulant. «L’inaccessibilité à mon compte a pour effet de me priver de soins puisque je ne peux ni faire mes examens ni acheter mes médicaments. Je dois changer la sonde et les couches. Pour éviter des infections, il faut des gangs. N’ayant plus l’argent pour la payer, ma fille de ménage est partie. La Sodeci était venue enlever le compteur. C’est une âme compatissante qui a sauvé la situation. Où trouver l’argent pour tous mes médicaments de trois types dont des anticoagulants et tous ces besoins ? Je n’ai pas eu besoin d’une action judiciaire contre une banque pour payer mes soins ici comme en Tunisie. Ce n’est pas sur cette procédure non plus que je compte pour mes soins. Je veux juste ce qui m’appartient et dans des conditions de dignité et de respect de mon état. Je refuse d’être traitée comme un sous-Homme pour mon handicap», précise-elle.

La banque se défend
Selon la Grosse du tribunal, on peut y lire la décision de la banque. Ainsi Me Soro, son Conseil, relève que l’ancienne directrice de l’agence permettait aux agents de sécurité de désactiver le système de sécurité en ouvrant toutes les portes à la fois pour permettre le passage de personnes handicapées dans un fauteuil roulant. Mais que pour des raisons de sécurité évidentes, la direction générale n’a pas souhaité continuer à mettre ne danger les dépôts des autres clients avec le risque de braquage dans ce cas. « Il a été proposé à la cliente de se mettre debout quelques secondes pour permettre d’ouvrir la porte qui bloque le passage ou d’accepter d’être dirigée vers une autre agence, notamment le siège où elle serait confrontée au problème des escaliers. Elle a refusé ces propositions. La banque ne refuse pas qu’elle ait accès à son compte. Seulement, elle ne peut pas mettre en place un système de transport ou de locomotion pour les besoins d’un seul client », défend-t-il. Toutefois, le Tribunal du Commerce d’Abidjan, rendant le verdict de son audience publique du 14 octobre 2015 par la voix de Mme Touré Aminata juge délégué dans les fonctions de président du tribunal du commerce, statuant en matière référé, a débouté la banque tout en mettant hors de cause la directrice de l’agence. La grosse de la décision du 30 octobre dernier dont nous avons reçu copie indique ce qui suit : « ordonnons la Sgbci à permettre à Madame Soro Ténin d’avoir librement accès à la banque et à son compte bancaire pour y effectuer des opérations. Et ce, sous astreinte comminatoire de 200.000 FCFA par jour de retard à compter de la signification de la présente décision ». Mécontente de cette décision, la banque a interjeté appel. «En refusant de se plier au verdict du tribunal, la banque a décidé de m’emmerder et me tuer à petit feu. Je ne vais pas me laisser faire», réagit Miss Tania. L’audience en appel est prévue le 15 janvier 2016. D’ici là, elle reste sans accès à son compte. Elle a tenu à exprimer sa profonde gratitude au ministre d’Etat Hamed Bakayoko qui, à un moment, a volé à son secours pour ses soins en Tunisie.

OG
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