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Économie Publié le vendredi 8 janvier 2016 | PME Magazine

Interview avec Ambofo Sakia,Directrice générale de L`Agence Efées

© PME Magazine Par DR
Ambofo Sakia,Directrice générale de L`Agence Efées
1-L’analyse du marché de la publicité en Côte d’Ivoire

De profondes mutations du secteur de la communication et de la publicité ont été observées :
De plus en plus de supports et d’outils professionnels à notre disposition pour atteindre nos cibles. L’ensemble du territoire avec Abidjan et les grandes villes s’urbanisent oblige l’augmentation de la quantité des supports et des outils de communication. Des consommateurs de plus en plus exigeants et regardants de la qualité des produits proposés ne pardonnent pas le manque de qualité de certaines prises de paroles des marques. Le coût de la publicité en Côte d’Ivoire reste toujours élevé pour toutes les entreprises en particulier pour les pme/ pmi.
Aux niveaux des annonceurs, un changement d’attitude vis-à-vis de notre profession.
Avant une Agence Conseil en Communication avait la gestion globale du budget communication d’une marque ou d’un produit.

Maintenant les grands annonceurs opèrent une séparation entre les métiers de la publicité. Ils sélectionnent des agences de création, des agences médias, des agences évènementielles, de marketing direct…..Certains annonceurs adeptes de la stratégie costkilling préfèrent déployer des campagnes internationales non adaptées.

D’autres intègrent les métiers de la communication en constituant leur propre studio de création, en passant directement leurs ordres médias (ceux-ci du fait de leurs poids économiques et potentiel de chiffre d’affaires obtiennent de meilleurs prix chez les fournisseurs qui évitent ainsi l’intermédiaire que nous sommes) ou encore créent leur propre agence de communication qui obtiennent l’autorisation d’exercer.
Les annonceurs faisant encore appel à l’expertise des agences locales négocient ou parfois refusent de payer les 17.65% de la commission de suivi.

Une augmentation de la concurrence légale sur notre territoire.
De grands noms de la publicité internationale se sont installés récemment Havas, Publicis, Drive Dentsu qui bénéficient automatiquement des budgets remportés à l’international (chasse gardée). Une concurrence saine et stimulante mais qui devrait à mon avis s’appuyer sur les agences nationales existantes. Un secteur devenu de plus en plus tributaire du lobbying.

Un nombre croissant d’Agences, je crois que nous sommes cinquante sept aujourd’hui pour un potentiel d’annonceur en restriction.

Une concurrence « informelle » si je peux m’exprimer ainsi composée de studios de création, de free-lance qui ne payant pas de taxes et n’ayant pas de véritables charges sans pour autant avoir l’expertise de conseil proposent des prix que les agences légalement constituées et agréées par Le Ministère de la Communication ne peuvent pratiquer.


Les conséquences sont donc :

Un parc d’annonceurs pouvant communiquer limité, une perte de la commission versée par les différents supports médias (Affichage, presse, radio, tv) comme le stipule le code de déontologie de la publicité en Côte d’Ivoire, une diminution drastique des marges obtenues des postes de production, fabrication et impression, une réduction de la marge et des bénéfices des Agences de communication rendant ainsi coriace l’exercice de notre profession.
Malgré toutes les difficultés rencontrées, l’agence Efées a fêté le 11 Novembre 2015 son dixième anniversaire. Notre Agence fait partie du Top 5 des Agences Conseil en Communication sur le marché local et conserve bien sûr la même passion, la même volonté, la même attention à fournir des prestations de qualité comme au premier jour. Comme nous l’avons affirmé, nous sommes depuis 2005, un sceau de qualité, made in Abidjan.


2/ L’analyse de la campagne présidentielle en 2015

Une campagne de communication colorée, belle, dynamique et magnifiquement orchestrée sur le principe du 360°. Une campagne avec Trois grands axes de communication :
Un premier axe faisant le bilan des batailles menées et actions réalisées sur tous les plans économiques et sociaux.
Un autre axe rassembleur participatif avec un président souriant, confiant en l’avenir de la Côte d’Ivoire.
Un dernier axe à la fois appel à soutien et confirmation de soutien mais également appel à accomplir son vote avec une accroche « Avec ADO »
Finalement une Côte d’Ivoire qui gagne « Réussir » avec toutes ses couches sociales, rassemblée « ensemble » avec Le Président Alassane Ouattara « Avec ADO » : « Réussir ensemble avec ADO ».


3/ Le marché de l’évènementiel

Qui dit événementiel met en avant le côté éphémère et le hors médias.
Un bon événement est celui qui épouse parfaitement la vision, la philosophie, la stratégie de la marque ou du produit.
Pas une semaine ne passe en Côte d’Ivoire sans un évènement. A caractère multiple culturel, sportif, touristique, politique ou festif, ils sont déployés pour le compte d’institutions publiques, d’entreprises privées ou de particuliers.
Un marché en progression en offre et en demande, on note également une croissance d’espaces à louer pour réaliser ces différents évènements.
Trois grands marchés de l’événementiel : congrès et conventions d’affaires, manifestations culturelles sportives ou politiques, salons à destination des professionnels ou du grand public.
Le respect des normes de sécurité et d’accessibilité sont bien souvent oubliés malgré une réglementation très exigeante et précise.


4/ Les nouveaux métiers via le net

Des nouveaux métiers apparaissent qui sont boostés d’une part par la pénétration des réseaux sociaux et d’autre part par les opérateurs du fixe et surtout par ceux du mobile. Le mobile ayant un taux de pénétration d’environ 86 %. Si chaque ivoirien a accès à la téléphonie mobile, environ 3 % de population utilise Internet et à peine 2 % des utilisateurs ont un abonnement haut débit.
Les fonctions techniques collaborent avec les fonctions graphiques qui induisent une approche artistique, les fonctions éditoriales qui elles correspondent à des profils de journalistes, les fonctions marketing qui sont plus commerciales.

Conclusion

La maîtrise de notre environnement local et panafricain nous permet de répondre aux attentes de nos annonceurs qui, au fur et à mesure des années, sont devenus de vrais partenaires. Le plus important pour nous n’est pas votre place aujourd’hui mais celle que vous avez après nous.

Une belle campagne de communication avec des objectifs précis doit être considérée comme un investissement indispensable pour une entreprise qui veut exploser ses parts de marchés.
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