La polémique née autour du ballon d’Or Africain 2015 attribué à l’international gabonais Pierre Emérick Aubameyang est forte. Et la particularité de cette vive polémique est qu’elle a été ouverte par les concurrents eux-mêmes, que son Yaya Touré et André Ayew. «Je suis beaucoup déçu. C’est triste de voir l’Afrique réagir de la sorte, qu’elle ne donne pas d’importance aux choses africaines. Je crois que c’est ce qui fait la honte de l’Afrique. Car se comporter de la sorte, c’est indécent ! Mais qu’est- ce qu’on peut y faire ? Nous, les Africains, nous ne montrerons pas que l’Afrique est importante à nos yeux. Nous privilégions plus l’extérieur que notre propre continent. C’est ce qui est lamentable ! » Le capitaine des Eléphants, exprimait ainsi son indignation au sortir de la cérémonie de remise du ballon d’Or. Même son de cloche du côté d’André Ayew qui réagissait dans les colonnes du quotidien français l’Equipe. « Je m’interroge, il faut qu’on m’explique quels sont les critères qui sont mis en avant une année de Can. Il me semble logique que la compétition majeure du continent compte dans le verdict. Un Euro compte pour les Européens mais la Can ne compterait pas pour les Africains » a réagi l’attaquant ghanéen de Swansea. Ces propos de prétendants malheureux au ballon d’Or ont suffi pour susciter un vif débat dans l’opinion sportive et faire d’eux pour certains de mauvais perdants. A l’analyse des propos de ces deux grands du football africain, Yaya Touré et André Ayew ne remettent pas en cause les qualités et le talent de Pierre Aubameyang. Ils dénoncent effectivement la valeur et l’intérêt qu’accorde la Caf, à sa compétition. Comment comprendre qu’en une année de Can, cette compétition ne compte pas assez pour la désignation du meilleur joueur africain ? Si l’Afrique elle-même n’accorde pas du crédit à la Can, comment les clubs européens, eux, accepteront-ils aisément de libérer leurs joueurs africains et quel engouement aura ce rendez-vous sportif continental chez les professionnels africains ? Voici à notre sens la grosse frustration exprimée par ces deux footballeurs africains dont l’esprit Fair-play a toujours prévalu dans leur carrière de joueur. La sortie de Yaya Touré et d’André Ayew devrait plutôt interpeller l’instance africaine de football (Caf) et ses dirigeants s’il veut donner davantage de crédit à ce prix et surtout à la Can qui demeure la compétition la plus prestigieuse de L’Afrique. C’est peut-être l’occasion de tirer la sonnette d’alarme sur des pratiques de business et autres comportements qui ont souvent terni l’image des associations sportives. Le cas de la Fifa et la Fédération internationale de l’athlétisme sont des exemples patents sous nos yeux. Evitons que ce virus atteigne la Caf, s’il ne l’est déjà.
DE BOUAFFO
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