Alassane Ouattara a, à peine, entamé son deuxième et dernier mandat de cinq ans à la tête de la Côte d’Ivoire que la coalition qui l’a portée au pouvoir semble déjà s’empêtrer dans une sournoise "guerre" de positionnement" pour la succession du président ivoirien.
En septembre 2014, le leader du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, mouvance présidentielle), Henri Konan Bédié appelait sa formation à ne pas présenter de candidat à la présidentielle du 25 octobre mais afin de soutenir la candidature de M. Ouattara.
En contrepartie, le PDCI devrait à son tour proposer un candidat issu de ses rangs pour la présidentielle de 2020, avec le soutien de son allié, le Rassemblement des républicains (RDR, pouvoir) de M. Ouattara.
Si après "l'appel de Daoukro" de M. Bédié, la question de la succession de M. Ouattara semblait avoir été réglée et bien ficelée, depuis sa réélection, les partis membres de la coalition du Rassemblement des Houphouetistes pour la démocratie et la paix (RHDP) dont le RDR et le PDCI ne parlent plus visiblement le même langage.
Des sons discordants se font de plus en plus entendre au sein de la coalition et l’union sacrée entre les principaux alliés fait place à des suspicions que les appels au calme émanant surtout des cadres du PDCI n’arrivent pas encore à estomper.
Les interventions publiques des différents leaders de la coalition au pouvoir laissent également apparaître des dissonances, M. Ouattara lui-même y compris.
"Il y aura une alternance, elle est certaine mais c'est par rapport à ma personne. Parce que moi je ne serai pas candidat en 2020. A partir de là, le parti unifié verra les mécanismes par lesquels on doit choisir la meilleure personne pour aller aux élections", déclarait-il en juin dans une interview à la télévision publique ivoirienne RTI et au journal pro-gouvernemental Fraternité Matin.
Le président ivoirien ne confirme pas que le PDCI est assuré de défendre les couleurs de la famille houphouetiste en 2020 car pour lui, les choses ne souffrent d’aucune ambiguïté : le meilleur d’entre les cadres au sein du futur parti unifié sera choisi pour être ce candidat.
Autres interventions qui a le mérite de semer davantage la confusion. Celles des ministres du Plan et du développement, Albert Mabri Toikeusse, président de l’Union pour la démocratie et la paix (UDPCI, mouvance présidentielle) et de l’Enseignement supérieur, Gnamien Konan, patron de l’Union pour la paix en Côte d’Ivoire (UPCI, mouvance présidentielle).
Interrogé à la mi-décembre par ALERTE INFO, Albert Mabri Toikeusse, a réitéré son intention d’être candidat à la présidentielle de 2020, ajoutant que l’appel à un grand parti unifié de Henri Konan Bédié, n’était “pas une instruction’’.
Des mois plus tôt, Gnamien Konan, dans une interview à ALERTE INFO, s’insurgeait contre l’alternance en 2020 entre le PDCI et le RDR. “Si j’ai la même forme physique, psychologique, intellectuelle, je serai candidat en 2020. C’est ce que mon parti a décidé’’.
Même au sein du RDR, l’après-Ouattara reste flou également…
Au-delà de la coalition RHDP, la succession de M. Ouattara reste floue également au sein du RDR, sa propre formation politique.
Une partie de la presse et de l’opinion ivoirienne évoquent régulièrement une guerre de positionnement entre le ministre de l’Intérieur Hamed Bakayoko et le président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, pour la succession de M. Ouattara.
Si Hamed Bakayoko s’est toujours gardé de se prononcer publiquement sur la question, Guillaume par contre n’a jamais fait mystère de son ambition.
“Une fois que le parti unifié sera en place en Côte d’Ivoire, ce que je peux vous garantir, et je vous donne ma parole, je me plierai à la discipline interne du parti unifié’’, a-t-il récemment déclaré dans une interview à BBC, ajoutant qu’il appartiendra alors au directoire de ce futur parti unifié “d’envisager un remplaçant ou un éventuel candidat’’ pour la succession d’Alassane Ouattara au terme de son mandat.
Reste à espérer que la succession de M. Ouattara n’ouvre pas un nouveau cycle d’instabilité pour la Côte d’Ivoire ou de division de son camp comme l’a été celle de son mentor : Félix Houphouët-Boigny, le premier président ivoirien.
“Si Ouattara omet de s’attaquer aux défis relatifs aux droits humains qu’il n’a pas réglés durant son premier mandat, la lutte pour sa succession pourrait encore une fois menacer la paix sur laquelle s’est construit le rétablissement de la Côte d’Ivoire’’, s’inquiétait récemment Human Rights Watch (HRW) dans son dernier rapport sur le pays.
SKO
En septembre 2014, le leader du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, mouvance présidentielle), Henri Konan Bédié appelait sa formation à ne pas présenter de candidat à la présidentielle du 25 octobre mais afin de soutenir la candidature de M. Ouattara.
En contrepartie, le PDCI devrait à son tour proposer un candidat issu de ses rangs pour la présidentielle de 2020, avec le soutien de son allié, le Rassemblement des républicains (RDR, pouvoir) de M. Ouattara.
Si après "l'appel de Daoukro" de M. Bédié, la question de la succession de M. Ouattara semblait avoir été réglée et bien ficelée, depuis sa réélection, les partis membres de la coalition du Rassemblement des Houphouetistes pour la démocratie et la paix (RHDP) dont le RDR et le PDCI ne parlent plus visiblement le même langage.
Des sons discordants se font de plus en plus entendre au sein de la coalition et l’union sacrée entre les principaux alliés fait place à des suspicions que les appels au calme émanant surtout des cadres du PDCI n’arrivent pas encore à estomper.
Les interventions publiques des différents leaders de la coalition au pouvoir laissent également apparaître des dissonances, M. Ouattara lui-même y compris.
"Il y aura une alternance, elle est certaine mais c'est par rapport à ma personne. Parce que moi je ne serai pas candidat en 2020. A partir de là, le parti unifié verra les mécanismes par lesquels on doit choisir la meilleure personne pour aller aux élections", déclarait-il en juin dans une interview à la télévision publique ivoirienne RTI et au journal pro-gouvernemental Fraternité Matin.
Le président ivoirien ne confirme pas que le PDCI est assuré de défendre les couleurs de la famille houphouetiste en 2020 car pour lui, les choses ne souffrent d’aucune ambiguïté : le meilleur d’entre les cadres au sein du futur parti unifié sera choisi pour être ce candidat.
Autres interventions qui a le mérite de semer davantage la confusion. Celles des ministres du Plan et du développement, Albert Mabri Toikeusse, président de l’Union pour la démocratie et la paix (UDPCI, mouvance présidentielle) et de l’Enseignement supérieur, Gnamien Konan, patron de l’Union pour la paix en Côte d’Ivoire (UPCI, mouvance présidentielle).
Interrogé à la mi-décembre par ALERTE INFO, Albert Mabri Toikeusse, a réitéré son intention d’être candidat à la présidentielle de 2020, ajoutant que l’appel à un grand parti unifié de Henri Konan Bédié, n’était “pas une instruction’’.
Des mois plus tôt, Gnamien Konan, dans une interview à ALERTE INFO, s’insurgeait contre l’alternance en 2020 entre le PDCI et le RDR. “Si j’ai la même forme physique, psychologique, intellectuelle, je serai candidat en 2020. C’est ce que mon parti a décidé’’.
Même au sein du RDR, l’après-Ouattara reste flou également…
Au-delà de la coalition RHDP, la succession de M. Ouattara reste floue également au sein du RDR, sa propre formation politique.
Une partie de la presse et de l’opinion ivoirienne évoquent régulièrement une guerre de positionnement entre le ministre de l’Intérieur Hamed Bakayoko et le président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, pour la succession de M. Ouattara.
Si Hamed Bakayoko s’est toujours gardé de se prononcer publiquement sur la question, Guillaume par contre n’a jamais fait mystère de son ambition.
“Une fois que le parti unifié sera en place en Côte d’Ivoire, ce que je peux vous garantir, et je vous donne ma parole, je me plierai à la discipline interne du parti unifié’’, a-t-il récemment déclaré dans une interview à BBC, ajoutant qu’il appartiendra alors au directoire de ce futur parti unifié “d’envisager un remplaçant ou un éventuel candidat’’ pour la succession d’Alassane Ouattara au terme de son mandat.
Reste à espérer que la succession de M. Ouattara n’ouvre pas un nouveau cycle d’instabilité pour la Côte d’Ivoire ou de division de son camp comme l’a été celle de son mentor : Félix Houphouët-Boigny, le premier président ivoirien.
“Si Ouattara omet de s’attaquer aux défis relatifs aux droits humains qu’il n’a pas réglés durant son premier mandat, la lutte pour sa succession pourrait encore une fois menacer la paix sur laquelle s’est construit le rétablissement de la Côte d’Ivoire’’, s’inquiétait récemment Human Rights Watch (HRW) dans son dernier rapport sur le pays.
SKO