C’est l’histoire de deux amis qui finit en eau de boudin. Deux amis qui n’ont pas la même force de frappe. L’Américain Eddy Murphy et le Nigérian Johnny Osseni-Bello, 60 ans. L’Africain estime que l’Américain a piraté son scénario sur le film "Un Prince à New York". L’affaire traine depuis des lustres.
Diasporas–News : Où, quand et comment avez-vous rencontré Eddy Murphy?
Johnny Osseni-Bello : C’était au début des années 1980 à Hollywood aux États Unis d’Amérique. J’étais comédien. Je jouais déjà dans des films, mais je ne jouais pas de grands rôles. C’est comme ça que j’ai fait la connaissance d’Eddy Murphy dans un café, moi j’habitais en ce moment-là Beverly Hills. Comme j’étais comique comme lui, on a commencé à se fréquenter. C’est dans le même laps de temps qu’il a sorti son film "48 Heures". J’avais fini mes études d’arts dramatiques, et comme je ne trouvais pas de boulot en tant qu’acteur, je me suis dit, pourquoi je n’écrirais pas un film que je proposerais à des personnes de bonnes volontés, sans doute que je trouverai un parmi eux qui voudra bien m’aider à le produire ou le réaliser. Et quand j’ai fini d’écrire mon scénario, J’ai écrit l’histoire d’une Prince africain que j’ai intitulée "Toto, le Prince africain".
D-N : A quel moment Eddy Murphy est-il entré en scène dans l’histoire que vous avez écrite?
J.O-B : J’en viens. Comme Eddy et moi étions devenus, si vous voulez des potes et qu’on se fréquentait, je lui ai dit que j’ai écrit un scénario d’un film. Et je lui ai demandé s’il pouvait m’aider à produire ce film, comme lui il est Américain et qu’il était déjà bien connu dans le métier. C’est comme ça que je lui remets mon scénario. Et comme à l’époque je ne savais pas taper à la machine, c’est une de nos connaissances, Shelby Grégory, un Canadien blanc qui a saisi tout le scénario à la machine. Quelques temps plus tard, quand j’ai revu Eddy Murphy en ville, il est revenu me remettre mon scénario et m’a dit "Johnny, ton scénario ne m’intéresse pas, bonne chance..." Et qu’il me cherchait depuis un moment pour me le remettre. Et il me l’a remis. Je n’ai donc rien dit. Quelques semaines après, Eddy me dit qu’il va sortir un film qu’on appellera "Un Prince africain", je lui ai demandé s’il rigolait, parce que je ne pouvais me l’imaginer en fait. Et comme il me semblait sérieux, lui et moi on s’est engueulé parce que je lui ai rétorqué c’est mon scénario qu’il avait recopié. Et lui, son film, il a baptisé "Un Prince à New York". Voilà un peu l’histoire de son film "Un Prince à New York". Je lui ai dit mais Eddy, tu ne peux pas me faire ça! Il ne s’est même occupé ni préoccupé de moi, il a sorti son film. Et contre toute attente, celui qui a saisi le scénario, Shelby Grégory, porte plainte contre Eddy et moi au tribunal fédéral de Los Angeles. Parce qu’entre temps, lui, quand il a saisi le scénario à la machine, il a signé de son nom. C’était fou quoi, je ne comprenais rien. Finalement nous deux étions en procès contre Grégory. C’est comme ça qu’Eddy me dit que si je l’aide à gagner le procès, parce qu’il savait pertinemment que le scénario était de moi, il allait me payer trois millions de Dollars. Dans le déroulement du procès, Eddy Murphy, si vous voulez, m’entretenait. Il payait mon loyer par moments, me donnait de l’argent et tout ça parce qu’il sait qu’il m’a piraté et que le scénario est de moi, raison pour laquelle il s’est mis avec moi pour aller contre Grégory. Nous gagnons le procès.
D-N : Il est donc maintenant temps qu’Eddy Murphy tienne sa promesse vis-à-vis de vous...
J.O-B : Exactement! Je lui réclame ce que lui-même m’a promis, il refuse de me payer. J’engage un procès contre lui à Los Angeles. Et à deux jours du procès, il me fait accuser de viol, il me fait tabasser correctement. C’était en 1992. Et la même semaine, le ministère de l’immigration me fait expulser des États Unis pour six mois. C’est comme que je me suis retrouvé en Côte d’Ivoire d’où ma mère est native (Grand Bassam). Cette affaire m’a déprimé, j’ai failli déparer, mais Dieu merci je me suis repris quand je suis arrivé ici en France.
D-N : Vous n’aviez pas d’avocats vous aussi ?
J.O-B : Si, mais tous les avocats que je prenais, Eddy Murphy leur graissait la pâte et ils me lâchaient ou alors témoignaient carrément contre moi, c’était fou quoi! Il a donné plus de 60.000 Dollars aux avocats que j’ai engagés, par reconnaissance, ceux-là m’en ont donné 20.000 Dollars. Eddy a payé tous les avocats que j’ai pris parce qu’il sait qu’il a tort.
D-N : Aujourd’hui, que recherchez-vous pour une affaire qui s’est déroulée il y a si longtemps aux États Unis? Qu’attendez-vous d’Eddy Murphy en vous appuyant sur la presse?
J.O-B : Écoutez, ce que je recherche, c’est la vérité. Eddy me doit 3 millions de Dollars, et il le sait, l’affaire est passée dans plusieurs journaux américains, européens, africains et tout...Je veux juste montrer à Eddy qu’il est un con, et qu’il doit payer mon argent, tôt ou tard, parce que jusqu’à la fin de ma vie, je vais le traquer. Ce n’est pas tant l’argent qui m’importe, mais il faut qu’il sache qu’on ne joue et n’abuse pas d’un être humain impunément. Ce n’est pas bon. Sinon aujourd’hui, je me suis repris, j’ai relancé mes affaires entre Paris et Bruxelles....
D-N : Croyez-vous avoir gain de cause un jour?
J.O-B : C’est ce que je viens de vous dire, il va me payer, ça va prendre le temps que ça va prendre, dans cette affaire, l’argent n’est pas tant mon problème, pas une obsession, mais il faut que je lui montre qu’il n’est pas correct...
Entretien réalisé à Paris par Ould Hamet N’diaye
Diasporas–News : Où, quand et comment avez-vous rencontré Eddy Murphy?
Johnny Osseni-Bello : C’était au début des années 1980 à Hollywood aux États Unis d’Amérique. J’étais comédien. Je jouais déjà dans des films, mais je ne jouais pas de grands rôles. C’est comme ça que j’ai fait la connaissance d’Eddy Murphy dans un café, moi j’habitais en ce moment-là Beverly Hills. Comme j’étais comique comme lui, on a commencé à se fréquenter. C’est dans le même laps de temps qu’il a sorti son film "48 Heures". J’avais fini mes études d’arts dramatiques, et comme je ne trouvais pas de boulot en tant qu’acteur, je me suis dit, pourquoi je n’écrirais pas un film que je proposerais à des personnes de bonnes volontés, sans doute que je trouverai un parmi eux qui voudra bien m’aider à le produire ou le réaliser. Et quand j’ai fini d’écrire mon scénario, J’ai écrit l’histoire d’une Prince africain que j’ai intitulée "Toto, le Prince africain".
D-N : A quel moment Eddy Murphy est-il entré en scène dans l’histoire que vous avez écrite?
J.O-B : J’en viens. Comme Eddy et moi étions devenus, si vous voulez des potes et qu’on se fréquentait, je lui ai dit que j’ai écrit un scénario d’un film. Et je lui ai demandé s’il pouvait m’aider à produire ce film, comme lui il est Américain et qu’il était déjà bien connu dans le métier. C’est comme ça que je lui remets mon scénario. Et comme à l’époque je ne savais pas taper à la machine, c’est une de nos connaissances, Shelby Grégory, un Canadien blanc qui a saisi tout le scénario à la machine. Quelques temps plus tard, quand j’ai revu Eddy Murphy en ville, il est revenu me remettre mon scénario et m’a dit "Johnny, ton scénario ne m’intéresse pas, bonne chance..." Et qu’il me cherchait depuis un moment pour me le remettre. Et il me l’a remis. Je n’ai donc rien dit. Quelques semaines après, Eddy me dit qu’il va sortir un film qu’on appellera "Un Prince africain", je lui ai demandé s’il rigolait, parce que je ne pouvais me l’imaginer en fait. Et comme il me semblait sérieux, lui et moi on s’est engueulé parce que je lui ai rétorqué c’est mon scénario qu’il avait recopié. Et lui, son film, il a baptisé "Un Prince à New York". Voilà un peu l’histoire de son film "Un Prince à New York". Je lui ai dit mais Eddy, tu ne peux pas me faire ça! Il ne s’est même occupé ni préoccupé de moi, il a sorti son film. Et contre toute attente, celui qui a saisi le scénario, Shelby Grégory, porte plainte contre Eddy et moi au tribunal fédéral de Los Angeles. Parce qu’entre temps, lui, quand il a saisi le scénario à la machine, il a signé de son nom. C’était fou quoi, je ne comprenais rien. Finalement nous deux étions en procès contre Grégory. C’est comme ça qu’Eddy me dit que si je l’aide à gagner le procès, parce qu’il savait pertinemment que le scénario était de moi, il allait me payer trois millions de Dollars. Dans le déroulement du procès, Eddy Murphy, si vous voulez, m’entretenait. Il payait mon loyer par moments, me donnait de l’argent et tout ça parce qu’il sait qu’il m’a piraté et que le scénario est de moi, raison pour laquelle il s’est mis avec moi pour aller contre Grégory. Nous gagnons le procès.
D-N : Il est donc maintenant temps qu’Eddy Murphy tienne sa promesse vis-à-vis de vous...
J.O-B : Exactement! Je lui réclame ce que lui-même m’a promis, il refuse de me payer. J’engage un procès contre lui à Los Angeles. Et à deux jours du procès, il me fait accuser de viol, il me fait tabasser correctement. C’était en 1992. Et la même semaine, le ministère de l’immigration me fait expulser des États Unis pour six mois. C’est comme que je me suis retrouvé en Côte d’Ivoire d’où ma mère est native (Grand Bassam). Cette affaire m’a déprimé, j’ai failli déparer, mais Dieu merci je me suis repris quand je suis arrivé ici en France.
D-N : Vous n’aviez pas d’avocats vous aussi ?
J.O-B : Si, mais tous les avocats que je prenais, Eddy Murphy leur graissait la pâte et ils me lâchaient ou alors témoignaient carrément contre moi, c’était fou quoi! Il a donné plus de 60.000 Dollars aux avocats que j’ai engagés, par reconnaissance, ceux-là m’en ont donné 20.000 Dollars. Eddy a payé tous les avocats que j’ai pris parce qu’il sait qu’il a tort.
D-N : Aujourd’hui, que recherchez-vous pour une affaire qui s’est déroulée il y a si longtemps aux États Unis? Qu’attendez-vous d’Eddy Murphy en vous appuyant sur la presse?
J.O-B : Écoutez, ce que je recherche, c’est la vérité. Eddy me doit 3 millions de Dollars, et il le sait, l’affaire est passée dans plusieurs journaux américains, européens, africains et tout...Je veux juste montrer à Eddy qu’il est un con, et qu’il doit payer mon argent, tôt ou tard, parce que jusqu’à la fin de ma vie, je vais le traquer. Ce n’est pas tant l’argent qui m’importe, mais il faut qu’il sache qu’on ne joue et n’abuse pas d’un être humain impunément. Ce n’est pas bon. Sinon aujourd’hui, je me suis repris, j’ai relancé mes affaires entre Paris et Bruxelles....
D-N : Croyez-vous avoir gain de cause un jour?
J.O-B : C’est ce que je viens de vous dire, il va me payer, ça va prendre le temps que ça va prendre, dans cette affaire, l’argent n’est pas tant mon problème, pas une obsession, mais il faut que je lui montre qu’il n’est pas correct...
Entretien réalisé à Paris par Ould Hamet N’diaye