Un Masa new-look. Cette expression du saxophoniste camerounais, Manu Dibango, témoigne du regard [nouveau] qui doit être porté sur la 9è édition du Marché des arts du spectacle africain (Masa). Celle-ci vient rompre avec les précédentes éditions. Invité à Abidjan pour le lancement du Masa 2016, Manu, 82 ans, a donné le 23 janvier à la 1.500 places du Palais de la culture de Treichville un concert qui a marqué – en souvenir, son ‘’Retour en Côte d’Ivoire’’.
Pour la première fois, il y a été pour la célébration en 1960 de l’indépendance du pays avant d’être sollicité pour diriger en 1976 de l’Orchestre de la radiodiffusion ivoirienne (Orti). Quand décède son ami ivoirien, le jazzman et trompettiste Fax Clark, Manu fait le déplacement à Abidjan, au Quartier Latin à Adjamé pour prendre part aux obsèques avant de revenir, à l’initiative de (feu) Souleymane Koly, parrainer un concert donné par les Go du Kotéba, en 2007.
De son ‘’aventure extraordinaire’’ à l’Orti où il passera quatre années, Manu Dibango qui a donné le 22 janvier 2016 une conférence de presse en prélude au concert ‘’Retour en Côte d’Ivoire’’, a reconnu qu’ ‘’avec Georges Taï Benson, ça n’a pas été un fleuve tranquille’’. Car, l’arrivée de Manu qui reléguait au second rang son poulain le musicien malien venu de Cuba, Bocana Maïga, était une pilule amère pour Georges qui voyait ses pouvoirs réduits. Mais, très vite, une semaine après, Georges comprendra ‘’que jouer d’un instrument et faire de la musique étaient différent’’.
«Après les bouderies du début, a confié Georges présent à la conférence de vendredi, nous sommes devenus des amis qui riaient aux éclats quand ils se rencontraient. Au fur et à mesure, les choses se sont solidifiées et l’orchestre de la Rti est un orchestre qui est à la base de l’éclosion des talents en Afrique».
LA MASA 2016 RENDRA HOMMAGE A ALI FARKA TOURE
Pour marquer le retour en Côte d’Ivoire de Manu, la Direction générale du Masa a présenté sur scène trois générations. L’aîné Manu et l’adulte Bassekou Kouyaté - qui, selon Yacouba Konaté, ‘’font partie de ceux qu’on peut appeler patrimoine humain’’ - ont été précédés de la jeune ‘’fleur’’, Josey Priscille. Par son jeu qui surfe sur différents styles (soul, afro, youssoumba), Josey, ambitieuse, veut conduire son pays ‘’au bout de la terre’’.Quant à Bassekou Kouyaté qui a parcouru avec son Ngoni ‘’quatre fois le tour du monde’’, il invite les Africains à s’approprier la multitude d’instruments non encore exploités sur le continent. Avec trois Ngoni (soliste, basse et accompagnement) et une calebasse (batterie), Bassekou le soliste, sa femme – la chanteuse, leur fils et le neveu (à Bassekou) ont fait découvrir de riches sonorités manding. Au son de son ngoni électrique, Bassekou, ami de feu le guitariste Ali Farka Touré, vante les mérites de son instrument.
«Avec le ngoni, je peux faire tout ce que fait la guitare. Les blancs aiment ce que je fais parce que je ne joue qu’avec les instruments africains. Nous devons nous approprier nos instruments», a-t-il encouragé avant de faire place à son ‘’papa’’ Manu Dibango.
Dans le public, sont présents la Grande Chancelière, Henriette Diabaté, qui a élevé la veille Manu au rang de Commandeur de l’Ordre national, la vice-présidence de l’Assemblée nationale, les ministres Amichia François, Affousiata Bamba-Lamine, Amon Tanoh, Martine Coffie-Studer (partenaire du Masa)… Chacun des spectateurs, debout, est impatient de voir Manu. Quand soufflent les notes du saxophone, c’est une ovation nourrie pour Manu Dibango, habillé chez Ciss Saint Moïse.
Après une intro, les souvenirs de Manu remontent à Kalakuta pour un hommage – un souffle mérité au titre de ‘’Bigblow’’ qu’il rend en afrobeat au saxophoniste nigérian Fela Kuti. Avant de poursuivre avec ‘’Somaloma’’ suivi de ‘’Ce soir au village’’. Plantant le décor d’un village planétaire, Manu offre un jeu au prétexte de reggae, une musique aux senteurs de mets africains (foufou) – mélodique et mélodieuse qui donne l’expression d’un hymne à l’intégration. Au milieu de la scène, c’est Manu le chef d’orchestre à la gestuelle d’un maître de chorale. Sophie et Ziza font les chœurs. Plus instrumentiste que chanteur, la musique de Manu fait un tour d’horizon, mélange de différentes cultures : jazz, bikussa, salsa, soul, etc.
S’il rend hommage à l’Ivoirien François Lougah, c’est à travers une promenade dans ‘’Kouglizia’’ au son de son sax souvent étouffé, libéré au rythme d’une écriture musicale qui fait renommée. Joie de vivre, amour du métier qui l’a choisi – car a-t-il confié : «je suis né musicien» –, Manu Dibango est de ces musiciens qui jouent sans retraite. «Quand ce sera marqué FIN, quand le bon Dieu l’aura décidé, ce sera la fin», a indiqué l’instrumentiste qui a quitté Abidjan, hier 24 janvier 2016, pour d’autres horizons après avoir donné le La d’un ‘’Masa nouvelle formule’’ qui rendra hommage du 5 au 12 mars prochain à Ali Farka Touré.
Koné SAYDOO
Pour la première fois, il y a été pour la célébration en 1960 de l’indépendance du pays avant d’être sollicité pour diriger en 1976 de l’Orchestre de la radiodiffusion ivoirienne (Orti). Quand décède son ami ivoirien, le jazzman et trompettiste Fax Clark, Manu fait le déplacement à Abidjan, au Quartier Latin à Adjamé pour prendre part aux obsèques avant de revenir, à l’initiative de (feu) Souleymane Koly, parrainer un concert donné par les Go du Kotéba, en 2007.
De son ‘’aventure extraordinaire’’ à l’Orti où il passera quatre années, Manu Dibango qui a donné le 22 janvier 2016 une conférence de presse en prélude au concert ‘’Retour en Côte d’Ivoire’’, a reconnu qu’ ‘’avec Georges Taï Benson, ça n’a pas été un fleuve tranquille’’. Car, l’arrivée de Manu qui reléguait au second rang son poulain le musicien malien venu de Cuba, Bocana Maïga, était une pilule amère pour Georges qui voyait ses pouvoirs réduits. Mais, très vite, une semaine après, Georges comprendra ‘’que jouer d’un instrument et faire de la musique étaient différent’’.
«Après les bouderies du début, a confié Georges présent à la conférence de vendredi, nous sommes devenus des amis qui riaient aux éclats quand ils se rencontraient. Au fur et à mesure, les choses se sont solidifiées et l’orchestre de la Rti est un orchestre qui est à la base de l’éclosion des talents en Afrique».
LA MASA 2016 RENDRA HOMMAGE A ALI FARKA TOURE
Pour marquer le retour en Côte d’Ivoire de Manu, la Direction générale du Masa a présenté sur scène trois générations. L’aîné Manu et l’adulte Bassekou Kouyaté - qui, selon Yacouba Konaté, ‘’font partie de ceux qu’on peut appeler patrimoine humain’’ - ont été précédés de la jeune ‘’fleur’’, Josey Priscille. Par son jeu qui surfe sur différents styles (soul, afro, youssoumba), Josey, ambitieuse, veut conduire son pays ‘’au bout de la terre’’.Quant à Bassekou Kouyaté qui a parcouru avec son Ngoni ‘’quatre fois le tour du monde’’, il invite les Africains à s’approprier la multitude d’instruments non encore exploités sur le continent. Avec trois Ngoni (soliste, basse et accompagnement) et une calebasse (batterie), Bassekou le soliste, sa femme – la chanteuse, leur fils et le neveu (à Bassekou) ont fait découvrir de riches sonorités manding. Au son de son ngoni électrique, Bassekou, ami de feu le guitariste Ali Farka Touré, vante les mérites de son instrument.
«Avec le ngoni, je peux faire tout ce que fait la guitare. Les blancs aiment ce que je fais parce que je ne joue qu’avec les instruments africains. Nous devons nous approprier nos instruments», a-t-il encouragé avant de faire place à son ‘’papa’’ Manu Dibango.
Dans le public, sont présents la Grande Chancelière, Henriette Diabaté, qui a élevé la veille Manu au rang de Commandeur de l’Ordre national, la vice-présidence de l’Assemblée nationale, les ministres Amichia François, Affousiata Bamba-Lamine, Amon Tanoh, Martine Coffie-Studer (partenaire du Masa)… Chacun des spectateurs, debout, est impatient de voir Manu. Quand soufflent les notes du saxophone, c’est une ovation nourrie pour Manu Dibango, habillé chez Ciss Saint Moïse.
Après une intro, les souvenirs de Manu remontent à Kalakuta pour un hommage – un souffle mérité au titre de ‘’Bigblow’’ qu’il rend en afrobeat au saxophoniste nigérian Fela Kuti. Avant de poursuivre avec ‘’Somaloma’’ suivi de ‘’Ce soir au village’’. Plantant le décor d’un village planétaire, Manu offre un jeu au prétexte de reggae, une musique aux senteurs de mets africains (foufou) – mélodique et mélodieuse qui donne l’expression d’un hymne à l’intégration. Au milieu de la scène, c’est Manu le chef d’orchestre à la gestuelle d’un maître de chorale. Sophie et Ziza font les chœurs. Plus instrumentiste que chanteur, la musique de Manu fait un tour d’horizon, mélange de différentes cultures : jazz, bikussa, salsa, soul, etc.
S’il rend hommage à l’Ivoirien François Lougah, c’est à travers une promenade dans ‘’Kouglizia’’ au son de son sax souvent étouffé, libéré au rythme d’une écriture musicale qui fait renommée. Joie de vivre, amour du métier qui l’a choisi – car a-t-il confié : «je suis né musicien» –, Manu Dibango est de ces musiciens qui jouent sans retraite. «Quand ce sera marqué FIN, quand le bon Dieu l’aura décidé, ce sera la fin», a indiqué l’instrumentiste qui a quitté Abidjan, hier 24 janvier 2016, pour d’autres horizons après avoir donné le La d’un ‘’Masa nouvelle formule’’ qui rendra hommage du 5 au 12 mars prochain à Ali Farka Touré.
Koné SAYDOO