« A l’issue d’une enquête à Bouaké, nous avons constaté que plus de 500 enfants ne disposent pas d’extrait de naissance », a révélé Silvain N’Guessan, président de l’ONG Young Leader. Il s’exprimait récemment en marge d’un point de presse suite au refus des autorités administratives de la ville de soutenir et d’accompagner sa structure dans la campagne de sensibilisation sur l’état-civil (déclaration de naissance des enfants). Dans le cadre de ses activités pour la promotion des droits des enfants et la lutte contre l’apatridie, en partenariat avec l’ambassade de la Chine en Côte d’Ivoire, le président de l’ONG Young Leader a dit que sa structure a écrit plusieurs lettres aux autorités locales sans suite dans lesquelles elle signifiait son intention d’organiser une opération d’audience foraine à Bouaké. Face aux refus de celles-ci, le conférencier se dit être inquiet sur le sort des enfants « sans papier » à Bouaké. « Si l’on n’y prend garde, nous allons encore faire des frustrés. D’où notre appel au gouvernement de donner des consignes aux responsables administratives de la ville afin qu’ils nous facilitent le travail sur le terrain », a-t-il plaidé. Il a appelé également le ministère de l’Education nationale, l’UNICEF, le HCR, et bien d’autres ONG à se pencher sur la situation. Tout en précisant qu’il s’agit pour son organisation d’améliorer le taux d’enregistrement des enfants à l’état civil. « L’audience foraine est une opération de justice destinée à inscrire un citoyen qui n’est jamais inscrit sur l’état civil. Comme vous le savez, la loi fixe un délai pour une déclaration de naissance. Au-delà de ce délai, il y a ce que l’on appelle la déclaration tardive. Passé ce délai, le citoyen ne peut s’inscrire à l’état civil sauf autorisation du juge. C’est ce que nous voulons éviter aux enfants partout en Côte d’Ivoire. Nous voulons par notre action, résorber le gap du fort taux d’enfants du pays qui ne possèdent pas d’extrait de naissance », a-t-il déclaré. Pour lui, la cause est que, la plupart des parents d’enfants sans extrait de naissance l’ont perdu, ne mesurent pas l’importance de l’état-civil. « Les parents ne font que confier leurs enfants à l’instituteur, sans leur donner l’extrait de naissance», a-t-il déploré. Ajoutant cependant que plus tard, ces enfants ne pourront pas avancer dans leurs études et bénéficier de beaucoup de services sociaux. C’est pourquoi, il appelle les autorités locales à la raison. « Pendant que nous perdons le temps, que deviennent ces enfants? », s’interroge-t-il.
Aboubacar Al Syddick à Bouaké
Aboubacar Al Syddick à Bouaké