Le peuple Agni s’apprête à vivre deux grands évènements culturels que sont la 3ème édition de la soirée Afryapa et le lancement des activités du Centre d’étude et de recherche Nanan Boa Kouassi III sur la culture Agni les samedi 30 janvier et 6 février 2016. En prélude à ces évènements, nous avons rencontré le professeur Ano Boa Bernard, enseignant-chercheur à l’Ecole normale supérieure (Ens) d’Abidjan, linguiste et anthropologue culturel, par ailleurs directeur du Centre d’étude et de recherche sur la culture Agni. Dans cet entretien, il donne le sens de ces rassemblements culturels.
Croyez-vous que la promotion de la Culture Agni est assurée avec l’organisation du Festagni ?
Il faut d’abord remercier l’initiateur du Festagni Eric Ané, qui m’a associé à cette entreprise pour que chaque année, la culture Agni connaisse une manifestation qui regroupe tous les intellectuels et tous les Agni en général dans une des quatre régions que sont Aboisso, Abengourou, Agnibilekro et Bongouanou. Nous avons une variété Agni qui est la variété Agni-Abbey située dans le département de Daoukro, qui connaitra aussi un jour la présence du Festagni. Mais, la culture Agni a besoin de promotion et dans ce cadre, Eric Ané est un innovateur. Il a eu cette idée novatrice de nous permettre de penser à ceux qui nous ont précédés, de penser à ceux qui nous amusent à travers l’Art, de penser à notre culture à travers les chefs, les rois et notre mode de vie. Donc, la promotion de la culture Agni est un besoin, une nécessité. Mais, toute culture, toute promotion culturelle me parait inhérente à la vie humaine. Parce qu’un peuple sans culture est un peuple sans âme, il y a donc une réelle nécessité de promouvoir la culture Agni. Le Festagni est un élément favorable et efficace pour remplir cette fonction.
Quel sens donnez-vous à la soirée Afryapa dont la 3ème édition se tiendra le samedi 30 janvier prochain ?
Les Agni n’ont pas une fête qui les rassemble en tant que peuple dans un seul lieu. Nous avons les fêtes des ignames, qui sont des fêtes locales. Ce sont des fêtes qui se font sous l’égide d’un roi ou d’un chef. Dans ce sens, ce sont des fêtes locales ou régionales. Afryapa, dans l’esprit de l’initiateur et dans notre esprit, sera dans le futur à l’image de la fête nationale, une fête locale dans une partie de la Côte d’Ivoire et qui est gérée par les Agni. Afryapa sera donc, annuellement, une période où les Agni pourront se retrouver pour fêter la nouvelle année à l’image de ce que représente Paquinou pour le peuple Baoulé.
Qu’est ce qui explique la mise sur pied d’un centre d’étude et de recherche sur la culture Agni ?
Autant j’ai remercié et félicité Eric Ané d’avoir créé le Festagni, autant je me réjouis de ce besoin que je ressens depuis une dizaine d’années de créer un centre qui ferait la promotion de la culture Agni. Je suis à l’Ens en tant qu’enseignant-chercheur en linguistique et en anthropologie culturelle. L’âme d’un peuple, c’est aussi son histoire et son art. Donc, en créant ce centre de recherche, j’invite tous les chercheurs de tous les horizons qui s’intéresseront à la vie de la culture Agni à se retrouver. Qui pour faire des recherches sur le mode de traitement des maladies en médecine et en pharmacopée ; qui pour s’occuper de l’éducation ; qui pour s’occuper des us et coutumes ; qui pour s’occuper des langues ; qui pour s’occuper de l’histoire ; qui pour s’occuper du mode de vie et qui pour s’occuper des religions. Ce sont tous ces chercheurs qui sont invités à participer à la vie de cet institut pour sauver la culture Agni.
A quel type de chercheur doivent s’attendre les populations ?
Je fais remarquer que ce n’est pas une affaire d’Agni, c’est une affaire de chercheurs qui viennent au secours de la culture Agni pour lui donner vie et dynamisme. Et, pour lui permettre de participer à la vie de ce monde en pleine mutation où des nations même s’éteignent et se perdent. Donc, ce centre a besoin d’être aidé, d’être vivifié. C’est un amour pour moi, une vocation, une passion pour d’autres Ivoiriens.
Pourquoi avoir choisi le nom de « Nanan Boa Kouassi III » pour la dénomination du centre de recherche sur la culture Agni ?
Parmi tous les souverains, il y en a trois que je connais : Le Roi Amon N’Douffou, le Roi Agnini Bilé et le Roi Boa Kouassi III. Ce sont les grands responsables de la vie du peuple Agni aujourd’hui. En attendant d’être proche des autres et de les honorer, le Roi Boa Kouassi est celui que je connais le plus. C’est celui que je fréquente, c’est celui que mon père a servi et c’est celui dont je porte le nom homonyme. Comme dit l’adage, « on ne montre pas le village de sa mère avec sa main gauche ». Je vais honorer aussi les autres souverains. Mais, en attendant, le premier dont je suis proche est le Roi Boa Kouassi dont je loue les initiatives et le mode de gestion du peuple Agni à travers sa maestria et son orientation. En attendant de rencontrer les autres souverains auxquels nous allons présenter le nouveau-né qui est le centre de recherche sur la culture Agni, nous avons aujourd’hui le plaisir d’honorer le Roi Boa Kouassi III. Mais, les autres, nous allons trouver les moyens de les honorer à travers le centre qui est mis sur pied. Ecrire leur biographie est un honneur. Et, nous en avons la capacité.
Quand est-ce que le centre a été mis sur pied?
Le centre existe depuis à peu près 5 ans. Mais, je l’ai animé avec 2 autres personnes à travers des articles et des conférences. Mais, cette fois-ci, avec le festival qui a eu un engouement, nous avons trouvé bon de créer et de faire vivre l’activité du centre en public pour que nous trouvions un corpus à travers lequel le Festagni pourra puiser des éléments de promotion de la culture.
Le directoire du centre a choisi la cour royale d’Abengourou pour le lancement des travaux du centre le samedi 6 février 2016, quel est le sens de ce choix?
Il n’y a pas meilleur lieu que la cour royale d’Abengourou. D’abord, parce que l’organisation est placée sous le haut patronage du Roi et nous ne pouvons pas à notre humble niveau en tant que sujets de sa Majesté le déplacer. Ensuite, déplacer le Roi pour une chose qui va parler de la culture Agni est inconcevable. Tous les symboles sont à la cour royale et ceux qui viendront, les universitaires et les partenaires de la culture seront honorés par leur présence à la cour. Ils trouveront là, une interprétation vivante de ce que c’est que le mode de vie et le mode de gestion de la culture Agni
Peut-on considérer ces actions comme une invite aux autres peuples pour la promotion de la culture ivoirienne ?
Bien sûr que les autres peuples ont fait beaucoup. Il y a le Katana festival à Korhogo depuis des dizaines d’années et il y a plusieurs festivals à travers la Côte d’ Ivoire chaque année. A Bondoukou, il ya un festival, les Agni ont un festival, d’autres peuples ont leur festival. Les Baoulé ont même écrit un dictionnaire sous l’égide du professeur Kouadio Jérémie de l’Université Félix Houphouët-Boigny. Il y a beaucoup de personnes avant moi qui font la promotion de la culture et qui ont crée des émules. Je suis leur exemple, je ne suis pas un pionnier en la chose. Beaucoup d’intellectuels ont eu ce plaisir de faire connaitre les peuples d’Afrique et je ne suis qu’un élément parmi tant d’autres qui font la promotion de la culture Agni et Ivoirienne en général.
Quel est votre dernier mot ?
Je remercie tous les universitaires qui ont accepté de venir nous honorer de par leur présence à Abengourou. Je pense que nous aurons notre mot à leur dire une fois que nous seront à Abengourou. Je souhaite que la manifestation soit belle et que chacun y trouve son intérêt.
Réalisé par R-O
Croyez-vous que la promotion de la Culture Agni est assurée avec l’organisation du Festagni ?
Il faut d’abord remercier l’initiateur du Festagni Eric Ané, qui m’a associé à cette entreprise pour que chaque année, la culture Agni connaisse une manifestation qui regroupe tous les intellectuels et tous les Agni en général dans une des quatre régions que sont Aboisso, Abengourou, Agnibilekro et Bongouanou. Nous avons une variété Agni qui est la variété Agni-Abbey située dans le département de Daoukro, qui connaitra aussi un jour la présence du Festagni. Mais, la culture Agni a besoin de promotion et dans ce cadre, Eric Ané est un innovateur. Il a eu cette idée novatrice de nous permettre de penser à ceux qui nous ont précédés, de penser à ceux qui nous amusent à travers l’Art, de penser à notre culture à travers les chefs, les rois et notre mode de vie. Donc, la promotion de la culture Agni est un besoin, une nécessité. Mais, toute culture, toute promotion culturelle me parait inhérente à la vie humaine. Parce qu’un peuple sans culture est un peuple sans âme, il y a donc une réelle nécessité de promouvoir la culture Agni. Le Festagni est un élément favorable et efficace pour remplir cette fonction.
Quel sens donnez-vous à la soirée Afryapa dont la 3ème édition se tiendra le samedi 30 janvier prochain ?
Les Agni n’ont pas une fête qui les rassemble en tant que peuple dans un seul lieu. Nous avons les fêtes des ignames, qui sont des fêtes locales. Ce sont des fêtes qui se font sous l’égide d’un roi ou d’un chef. Dans ce sens, ce sont des fêtes locales ou régionales. Afryapa, dans l’esprit de l’initiateur et dans notre esprit, sera dans le futur à l’image de la fête nationale, une fête locale dans une partie de la Côte d’Ivoire et qui est gérée par les Agni. Afryapa sera donc, annuellement, une période où les Agni pourront se retrouver pour fêter la nouvelle année à l’image de ce que représente Paquinou pour le peuple Baoulé.
Qu’est ce qui explique la mise sur pied d’un centre d’étude et de recherche sur la culture Agni ?
Autant j’ai remercié et félicité Eric Ané d’avoir créé le Festagni, autant je me réjouis de ce besoin que je ressens depuis une dizaine d’années de créer un centre qui ferait la promotion de la culture Agni. Je suis à l’Ens en tant qu’enseignant-chercheur en linguistique et en anthropologie culturelle. L’âme d’un peuple, c’est aussi son histoire et son art. Donc, en créant ce centre de recherche, j’invite tous les chercheurs de tous les horizons qui s’intéresseront à la vie de la culture Agni à se retrouver. Qui pour faire des recherches sur le mode de traitement des maladies en médecine et en pharmacopée ; qui pour s’occuper de l’éducation ; qui pour s’occuper des us et coutumes ; qui pour s’occuper des langues ; qui pour s’occuper de l’histoire ; qui pour s’occuper du mode de vie et qui pour s’occuper des religions. Ce sont tous ces chercheurs qui sont invités à participer à la vie de cet institut pour sauver la culture Agni.
A quel type de chercheur doivent s’attendre les populations ?
Je fais remarquer que ce n’est pas une affaire d’Agni, c’est une affaire de chercheurs qui viennent au secours de la culture Agni pour lui donner vie et dynamisme. Et, pour lui permettre de participer à la vie de ce monde en pleine mutation où des nations même s’éteignent et se perdent. Donc, ce centre a besoin d’être aidé, d’être vivifié. C’est un amour pour moi, une vocation, une passion pour d’autres Ivoiriens.
Pourquoi avoir choisi le nom de « Nanan Boa Kouassi III » pour la dénomination du centre de recherche sur la culture Agni ?
Parmi tous les souverains, il y en a trois que je connais : Le Roi Amon N’Douffou, le Roi Agnini Bilé et le Roi Boa Kouassi III. Ce sont les grands responsables de la vie du peuple Agni aujourd’hui. En attendant d’être proche des autres et de les honorer, le Roi Boa Kouassi est celui que je connais le plus. C’est celui que je fréquente, c’est celui que mon père a servi et c’est celui dont je porte le nom homonyme. Comme dit l’adage, « on ne montre pas le village de sa mère avec sa main gauche ». Je vais honorer aussi les autres souverains. Mais, en attendant, le premier dont je suis proche est le Roi Boa Kouassi dont je loue les initiatives et le mode de gestion du peuple Agni à travers sa maestria et son orientation. En attendant de rencontrer les autres souverains auxquels nous allons présenter le nouveau-né qui est le centre de recherche sur la culture Agni, nous avons aujourd’hui le plaisir d’honorer le Roi Boa Kouassi III. Mais, les autres, nous allons trouver les moyens de les honorer à travers le centre qui est mis sur pied. Ecrire leur biographie est un honneur. Et, nous en avons la capacité.
Quand est-ce que le centre a été mis sur pied?
Le centre existe depuis à peu près 5 ans. Mais, je l’ai animé avec 2 autres personnes à travers des articles et des conférences. Mais, cette fois-ci, avec le festival qui a eu un engouement, nous avons trouvé bon de créer et de faire vivre l’activité du centre en public pour que nous trouvions un corpus à travers lequel le Festagni pourra puiser des éléments de promotion de la culture.
Le directoire du centre a choisi la cour royale d’Abengourou pour le lancement des travaux du centre le samedi 6 février 2016, quel est le sens de ce choix?
Il n’y a pas meilleur lieu que la cour royale d’Abengourou. D’abord, parce que l’organisation est placée sous le haut patronage du Roi et nous ne pouvons pas à notre humble niveau en tant que sujets de sa Majesté le déplacer. Ensuite, déplacer le Roi pour une chose qui va parler de la culture Agni est inconcevable. Tous les symboles sont à la cour royale et ceux qui viendront, les universitaires et les partenaires de la culture seront honorés par leur présence à la cour. Ils trouveront là, une interprétation vivante de ce que c’est que le mode de vie et le mode de gestion de la culture Agni
Peut-on considérer ces actions comme une invite aux autres peuples pour la promotion de la culture ivoirienne ?
Bien sûr que les autres peuples ont fait beaucoup. Il y a le Katana festival à Korhogo depuis des dizaines d’années et il y a plusieurs festivals à travers la Côte d’ Ivoire chaque année. A Bondoukou, il ya un festival, les Agni ont un festival, d’autres peuples ont leur festival. Les Baoulé ont même écrit un dictionnaire sous l’égide du professeur Kouadio Jérémie de l’Université Félix Houphouët-Boigny. Il y a beaucoup de personnes avant moi qui font la promotion de la culture et qui ont crée des émules. Je suis leur exemple, je ne suis pas un pionnier en la chose. Beaucoup d’intellectuels ont eu ce plaisir de faire connaitre les peuples d’Afrique et je ne suis qu’un élément parmi tant d’autres qui font la promotion de la culture Agni et Ivoirienne en général.
Quel est votre dernier mot ?
Je remercie tous les universitaires qui ont accepté de venir nous honorer de par leur présence à Abengourou. Je pense que nous aurons notre mot à leur dire une fois que nous seront à Abengourou. Je souhaite que la manifestation soit belle et que chacun y trouve son intérêt.
Réalisé par R-O