Etat d’esprit: vous avez dit media de service public

A la Rti, la télévision ivoirienne qui bénéficie du soutien du contribuable ivoirien, quel événement faut-il faire voir et lequel faut-il passer sous silence ? De grands événements d’intérêt national passent sans que la télévision ivoirienne daigne y consacrer une petite seconde. Si hier c’était le cas, les téléspectateurs ici et ailleurs ne comprennent pas pourquoi ce comportement de notre télévision a encore pignon sur rue. Notre société évolue et plus rien n’échappe aux média. Pourquoi c’est sous cette ère dite d’émergence que la télévision ivoirienne continue de faire un black-out total sur d’importants événements ? Les téléspectateurs veulent comprendre. Ils veulent comprendre pourquoi le procès de deux personnalités ivoiriennes qui a lieu à la Cour pénale internationale passe inaperçu sur la Rti. Ils veulent comprendre pourquoi des chaines de télévision non ivoiriennes en font leur choux gras, organisent des débats contradictoires autour pendant que la Rti, notre télévision nationale se distingue par son indifférence. Que, comme le rapporte le confrère Afp, la télévision nationale équato-guinéenne soit interdite de donner des nouvelles de ce procès, cela est compréhensible. Ce n’est pas leur affaire. Mais, que la Rti opte pour le boycott, il y a là un choix qui ne fait pas bon ménage avec le bon sens. Que craint-on ? La déchirure ? Le sabotage de la réconciliation nationale ? Nous ne croyons pas à ces arguments. Les Ivoiriens sont assez matures et savent contenir leurs émotions et passions. Ils lisent à travers la presse imprimée, ils regardent les télévisions étrangères, ils écoutent les autres radios qui en parlent et le climat social reste paisible. Notre télévision doit sortir de sa conception actuelle de sa mission d’information et devenir un média au service de tous. Au service du pouvoir comme au service de monsieur tout le monde. Elle s’en trouvera honorée. Sinon elle donnerait davantage d’arguments à ses détracteurs. Comme ce titre évocateur d’un confrère : « Rti et procès de La Haye : une combinaison qui ne marche pas »

S. DEBAILLY