L’écrivain ivoirien Bernard Binlin Dadié fête ses 100 ans de vie dont 80 au service de la littérature francophone pour laquelle, cet ‘’orfèvre des vers’’, a été honoré par l’Organisation des nations unies pour la science , l’éducation et la culture (UNESCO)et l’Université nationale mexicaine (UNAM) en lui décernant le premier Prix UNESCO-UNAM Jaime Torres Bodet. Portrait.
Jeudi 11 février 2016. La salle François Lougah du Palais de la Culture Bernard Dadié d’Abidjan est archicomble. Toutes les travées sont occupées par des hommes et femmes venus célébrer un homme, Bernard Dadié, ‘’le mythe’’ qui recevait le Prix UNESCO-UNAM Jaime Torres Bodet, dans un contexte de célébration de son centenaire.
Une distinction en reconnaissance de l’immense contribution à la littérature francophone du ‘’Seigneur des lettres ivoiriennes’’, selon Mathieu Lou Bamba de la commission UNESCO de Côte d’Ivoire.
Né en 1916 à Assinie au sud de la Côte d’Ivoire, fils de Gabriel Dadié, compagnon de lutte du premier président ivoirien Félix Houphouët-Boigny, Bernard Dadié, considéré comme le père de la littérature ivoirienne, est auteur d’une œuvre prolifique qui aborde tous les genres littéraires: poésie, roman, théâtre, chroniques, contes traditionnels et théâtre.
Après des études à l’école normale William-Ponty de Gorée (Sénégal), Bernard Dadié travaille pendant dix ans à l’Institut fondamental d’Afrique noire (IFAN) de Dakar. C’est un institut de recherche en sciences sociales, humaines et naturelles.
Bernard Dadié voulait enseigner mais il a été contrarié par ‘’une gifle assenée par un garde de cercle à un instituteur qui guidait un rang d’élèves lors d’une fête de l’Enfance parce qu’il ne portait pas l’uniforme, m’a détourné de la fonction d’enseignant pour être commis d’Administration’’, se souvient l’époux de Rosalie Assamala Koutoua, sa ‘’courageuse’’ compagne.
A son retour en Côte d’Ivoire, en 1947, M. Dadié milite au sein du RDA (Rassemblement démocratique africain).Très actif contre le colonialisme, à la faveur des troubles de février 1949, l’administration coloniale le conduit en prison, avec d’autres jeunes cadres, pour seize mois, où il écrit un journal, publié qu’en 1981 : Carnet de prison.
À l’indépendance, Bernard Dadié exerce successivement les fonctions de chef de cabinet du ministre de l’Éducation nationale, de directeur des Affaires culturelles, d’inspecteur général des Arts et Lettres, avant d’être nommé, en 1977, ministre de la Culture et de l’Information. De 1964 à 1972, il occupe le poste de vice-président du Conseil Exécutif de l’UNESCO.
Ecrivain prolifique, orfèvre des vers, ‘’astre et parangon de la conscience littéraire’’, témoigne M. Bamba, Bernard Dadié est le premier écrivain ivoirien à avoir remporté deux fois le Grand Prix littéraire d’Afrique noire, le premier poète, le premier nouvelliste, le premier romancier, le premier dramaturge ivoirien.
L’UNESCO ne pouvait rester insensible à la qualité de l’écriture et la pertinence des idées de ce ‘’pionnier et géant de la littérature africaine et mondiale qui contribue à la construction du savoir mondial’’, selon Irina Bokova, directrice générale de l’organisation onusienne qui lui a décerné comme cadeau d’anniversaire ce Prix UNESCO-UNAM Jaime Torres Bodet.
Dans ses écrits influencés par ses propres expériences avec le colonialisme durant son enfance, l’écrivain centenaire essaie de connecter les messages des contes populaires et traditionnels africains avec le monde contemporain.
Son humanisme et son désir d’égalité et d’indépendance des Africains et de leur culture sont très répandus dans ses œuvres littératures et font de Bernard Dadié un monstre dans le domaine littéraire.
Pourtant ‘’le statut d’écrivain n’était guère reconnu en certaines régions de l’Afrique quand j’ai commencé à écrire, il y a plus de quatre-vingts ans ‘’, se rappelle l’incontournable écrivain qui a son actif plus d’une vingtaine de productions dont Patron de New York (1965) et La ville où nul ne meurt (1968) qui l’ont consacré double lauréat du Grand Prix Littéraire d’Afrique noire.
A la question de savoir ce qui l’a poussé à écrire, Bernard Dadié répond que ‘’… du plus loin que je me souvienne, l’enfant solitaire et bagarreur, un peu soumis, que j’étais, a découvert dans la lecture puis dans l’écriture, la possibilité d’ouvrir un espace à ses rêves, le moyen de canaliser sa révolte et une forme de consolation’’.
HS/ls/APA
Jeudi 11 février 2016. La salle François Lougah du Palais de la Culture Bernard Dadié d’Abidjan est archicomble. Toutes les travées sont occupées par des hommes et femmes venus célébrer un homme, Bernard Dadié, ‘’le mythe’’ qui recevait le Prix UNESCO-UNAM Jaime Torres Bodet, dans un contexte de célébration de son centenaire.
Une distinction en reconnaissance de l’immense contribution à la littérature francophone du ‘’Seigneur des lettres ivoiriennes’’, selon Mathieu Lou Bamba de la commission UNESCO de Côte d’Ivoire.
Né en 1916 à Assinie au sud de la Côte d’Ivoire, fils de Gabriel Dadié, compagnon de lutte du premier président ivoirien Félix Houphouët-Boigny, Bernard Dadié, considéré comme le père de la littérature ivoirienne, est auteur d’une œuvre prolifique qui aborde tous les genres littéraires: poésie, roman, théâtre, chroniques, contes traditionnels et théâtre.
Après des études à l’école normale William-Ponty de Gorée (Sénégal), Bernard Dadié travaille pendant dix ans à l’Institut fondamental d’Afrique noire (IFAN) de Dakar. C’est un institut de recherche en sciences sociales, humaines et naturelles.
Bernard Dadié voulait enseigner mais il a été contrarié par ‘’une gifle assenée par un garde de cercle à un instituteur qui guidait un rang d’élèves lors d’une fête de l’Enfance parce qu’il ne portait pas l’uniforme, m’a détourné de la fonction d’enseignant pour être commis d’Administration’’, se souvient l’époux de Rosalie Assamala Koutoua, sa ‘’courageuse’’ compagne.
A son retour en Côte d’Ivoire, en 1947, M. Dadié milite au sein du RDA (Rassemblement démocratique africain).Très actif contre le colonialisme, à la faveur des troubles de février 1949, l’administration coloniale le conduit en prison, avec d’autres jeunes cadres, pour seize mois, où il écrit un journal, publié qu’en 1981 : Carnet de prison.
À l’indépendance, Bernard Dadié exerce successivement les fonctions de chef de cabinet du ministre de l’Éducation nationale, de directeur des Affaires culturelles, d’inspecteur général des Arts et Lettres, avant d’être nommé, en 1977, ministre de la Culture et de l’Information. De 1964 à 1972, il occupe le poste de vice-président du Conseil Exécutif de l’UNESCO.
Ecrivain prolifique, orfèvre des vers, ‘’astre et parangon de la conscience littéraire’’, témoigne M. Bamba, Bernard Dadié est le premier écrivain ivoirien à avoir remporté deux fois le Grand Prix littéraire d’Afrique noire, le premier poète, le premier nouvelliste, le premier romancier, le premier dramaturge ivoirien.
L’UNESCO ne pouvait rester insensible à la qualité de l’écriture et la pertinence des idées de ce ‘’pionnier et géant de la littérature africaine et mondiale qui contribue à la construction du savoir mondial’’, selon Irina Bokova, directrice générale de l’organisation onusienne qui lui a décerné comme cadeau d’anniversaire ce Prix UNESCO-UNAM Jaime Torres Bodet.
Dans ses écrits influencés par ses propres expériences avec le colonialisme durant son enfance, l’écrivain centenaire essaie de connecter les messages des contes populaires et traditionnels africains avec le monde contemporain.
Son humanisme et son désir d’égalité et d’indépendance des Africains et de leur culture sont très répandus dans ses œuvres littératures et font de Bernard Dadié un monstre dans le domaine littéraire.
Pourtant ‘’le statut d’écrivain n’était guère reconnu en certaines régions de l’Afrique quand j’ai commencé à écrire, il y a plus de quatre-vingts ans ‘’, se rappelle l’incontournable écrivain qui a son actif plus d’une vingtaine de productions dont Patron de New York (1965) et La ville où nul ne meurt (1968) qui l’ont consacré double lauréat du Grand Prix Littéraire d’Afrique noire.
A la question de savoir ce qui l’a poussé à écrire, Bernard Dadié répond que ‘’… du plus loin que je me souvienne, l’enfant solitaire et bagarreur, un peu soumis, que j’étais, a découvert dans la lecture puis dans l’écriture, la possibilité d’ouvrir un espace à ses rêves, le moyen de canaliser sa révolte et une forme de consolation’’.
HS/ls/APA