La Journée Internationale des langues maternelles, célébrée le 21 février de chaque année, a été marquée cette année par une conférence inaugurale animée par le Doyen Kouadio N’Guessan Jérémie de l’UFR LLC (Langues Littératures et Civilisations) avec pour thème : « Langues maternelles et développement » et une table ronde sur les enjeux et les moyens de promotion de ces langues, creuset de la diversité culturelle Ivoirienne. La cérémonie d’ouverture de ces activités, organisées par le Laboratoire de de Description, de Didactique et de Dynamique des Langues en Côte d’Ivoire, s’est déroulée dans la matinée du 26 février 2016, à l’ENS (Ecole normale supérieure), en présence de son Directeur le Prof Sidibé Valy.
Au nom de la Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Scientifique, Mme Bakoyoko-Ly Ramata, le Prof Sidibé Valy, a remercié les organisateurs de cet atelier dont le thème : Langues Ivoiriennes, quels enjeux aujourd’hui ? S’inspirant de Montesquieu qu’il a cité, « tant qu’un peuple n’a pas perdu sa langue, l’espoir est permis », il a souligné l’importance de l’appropriation par les ivoiriens des langues maternelles par le biais de la linguistique.
A sa suite, le Prof Firmin Ahoua, Directeur du Département des Sciences du Langage s’est appesanti sur la nécessité de faire en sorte que les langues ivoiriennes puissent devenir des langues nationales ayant un statut juridique. Selon lui, l’éducation des langues maternelles doit être prise en compte dans l’enseignement. « Les langues ivoiriennes constituent un élément de biodiversité » a-t-il dit.
Après ces allocutions, le prof Kouadio Jérémie, Doyen de l’UFR LLC, a animé une Conférence inaugurale au cours de laquelle, il a donné les grandes orientations qui devraient servir de piste de réflexion au cours de ces travaux. Il a traité du thème « L’enseignement des langues ivoiriennes : un défi des temps nouveaux ».
D’entrée, a-t-il souligné, la Côte d’Ivoire est devenue, par la force des choses mais aussi par un choix délibéré et assumé, un pays francophone, culturellement, socialement, économiquement, mentalement et peut-être même ontologiquement. Ce qui lui fait dire que l’on assiste à la progression fulgurante du français à travers toutes ses variantes et, a contrario, à l’étiolement des langues nationales, ou à tout le moins, à leur pratique approximative de la part de locuteurs de plus en plus acculturés et à une absence totale d’une conscience « langues nationales ».
Dans un tel contexte, observe le conférencier, deux défis majeurs sont à relever. Le premier défi concerne, selon lui, le fameux problème de la multiplicité des langues, présenté comme un facteur de division des communautés. Pour le Professeur Kouadio, l’origine commune des langues ivoiriennes attestée par les études linguistiques menées depuis un siècle, renforce l’idée que les peuples de Côte d’Ivoire appartiennent, en fait, à une même famille et que les liens entre les communautés sont bien plus importants que ce qui peut les opposer.
Le second défi à relever, pour lui, c’est de faire tomber les préjugés qui entravent le développement de ces langues. Il en a cité quelques-uns, à savoir que les langues nationales seraient des dialectes, scientifiquement pauvres, n’ayant aucune grammaire etc.
Pour le Professeur KOUADIO, il est impératif d’instrumentaliser les langues ivoiriennes et de développer leur potentiel expressif pour en faire des vecteurs de développement.
Une table ronde s’en est suivie automatiquement avec quatre intervenants qui ont à tour de rôle présenté une communication. Ce sont notamment, le Prof Bogny Yapo Joseph qui a exposé sur le
thème : « Etude comparée des langues maternelles de Côte d’Ivoire », le Prof Kouamé Koia Jean Martial qui s’est prononcé sur « le dynamisme des langues ivoiriennes », le Dr Monney Lolo Happy Rosalie qui a traité du thème : « la didactisation des langues maternelles de Côte d’Ivoire », le Dr Kakou Foba Antoine, auteur de « la sauvegarde des langues ivoiriennes ».
La commémoration de la Journée Internationale des langues maternelles, édition 2016, à l’Université Félix Houphouët Boigny a connu la participation des représentants du PEI (Projet écoles intégrées), de l’Agence Universitaire de la Francophonie, de l’UNESCO et de la Fondation Ampathé Ba.
L’un des temps forts de cette manifestation a été la présentation du Laboratoire de Description, de Didactique et de Dynamique des Langues en Côte d’Ivoire, créé depuis 2007 et dont les premiers ouvrages ont paru en 2005, est une structure de recherche qui rassemble les chercheurs en linguistique des universités de Côte d’Ivoire.
JA
Au nom de la Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Scientifique, Mme Bakoyoko-Ly Ramata, le Prof Sidibé Valy, a remercié les organisateurs de cet atelier dont le thème : Langues Ivoiriennes, quels enjeux aujourd’hui ? S’inspirant de Montesquieu qu’il a cité, « tant qu’un peuple n’a pas perdu sa langue, l’espoir est permis », il a souligné l’importance de l’appropriation par les ivoiriens des langues maternelles par le biais de la linguistique.
A sa suite, le Prof Firmin Ahoua, Directeur du Département des Sciences du Langage s’est appesanti sur la nécessité de faire en sorte que les langues ivoiriennes puissent devenir des langues nationales ayant un statut juridique. Selon lui, l’éducation des langues maternelles doit être prise en compte dans l’enseignement. « Les langues ivoiriennes constituent un élément de biodiversité » a-t-il dit.
Après ces allocutions, le prof Kouadio Jérémie, Doyen de l’UFR LLC, a animé une Conférence inaugurale au cours de laquelle, il a donné les grandes orientations qui devraient servir de piste de réflexion au cours de ces travaux. Il a traité du thème « L’enseignement des langues ivoiriennes : un défi des temps nouveaux ».
D’entrée, a-t-il souligné, la Côte d’Ivoire est devenue, par la force des choses mais aussi par un choix délibéré et assumé, un pays francophone, culturellement, socialement, économiquement, mentalement et peut-être même ontologiquement. Ce qui lui fait dire que l’on assiste à la progression fulgurante du français à travers toutes ses variantes et, a contrario, à l’étiolement des langues nationales, ou à tout le moins, à leur pratique approximative de la part de locuteurs de plus en plus acculturés et à une absence totale d’une conscience « langues nationales ».
Dans un tel contexte, observe le conférencier, deux défis majeurs sont à relever. Le premier défi concerne, selon lui, le fameux problème de la multiplicité des langues, présenté comme un facteur de division des communautés. Pour le Professeur Kouadio, l’origine commune des langues ivoiriennes attestée par les études linguistiques menées depuis un siècle, renforce l’idée que les peuples de Côte d’Ivoire appartiennent, en fait, à une même famille et que les liens entre les communautés sont bien plus importants que ce qui peut les opposer.
Le second défi à relever, pour lui, c’est de faire tomber les préjugés qui entravent le développement de ces langues. Il en a cité quelques-uns, à savoir que les langues nationales seraient des dialectes, scientifiquement pauvres, n’ayant aucune grammaire etc.
Pour le Professeur KOUADIO, il est impératif d’instrumentaliser les langues ivoiriennes et de développer leur potentiel expressif pour en faire des vecteurs de développement.
Une table ronde s’en est suivie automatiquement avec quatre intervenants qui ont à tour de rôle présenté une communication. Ce sont notamment, le Prof Bogny Yapo Joseph qui a exposé sur le
thème : « Etude comparée des langues maternelles de Côte d’Ivoire », le Prof Kouamé Koia Jean Martial qui s’est prononcé sur « le dynamisme des langues ivoiriennes », le Dr Monney Lolo Happy Rosalie qui a traité du thème : « la didactisation des langues maternelles de Côte d’Ivoire », le Dr Kakou Foba Antoine, auteur de « la sauvegarde des langues ivoiriennes ».
La commémoration de la Journée Internationale des langues maternelles, édition 2016, à l’Université Félix Houphouët Boigny a connu la participation des représentants du PEI (Projet écoles intégrées), de l’Agence Universitaire de la Francophonie, de l’UNESCO et de la Fondation Ampathé Ba.
L’un des temps forts de cette manifestation a été la présentation du Laboratoire de Description, de Didactique et de Dynamique des Langues en Côte d’Ivoire, créé depuis 2007 et dont les premiers ouvrages ont paru en 2005, est une structure de recherche qui rassemble les chercheurs en linguistique des universités de Côte d’Ivoire.
JA