La journaliste-écrivaine Agnès KRAIDY, a présenté ce vendredi 4 mars 2016 à la Maison de l’Entreprise son livre officielle « Tu me fous les boules ! », en présence de la ministre de la Santé et de l’hygiène publique, Raymonde Goudou-Coffie. C’est un récit-temoignage de sa victoire sur le cancer ; une écriture tonique pour un message d’espoir … Ci-dessous, l’intégralité de son discours.
« Mesdames et Messieurs, Chères sœurs, chers frères et chers amis ; Honorables invités
Imaginez qu’on vous diagnostique un cancer. Dès l’annonce d’une telle nouvelle, vous vous trouvez pris dans les tourments des doutes et des incertitudes, face à un nom qui rime dans notre culture avec fin de vie et impossibilité de guérison. Vous commencez à remonter le cours de votre vie et à questionner l’avenir de celles et ceux qui vous sont chers.
Et souvent, nous décidons de nous taire. Nous refusons d’en parler et de partager avec d’autres ce que nous considérons comme un drame avec. Or, le cancer est un tueur silencieux. Ne pas en parler, c’est le laisser tuer en silence. Ne pas porter témoignage, c’est le laisser sévir en sourdine, dans le silence douloureux de celles et ceux qui sont pris dans ses pinces (cancer renvoyant à crabe).
J’ai décidé de l’affronter pour ne pas qu’il prenne l’ascendance sur ma vie. Le titre de mon livre traduit toute ma volonté et ma hargne de vivre : Tu me fous les boules ! Autrement dit, je ne veux plus de te voir/ Sort de ma vie.
Je me suis dit que la maladie doit faire naître en nous la force de faire face à l’adversité et d’affronter ce qui nous arrive.
La maladie nous invite à une forme de résistance, à des questionnements sur notre manière d’être, de notre vie.
Elle nous incite à accorder la priorité aux choses essentielles ; à prendre conscience de l’importance des choses ; à prendre conscience de nos fragilités, mais aussi de notre humanité.
La maladie nous invite à porter un regard autre sur la vie. Elle ne devait pas, comme c’est souvent le cas, faire sombrer dans un silence qui peut être mortel pour nous et pour d’autres.
J’ai décidé de parler du cancer pour ne pas laisser le silence lui donner la place que j’aurais laissée vide de parole et de présence.
J’ai décidé de parler du cancer en rouge (la couverture de mon livre) pour dire mon refus d’une vie terne.
J’en parle en rouge pour dire toute la vitalité de la vie ; toute la luminosité de la vie ; toute la force de la vie. Il en faut du tonus pour l’affronter, le combattre et le dominer.
Au commencement était la parole. La parole est vie. La parole est lumière. La parole est espoir. La parole est espérance. La parole est possibilité. La parole est liberté. La parole est libération face aux entraves et aux boules qui encombrent notre vie et veulent boucher notre horizon.
Pour ne pas subir les boules, je les nomme, les cible et les vise très clairement. C’est tout le sens de mon livre. Parler, dire, écrire pour ne pas subir. Proclamer la vie, la célébrer pour ne pas mourir avant que la mort n’arrive.
Ce livre, c’est une manière pour moi de chanter la vie, même quand et surtout lorsqu’elle est menacée.
J’aime beaucoup le slogan de l’Apaac (Aidons les personnes atteintes ou affectées par le cancer, Association créée par le Pr Judith Didi-Kouko Coulibaly, imminente et très généreuse cancérologue) : malgré le cancer, la vie continue. Un slogan qui m’inspire cet autre : à cause du cancer, la vie continue. Alors, à cause du cancer, j’ai écrit ce livre pour dire, mais surtout pour entendre dire, pour partager les dire et faire entendre des dire.
Il nous faut, dans des échanges inspirés, parler de ce mal silencieux qui tue en douce et, parce qu’il effraie, impose l’absence de parole. Nous devons parler de ce qui nous fait peur pour exorciser la peur.
Si les maux (MAUX) nous tuent, les mots (MOTS) peuvent nous guérir.
J’ai donc décidé de dire… Oui, tu me fous les boules, vaincre le cancer. Il s’agit d’un impératif existentiel ! vital même!
Et je veux vous lire ces mots d’une grande sœur qui a reçu le vendredi 26 février dernier le premier livre sorti de l’imprimerie. Elle m’a envoyé ce SMS le 27 février à 05 h13 :
« Agnès Kraidy. J’ai lu ton livre. J’en ai été si bouleversée que j’ai pleuré. Je veux tout simplement te dire merci pour ton courage, pour ta détermination. Merci pour ton combat, toi qui, dans l’adversité pense aux autres pour les amener à vouloir vivre. Merci pour ! ».
Merci grande sœur Rosine.
Oui, j’aime la vie. Mais je l’aime surtout avec les autres. C’est pour cela que je veux que nous restions en vie. Toutes et tous ! Et longtemps !
Et bâtissons une chaîne de solidarité contre ce mal pernicieux afin de l’exclure de nos vies.
Je veux remercier vous toutes et vous tous ici présents. Mais permettez que je nomme quelques personnalités.
Les personnalités qui m’honorent de leur présence ici et nous apporte leur soutien ; (citer les personnalités présentes)
Merci au Dr Amara Bamba, Directeur général Afrique francophone des Laboratoires Roche, ses plus proches collaborateurs, Dr Gokou et Dr Atté, ainsi que toute son équipe pour la confiance et le soutien;
A mon éditeur, Fratmat Editions ;
A mes premiers lecteurs, mes amis qui ont rendu ce petit texte plus lisible : Michel Koffi, Ted Azouma Manamassé, N’Dri Bonfils, Alex Kipré, Zio Moussa, Père Francis Barbey, Michèle Beugré l’indispensable et irremplaçable Charles Diagne et Marcel Akpenan;
Je veux remercier mon oncle Jérôme Adou, qui représente ma famille ici ;
Ma Tantie Chantal Diallo (mon soutien en France) ;
Ma fille, mes nièces et neveux ;
Mon père et ma mère ;
Tous mes amis qui sauront se reconnaître ici et dont les noms figurent dans les pages remerciements (10 et 11) ;
Permettez que je nomme deux dames : Mmes Janet Komenan et Massogbè Touré Diabaté ; de véritables soutiens.
Vous comprendrez que je veuille remercier particulièrement certaines personnalités :
Mme Jeanne Peuhmond pour s’être préoccupée de ma situation ;
M. Michel Zunon-Kipré et Mme Viviane Zunon-Kipré pour m’avoir prises dans leurs bras ;
Dr Diaby Mamadou et Simini Doumbia pour leur diligent engagement;
Pr Serge Bony, Dr Alain Tolédano et Eric Sebban, mais avant eux Dr Hortense Hovi, Danielle Djibgenou… Je vous demande de saluer avec moi leur vie mis au service de la vie;
Pr Innocent Adoubi, coordonnateur du Programme national de lutte contre le cancer ;
Les présidentes et présidents d’ONG et d’associations de lutte contre le cancer pour leur sens de l’autre :
Mme Bintou Bourgoin, la Ligue ivoirienne contre le cancer ;
Dr Jean-Claude Kouassi Comoé, l’Association ivoirienne contre le cancer ;
M. Assouan Kouamé, l’Ong Cancerstop ;
Mme Bienvenue Kientega, L’Ong K. Christian ;
Dr Mélanie Usher, l’Ong Willic International ;
Mme Kadidia Comara, l’Ong SOS cancer ;
Mme Kassi epse Blandine Angbomon, l’Ong Uffasedos ;
Ils incarnent le bénévolat dans toute sa plénitude.
Je vous demanderai de faire un chaleureux ban à une jeune, compétente, généreuse et humaine professeure de médecine : Prof Judith Didi-Kouko Coulibaly. Elle ne nous soigne pas. Elle nous porte dans son cœur et sur ses épaules. Merci petite sœur (Oui, moi aussi j’ai de grandes petites sœurs) Si humble qu’elle peut disparaître sous terre ;
Soyez généreux et aidez-moi à dire merci à une grande dame. Sa mission, elle l’assume. Pleinement. La lutte contre le cancer est l’un de ses plus grands combats, malgré tous ses combats : Dr Raymonde Goudou-Coffie (Ministre de la Santé et de l’Hygiène publique). Madame la ministre, merci de faire du cancer une question de santé publique ;
Et un homme, un grand. Un engagé. Un impliqué. Monsieur Daniel Kablan Duncan, Premier Ministre.
Je ne sais pas si nos mains suffiront, mais unissons les solidement pour remercier SEM Alassane Ouattara, le Président de la République et Mme Dominique Ouattara, Première Dame. Ils m’ont offert la possibilité de me soigner dans les meilleures conditions…
Merci de dire merci avec moi à Mme Masséré Touré pour avoir maintenue pour moi les portes de la vie ;
Et je veux que nous remerciions le Temps. Le temps est notre plus grand allié. Un cancer détecté tôt, est un cancer pris en charge tôt et donc un cancer vaincu.
Chers sœurs, chers frères, les diagnostics précoces peuvent nous sauver. Je n’aurais pas été prise en main tôt, je ne serais peut-être pas, malgré tous les soutiens, toutes les forces qui m’ont entourées, toutes les prières qui m’ont accompagnées, ici, avec vous.
Le cancer nous fout les boules ? Ne laissons pas les boules boucher les artères de nos vies !
Que Dieu nous bénisse et bénisse notre pays, notre continent et notre monde ! »
« Mesdames et Messieurs, Chères sœurs, chers frères et chers amis ; Honorables invités
Imaginez qu’on vous diagnostique un cancer. Dès l’annonce d’une telle nouvelle, vous vous trouvez pris dans les tourments des doutes et des incertitudes, face à un nom qui rime dans notre culture avec fin de vie et impossibilité de guérison. Vous commencez à remonter le cours de votre vie et à questionner l’avenir de celles et ceux qui vous sont chers.
Et souvent, nous décidons de nous taire. Nous refusons d’en parler et de partager avec d’autres ce que nous considérons comme un drame avec. Or, le cancer est un tueur silencieux. Ne pas en parler, c’est le laisser tuer en silence. Ne pas porter témoignage, c’est le laisser sévir en sourdine, dans le silence douloureux de celles et ceux qui sont pris dans ses pinces (cancer renvoyant à crabe).
J’ai décidé de l’affronter pour ne pas qu’il prenne l’ascendance sur ma vie. Le titre de mon livre traduit toute ma volonté et ma hargne de vivre : Tu me fous les boules ! Autrement dit, je ne veux plus de te voir/ Sort de ma vie.
Je me suis dit que la maladie doit faire naître en nous la force de faire face à l’adversité et d’affronter ce qui nous arrive.
La maladie nous invite à une forme de résistance, à des questionnements sur notre manière d’être, de notre vie.
Elle nous incite à accorder la priorité aux choses essentielles ; à prendre conscience de l’importance des choses ; à prendre conscience de nos fragilités, mais aussi de notre humanité.
La maladie nous invite à porter un regard autre sur la vie. Elle ne devait pas, comme c’est souvent le cas, faire sombrer dans un silence qui peut être mortel pour nous et pour d’autres.
J’ai décidé de parler du cancer pour ne pas laisser le silence lui donner la place que j’aurais laissée vide de parole et de présence.
J’ai décidé de parler du cancer en rouge (la couverture de mon livre) pour dire mon refus d’une vie terne.
J’en parle en rouge pour dire toute la vitalité de la vie ; toute la luminosité de la vie ; toute la force de la vie. Il en faut du tonus pour l’affronter, le combattre et le dominer.
Au commencement était la parole. La parole est vie. La parole est lumière. La parole est espoir. La parole est espérance. La parole est possibilité. La parole est liberté. La parole est libération face aux entraves et aux boules qui encombrent notre vie et veulent boucher notre horizon.
Pour ne pas subir les boules, je les nomme, les cible et les vise très clairement. C’est tout le sens de mon livre. Parler, dire, écrire pour ne pas subir. Proclamer la vie, la célébrer pour ne pas mourir avant que la mort n’arrive.
Ce livre, c’est une manière pour moi de chanter la vie, même quand et surtout lorsqu’elle est menacée.
J’aime beaucoup le slogan de l’Apaac (Aidons les personnes atteintes ou affectées par le cancer, Association créée par le Pr Judith Didi-Kouko Coulibaly, imminente et très généreuse cancérologue) : malgré le cancer, la vie continue. Un slogan qui m’inspire cet autre : à cause du cancer, la vie continue. Alors, à cause du cancer, j’ai écrit ce livre pour dire, mais surtout pour entendre dire, pour partager les dire et faire entendre des dire.
Il nous faut, dans des échanges inspirés, parler de ce mal silencieux qui tue en douce et, parce qu’il effraie, impose l’absence de parole. Nous devons parler de ce qui nous fait peur pour exorciser la peur.
Si les maux (MAUX) nous tuent, les mots (MOTS) peuvent nous guérir.
J’ai donc décidé de dire… Oui, tu me fous les boules, vaincre le cancer. Il s’agit d’un impératif existentiel ! vital même!
Et je veux vous lire ces mots d’une grande sœur qui a reçu le vendredi 26 février dernier le premier livre sorti de l’imprimerie. Elle m’a envoyé ce SMS le 27 février à 05 h13 :
« Agnès Kraidy. J’ai lu ton livre. J’en ai été si bouleversée que j’ai pleuré. Je veux tout simplement te dire merci pour ton courage, pour ta détermination. Merci pour ton combat, toi qui, dans l’adversité pense aux autres pour les amener à vouloir vivre. Merci pour ! ».
Merci grande sœur Rosine.
Oui, j’aime la vie. Mais je l’aime surtout avec les autres. C’est pour cela que je veux que nous restions en vie. Toutes et tous ! Et longtemps !
Et bâtissons une chaîne de solidarité contre ce mal pernicieux afin de l’exclure de nos vies.
Je veux remercier vous toutes et vous tous ici présents. Mais permettez que je nomme quelques personnalités.
Les personnalités qui m’honorent de leur présence ici et nous apporte leur soutien ; (citer les personnalités présentes)
Merci au Dr Amara Bamba, Directeur général Afrique francophone des Laboratoires Roche, ses plus proches collaborateurs, Dr Gokou et Dr Atté, ainsi que toute son équipe pour la confiance et le soutien;
A mon éditeur, Fratmat Editions ;
A mes premiers lecteurs, mes amis qui ont rendu ce petit texte plus lisible : Michel Koffi, Ted Azouma Manamassé, N’Dri Bonfils, Alex Kipré, Zio Moussa, Père Francis Barbey, Michèle Beugré l’indispensable et irremplaçable Charles Diagne et Marcel Akpenan;
Je veux remercier mon oncle Jérôme Adou, qui représente ma famille ici ;
Ma Tantie Chantal Diallo (mon soutien en France) ;
Ma fille, mes nièces et neveux ;
Mon père et ma mère ;
Tous mes amis qui sauront se reconnaître ici et dont les noms figurent dans les pages remerciements (10 et 11) ;
Permettez que je nomme deux dames : Mmes Janet Komenan et Massogbè Touré Diabaté ; de véritables soutiens.
Vous comprendrez que je veuille remercier particulièrement certaines personnalités :
Mme Jeanne Peuhmond pour s’être préoccupée de ma situation ;
M. Michel Zunon-Kipré et Mme Viviane Zunon-Kipré pour m’avoir prises dans leurs bras ;
Dr Diaby Mamadou et Simini Doumbia pour leur diligent engagement;
Pr Serge Bony, Dr Alain Tolédano et Eric Sebban, mais avant eux Dr Hortense Hovi, Danielle Djibgenou… Je vous demande de saluer avec moi leur vie mis au service de la vie;
Pr Innocent Adoubi, coordonnateur du Programme national de lutte contre le cancer ;
Les présidentes et présidents d’ONG et d’associations de lutte contre le cancer pour leur sens de l’autre :
Mme Bintou Bourgoin, la Ligue ivoirienne contre le cancer ;
Dr Jean-Claude Kouassi Comoé, l’Association ivoirienne contre le cancer ;
M. Assouan Kouamé, l’Ong Cancerstop ;
Mme Bienvenue Kientega, L’Ong K. Christian ;
Dr Mélanie Usher, l’Ong Willic International ;
Mme Kadidia Comara, l’Ong SOS cancer ;
Mme Kassi epse Blandine Angbomon, l’Ong Uffasedos ;
Ils incarnent le bénévolat dans toute sa plénitude.
Je vous demanderai de faire un chaleureux ban à une jeune, compétente, généreuse et humaine professeure de médecine : Prof Judith Didi-Kouko Coulibaly. Elle ne nous soigne pas. Elle nous porte dans son cœur et sur ses épaules. Merci petite sœur (Oui, moi aussi j’ai de grandes petites sœurs) Si humble qu’elle peut disparaître sous terre ;
Soyez généreux et aidez-moi à dire merci à une grande dame. Sa mission, elle l’assume. Pleinement. La lutte contre le cancer est l’un de ses plus grands combats, malgré tous ses combats : Dr Raymonde Goudou-Coffie (Ministre de la Santé et de l’Hygiène publique). Madame la ministre, merci de faire du cancer une question de santé publique ;
Et un homme, un grand. Un engagé. Un impliqué. Monsieur Daniel Kablan Duncan, Premier Ministre.
Je ne sais pas si nos mains suffiront, mais unissons les solidement pour remercier SEM Alassane Ouattara, le Président de la République et Mme Dominique Ouattara, Première Dame. Ils m’ont offert la possibilité de me soigner dans les meilleures conditions…
Merci de dire merci avec moi à Mme Masséré Touré pour avoir maintenue pour moi les portes de la vie ;
Et je veux que nous remerciions le Temps. Le temps est notre plus grand allié. Un cancer détecté tôt, est un cancer pris en charge tôt et donc un cancer vaincu.
Chers sœurs, chers frères, les diagnostics précoces peuvent nous sauver. Je n’aurais pas été prise en main tôt, je ne serais peut-être pas, malgré tous les soutiens, toutes les forces qui m’ont entourées, toutes les prières qui m’ont accompagnées, ici, avec vous.
Le cancer nous fout les boules ? Ne laissons pas les boules boucher les artères de nos vies !
Que Dieu nous bénisse et bénisse notre pays, notre continent et notre monde ! »