C’est une ville meurtrie par le cauchemar qu’elle a vécu dimanche dernier, qu’il était donné de constater, hier. Avec des forces de l’ordre postés aux entrées et aux sorties, aux carrefours les plus importants et veillant sur la sécurité, Grand Bassam, a fait une reprise timide de ses activités. Du côté du centre-ville et dans les villages, c’est timidement que les boutiques, magasins et autres espaces accueillant du monde comme le marché central, ont ouvert. Cette partie de la ville a tout de même "fonctionné". Les gens partent et viennent. Les taxis circulent comme d’habitude. Mais l’autre quartier, celui communément appelé quartier France où a eu lieu les atrocités de dimanche dernier qui ont fait 22 morts, est resté paralysé. Des commerces sont restés fermés, des lieux de restauration aussi. Les écoles primaires et le collège moderne sont restés fermés. Même si des hôtels comme l’Etoile du Sud ou La Madrague, se sont dit ouverts, l’on ne voyait pas l’ombre d’un chat ni à l’entrée ni à l’intérieur. C’est que cette partie du territoire bassamois est encore sous contrôle des forces spéciales qui veillent au grain. L’accès de la plage est difficile, presque pas autorisé. Car a-t-on appris, un travail de déminage devrait se faire pour débarrasser la plage des grenades jetées par les djihadistes et qui n’ont pas explosé. Hier à 14h, la plage a été effectivement débarrassée des grenades des terroristes. L’autorité préfectorale avait demandé aux populations de ne pas s’inquiéter en cas de détonations. La deuxième détonation après celle du matin, a eu lieu à 15 h 42 mn, dans les encablures de l’hôtel Etoile du Sud, alors que nous nous trouvions devant la mairie. La fouille des véhicules était systématique, le matin au quartier France qui est resté timoré toute la journée. Le préfet, le député, le maire, le sous-préfet, après l’annonce de la tenue du conseil des ministres, mercredi à Grand Bassam, ont sillonné jusqu’à 18 heures la ville pour visiter les sites prévus pour abriter cet événement et les autres activités annexes. Au moment où nous mettions sous presse, une information liée à l’attaque de dimanche dernier circulait. L’on a appris que dans une plantation de Mondoukou, un paysan a aperçu 4 jeunes gens dont un blessé. Des inconnus qui aurait des traits caractéristiques des terroristes qui ont été abattus à la plage de Bassam, dimanche dernier pendant leur attaque des différents hôtels. Les forces spéciales, dit-on, sont à leurs trousses.
Diarrassouba Sory
Diarrassouba Sory