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Santé Publié le lundi 4 avril 2016 | AIP

La résurgence d’Ebola n’inquiète pas l’OMS (feature)

© AIP Par DOMINIQUE FAGET
Lutte contre le virus Ebola
Septembre 2014

La résurgence d’Ebola n’inquiète pas l’OMS (feature)

Abidjan, 4 avr (AIP/Scidev)-Après une certaine période d’accalmie, l’épidémie de la maladie à virus Ebola semble réapparaître en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone.

Le vendredi 1er avril, le ministre de la Santé du Libéria annonçait qu’une femme âgée de 30 ans était décédée de cette maladie alors qu’elle était en train d’être évacuée vers la capitale Monrovia.Une équipe médicale a d’ailleurs été aussitôt envoyée dans la localité où vivait cette patiente afin d’identifier et de traiter toutes les personnes qui ont été en contact avec elle avant son décès.

Auparavant, c’est la Guinée qui, le 17 mars, avait enregistré deux nouveaux décès dus à cette maladie qui s’est déclarée dans la région depuis fin 2013 – début 2014. Cela faisait trois mois que le pays n’avait pas diagnostiqué une nouvelle infection depuis que la maladie avait été déclarée éradiquée dans ce pays en décembre 2015.

Nonobstant cette réapparition sporadique de la fièvre Ebola, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé que l'épidémie n’est plus une "urgence de santé publique de portée internationale".

Dans sa déclaration d’ouverture d’un point de presse le 29 mars à Genève, Margaret Chan, le directeur général de l’OMS explique que "bien qu’une intervention soit en cours après un groupe de nouveaux cas et de décès notifiés en Guinée, cette résurgence implique actuellement une seule chaîne de transmissions."

"Le Comité pense que les pays ont les capacités et les moyens de gérer ces résurgences", dit-elle; ajoutant que "les trois pays disposent désormais du plus grand pool d’experts au monde pour riposter à Ebola". Pour cela, l’OMS indique que près de 1000 contacts liés à cette résurgence ont déjà été identifiés dans les trois pays concernés , 142 parmi ces contacts étant considérés comme à haut risque.

A cela, il faut ajouter le fait que désormais, les équipes d’intervention recourent à la vaccination pour riposter à cette maladie, ce qui constitue une première dans l’histoire de la lutte contre le virus Ebola. Le vaccin en question n’est autre que le rVSV-ZEBOV qui constitue aujourd’hui le candidat vaccin le plus efficace contre cette pathologie après que les différents tests auxquels il a été soumis ont été tous concluants.
Menace

Bien que l’épidémie d’Ebola ait été déclarée terminée en Guinée (décembre 2015), au Libéria (janvier 2016) et en Sierra Leone (mars), la menace d’une réapparition de la maladie restait réelle. Car, indique Margaret Chan, "la transmission sexuelle du virus peut survenir plus d’un an après guérison complète d’un homme". Aussi, le Comité d’urgence est-il "d’accord avec l’avis de l’OMS, indiquant qu’on peut s’attendre à de nouveaux petits groupes de cas". Mais, "les experts ont également conclu que la probabilité de propagation internationale par les transports aériens est extrêmement faible", peut-on lire.

Dans la perspective de l’apparition de ces nouveaux cas, d’autres organisations comme Médecins sans frontière (MSF) ont maintenu sur place dans les trois pays un dispositif de prise en charge des survivants et de sensibilisation des communautés. C’est le cas de cette clinique de Conakry qui, d’après l’organisation, a effectué 126 consultations psychologiques et 181 consultations médicales en février 2016.

Au Libéria, "MSF se concentre maintenant sur les activités aidant à rétablir l'offre des soins de santé, notamment par le biais d'un hôpital pédiatrique à Monrovia" peut-on lire sur le site de cette ONG. Celle-ci justifie sa démarche par le fait que près de 200 travailleurs de la santé (8% des effectifs du pays) sont morts en combattant Ebola.

Pour à peu près les mêmes raisons, MSF a gardé en Sierra Léone un dispositif de veille pour survivants et nouveaux patients d’Ebola dans plusieurs villes, ainsi que des structures d’accueil pour femmes et enfants. Au total, le virus Ebola aura affecté plus de 28 000 personnes dans les trois pays.

(AIP)

amak/ask
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