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Politique Publié le mardi 12 avril 2016 | AFP

Côte d’Ivoire: l’ex-parti d’Houphouët-Boigny fête ses 70 ans dans les dissensions

© AFP Par Koffi
Politique: le PDCI -RDA fête son 70ème anniversaire
Les festivités marquant la commémoration des 70 ans du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire ont été lancées ce samedi 9 avril 2016 à Treichville sur le boulevard VGE.
Abidjan - Le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), plus vieille formation politique d’Afrique après le Congrès national africain de Nelson Mandela, a célébré son 70e anniversaire sur fond de dissensions sur son avenir.

Fondé le 9 avril 1946 par Félix Houphouët-Boigny, "père de la Nation", il est divisé autour d’un projet qui le verrait se fondre dans un grand parti unifié avec son allié, le Rassemblement des Républicains (RDR) du président Alassane Dramane Ouattara, dit "ADO".

Une fusion qui ressemble fort à un désir de retour à l’hégémonie du PDCI, longtemps parti unique sous Houphouët-Boigny, resté au pouvoir de l’indépendance en 1960 jusqu’à sa mort en 1993.

Le PDCI, qui a totalisé 39 ans de pouvoir, n’a plus été seul aux commandes du pays depuis que l’ancien président (1993-1999) Henri Konan Bédié, dit "HKB", a été chassé du pouvoir par un coup d’État.

MM. Ouattara, Premier ministre (1990-1993) d’Houphouët, et Bédié, alors président de l’Assemblée nationale et successeur constitutionnel, s’étaient brouillés à la mort du "Vieux" en 1993, se disputant la tête du pays.

Installé à la présidence, M. Bédié avait alors lancé le concept "d’ivoirité" pour disqualifier son rival, l’accusant de ne pas être Ivoirien. Des partisans de M. Ouattara avaient alors quitté le PDCI pour fonder le RDR.

"C’est une palabre de famille entre héritiers" se moquait celui qui était alors un opposant, Laurent Gbagbo, chef du Front Populaire Ivoirien (FPI), qui avait notamment profité de ces dissensions pour remporter la présidentielle en 2000 après une transition militaire chaotique.

Bédié et Ouattara se sont réconciliés en 2005, créant le Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), dont leurs partis sont les piliers. Accord qui avait permis à ADO de battre Gbagbo à la présidentielle de 2010, le refus du président sortant de reconnaitre sa défaite plongeant le pays dans quatre mois d’une crise qui a fait 3.000 morts.

En échange de ce soutien, le PDCI occupe notamment le poste de Premier ministre depuis mars 2012 et M. Ouattara a été réélu en octobre 2015 dès le 1er tour.

- Position de faiseur de roi -

Le président donne régulièrement des gages au PDCI: avant chaque grande décision, il consulte à grand renfort médiatique "HKB", dont le nom a été donné au 3e pont sur la lagune d’Abidjan, oeuvre phare du premier quinquennat Ouattara.

Mais dans les rangs du "vieux parti", la fusion ne fait pas l’unanimité.

Pour ses partisans, comme Jean Djaha, député-maire de Grand-Lahou (sud) et membre de la jeune génération, "le parti unifié doit tirer toute sa substance dans la vision et l’héritage politique d’Houphouët-Boigny, (...) mais doit relever les défis qui vont au delà de 2020 (fin du mandat de Ouattara),
notamment la gouvernance et la stabilité".

"Nous proclamons haut et fort que notre identité politique commune ne saurait être négociée ou trafiquée", rétorque Djedri N’Goran, haut cadre du PDCI et ancien secrétaire général à la présidence sous M. Bédié, opposé à la fusion.

"Le PDCI est mort d’un AVC politique à 70 ans. L’anniversaire ressemble à des funérailles", ironise le politologue ivoirien Jean Alabro, qui note que le parti semble avoir du mal à se reformer et à faire la place aux jeunes.

Pour une source proche du dossier qui souhaite l’anonymat, les négociations vont être serrées. En effet, "le nouveau parti serait sûr de remporter toutes les élections. C’est une belle carotte, mais en filigrane c’est la succession de Ouattara qui se dessine. Le PDCI peut affirmer ses ambitions. Il est en position de force alors que Ouattara doit encore organiser des législatives et veut faire passer un projet de révision constitutionnelle" qui pourrait inclure un poste de vice-président.

Une autre source est plus sceptique: "Le PDCI se trouve naturellement entre le RDR et le FPI sur l’échiquier politique. Il est en position de +faiseur de roi+ perpétuel et peut espérer remporter des élections à l’avenir grâce à cette position centrale. En fusionnant avec le RDR, il renonce à cette position pour le gain immédiat. Pas sûr que ce soit le bon choix".

ck-pgf/so/de
Par Christophe KOFFI, Patrick FORT
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