Depuis quelques jours, la comédie africaine [sur l’Afrique] de Mamane est servie aux habitants du village de Blockhaus, dans la commune de Cocody.
C’est une ambiance bien particulière que vivent depuis quelques jours les habitants du village de Blockhaus, dans la commune de Cocody. Dans la soirée du 13 avril 2016, devant l’église catholique, un attroupement de personnes, jeunes et adultes, attire de loin l’attention quand, depuis le balcon de leurs demeures, plusieurs personnes observent la scène. Devant le grand portail de l’église, des groupuscules de jeunes et de femmes, visiblement de la religion musulmane, tiennent des pancartes sur lesquelles l’on peut lire : « Parti Islamique du développement (Pid) » à ne pas confondre avec le parti islamique démocratique (Pid). A quelques mètres, un tableau (d’affichage) informe sur le Parti du progrès et développement (PPD – Opposant historique), l’Union du développement et du progrès (Udp), la Génération Président fondateur (Gpf), la Réunion progressiste et démocratique (Rpd), l’Alliance du mouvement de l’émergence du Gondwana très très démocratique (Amegttd), La voix forte (Lvf), etc. Il n’est point question de revendications portées devant la ‘’maison du Seigneur’’, il s’agit d’un plateau de tournage – une scène d’élection présidentielle gondwanaise – pour ‘’Bienvenue au Gondwana’’, la comédie que réalise depuis trois semaines à Abidjan l’humoriste Mamane.
De l’avis de Nicolas Altmayer, le producteur, «le décor de l’église catholique correspondait très bien puisque c’est une scène ironique sur la vie électorale du Gondwana». Le bureau de vote installé dans l’église, seuls les musulmans doivent y aller voter. ‘’Les chrétiens doivent voter dans une mosquée. Ils veulent tous voter mais, ils ne peuvent pas’’, présente Nicolas dont la société a produit en France, en 2014, la fiction Saint Laurent (Gaspard Ulliel) et Chocolat en 2016 avec en tête d’affiche le comédien Omar Sy.
Mais, Bienvenue au Gondwana, c’est l’histoire de la réélection du président fondateur du Gondwana. Dans le film, on parle de lui, mais on ne voit jamais le président fondateur. «On voit Junior, son fils», explique Nicolas. Alors qu’une délégation d’Européens de l’Onu vient pour vérifier la bonne tenue de cette élection, d’un autre côté, Julien, un jeune idéaliste, est confronté à la vie politique du Gondwana. Sur le ton de l’humour parce que c’est cela l’univers du réalisateur Mamane, Julien vit différentes aventures.
Quand Nicolas et son frère Eric Altmayer ont rencontré Mamane qui leur a proposé de l’accompagner sur la production de la ‘’première comédie panafricaine’’, il n’y avait pas encore de scénario écrit. «On a écouté plusieurs de ses chroniques et on a été séduits par l’homme et cette idée de film. Cela nous semblait très passionnant de l’accompagner et d’avoir une comédie africaine sur l’Afrique et réalisée par un Africain», dit Nicolas qui, depuis trois ans, a travaillé sur le film dont le tournage est à la troisième semaine à Abidjan. «On a produit beaucoup de comédie, là, c’est un terrain qu’on n’avait jamais exploré», le producteur Nicolas. «On ne regrette pas notre choix parce que ça se passe très bien. La figuration joue beaucoup le jeu», se félicite Nicolas Altmayer qui espère que le film bénéficiera d’une audience en Afrique, en France et au sein de la Diaspora.
BIENVENUE AU GONDWANA, POUR REPRESENTER LA COTE D’IVOIRE PARTOUT DANS LE MONDE
Il est prévu 4 semaines de tournage à Abidjan et 3 à Yamoussoukro puis une semaine en France. La fin du tournage est prévue pour fin mai 2016 et la postproduction, les trois mois qui suivront (juin, juillet, août). L’avant-première du film sera présentée à Abidjan. «Au premier trimestre 2017, le film est prêt», a confié Mamane impressionné par la motivation des figurants qui ne sont pas des professionnels. «Ils sont là de 8h à 18h. C’est juste impressionnant», témoigne l’humoriste-réalisateur qui transpose en film la (sa) ‘’République très très démocratique du Gondwana’’.
Bienvenue au Gondwana, du titre d’une ‘’pièce typiquement humoristique’’, avait qualifié en son temps l’humoriste Dibgeu Cravate, a été mise en scène en février 2013 à Abidjan. Coproduit par Mandarin Production, une société française et l’Etat de Côte d’Ivoire, ce film est produit à hauteur de 4 millions d’Euros soit plus de 2 milliards de Fcfa. «C’est un film important, soutient Nicolas Altmayer. C’est beaucoup de moyens. Le coût de productions européennes est plus élevé que la plupart des films africains. Mais, c’est un film sur lequel on a voulu donner les moyens. C’est souvent la durée et l’ampleur des décors et des comédiens qui fait le coût du film».
Pour les décors, Nicolas apprécie l’aide du gouvernement ivoirien. Ce qui permet à l’équipe, que ce soit à Abidjan ou à Yamoussoukro, de tourner dans beaucoup de bâtiments officiels (Hôtel Président, Basilique, etc.). Une carte blanche que n’ont pas certains réalisateurs (jeunes) en Côte d’Ivoire. «Parce que nous savons, selon Maurice Bandaman, que c’est grand film dans lequel jouent des comédiens ivoiriens et des techniciens ivoiriens», l’Etat de Côte d’Ivoire a injecté 100 millions de Fcfa. Ce qui représente, après le long métrage Runde Philippe Lacôte, le ‘’plus gros apport’’ financier mis à la disposition d’une production cinématographique, a estimé le ministre de la Culture et de la Francophonie, Maurice Bandaman. «C’est un film panafricain. La vision comique et critique de la société africaine nous autorise à nous engager dans ce film pour lequel nous avons espoir», a-t-il indiqué. Présent sur le plateau de tournage mercredi, il s’est préoccupé de voir Bienvenue au Gondwana en sélection officielle au Fespaco 2017. «Il faut qu’on soit au Fespaco», se préoccupe Maurice Bandaman. «On va être au Fespaco», rassure Mamane. Ironie ou conviction, «on va tout gagner au Fespaco», ajoute le réalisateur. Mais, si sûr d’une chose, «on va prendre ce film et l’amener partout dans le monde pour représenter la Côte d’Ivoire et l’Afrique».
Le film a bénéficié d’un casting ‘’panafricain et universel’’ avec des comédiens maliens, burkinabè, togolais, ivoiriens, nigériens, français, un Américain et une Italienne. A savoir Michel Gohou, Digbeu Cravate, Prudence Maidou, Lamine N’Diaye, Rasmané Ouédraogo, Binda Ngazolo, Hachimou Oumarou, Akissi Delta, Michel Bohiri, Léonard Groguhet, Sandra Nkake (musicienne) …
S’il encourage les cinéastes à ‘’produire des films de qualité et surtout à trouver des partenaires importants et sérieux’’, Maurice Bandaman les rassure du soutien de l’office du cinéma et du fonds de soutien à l’industrie du cinéma. «Au ministère de la Culture, nous apportons une contribution qui représente 10 ou 15% du budget», encourage-t-il.
A la suite de Bienvenue au Gondwana, l’Etat de Côte d’Ivoire, a dit le ministre de la Culture, apportera une contribution de deux à trois cent millions de Fcfa pour la réalisation de On way ticket, un film à venir d’Isaac de Bankolé. «C’est dire que les grandes productions, nous en demandons, justifie-t-il. Nous pensons que sur cette lancée, d’ici 5 ans, le cinéma ivoirien va revenir au plus grand niveau».
Koné SAYDOO
C’est une ambiance bien particulière que vivent depuis quelques jours les habitants du village de Blockhaus, dans la commune de Cocody. Dans la soirée du 13 avril 2016, devant l’église catholique, un attroupement de personnes, jeunes et adultes, attire de loin l’attention quand, depuis le balcon de leurs demeures, plusieurs personnes observent la scène. Devant le grand portail de l’église, des groupuscules de jeunes et de femmes, visiblement de la religion musulmane, tiennent des pancartes sur lesquelles l’on peut lire : « Parti Islamique du développement (Pid) » à ne pas confondre avec le parti islamique démocratique (Pid). A quelques mètres, un tableau (d’affichage) informe sur le Parti du progrès et développement (PPD – Opposant historique), l’Union du développement et du progrès (Udp), la Génération Président fondateur (Gpf), la Réunion progressiste et démocratique (Rpd), l’Alliance du mouvement de l’émergence du Gondwana très très démocratique (Amegttd), La voix forte (Lvf), etc. Il n’est point question de revendications portées devant la ‘’maison du Seigneur’’, il s’agit d’un plateau de tournage – une scène d’élection présidentielle gondwanaise – pour ‘’Bienvenue au Gondwana’’, la comédie que réalise depuis trois semaines à Abidjan l’humoriste Mamane.
De l’avis de Nicolas Altmayer, le producteur, «le décor de l’église catholique correspondait très bien puisque c’est une scène ironique sur la vie électorale du Gondwana». Le bureau de vote installé dans l’église, seuls les musulmans doivent y aller voter. ‘’Les chrétiens doivent voter dans une mosquée. Ils veulent tous voter mais, ils ne peuvent pas’’, présente Nicolas dont la société a produit en France, en 2014, la fiction Saint Laurent (Gaspard Ulliel) et Chocolat en 2016 avec en tête d’affiche le comédien Omar Sy.
Mais, Bienvenue au Gondwana, c’est l’histoire de la réélection du président fondateur du Gondwana. Dans le film, on parle de lui, mais on ne voit jamais le président fondateur. «On voit Junior, son fils», explique Nicolas. Alors qu’une délégation d’Européens de l’Onu vient pour vérifier la bonne tenue de cette élection, d’un autre côté, Julien, un jeune idéaliste, est confronté à la vie politique du Gondwana. Sur le ton de l’humour parce que c’est cela l’univers du réalisateur Mamane, Julien vit différentes aventures.
Quand Nicolas et son frère Eric Altmayer ont rencontré Mamane qui leur a proposé de l’accompagner sur la production de la ‘’première comédie panafricaine’’, il n’y avait pas encore de scénario écrit. «On a écouté plusieurs de ses chroniques et on a été séduits par l’homme et cette idée de film. Cela nous semblait très passionnant de l’accompagner et d’avoir une comédie africaine sur l’Afrique et réalisée par un Africain», dit Nicolas qui, depuis trois ans, a travaillé sur le film dont le tournage est à la troisième semaine à Abidjan. «On a produit beaucoup de comédie, là, c’est un terrain qu’on n’avait jamais exploré», le producteur Nicolas. «On ne regrette pas notre choix parce que ça se passe très bien. La figuration joue beaucoup le jeu», se félicite Nicolas Altmayer qui espère que le film bénéficiera d’une audience en Afrique, en France et au sein de la Diaspora.
BIENVENUE AU GONDWANA, POUR REPRESENTER LA COTE D’IVOIRE PARTOUT DANS LE MONDE
Il est prévu 4 semaines de tournage à Abidjan et 3 à Yamoussoukro puis une semaine en France. La fin du tournage est prévue pour fin mai 2016 et la postproduction, les trois mois qui suivront (juin, juillet, août). L’avant-première du film sera présentée à Abidjan. «Au premier trimestre 2017, le film est prêt», a confié Mamane impressionné par la motivation des figurants qui ne sont pas des professionnels. «Ils sont là de 8h à 18h. C’est juste impressionnant», témoigne l’humoriste-réalisateur qui transpose en film la (sa) ‘’République très très démocratique du Gondwana’’.
Bienvenue au Gondwana, du titre d’une ‘’pièce typiquement humoristique’’, avait qualifié en son temps l’humoriste Dibgeu Cravate, a été mise en scène en février 2013 à Abidjan. Coproduit par Mandarin Production, une société française et l’Etat de Côte d’Ivoire, ce film est produit à hauteur de 4 millions d’Euros soit plus de 2 milliards de Fcfa. «C’est un film important, soutient Nicolas Altmayer. C’est beaucoup de moyens. Le coût de productions européennes est plus élevé que la plupart des films africains. Mais, c’est un film sur lequel on a voulu donner les moyens. C’est souvent la durée et l’ampleur des décors et des comédiens qui fait le coût du film».
Pour les décors, Nicolas apprécie l’aide du gouvernement ivoirien. Ce qui permet à l’équipe, que ce soit à Abidjan ou à Yamoussoukro, de tourner dans beaucoup de bâtiments officiels (Hôtel Président, Basilique, etc.). Une carte blanche que n’ont pas certains réalisateurs (jeunes) en Côte d’Ivoire. «Parce que nous savons, selon Maurice Bandaman, que c’est grand film dans lequel jouent des comédiens ivoiriens et des techniciens ivoiriens», l’Etat de Côte d’Ivoire a injecté 100 millions de Fcfa. Ce qui représente, après le long métrage Runde Philippe Lacôte, le ‘’plus gros apport’’ financier mis à la disposition d’une production cinématographique, a estimé le ministre de la Culture et de la Francophonie, Maurice Bandaman. «C’est un film panafricain. La vision comique et critique de la société africaine nous autorise à nous engager dans ce film pour lequel nous avons espoir», a-t-il indiqué. Présent sur le plateau de tournage mercredi, il s’est préoccupé de voir Bienvenue au Gondwana en sélection officielle au Fespaco 2017. «Il faut qu’on soit au Fespaco», se préoccupe Maurice Bandaman. «On va être au Fespaco», rassure Mamane. Ironie ou conviction, «on va tout gagner au Fespaco», ajoute le réalisateur. Mais, si sûr d’une chose, «on va prendre ce film et l’amener partout dans le monde pour représenter la Côte d’Ivoire et l’Afrique».
Le film a bénéficié d’un casting ‘’panafricain et universel’’ avec des comédiens maliens, burkinabè, togolais, ivoiriens, nigériens, français, un Américain et une Italienne. A savoir Michel Gohou, Digbeu Cravate, Prudence Maidou, Lamine N’Diaye, Rasmané Ouédraogo, Binda Ngazolo, Hachimou Oumarou, Akissi Delta, Michel Bohiri, Léonard Groguhet, Sandra Nkake (musicienne) …
S’il encourage les cinéastes à ‘’produire des films de qualité et surtout à trouver des partenaires importants et sérieux’’, Maurice Bandaman les rassure du soutien de l’office du cinéma et du fonds de soutien à l’industrie du cinéma. «Au ministère de la Culture, nous apportons une contribution qui représente 10 ou 15% du budget», encourage-t-il.
A la suite de Bienvenue au Gondwana, l’Etat de Côte d’Ivoire, a dit le ministre de la Culture, apportera une contribution de deux à trois cent millions de Fcfa pour la réalisation de On way ticket, un film à venir d’Isaac de Bankolé. «C’est dire que les grandes productions, nous en demandons, justifie-t-il. Nous pensons que sur cette lancée, d’ici 5 ans, le cinéma ivoirien va revenir au plus grand niveau».
Koné SAYDOO