"Nous ne quitterons pas nos chambres pour les athlètes!" de la Francophonie, lit-on en gras sur une note du principal syndicat estudiantin ivoirien (Fesci) affichée sur des bâtiments de la cité de l’université publique de Cocody (Est Abidjan), soulignant que les autorités veulent "réquisitionner" le dortoir pour "13 mois allant de juin 2016 à juillet 2017 en expulsant" les étudiants.
La vue de cônes en béton renversés, de gravats, tas de cendres ou encore d’un lampadaire incliné, contraste avec le calme qui règne dans cette cité, moins de 24 heures après des heurts entre des étudiants et des policiers qui ont empêché un meeting de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d'Ivoire (Fesci) mercredi nuit.
Par petits groupes, des étudiants quittent leurs chambres, emportant avec eux des effets personnels (lecteur CD, ordinateurs, vêtements…) dans des sacs. Au niveau du Centre régional des œuvres universitaires (CROU) dont les locaux ont été saccagés, des brisures de vitres sont encore visibles aux bas des fenêtres.
"Ils veulent qu’on quitte nos chambres pour aller où? Beaucoup parmi nous n’ont aucune famille à Abidjan, que va-t-il se passer pour eux ?", s’interroge Minta, en colère dans sa chambre, précisant que les étudiants ont été priés de quitter le campus "pour au moins deux jours, le temps que le calme revienne".
Cette étudiante dont la famille vit "dans un quartier criminogène à Abobo (nord Abidjan) parmi les microbes (jeunes délinquants connus pour des vols à l’arme blanche)", dit craindre de se faire "agresser ou violer", arguant qu’elle étudie dans "de meilleures conditions" dans la plus grande cité universitaire ivoirienne.
La "réquisition" du campus pour les besoins des VIIIe jeux de la Francophonie prévus en 2017 à Abidjan, Minta l’assimile à une "dictature" en "pleine année" académique qui est "psychologiquement difficile" pour les étudiants: "si la Côte d’Ivoire n’est pas prête à organiser ces jeux, qu'on laisse tomber tout simplement. Celui qui viendra chercher ses médailles d’or ici ne va pas m’apporter quelque chose", tranche Minta.
A ses côtés dans cette chambre de deux lits qui revient à 12.000 fcfa par mois, une de ses trois voisines, Lily, semble plus réservée mais pas moins "déçue" par la situation: "ils ont déjà commencé à afficher les noms des pays qui vont s’installer. Notre bâtiment a été rebaptisé Autriche", lâche la jeune étudiante, arrachant un fou rire à son amie.
"Quand tu te plains, on dit que tu fais de la politique. Cette fois nous sommes tous derrière la Fesci, même si on a peur que l’issue ne (nous) soit pas favorable", ajoute-t-elle avec un air plus sérieux, observant depuis sa chambre les allées et venues de policiers dont la présence est visible partout dans la cité.
Près d’un terrain de jeu, un groupe d’étudiants évoque dans une ambiance détendue les heures chaudes du mercredi soir. "On ne veut pas quitter nos chambres, qu’ils aillent loger les athlètes ailleurs", affirme l’un d’entre eux pour qui "une cité universitaire est dédiée aux étudiants avant tout".
A quelques mètres d’eux, l’atmosphère est plus triste. Une étudiante qui a requis l’anonymat hésite entre quitter la cité et rester, après avoir été victime de "vol" pendant des heurts survenus autour de "23H30". Sur son lit, ses valises et toutes ses autres affaires sont déjà bouclées, sa chambre soigneusement rangée.
"J’étais chez une amie quand tout a commencé. Après on entendait les policiers crier "Roméo, Roméo", je crois que c’était un cri pour se replier. En quittant les lieux ils ont forcé ma porte et à mon arrivée mes affaires étaient éparpillées. Il manquait mes téléphones et mon portefeuille", raconte-t-elle.
La Fesci a lancé lundi une "grève de cinq jours renouvelable" pour protester principalement contre la réquisition du campus de Cocody pour loger des participants aux jeux de la Francophonie prévus en juillet 2017. Le secrétaire général, Fulgence Assi, a été interpellé, tout comme une quarantaine d’étudiants.
MYA
La vue de cônes en béton renversés, de gravats, tas de cendres ou encore d’un lampadaire incliné, contraste avec le calme qui règne dans cette cité, moins de 24 heures après des heurts entre des étudiants et des policiers qui ont empêché un meeting de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d'Ivoire (Fesci) mercredi nuit.
Par petits groupes, des étudiants quittent leurs chambres, emportant avec eux des effets personnels (lecteur CD, ordinateurs, vêtements…) dans des sacs. Au niveau du Centre régional des œuvres universitaires (CROU) dont les locaux ont été saccagés, des brisures de vitres sont encore visibles aux bas des fenêtres.
"Ils veulent qu’on quitte nos chambres pour aller où? Beaucoup parmi nous n’ont aucune famille à Abidjan, que va-t-il se passer pour eux ?", s’interroge Minta, en colère dans sa chambre, précisant que les étudiants ont été priés de quitter le campus "pour au moins deux jours, le temps que le calme revienne".
Cette étudiante dont la famille vit "dans un quartier criminogène à Abobo (nord Abidjan) parmi les microbes (jeunes délinquants connus pour des vols à l’arme blanche)", dit craindre de se faire "agresser ou violer", arguant qu’elle étudie dans "de meilleures conditions" dans la plus grande cité universitaire ivoirienne.
La "réquisition" du campus pour les besoins des VIIIe jeux de la Francophonie prévus en 2017 à Abidjan, Minta l’assimile à une "dictature" en "pleine année" académique qui est "psychologiquement difficile" pour les étudiants: "si la Côte d’Ivoire n’est pas prête à organiser ces jeux, qu'on laisse tomber tout simplement. Celui qui viendra chercher ses médailles d’or ici ne va pas m’apporter quelque chose", tranche Minta.
A ses côtés dans cette chambre de deux lits qui revient à 12.000 fcfa par mois, une de ses trois voisines, Lily, semble plus réservée mais pas moins "déçue" par la situation: "ils ont déjà commencé à afficher les noms des pays qui vont s’installer. Notre bâtiment a été rebaptisé Autriche", lâche la jeune étudiante, arrachant un fou rire à son amie.
"Quand tu te plains, on dit que tu fais de la politique. Cette fois nous sommes tous derrière la Fesci, même si on a peur que l’issue ne (nous) soit pas favorable", ajoute-t-elle avec un air plus sérieux, observant depuis sa chambre les allées et venues de policiers dont la présence est visible partout dans la cité.
Près d’un terrain de jeu, un groupe d’étudiants évoque dans une ambiance détendue les heures chaudes du mercredi soir. "On ne veut pas quitter nos chambres, qu’ils aillent loger les athlètes ailleurs", affirme l’un d’entre eux pour qui "une cité universitaire est dédiée aux étudiants avant tout".
A quelques mètres d’eux, l’atmosphère est plus triste. Une étudiante qui a requis l’anonymat hésite entre quitter la cité et rester, après avoir été victime de "vol" pendant des heurts survenus autour de "23H30". Sur son lit, ses valises et toutes ses autres affaires sont déjà bouclées, sa chambre soigneusement rangée.
"J’étais chez une amie quand tout a commencé. Après on entendait les policiers crier "Roméo, Roméo", je crois que c’était un cri pour se replier. En quittant les lieux ils ont forcé ma porte et à mon arrivée mes affaires étaient éparpillées. Il manquait mes téléphones et mon portefeuille", raconte-t-elle.
La Fesci a lancé lundi une "grève de cinq jours renouvelable" pour protester principalement contre la réquisition du campus de Cocody pour loger des participants aux jeux de la Francophonie prévus en juillet 2017. Le secrétaire général, Fulgence Assi, a été interpellé, tout comme une quarantaine d’étudiants.
MYA