Munies d’ustensiles de cuisine et vêtues dans le style des années 50, plus d’une centaine de femmes du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci) scandaient samedi à Grand-Bassam: "libérez!", en hommage à la marche historique des "pionnières" du parti en 1949 pour réclamer la libération de leurs époux emprisonnés par l’administration coloniale dans cette cité balnéaire.
Marche des femmes du parti démocratique de Côte d’Ivoire à Grand-Bassam, 67 ans après celle de leurs "pionnières" (REPORTAGE)
De la mairie jusqu’au stade municipal de Grand-Bassam (43 km d’Abidjan) en passant par le "pont de la victoire", symbole de cette marche "historique", ces militantes du Pdci avaient à leur tête des responsables féminines dont l’épouse de leur leader, Henriette Konan Bédié, vêtues pour la plupart du pagne du parti.
Pendant ce trajet sous un soleil de plomb, elles ont imité Séry Marie Koré, Marguerite Sacoum ou encore Odette Yacé, des femmes qui ont fait montre d’un "grand courage en osant défier le colonisateur", selon madame Koffi, participante à la marche.
Ces femmes dont des portraits étaient visibles parmi les marcheuses, "méritent cet hommage pour que toutes les générations se souviennent de leur acte. Parmi elles, certaines ont (arboré) les couleurs de la France pour se rendre au point de rassemblement sans soupçons", ajoute-t-elle, visiblement heureuse de reproduire une scène vieille de 67 ans.
Militante depuis 1974, Affoué Lucie Kacou ne pouvait "pas manquer cette marche", en souvenir de sa grand-mère Aya Kouamé qui a participé à celle de 1949. Mme Kacou Tiéné raconte que cette dernière a été reçue et décorée plus tard par feu Félix Houphouët-Boigny, premier président ivoirien, parce qu’elle avait été "blessée à la poitrine" à Grand-Bassam.
Tout de blanc vêtue, cette responsable de groupe d’animation au sein du Pdci et danseuse d’Adjanou (danse traditionnelle ivoirienne) donne fièrement ses impressions : "ça fait partie de mon histoire. J’ai entendu parler de cette marche quand j’étais plus jeune, aujourd’hui j’ai refait le parcours et c’est une grande joie pour moi".
Au-delà de l’aspect symbolique, c’est un "message" que ces femmes veulent véhiculer, à savoir une manifestation de "soutien" aux habitants de la ville de Grand-Bassam, cible d’une attaque terroriste qui a fait 19 morts le 13 mars, explique Mme Kacou Tiéné : "nous sommes venues dire que nous sommes avec eux".
Le 24 décembre 1949, un groupe de femmes du deuxième plus vieux parti africain, après l’ANC en Afrique du sud, ont marché sur Grand-Bassam en partance d’Abidjan pour réclamer la libération de leurs époux.
En février 1949, sous l’ère coloniale, des responsable du Pdci-Rda dont Sery Koré, Mathieu Ekra ou encore Jean-Baptiste Mockey ont été interpellés et détenus à la prison de Grand-Bassam après des incidents lors d’un meeting.
MYA
Marche des femmes du parti démocratique de Côte d’Ivoire à Grand-Bassam, 67 ans après celle de leurs "pionnières" (REPORTAGE)
De la mairie jusqu’au stade municipal de Grand-Bassam (43 km d’Abidjan) en passant par le "pont de la victoire", symbole de cette marche "historique", ces militantes du Pdci avaient à leur tête des responsables féminines dont l’épouse de leur leader, Henriette Konan Bédié, vêtues pour la plupart du pagne du parti.
Pendant ce trajet sous un soleil de plomb, elles ont imité Séry Marie Koré, Marguerite Sacoum ou encore Odette Yacé, des femmes qui ont fait montre d’un "grand courage en osant défier le colonisateur", selon madame Koffi, participante à la marche.
Ces femmes dont des portraits étaient visibles parmi les marcheuses, "méritent cet hommage pour que toutes les générations se souviennent de leur acte. Parmi elles, certaines ont (arboré) les couleurs de la France pour se rendre au point de rassemblement sans soupçons", ajoute-t-elle, visiblement heureuse de reproduire une scène vieille de 67 ans.
Militante depuis 1974, Affoué Lucie Kacou ne pouvait "pas manquer cette marche", en souvenir de sa grand-mère Aya Kouamé qui a participé à celle de 1949. Mme Kacou Tiéné raconte que cette dernière a été reçue et décorée plus tard par feu Félix Houphouët-Boigny, premier président ivoirien, parce qu’elle avait été "blessée à la poitrine" à Grand-Bassam.
Tout de blanc vêtue, cette responsable de groupe d’animation au sein du Pdci et danseuse d’Adjanou (danse traditionnelle ivoirienne) donne fièrement ses impressions : "ça fait partie de mon histoire. J’ai entendu parler de cette marche quand j’étais plus jeune, aujourd’hui j’ai refait le parcours et c’est une grande joie pour moi".
Au-delà de l’aspect symbolique, c’est un "message" que ces femmes veulent véhiculer, à savoir une manifestation de "soutien" aux habitants de la ville de Grand-Bassam, cible d’une attaque terroriste qui a fait 19 morts le 13 mars, explique Mme Kacou Tiéné : "nous sommes venues dire que nous sommes avec eux".
Le 24 décembre 1949, un groupe de femmes du deuxième plus vieux parti africain, après l’ANC en Afrique du sud, ont marché sur Grand-Bassam en partance d’Abidjan pour réclamer la libération de leurs époux.
En février 1949, sous l’ère coloniale, des responsable du Pdci-Rda dont Sery Koré, Mathieu Ekra ou encore Jean-Baptiste Mockey ont été interpellés et détenus à la prison de Grand-Bassam après des incidents lors d’un meeting.
MYA