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Santé Publié le mardi 3 mai 2016 | Afriquefemme.com

L’Oréal Recherche et Innovation, 30è congrès de l’Association des dermatologues Francophones: ’’la peau noire est la plus sensible et le cheveu africain le plus fragile’’

© Afriquefemme.com Par Marc-Innocent
Dermatologie / Dépigmentation cutanée: le Groupe "l`Oréal" face à la presse
Le groupe "l`Oréal" Afrique et les experts en dermatologie venus de plusieurs pays de la sous-région se sont prononcés sur les conséquences de la dépigmentation de la peau le jeudi 21 Avril 2016. C`était lors d`une conférence de presse tenue au cours du symposium des dermatologues d`Afrique francophone.
30 années de recherche et innovation sur les cheveux et la peau d’origine africaine, L’Oréal poursuit sa stratégie de conquête de nouveaux consommateurs sur le marché de l’Afrique sub-saharienne grâce à sa connaissance ethnique et dermatologique approfondie et son portefeuille de marques internationales dédiées aux consommateurs du continent.

Aujourd’hui, L’Oréal a tenu à soutenir et à participer au 30ème Congrès de l’Association des Dermatologistes Francophones en Côte d’Ivoire, à l’Heden Golf Hôtel, à Abidjan, c’est dans ce cadre que nous avons rencontré pour une interview, des professionnels de la peau et du cheveu: Le Dr M. VERSCHOORE, Centre Sabouraud, Hôpital ST-Louis, Paris, directeur médical du groupe l’Oréal, le directeur Gil LEURENT, directeur export l’Oréal, zone Afrique, Le Dr. Poli, le Pr Pauline YOBOUE, du Centre de dermatologie du CHU de Treichville, le Pr Ousmane FAYE, Service de dermatologie vénéréologie de Bamako.



Quels sont les objectifs principaux de l’Oréal à ce congrès?

L’Oréal Recherche et Innovation a tenu à soutenir et à participer au 30ème Congrès de l’Association des Dermatologistes Francophones en Côte d’Ivoire, pour aller à la rencontre des plus grands acteurs de la dermatologie africaine, et proposer des communications scientifiques ayant attrait à leurs problématiques et leurs besoins quotidiens.

Quel est le bilan de l’Oréal après 30 années de recherche et d’innovation?

L’Oréal est le premier groupe cosmétique dans le monde et s’étend dans plus de 140 pays. Il a basé toute sa croissance sur la recherche, la bonne connaissance de ses consommateurs et la connaissance fondamentale. Quand on veut donner à chacun le produit le plus adapté, on fait la recherche dans ce pays. On cherche les besoins des consommateurs dans ce pays. C’est un modèle qu’on appelle le Puch-Pull, la science de la peau et du cheveu, qui parle avec la science du consommateur. Comme ça, on arrive à adapter les produits aux besoins du consommateur.
On a un programme chez l’Oréal qui est très important, qui s’appelle ’’Scharing Beauty with all’’, c’est le partage de la beauté avec tous. Chacun a le droit à la beauté avec notion de développement durable. On a un engagement formel de notre groupe de satisfaire les besoins du consommateur, en respectant leur peau, leur cheveux donc la santé, la sécurité mais aussi de l’environnent et de la nature. Dans ce cadre, on a mis en place il y plus de 20 ans la recherche de la peau et du cheveux africain. On a crée un premier centre à Chicago, qui était un laboratoire spécialement dédié à la peau noir et ça nous a permis de comprendre énormément de choses sur les particularités de la peau africaine.
On a donc travaillé avec des dermatologues, des universitaires de la santé et des médecins locaux, donc des partenariats et des laboratoires. Nous avons un centre de recherche au Japon, un en chine, deux centres en Inde, un aux états Unis, un autre au Brésil à Rio et en France. L’Oréal inaugurera dans les semaines à venir un centre de Recherche et d’Innovation à Johannesburg en Afrique du Sud spécifiquement dédié à la formulation de produits pour le cheveu et la peau africaine. Des formules et des produits qui répondront au plus près des besoins spécifiques des consommateurs de la région avec une équipe de scientifiques, biologistes et chimistes, 100% dédiée au besoin du consommateur. A côté de la recherche de la connaissance on a un autre centre qui est pour l’évaluation pour les produits fabriqués.

Pourquoi votre choix s’est-il porté sur l’Afrique du Sud?

C’est historique. La première filiale du groupe était en Afrique du Sud c’est la raison pour laquelle notre pôle de décision est en Afrique du Sud mais on a des filiales qui sont dans tous les pays de l’Afrique francophone et anglophone. On a des études qui ont été faite au Sénégal, au Nigeria, au Kenya. Donc il y a des besoins capillaires, pour la peau, visage et corps.

Quels sont les problèmes chez les africains?

Le grand problème qu’on a chez les africains, c’est surtout le problème de mésusage. Le manque de connaissance car un produit mal utilisé donne des problèmes de santé.

Quels sont les différents problèmes de peau auxquels vous êtes confronté?

En général pour les peaux noires, les pathologies se situent au niveau des pigments qui sont plus fréquents, parce que tous les problèmes laissent des séquelles pigmentaires qui sont des taches blanches ou rouges. Ces pathologies sont aussi bien chez la race blanche que chez la race noire. La particularité avec la peau noire, c’est que ça laisse beaucoup plus de taches noires ou des taches blanches. Aussi, il y a des infections qui sont beaucoup fréquentes parce qu’il y a la sous médicalisation, la promiscuité mais aussi la mauvaise hygiène. Que ça soit des infections bactériennes, mycosiques, par des champignons ou par des parasitaires nous en avons plus que dans les autres continents.

En Afrique, avec le problème de dépigmentation, parlez nous des cas que vous rencontrez?

La dépigmentation volontaire ne cesse de croitre malgré tout ce que nous faisons comme campagne. Les femmes veulent avoir un teint uniforme, clair comme elles le disent si souvent ’’teint cacao’’. Dans cette pratique, elles provoquent de complications plus que le résultat qu’elle recherche. Il y a les vergetures en grand nombre, les troubles pigmentaires, les infections car la peau est plus sujette à faire des infections. Vous avez aussi d’autres complications qui sont d’ordre générale car utilisant des produits qui sont des dermocorticoïdes ou des injections qui provoquent des maladies comme le diabète, l’hypertension car ne respectant pas la dose prescrite et cela peut être néfaste pour elle.

Peut-on retrouver notre peau d’origine après une dépigmentation?

La dépigmentation fragilise la peau. Quand on se dépigmente on change la structure de la peau. Les africains pensent avoir une bonne catégorie de peau donc qu’ils peuvent tout faire avec. Avec nos études sur la peau, nous nous sommes rendus compte que la peau africaine est moins rigide. Mais aujourd’hui les africaines utilisent des antirides alors que normalement elles n’en ont pas besoins. C’est la preuve que se dépigmenter crée énormément de problèmes. Tout cela vient de la méconnaissance de notre peau. On croit que la peau noire est la peau la plus solide mais c’est FAUX. Les résultats d’une étude que nous avons fait chez l’Oréal, ont démontré après une évaluation que la peau la plus sensible quantifiée objectivement est la peau noire. Quand on fait les études sur la perception personnelle, les asiatiques eux qui ont la peau le plus solide pensent qu’ils ont une peau sensible alors les africains qui eux ont une peau sensible pense avoir la peau la plus solide. Tous les problèmes de mésusages créent aux africains des problèmes de peaux et de cheveux. Tout le travail, il faut le faire depuis le départ, c’est à dire faire des formations, la peau noire est la peau la plus sensible et le cheveu africain le plus fragile qu’il faut protéger. La technique de dépigmentation est si abrasive que sur une peau qui est déjà sensible elle même, on doit en rajouter. Il faut se laver seulement avec les mains et du savon très doux. Il ne faut pas utiliser de filet, ni de gant. Il faut apprendre à toucher pour respecter la peau. Si on peut faire cette campagne c’est à dire respecter sa peau on a beaucoup gagné. C’est un problème d’information, les gommages abiment aussi la peau car très sensible, quand il y a un petit bobos ça laisse des taches sur la peau noire. Dans le symposium, nous avons démontré que l’Afrique est une zone où les effets du soleil sont très fort et abime la peau.

En parlant de soleil, en Afrique, l’on a tendance à croire que c’est la race blanche qui doit se protéger du soleil et non la peau noire, avec vos recherches pouvez-vous nous éclaircir à ce sujet?

Je vais vous donner les résultats d’une étude réalisée par le Docteur Poli, en France. Les femmes se dépigmentent la peau car au départ c’est pour avoir un teint uniforme. A l’origine ce sont les médicaments qui sont détournés de leur usage qui servent à se dépigmenter mais ce n’est pas en rendant notre peau blanche que nous allons avoir un teint lumineux mais avec de simples mesures d’hygiène c’est possible. Toutes ces pathologies sont liées aux comportements. C’est le comportement du consommateur qui au lieu d’utiliser les produits cosmétiques de qualité, a recourt à des médicaments, de l’hydroquinone qui à l’origine n’est pas cosmétique mais plutôt pour corriger les taches et le glutanium qui fait son apparition récemment. Ils sont pourvoyeurs de grandes pathologies qu’on observe. C’est quelque chose qu’on observe non seulement en Afrique Subsaharienne mais à l’échelle mondiale. C’est un message important, quand on ne connait pas sa peau on ne peut pas la protéger. Le message à véhiculer, c’est de protéger sa peau. On sous-estime la chose mais quand on voit les complications qui sont liées à cette pratique, on voit de nouveaux cas de cancer qui n’apparaissaient pas chez la patiente noire qui sont de plus en plus rapportés. Récemment à Bamako, au Cameroun des cas de cancer et 8 cas seulement à Dakar tout ça liés aux pratiques de la dépigmentation. Dans ce cas, il faut faire de la prévention. C’est de prévenir de tout ce qui est hyperpigmentation par des mesures de photoprotection. Il faut se protéger du soleil. Faites l’expérience, les parties de votre corps qui sont toujours cachées, ne remarquez vous pas qu’elles sont plus claires que celles qui sont exposées au soleil ? Il y a des heures où le soleil est beaucoup fort, beaucoup plus dangereux. Donc une femme qui veut être plus claire, si elle protège son corps du soleil, sera claire. L’exposition solaire quotidienne est importante et contribue à l’aggravation des hyperpigmentations.
Ce dont on a besoin quand on a la peau foncée, c’est de se protéger contre les UVA, donc utiliser des baumes absorbeurs. Les produits de qualités sont conseillés.
Pour l’alopécie, les chutes de cheveux, il faut revoir toutes nos pratiques car très dangereuses pour les cheveux déjà fragiles. Les techniques de défrisages, par exemples quand on laisse le produit plus longtemps que le temps indiqué, quand on fait des lissages, des tresses, ce sont des pratiques dangereuses qui provoquent la chute des cheveux.
Toutes les pathologies que nous observons en Europe et ailleurs peuvent être observées ici en Afrique. Quand on dit collaboration, recherche dans nos pays, c’est trouver des produits de qualités moins chères et accessible à tous. C’est développer sur notre territoire des produits qui seront rentables, moins couteux car fabriqués en Afrique c’est ça l’intérêt de la recherche. C’est inventer sur place une gamme de produits qui convient aux marchés sur place et notre espoir est que petit à petit les gens vont se détourner de la dépigmentation volontaire et se retourner vers les produits de qualité, qui vont prévenir des UVA et rendre le teint homogène.
Il faut féliciter la Côte d’Ivoire dans ce sens qui a fait du beau travail, avec le Ministère de la Santé, aussi le Sénégal même si on sait que le vote d’une loi et l’application mette du temps, mais ça mérite qu’on en parle. C’est vrai que les produits de dépigmentations sont importés en grande quantité et contiennent des produits chimiques qui ne sont pas signifiés. C’est déjà un grand pas pour cette lutte. C’est un combat mené par l’Afrique subsaharienne, comme ce congrès auquel nous participons.

Les produits contrefaits ont envahi les marchés, comment reconnaitre le bon produit?

Comme je l’ai dit plus haut, la peau noire est la plus sensible et le cheveu africain le plus fragile. Il faut approcher les professionnels de la peau pour vous conseiller le bon produit à utiliser. Ce qui est désolant ici, c’est même prescrit, les patients veulent avoir des produits à effet rapide donc préfèrent se tourner vers les marchands et surtout les produits contenant de l’hydroquinone. Elles pensent que l’hydroquinone est ce qui leur faut même s’il est interdit.

Il y a certains produits sur le marché qui contiennent de l’hydroquinone mais qui n’est pas signifié. Comment le reconnaitre?

Nous avons fait ce constat. Mais on peut reconnaitre le produit par l’odeur. Il y aussi le fait que les produits qui contiennent de l’hydroquinone, même s’ils sont blancs quelques temps après ils changent de couleurs, ça vire au noir ou au marron. Il faut savoir que l’hydroquinone est prescrire en médecine pour corriger des taches mais ce n’est pas pour mettre sur tout le corps. L’Oréal peut être le meilleur laboratoire, avec les meilleurs produits du monde mais s’il n’y a pas de pédagogie cela ne va servir à rien.
C’est pour cela que nous travaillons avec les dermatologues et des laboratoires dermatologiques comme La Roche-Posay et avec les responsables, les dermatologues des pays africains, on va pouvoir changer les comportements. C’est un travail de longue haleine. Il faut utiliser les produits de grandes firmes. Tous leurs produits sont de qualité. Car on veut durer dans le temps. Les petites firmes ou les petits marchands, après quelques années ferment. Ça a fait plus de105 ans que l’Oréal existe et nos produits sont de qualité et de sécurité. Aller voir le dermatologue pour qu’il vous conseille le produit adapté à votre peau. N’attendez pas d’être malade avant d’aller voir le dermatologue. Ça s’appelle la dermatologie préventive et c’est très important pour l’Afrique. Tous les problèmes d’alopécie et de peau sont des conséquences liées aux problèmes de mésusage. Il faut connaître sa peau, ses cheveux pour mieux les protéger.

Mam Dieng
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