Pionnier de la confection de cercueils fantaisistes, imposés aujourd'hui comme identité culturelle du Ghana, Joseph Ashong Aka, connu sous le pseudonyme de "Paa Joe", "fier" de cet art qui l'a rendu mondialement célèbre espère transmettre son savoir-faire aux générations futures à titre d’héritage.
Vêtu d'un pagne traditionnel ghanéen enroulé autour de la taille et dont un pan lui passe sur les épaules, Paa Joe caresse, de ses doigts le cercueil en forme d'ampoule électrique qu'il présente lors de l'exposition "Lumières d'Afrique" qui s’est déroulée début mai à Abidjan.
"J'étais jeune quand tout a commencé", lance avec un grand sourire celui dont la toute première commande était "un cercueil en forme de maison comme celle des jeux de monopoly, de couleur verte avec un toit orange".
Né en 1947 dans les collines d'Akwapim dans l'ouest du Ghana, Paa Joe, se forme à l’âge de 15 ans, auprès de son oncle Kane Kwei qui représente son mentor, à Teshie une ville de la région de Grand Accra.
Après un apprentissage qui durera 12 ans, il décide de voler de "ses propres ailes" en ouvrant ses propres ateliers, d'abord à Nungua en 1976 puis à Pobiman en 2007, deux villes situées dans le Sud ghanéen.
En 1992, il reprend le commerce de son défunt oncle Kane Kwei précurseur de la fabrication des cercueils fantaisistes ghanéens tirant son origine des pratiques rituelles funéraires traditionnelles des Ga, peuple du Sud du Ghana principalement installé à Accra la capitale du pays.
Les sculptures colorées et ludiques de Paa Joe, mélangent art et artisanat. Ses œuvres, conçues pour refléter la personnalité du défunt, sont souvent destinées à être enterrées et ne sont donc vues que par un public restreint. Un coq ou un aigle pour représenter un chef ou un roi, un appareil photo pour un photographe ou une chaussure pour un cordonnier.
Ce sexagénaire fut l'un des premiers artistes à présenter ses sculptures funéraires artisanales en occident, lors de l'exposition "Magiciens de la terre" au centre Pompidou en France en 1989.
Depuis, il a participé à d'autres expositions célèbres parmi lesquelles "Six Feet Under" au Kunst museum de Berne en Allemagne en 2006 et ses cercueils sont exposés dans des musées tels que le British Museum à Londres ou le Brooklyn Museum à New York.
"Grâce à ce que je fais, j'ai la chance de voyager, de connaitre Londres et Paris", clame avec une teinte de fierté cet homme de taille moyenne au regard enjoué.
A quelques mètres de lui, son fils de 28 ans, Jacob Ashong, avec qui il travaille depuis huit ans, est celui qui parle le mieux de l'artiste.
"Ici c'est mon père et moi dans un de nos ateliers en train de confectionner un cercueil", dit-il fièrement en montrant du doigt une photo de l'album des œuvres de Paa Joe, mettant en scène deux hommes aux torses nu en train de tailler ce qui deviendra plus tard une bière en forme de bouteille de Coca cola destinée à un vendeur ambulant.
Paa Joe, qui se rapproche de Jacob, explique que les matériaux utilisés pour les cercueils destinés à être mis en terre sont faits avec du bois plus léger notamment le "Wawa" un bois local.
Ceux présentés aux expositions, en revanche sont faits avec du bois de meilleures qualités, traités pour résister aux intempéries et au temps comme la plupart des œuvres artistiques.
"Lorsque les commandes sont nombreuses on fait appel à d'autres personnes pour réaliser les cercueils", fait-il observer.
D'autres personnes, Paa Joe en a formé, qui aujourd'hui sont devenues célèbre, tels que Kudjoe Affutu, Eric Kpakpo et Daniel Mensah qui dirige à leur tour leurs ateliers où ils réalisent également des cercueils figuratifs aussi bien pour des enterrements que pour des musées d'art et des collectionneurs privés.
Namsa Leuba jeune artiste photographe guinéenne présente à l'exposition qui a réuni plus d'une cinquantaine d’artistes venus de chaque pays du continent se dit honorée de pouvoir enfin rencontrer l’homme dont elle a "étudié le travail et les techniques" à l’université.
Ce père de huit enfants "fier" de son fils Jacob qu'il trouve aussi "talentueux" que lui espère lui léguer la conduite des affaires qu'il a lui-même reçu de son oncle.
A la question quelle forme aura son propre cercueil ? Paa Joe répond en souriant "mon cercueil se trouve dans le ciel, je ne sais pas encore la forme qu'il aura mais c'est mon fils qui s'en chargera", conclut-il en donnant un coup de coude à Jacob.
DEK
Vêtu d'un pagne traditionnel ghanéen enroulé autour de la taille et dont un pan lui passe sur les épaules, Paa Joe caresse, de ses doigts le cercueil en forme d'ampoule électrique qu'il présente lors de l'exposition "Lumières d'Afrique" qui s’est déroulée début mai à Abidjan.
"J'étais jeune quand tout a commencé", lance avec un grand sourire celui dont la toute première commande était "un cercueil en forme de maison comme celle des jeux de monopoly, de couleur verte avec un toit orange".
Né en 1947 dans les collines d'Akwapim dans l'ouest du Ghana, Paa Joe, se forme à l’âge de 15 ans, auprès de son oncle Kane Kwei qui représente son mentor, à Teshie une ville de la région de Grand Accra.
Après un apprentissage qui durera 12 ans, il décide de voler de "ses propres ailes" en ouvrant ses propres ateliers, d'abord à Nungua en 1976 puis à Pobiman en 2007, deux villes situées dans le Sud ghanéen.
En 1992, il reprend le commerce de son défunt oncle Kane Kwei précurseur de la fabrication des cercueils fantaisistes ghanéens tirant son origine des pratiques rituelles funéraires traditionnelles des Ga, peuple du Sud du Ghana principalement installé à Accra la capitale du pays.
Les sculptures colorées et ludiques de Paa Joe, mélangent art et artisanat. Ses œuvres, conçues pour refléter la personnalité du défunt, sont souvent destinées à être enterrées et ne sont donc vues que par un public restreint. Un coq ou un aigle pour représenter un chef ou un roi, un appareil photo pour un photographe ou une chaussure pour un cordonnier.
Ce sexagénaire fut l'un des premiers artistes à présenter ses sculptures funéraires artisanales en occident, lors de l'exposition "Magiciens de la terre" au centre Pompidou en France en 1989.
Depuis, il a participé à d'autres expositions célèbres parmi lesquelles "Six Feet Under" au Kunst museum de Berne en Allemagne en 2006 et ses cercueils sont exposés dans des musées tels que le British Museum à Londres ou le Brooklyn Museum à New York.
"Grâce à ce que je fais, j'ai la chance de voyager, de connaitre Londres et Paris", clame avec une teinte de fierté cet homme de taille moyenne au regard enjoué.
A quelques mètres de lui, son fils de 28 ans, Jacob Ashong, avec qui il travaille depuis huit ans, est celui qui parle le mieux de l'artiste.
"Ici c'est mon père et moi dans un de nos ateliers en train de confectionner un cercueil", dit-il fièrement en montrant du doigt une photo de l'album des œuvres de Paa Joe, mettant en scène deux hommes aux torses nu en train de tailler ce qui deviendra plus tard une bière en forme de bouteille de Coca cola destinée à un vendeur ambulant.
Paa Joe, qui se rapproche de Jacob, explique que les matériaux utilisés pour les cercueils destinés à être mis en terre sont faits avec du bois plus léger notamment le "Wawa" un bois local.
Ceux présentés aux expositions, en revanche sont faits avec du bois de meilleures qualités, traités pour résister aux intempéries et au temps comme la plupart des œuvres artistiques.
"Lorsque les commandes sont nombreuses on fait appel à d'autres personnes pour réaliser les cercueils", fait-il observer.
D'autres personnes, Paa Joe en a formé, qui aujourd'hui sont devenues célèbre, tels que Kudjoe Affutu, Eric Kpakpo et Daniel Mensah qui dirige à leur tour leurs ateliers où ils réalisent également des cercueils figuratifs aussi bien pour des enterrements que pour des musées d'art et des collectionneurs privés.
Namsa Leuba jeune artiste photographe guinéenne présente à l'exposition qui a réuni plus d'une cinquantaine d’artistes venus de chaque pays du continent se dit honorée de pouvoir enfin rencontrer l’homme dont elle a "étudié le travail et les techniques" à l’université.
Ce père de huit enfants "fier" de son fils Jacob qu'il trouve aussi "talentueux" que lui espère lui léguer la conduite des affaires qu'il a lui-même reçu de son oncle.
A la question quelle forme aura son propre cercueil ? Paa Joe répond en souriant "mon cercueil se trouve dans le ciel, je ne sais pas encore la forme qu'il aura mais c'est mon fils qui s'en chargera", conclut-il en donnant un coup de coude à Jacob.
DEK