Isabelle Kassi Fofana est la présidente de l’Association Akwaba Culture, initiatrice du Prix Ivoire pour la Littérature Africaine d’Expression Francophone. En prélude à la 9ème édition, qui se tiendra le 12 novembre 2016 en Abidjan, nous l’avons rencontré. Dans cet entretien, elle explique les contours de ce grand prix littéraire.
Présentez-nous le Prix Ivoire pour la littérature Africaine d’Expression Francophone ?
Le Prix Ivoire pour la Littérature Africaine d’Expression Francophone est un prix littéraire qui a été créé en 2008. Il met en lumière les auteurs africains de l’espace francophone. Il faut être un auteur confirmé et avoir déjà publié un ouvrage pour y participer. Les manuscrits ne sont pas acceptés. L’ouvrage présenté doit être déposé en 5 exemplaires.
Qu’est-ce qui justifie la création d’un tel prix ?
Dans le cadre de nos activités professionnelles, il nous a été donné de constater que pendant longtemps, les auteurs africains envoyaient leurs ouvrages pour participer à des prix littéraires internationaux qui s’intéressaient à la littérature africaine. Ce sont de grands prix littéraires qui ont permis de mettre en lumière des auteurs de renom. Les Grands Prix Littéraires d’Afrique Noire, le Prix Noma de la Littérature Africaine logé à Londres, les Prix des Cinq Continents, le Prix Ahmadou Kourouma… continuent de faire un travail remarquable. Mais, nous nous sommes dit pourquoi ne pas créer un grand prix littéraire à l’intérieur du continent qui s’intéresserait à la littérature africaine francophone et qui mettrait en lumière, à partir du continent, ces auteurs francophones méritants.
N’avez-vous pas eu l’impression d’avoir pris un grand risque ?
C’est vrai qu’au départ l’idée était risquée, nous avons pris le risque. Il fallait être fou pour créer un grand prix littéraire d’Afrique francophone en sachant très bien que dans l’esprit des gens, il fallait s’adresser à l’extérieur. Nous nous sommes dit qu’il fallait créer à Abidjan, à l’occasion de ce prix une saine émulation autour du livre et faire d’Abidjan une métropole des belles plumes. Cela a coïncidé avec la période difficile qu’a connue la Côte d’Ivoire. Nous avons traversé toutes les difficultés du pays, mais, nous n’avons jamais baissé les bras. Nous nous sommes débrouillés chaque année pour que ce prix ait lieu. Il fallait faire d’Abidjan une belle scène de la littérature africaine. Nous avons fait venir des icônes, des personnes qui nous ont fait rêver et qu’on ne pensait pas pouvoir rencontrer un jour. Seydou Badian Kouyaté, Cheikh Hamidou Kane, Henri Lopes, Alain Mabanckou, Aminata Sow Fall, Djibril Tamsir Niane…pour ne citer que ceux-là.
Quel est le rapport entre le Prix Ivoire et les autres grands prix littéraire?
Le prix Ivoire a un partenariat avec le prix Ahmadou Kourouma. Nous avons un jumelage. Le Prix Ivoire est devenu une référence et les autres prix jettent un regard sur les lauréats du Prix Ivoire avant leur délibération.
Combien de temps met le travail d’étude des ouvrages ?
Le Prix Ivoire est un programme de 10 mois de travail. Nous commençons à travailler dès janvier pour un prix qui a lieu en novembre. Le prix est lancé en mars. Mais, nous commençons le travail bien avant le lancement.
Le jury travaille-t-il librement pour l’attribution du Prix Ivoire ?
Totalement ! Mais, je voudrais saluer le travail remarquable d’un pré-jury parce que le jury n’a pas le temps de lire tous les ouvrages que nous recevons. Il y a donc un travail de présélection qui est fait et est présidé par Michel Koffi, un critique littéraire. Il est accompagné par plusieurs autres critiques littéraires. Ce travail de présélection est fait parce qu’il faut tomber sur le livre qu’il faut. Il ne faut pas primer un livre qui ne le mérite pas. Cela y va de la crédibilité du Prix. A travers les ouvrages primés, on voit la crédibilité du Prix. Les lauréats du Prix Ivoire ont été récompensés à l’échelle internationale. Lorsqu’un ouvrage fait partie des cinq finalistes, c’est qu’il est méritant. Seule, la valeur intrinsèque de l’ouvrage est récompensée. Le jury est souverain, nous n’avons rien à décider.
Quel est l’apport du Prix Ivoire à la littérature ivoirienne ?
Comme la dénomination le dit, le Prix Ivoire est un Prix qui s’intéresse à la littérature d’Afrique francophone. Ce n’est pas un prix typiquement lié à la littérature ivoirienne. J’avoue qu’en tant qu’Ivoirienne, j’aurais voulu qu’il y ait beaucoup plus d’Ivoiriens lauréats. L’apport est de créer une saine émulation autour du livre. A la faveur de ce Prix, nous faisons d’Abidjan une plate-forme littéraire. Nous voulons que le livre ait une visibilité, une place de choix.
L’association Akwaba Culture bénéficie-t-elle de financements ?
Oui, l’Association a une dotation du ministère de la Culture. Mais, comme vous pouvez l’imaginer, elle n’est jamais suffisante. Pour avoir cette dotation, l’association a travaillé pendant 5 ans sur fonds propres. Et, c’est au vu du sérieux, de la régularité, de l’importance et de l’organisation que le ministère a décidé de nous accompagner. Je voudrais remercier le ministre pour son soutien. Lui-même en tant qu’écrivain et ancien membre du jury, a vu le sérieux qu’il y a autour. C’est pourquoi, il a estimé que le Prix mérite d’être soutenu. Nous avons également le soutien de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), des éditeurs, des libraires et d’autres partenaires dont le Président de l’Assemblée Nationale, depuis 3 ans.
Il y aura-t-il des innovations pour cette 9ème édition du Prix ?
Je veux plutôt parler de consolidation. Nous allons essayer de maintenir ce niveau. Nous sommes à un niveau qu’il faut maintenir. Il faut maintenir le concours littéraire dans les établissements, aller chercher les méritants dans leurs écoles pour les faire venir. Faire venir des auteurs de renom. C’est déjà cela le Prix Ivoire, peut-être que pour la 10ème édition, nous ferons une grande fête.
Combien d’ouvrages avez-vous reçus pour cette édition ?
La réception finit en juin. Nous avons jusqu’au 1er juin pour recevoir les derniers ouvrages. Présentement, nous avons reçu une trentaine. Je voudrais donc profiter pour demander aux éditeurs et aux écrivains de nous faire parvenir les ouvrages les plus récents.
Quel appel avez-vous à lancer avant la tenue de cette édition ?
Je demande aux autorités de nous accompagner parce que l’Association Akwaba Culture a montré son sérieux depuis près d’une décennie. Je voudrais que l’association soit une association d’intérêt public. Pour ce genre d’activité le plus dur est la pérennisation. Donc, nous souhaitons avoir plus d’accompagnement du ministère de la Culture. J’appelle également tous les mécènes, tous ceux pour qui, le livre a compté. Le concours littéraire gagnerait à être développé parce que le livre doit être mis en avant partout dans le pays.
ROK
Présentez-nous le Prix Ivoire pour la littérature Africaine d’Expression Francophone ?
Le Prix Ivoire pour la Littérature Africaine d’Expression Francophone est un prix littéraire qui a été créé en 2008. Il met en lumière les auteurs africains de l’espace francophone. Il faut être un auteur confirmé et avoir déjà publié un ouvrage pour y participer. Les manuscrits ne sont pas acceptés. L’ouvrage présenté doit être déposé en 5 exemplaires.
Qu’est-ce qui justifie la création d’un tel prix ?
Dans le cadre de nos activités professionnelles, il nous a été donné de constater que pendant longtemps, les auteurs africains envoyaient leurs ouvrages pour participer à des prix littéraires internationaux qui s’intéressaient à la littérature africaine. Ce sont de grands prix littéraires qui ont permis de mettre en lumière des auteurs de renom. Les Grands Prix Littéraires d’Afrique Noire, le Prix Noma de la Littérature Africaine logé à Londres, les Prix des Cinq Continents, le Prix Ahmadou Kourouma… continuent de faire un travail remarquable. Mais, nous nous sommes dit pourquoi ne pas créer un grand prix littéraire à l’intérieur du continent qui s’intéresserait à la littérature africaine francophone et qui mettrait en lumière, à partir du continent, ces auteurs francophones méritants.
N’avez-vous pas eu l’impression d’avoir pris un grand risque ?
C’est vrai qu’au départ l’idée était risquée, nous avons pris le risque. Il fallait être fou pour créer un grand prix littéraire d’Afrique francophone en sachant très bien que dans l’esprit des gens, il fallait s’adresser à l’extérieur. Nous nous sommes dit qu’il fallait créer à Abidjan, à l’occasion de ce prix une saine émulation autour du livre et faire d’Abidjan une métropole des belles plumes. Cela a coïncidé avec la période difficile qu’a connue la Côte d’Ivoire. Nous avons traversé toutes les difficultés du pays, mais, nous n’avons jamais baissé les bras. Nous nous sommes débrouillés chaque année pour que ce prix ait lieu. Il fallait faire d’Abidjan une belle scène de la littérature africaine. Nous avons fait venir des icônes, des personnes qui nous ont fait rêver et qu’on ne pensait pas pouvoir rencontrer un jour. Seydou Badian Kouyaté, Cheikh Hamidou Kane, Henri Lopes, Alain Mabanckou, Aminata Sow Fall, Djibril Tamsir Niane…pour ne citer que ceux-là.
Quel est le rapport entre le Prix Ivoire et les autres grands prix littéraire?
Le prix Ivoire a un partenariat avec le prix Ahmadou Kourouma. Nous avons un jumelage. Le Prix Ivoire est devenu une référence et les autres prix jettent un regard sur les lauréats du Prix Ivoire avant leur délibération.
Combien de temps met le travail d’étude des ouvrages ?
Le Prix Ivoire est un programme de 10 mois de travail. Nous commençons à travailler dès janvier pour un prix qui a lieu en novembre. Le prix est lancé en mars. Mais, nous commençons le travail bien avant le lancement.
Le jury travaille-t-il librement pour l’attribution du Prix Ivoire ?
Totalement ! Mais, je voudrais saluer le travail remarquable d’un pré-jury parce que le jury n’a pas le temps de lire tous les ouvrages que nous recevons. Il y a donc un travail de présélection qui est fait et est présidé par Michel Koffi, un critique littéraire. Il est accompagné par plusieurs autres critiques littéraires. Ce travail de présélection est fait parce qu’il faut tomber sur le livre qu’il faut. Il ne faut pas primer un livre qui ne le mérite pas. Cela y va de la crédibilité du Prix. A travers les ouvrages primés, on voit la crédibilité du Prix. Les lauréats du Prix Ivoire ont été récompensés à l’échelle internationale. Lorsqu’un ouvrage fait partie des cinq finalistes, c’est qu’il est méritant. Seule, la valeur intrinsèque de l’ouvrage est récompensée. Le jury est souverain, nous n’avons rien à décider.
Quel est l’apport du Prix Ivoire à la littérature ivoirienne ?
Comme la dénomination le dit, le Prix Ivoire est un Prix qui s’intéresse à la littérature d’Afrique francophone. Ce n’est pas un prix typiquement lié à la littérature ivoirienne. J’avoue qu’en tant qu’Ivoirienne, j’aurais voulu qu’il y ait beaucoup plus d’Ivoiriens lauréats. L’apport est de créer une saine émulation autour du livre. A la faveur de ce Prix, nous faisons d’Abidjan une plate-forme littéraire. Nous voulons que le livre ait une visibilité, une place de choix.
L’association Akwaba Culture bénéficie-t-elle de financements ?
Oui, l’Association a une dotation du ministère de la Culture. Mais, comme vous pouvez l’imaginer, elle n’est jamais suffisante. Pour avoir cette dotation, l’association a travaillé pendant 5 ans sur fonds propres. Et, c’est au vu du sérieux, de la régularité, de l’importance et de l’organisation que le ministère a décidé de nous accompagner. Je voudrais remercier le ministre pour son soutien. Lui-même en tant qu’écrivain et ancien membre du jury, a vu le sérieux qu’il y a autour. C’est pourquoi, il a estimé que le Prix mérite d’être soutenu. Nous avons également le soutien de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), des éditeurs, des libraires et d’autres partenaires dont le Président de l’Assemblée Nationale, depuis 3 ans.
Il y aura-t-il des innovations pour cette 9ème édition du Prix ?
Je veux plutôt parler de consolidation. Nous allons essayer de maintenir ce niveau. Nous sommes à un niveau qu’il faut maintenir. Il faut maintenir le concours littéraire dans les établissements, aller chercher les méritants dans leurs écoles pour les faire venir. Faire venir des auteurs de renom. C’est déjà cela le Prix Ivoire, peut-être que pour la 10ème édition, nous ferons une grande fête.
Combien d’ouvrages avez-vous reçus pour cette édition ?
La réception finit en juin. Nous avons jusqu’au 1er juin pour recevoir les derniers ouvrages. Présentement, nous avons reçu une trentaine. Je voudrais donc profiter pour demander aux éditeurs et aux écrivains de nous faire parvenir les ouvrages les plus récents.
Quel appel avez-vous à lancer avant la tenue de cette édition ?
Je demande aux autorités de nous accompagner parce que l’Association Akwaba Culture a montré son sérieux depuis près d’une décennie. Je voudrais que l’association soit une association d’intérêt public. Pour ce genre d’activité le plus dur est la pérennisation. Donc, nous souhaitons avoir plus d’accompagnement du ministère de la Culture. J’appelle également tous les mécènes, tous ceux pour qui, le livre a compté. Le concours littéraire gagnerait à être développé parce que le livre doit être mis en avant partout dans le pays.
ROK