A partir de quelle date les premières prestations de la couverture maladie universelle (CMU) seront-elles effectives ? Force est de constater que les choses tardent à évoluer sur ce plan.
Lancée en 2014, la Couverture maladie universelle (CMU) reste encore au niveau de la première marche de l’escalier. Les Ivoiriens qui s’attendaient à une phase pilote en 2015 ont très vite déchanté. Et la situation ne devrait pas être différente en 2016. Peut-être faudra-t-il attendre 2017 pour avoir un peu plus de visibilité sur ce projet. D’évidence, les Ivoiriens ne se sont pas encore approprié la CMU et l’engouement autour du projet n’est pas au rendez-vous. On ne se bouscule pas pour l’enrôlement, bien que cette opération soit gratuite, bouleversant ainsi le calendrier d’exécution. Certains ne cachent pas leur pessimisme quant à l’aboutissement de ce projet : «C’est un projet salutaire, mais je veux voir un début d’exécution avant de m’y engager.»
«Il est important que le gouvernement nous donne l’assurance que nous bénéficierons effectivement des prestations prévues dans le cadre de la CMU», souligne un cadre du secteur privé qui dit rester sceptique, du moins pour l’heure, tant le projet, dans sa phase pratique nécessitera au préalable la construction et l’équipement de nouvelles infrastructures sanitaires et d’accueil des malades à Abidjan comme à l’intérieur du pays. Il insiste aussi sur la sensibilisation du corps médical. «Les prestations doivent être effectivement couvertes. En outre, l’accueil dans les hôpitaux publics doit être plus humain. Que toutes les dispositions soient prises afin que les bons soient acceptés dans les pharmacies», prévient-il. L’insuffisance d’information et de sensibilisation des populations sur le projet sont aussi des faiblesses relevées. «Comment voulez-vous que ça m’intéresse si je n’en sais pas grand-chose ?», réagit un autre interlocuteur.
Doukoua Godé, le président de la Confédération des associations de consommateurs de Côte d’Ivoire (COC-CI), lui, voit les choses autrement. «La CMU doit être encouragée par tous. C’est un projet indispensable pour nos populations. Il est fait pour nous, la population, et pour notre bien-être», fait-il remarquer. Selon lui, en attendant que l’Etat ait les moyens de construire de nouvelles infrastructures sanitaires, il faut faire avec l’existant et l’améliorer au fur et à mesure. Aussi, recommande-t-il que le gouvernement implique davantage la société civile et surtout les consommateurs dans la conduite de ce projet. «L’Etat seul ne peut pas conduire efficacement la CMU, il a besoin de nous et nous sommes prêts à l’accompagner dans ses efforts, surtout au niveau de l’information et de la sensibilisation de masse», indique M. Doukoua.
Sites mobiles et opérations porte-à-porte
A la Caisse nationale d’assurance-maladie (Cnam), structure qui pilote le projet, le directeur général Karim Ouattara et ses collaborateurs sont à la tache et multiplient les initiatives pour faire avancer les choses. Les enrôlements se poursuivent, après celui du président Alassane Ouattara effectué en décembre 2014. Des sites mobiles sillonnent les entreprises, les institutions et autres organismes, ainsi que les universités, pour enrôler les populations sur place. Récemment, une opération «porte-à-porte» a été lancée dans le cadre des activités d’information, de sensibilisation et d’enrôlement dans le district d’Abidjan. Elle devra aussi couvrir les villes de l’intérieur du pays, assure-t-on.
Pour rappel, la CMU est un système obligatoire de couverture du risque maladie au profit de l’ensemble des populations résidant en Côte d’Ivoire. Elle prendra en grande partie en charge les consultations médicales et les soins infirmiers ainsi que certains médicaments, examens et actes hospitaliers. L’assuré, dont la contribution exigée est de 1.000 FCFA par mois – les parents devront payer cette somme pour tout enfant âgé de plus de cinq ans –, ne s’acquittera que de 20% à 30% du coût des prestations. Dans le schéma de la CMU, 17% de la population devrait être couverte à la fin de la première année d’opérationnalisation. L’objectif est d’atteindre 40% d’ici 2025.
Vincent KOUASSI
Lancée en 2014, la Couverture maladie universelle (CMU) reste encore au niveau de la première marche de l’escalier. Les Ivoiriens qui s’attendaient à une phase pilote en 2015 ont très vite déchanté. Et la situation ne devrait pas être différente en 2016. Peut-être faudra-t-il attendre 2017 pour avoir un peu plus de visibilité sur ce projet. D’évidence, les Ivoiriens ne se sont pas encore approprié la CMU et l’engouement autour du projet n’est pas au rendez-vous. On ne se bouscule pas pour l’enrôlement, bien que cette opération soit gratuite, bouleversant ainsi le calendrier d’exécution. Certains ne cachent pas leur pessimisme quant à l’aboutissement de ce projet : «C’est un projet salutaire, mais je veux voir un début d’exécution avant de m’y engager.»
«Il est important que le gouvernement nous donne l’assurance que nous bénéficierons effectivement des prestations prévues dans le cadre de la CMU», souligne un cadre du secteur privé qui dit rester sceptique, du moins pour l’heure, tant le projet, dans sa phase pratique nécessitera au préalable la construction et l’équipement de nouvelles infrastructures sanitaires et d’accueil des malades à Abidjan comme à l’intérieur du pays. Il insiste aussi sur la sensibilisation du corps médical. «Les prestations doivent être effectivement couvertes. En outre, l’accueil dans les hôpitaux publics doit être plus humain. Que toutes les dispositions soient prises afin que les bons soient acceptés dans les pharmacies», prévient-il. L’insuffisance d’information et de sensibilisation des populations sur le projet sont aussi des faiblesses relevées. «Comment voulez-vous que ça m’intéresse si je n’en sais pas grand-chose ?», réagit un autre interlocuteur.
Doukoua Godé, le président de la Confédération des associations de consommateurs de Côte d’Ivoire (COC-CI), lui, voit les choses autrement. «La CMU doit être encouragée par tous. C’est un projet indispensable pour nos populations. Il est fait pour nous, la population, et pour notre bien-être», fait-il remarquer. Selon lui, en attendant que l’Etat ait les moyens de construire de nouvelles infrastructures sanitaires, il faut faire avec l’existant et l’améliorer au fur et à mesure. Aussi, recommande-t-il que le gouvernement implique davantage la société civile et surtout les consommateurs dans la conduite de ce projet. «L’Etat seul ne peut pas conduire efficacement la CMU, il a besoin de nous et nous sommes prêts à l’accompagner dans ses efforts, surtout au niveau de l’information et de la sensibilisation de masse», indique M. Doukoua.
Sites mobiles et opérations porte-à-porte
A la Caisse nationale d’assurance-maladie (Cnam), structure qui pilote le projet, le directeur général Karim Ouattara et ses collaborateurs sont à la tache et multiplient les initiatives pour faire avancer les choses. Les enrôlements se poursuivent, après celui du président Alassane Ouattara effectué en décembre 2014. Des sites mobiles sillonnent les entreprises, les institutions et autres organismes, ainsi que les universités, pour enrôler les populations sur place. Récemment, une opération «porte-à-porte» a été lancée dans le cadre des activités d’information, de sensibilisation et d’enrôlement dans le district d’Abidjan. Elle devra aussi couvrir les villes de l’intérieur du pays, assure-t-on.
Pour rappel, la CMU est un système obligatoire de couverture du risque maladie au profit de l’ensemble des populations résidant en Côte d’Ivoire. Elle prendra en grande partie en charge les consultations médicales et les soins infirmiers ainsi que certains médicaments, examens et actes hospitaliers. L’assuré, dont la contribution exigée est de 1.000 FCFA par mois – les parents devront payer cette somme pour tout enfant âgé de plus de cinq ans –, ne s’acquittera que de 20% à 30% du coût des prestations. Dans le schéma de la CMU, 17% de la population devrait être couverte à la fin de la première année d’opérationnalisation. L’objectif est d’atteindre 40% d’ici 2025.
Vincent KOUASSI