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Société Publié le mercredi 6 juillet 2016 | Abidjan.net

Déchets toxiques / Entretien avec M.Claude Koré, président de SOS-VDTCI: « Les démarches pour l’indemnisation des victimes sont en bonne voie »

© Abidjan.net Par DR
Claude Koré, président de SOS-VDTCI
Claude Koré est président de SOS-VDTCI, entendez ‘’Sos pour les victimes des déchets toxiques et catastrophes naturelles de Côte d’Ivoire’’, une organisation de défense de droits des victimes créée en 2007 suite au déversement des déchets toxiques à Abidjan. Cette organisation a travaillé avec un premier cabinet d’avocats, le cabinet Leid and Co de Londres, en tant que représentant de quartiers. Dans cet entretien, Claude Koré explique pourquoi les victimes doivent croire en une indemnisation imminente.

Pouvez-vous revenir sur l’historique des démarches et à quel niveau se trouve aujourd’hui le dossier ?

Les démarches effectuées sont considérables. Depuis 2006, lorsque le cabinet Leid and Co est rentré en contact avec nous, nous avons travaillé de façon régulière sur le terrain. Nous avons recensé les victimes, nous les avons encadrées pour regarder et analyser leurs dossiers et voir si ces personnes-là ont fait les symptômes liés aux déchets toxiques, en collaboration avec des médecins. Donc, nous avons travaillé depuis avec le cabinet Leid and Co et cette coopération a duré trois ans. Et Dieu merci, il y a eu un aboutissement heureux.

Quand vous parlez d’aboutissement heureux, vous faites allusion à quoi exactement et combien de victimes ont-elles bénéficié de cette action ?

Cette action a abouti au décaissement de 22,5 milliards, d’après ce que le cabinet Leid and Co nous a rapporté. Trafigura a décaissé 2, 5 milliards qui devaient être partagés aux victimes en raison de 750 000 FCFA par victime. Ces indemnisations étaient en train de se faire lorsque la crise est intervenue en 2010 avec tout le cafouillage qu’on a connu. Ce qui a conduit à des détournements.

Une indemnisation a été faite par l’Etat de Côte d’Ivoire à l’issue de laquelle chaque victime a perçu la somme de 200 000 FCFA. Quel est votre rapport avec votre procédure ?

Lorsque la catastrophe a eu lieu, l’Etat de Côte d’Ivoire a entamé une procédure pour que les victimes soient prises en charge médicalement. Et à la suite de cela, il y a eu un premier geste…Je crois que c’était au Burkina où Trafigura a accepté de décaisser la somme de 100 milliards, précisément 110 milliards de FCFA. Ce sont ces 110 milliards-là qui ont été repartis aux victimes. Les victimes ambulatoires ont perçu 200 000 FCFA, les autres victimes qui ont connu des graves préjudices ont eu un peu plus et les cas de décès, 20 millions de FCFA chacun. Donc cette indemnisation, pour nous les organisations, venait à point nommé pour, dans un premier temps, aider l’Etat à prendre en charge les victimes afin qu’elles bénéficient des soins qu’il fallait. A notre sens, cela ne peut être appelé une indemnisation. C’est juste une aide de Trafigura à l’Etat de Côte d’Ivoire. Puisque l’Etat ayant arrêté son budget, s’il y a un événement malheureux comme une catastrophe qui surgit, l’Etat ne peut puiser dans son budget pour faire face. Donc, il fallait que Trafigura vienne en appui à l’Etat pour prendre en compte ces personnes-là. C’est de cette indemnisation qu’il est question.

Quelles sont les victimes que Trafigura doit indemniser ?

Ce sont les victimes identifiées par l’Etat et que l’Onu a reconnues et dont la liste a été publiée par Fraternité Matin. Il y a également la liste de ceux qui n’ont pas été recensés dans cette première phase et qui n’ont pas non plus reçu la compensation du Cabinet Leid and Co mais qui ont présenté des documents tels que les fiches d’enquêtes sur la pollution atmosphérique…Elles sont au nombre de 400 000 personnes.

Il y a eu beaucoup de bruit autour de cette question d’indemnisation des victimes. Quelle est la probabilité du succès des dernières démarches en cours ?

L’espoir est aujourd’hui grand ; d’autant plus que les avocats étaient là récemment. Ils ont eu à tenir une conférence de presse au cours de laquelle il a été dit qu’aujourd’hui, la responsabilité délictuelle de Trafigura a été prouvée. Donc Trafigura n’a plus de problème pour payer. C’est en fait ce que cette entreprise attendait. Est-ce qu’on peut attester ce qu’on lui reproche ? Ce qui est désormais fait. Donc rien ne s’oppose à l’indemnisation des victimes.

Quel message pouvez-vous lancer à l’endroit des victimes et des ivoiriens en général ?

Aux victimes, j’adresserai un message d’espoir. Les victimes peuvent espérer dans les moments à venir pour leur indemnisation, d’autant plus que la responsabilité délictuelle de Trafigura a été démontrée. C’est vrai que le dossier a duré pratiquement sept années, mais je pense qu’il faut s’attendre à ce genre de procédures.. . Donc, je pense que le moment est venu pour que les victimes soient indemnisées. Elles doivent donc être rassurées qu’il y a une indemnisation qui est en cours.

Je demande à la population d’être sereine. Depuis le déversement des déchets toxiques, les produits étaient exposés. Les travaux n’avaient pas encore été faits sur les sites. Mais aujourd’hui, l’Etat de Côte d’Ivoire s’est engagé à faire les travaux de dépollution. A titre d’exemple, la zone du site du zoo a été réaménagée. Je pense que l’Etat est dans une logique de dépollution de ces sites-là. Je voudrais encourager le gouvernement afin que le dénouement, donc l’indemnisation des victimes soit effective.

Je remercie nos avocats qui conduisent ce dossier-là auprès de Trafigura avec maestria et beaucoup de sagesse. Je pense que Dieu n’a fait que les utiliser pour que la population qui a subi un tort puisse bénéficier de la réparation de ce tort-là.

Réalisé par DA et HG
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