Créé dans les années d’avant l’indépendance de la Côte d’Ivoire, le village Marchoux ou ‘‘Gnakananci’’ en langue Ebrié, est le centre des lépreux de Bingerville. Situé dans la commune de Bingerville derrière le quartier Berlin, à environ 5 km de la voie principale, le village Marchoux est peuplé de plus de 500 âmes. Bâti grâce au soutien de la Fondation Raoul Follereau, Gnakananci a donné le sourire à de nombreux malades de la lèpre. Aujourd’hui, certains y sont encore internés et recherchent leur guérison.
11 malades, hommes et femmes septuagénaires pour la plupart, abandonnés dans leurs concessions, continuent de croupir sous le poids de la lèpre au village Marchoux. Avec leurs enfants et petits enfants, ils se débrouillent comme ils peuvent, pour subvenir à leurs besoins quotidiens. Memel Djiké Lazare, un adulte de plus de 50 ans, qui a connu le village Marchoux dans les années 1960, raconte les conditions de vie des malades. « Avant 1951 ce village existait. J’étais tout petit quand mes parents atteints de la lèpre, sont arrivés ici pour se soigner en 1951. En son temps, C’est les Grandes Endémies qui orientaient les malades dépistés. On y trouvait plus de 100 malades de diverses régions de la Côte d’Ivoire. Il y avait des infirmiers et des garçons de salle qui s’occupaient des malades, grâce à l’appui matériel octroyé par la Fondation Raoul Follereau et l’Etat Ivoirien. Mais aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Depuis plus d’une dizaine d’années, les quelques pensionnaires qui y vivent ne sont plus bien suivis. Certes la Fondation Raoul Follereau continue d’apporter un soutien technique en médicaments, mais les conditions de vie des pensionnaires continuent de se dégrader de plus en plus », a expliqué un fils de malade.
Village Marchoux, des dortoirs coloniaux aux indépendants
Selon Memel Djiké Lazare, avant, les premières habitations dans ce village étaient de type colonial « Il y a une jeune française qui à l’époque fréquentait au lycée Sainte Marie de Cocody, qui venait ici avec ses amies. Elle a été touchée par la vie des malades en son temps qui étaient très nombreux ici. Elle a fait des photos du village et des logements qui ont été publiés en Europe. Et c’est à partir de là, que des personnes généreuses se sont mobilisées pour trouver des fonds et construire des logements plus ou moins modestes pour les familles du village Marchoux », fait remarquer Memel Djiké Lazare. A l’en croire, les missionnaires les Pères François, Père Roger Ducaine, André Longuer, Mlle Goz Monique et bien d’autres, font partie des personnes qui ont beaucoup aidé les habitants de ce village.
Comment les enfants des malades se battent pour nourrir leurs parents
Abandonnées à leur propre sort, les 11 personnes invalides du fait de la lèpre au village Marchoux, vivent aujourd’hui grâce à l’aide des personnes généreuses et de leurs parents. Dans cette grisaille, le courage des bras valides dudit village est a saluer. Ces jeunes, pour trouver de quoi à faire vivre leurs familles, pratiquent l’activité de pêche sur le flan d’eau lagunaire au pied de la commune de Bingerville. L’un d’entre eux, Niamkey Louis, âgé de 47 ans et père de 5 enfants nous raconte leur activité principale. « Avant, nos parents tissaient des paniers qu’ils vendaient aux Blancs. Nous étions petits à cette époque. Aujourd’hui dans la relève que nous assurons, c’est grâce à l’activité de pêche que nous nous occupons d’eux et aussi de nos enfants. Avant, les parties de pêche étaient organisées de manière collective avec tout le village. Aujourd’hui, chacun à son filet de pêche et sa pirogue. Ceux qui n’ont pas de filets de pêche, aident les autres dans l’activité et en retour, ils reçoivent leur part de récolte. Le prix d’un bon filet de pêche avoisine 300 à 400.000F CFA. La pirogue, c’est au moins 115.000F. On va les acheter à Bassam. Dans le mois, on peut se retrouver avec 50.000 à 70.000 F CFA, comme bénéfices lié à la pêche. C’est ce qui nous permet de vivre et de subvenir aux besoins de nos familles », a-t-il expliqué. Cependant, des difficultés sont enregistrées dans la pratique de cette activité de pêche. Selon Niamkey Louis, des pêcheurs d’autres nationalités qui fréquentent le plan d’eau lagunaire, leur causeraient beaucoup de désagréments, car ces derniers envahissent la surface lagunaire à tout moment de la journée et ne respectent pas la délimitation des parcelles. Ce qui entraine parfois des conflits entre pêcheurs Togolais, Béninois et Ghanéens. Conscients de leurs charges familiales, Niamkey Louis, Memel Djiké Lazare et autres jeunes du village, racontent l’organisation de la jeunesse à Marchoux. « Dans ce village nous sommes organisées. Par le passé, nous avions une coopérative qui intervenait beaucoup dans le domaine de l’élevage de porcs et de la pêche. Mais quand il y a eu l’épidémie de peste bovine en Côte d’Ivoire, les gens sont venus et ils ont tué tous nos porcs. Jusqu'à ce jour, nous n’avons pas été dédommagés. Nos besoins sont énormes nous demandons à nos autorités et aux personnes de bonnes volonté de nous aider à remettre nos projets d’élevages sur pied. Nous voulons que les autorités et les personnes de bonnes volontés nous aident à gagner notre vie et celle de nos parents. Nous ne leur demandons pas de nous distribuer de l’argent tous les mois, ce que nous souhaitons aujourd’hui, c’est qu’on nous aide à créer des projets et à les mettre en œuvre. Nous avons besoin de moyens pour venir en aide à nos parents en leur trouvant de quoi à satisfaire leurs besoins vitaux », ont appelé les bras valides de Gnakananci.
O.I
11 malades, hommes et femmes septuagénaires pour la plupart, abandonnés dans leurs concessions, continuent de croupir sous le poids de la lèpre au village Marchoux. Avec leurs enfants et petits enfants, ils se débrouillent comme ils peuvent, pour subvenir à leurs besoins quotidiens. Memel Djiké Lazare, un adulte de plus de 50 ans, qui a connu le village Marchoux dans les années 1960, raconte les conditions de vie des malades. « Avant 1951 ce village existait. J’étais tout petit quand mes parents atteints de la lèpre, sont arrivés ici pour se soigner en 1951. En son temps, C’est les Grandes Endémies qui orientaient les malades dépistés. On y trouvait plus de 100 malades de diverses régions de la Côte d’Ivoire. Il y avait des infirmiers et des garçons de salle qui s’occupaient des malades, grâce à l’appui matériel octroyé par la Fondation Raoul Follereau et l’Etat Ivoirien. Mais aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Depuis plus d’une dizaine d’années, les quelques pensionnaires qui y vivent ne sont plus bien suivis. Certes la Fondation Raoul Follereau continue d’apporter un soutien technique en médicaments, mais les conditions de vie des pensionnaires continuent de se dégrader de plus en plus », a expliqué un fils de malade.
Village Marchoux, des dortoirs coloniaux aux indépendants
Selon Memel Djiké Lazare, avant, les premières habitations dans ce village étaient de type colonial « Il y a une jeune française qui à l’époque fréquentait au lycée Sainte Marie de Cocody, qui venait ici avec ses amies. Elle a été touchée par la vie des malades en son temps qui étaient très nombreux ici. Elle a fait des photos du village et des logements qui ont été publiés en Europe. Et c’est à partir de là, que des personnes généreuses se sont mobilisées pour trouver des fonds et construire des logements plus ou moins modestes pour les familles du village Marchoux », fait remarquer Memel Djiké Lazare. A l’en croire, les missionnaires les Pères François, Père Roger Ducaine, André Longuer, Mlle Goz Monique et bien d’autres, font partie des personnes qui ont beaucoup aidé les habitants de ce village.
Comment les enfants des malades se battent pour nourrir leurs parents
Abandonnées à leur propre sort, les 11 personnes invalides du fait de la lèpre au village Marchoux, vivent aujourd’hui grâce à l’aide des personnes généreuses et de leurs parents. Dans cette grisaille, le courage des bras valides dudit village est a saluer. Ces jeunes, pour trouver de quoi à faire vivre leurs familles, pratiquent l’activité de pêche sur le flan d’eau lagunaire au pied de la commune de Bingerville. L’un d’entre eux, Niamkey Louis, âgé de 47 ans et père de 5 enfants nous raconte leur activité principale. « Avant, nos parents tissaient des paniers qu’ils vendaient aux Blancs. Nous étions petits à cette époque. Aujourd’hui dans la relève que nous assurons, c’est grâce à l’activité de pêche que nous nous occupons d’eux et aussi de nos enfants. Avant, les parties de pêche étaient organisées de manière collective avec tout le village. Aujourd’hui, chacun à son filet de pêche et sa pirogue. Ceux qui n’ont pas de filets de pêche, aident les autres dans l’activité et en retour, ils reçoivent leur part de récolte. Le prix d’un bon filet de pêche avoisine 300 à 400.000F CFA. La pirogue, c’est au moins 115.000F. On va les acheter à Bassam. Dans le mois, on peut se retrouver avec 50.000 à 70.000 F CFA, comme bénéfices lié à la pêche. C’est ce qui nous permet de vivre et de subvenir aux besoins de nos familles », a-t-il expliqué. Cependant, des difficultés sont enregistrées dans la pratique de cette activité de pêche. Selon Niamkey Louis, des pêcheurs d’autres nationalités qui fréquentent le plan d’eau lagunaire, leur causeraient beaucoup de désagréments, car ces derniers envahissent la surface lagunaire à tout moment de la journée et ne respectent pas la délimitation des parcelles. Ce qui entraine parfois des conflits entre pêcheurs Togolais, Béninois et Ghanéens. Conscients de leurs charges familiales, Niamkey Louis, Memel Djiké Lazare et autres jeunes du village, racontent l’organisation de la jeunesse à Marchoux. « Dans ce village nous sommes organisées. Par le passé, nous avions une coopérative qui intervenait beaucoup dans le domaine de l’élevage de porcs et de la pêche. Mais quand il y a eu l’épidémie de peste bovine en Côte d’Ivoire, les gens sont venus et ils ont tué tous nos porcs. Jusqu'à ce jour, nous n’avons pas été dédommagés. Nos besoins sont énormes nous demandons à nos autorités et aux personnes de bonnes volonté de nous aider à remettre nos projets d’élevages sur pied. Nous voulons que les autorités et les personnes de bonnes volontés nous aident à gagner notre vie et celle de nos parents. Nous ne leur demandons pas de nous distribuer de l’argent tous les mois, ce que nous souhaitons aujourd’hui, c’est qu’on nous aide à créer des projets et à les mettre en œuvre. Nous avons besoin de moyens pour venir en aide à nos parents en leur trouvant de quoi à satisfaire leurs besoins vitaux », ont appelé les bras valides de Gnakananci.
O.I