Les Nations unies ont dénoncé la persistance des viols en Côte d'Ivoire, notamment contre des enfants, et fustigé l'"impunité persistante" qui règne à l'égard de leurs auteurs.
"La Côte d'Ivoire a enregistré ces dernières années des progrès significatifs en termes de droits de l'Homme, mais la persistance des viols et de l'impunité à l'égard de leurs auteurs reste l'objet de vives préoccupations et requiert une action urgente", a indiqué le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, dans un communiqué publié lundi soir.
Un rapport établi par le Haut-Commissariat et l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (Onuci) dénonce ce "fléau qui continue de faire de nombreuses victimes dans le pays".
L'ONU ne dispose pas d'"estimation totale du nombre de cas en Côte d'Ivoire en raison de l'absence de statistiques officielles consolidées" dans le pays, a indiqué à l'AFP une responsable de l'Onuci, Sarah de Hemptinne.
Se basant sur un échantillon de 1.129 cas de viols commis entre début 2012 et fin 2015, l'ONU a toutefois établi que 66% des victimes sont des enfants.
Bien qu'une enquête ait été ouverte sur 90% de ces viols, moins de 20% d'entre eux ont abouti à un jugement.
La totalité des 203 cas ayant abouti à un jugement ont fait l'objet d'une "requalification" des faits, une pratique courante selon l'ONU qui consiste à juger les viols comme des délits et non comme des crimes, pour lesquels les peines encourues sont beaucoup plus lourdes.
Bien que perçue comme un moyen pour les victimes d'accéder à une forme de
justice et de faciliter un jugement rapide, cette pratique "minimise la gravité des viols", selon le rapport.
Le recours très répandu aux règlements à l'amiable, notamment dans les cas de viol d'enfants, préoccupe particulièrement l'ONU, qui explique que cette pratique se fait au détriment des droits de la victime et généralement sans son consentement.
"En dépit de la fin des hostilités depuis 2011 et de l'accalmie engendrée par la stabilisation progressive des institutions, les viols, commis principalement par des personnes privées, se sont poursuivis", déplore encore le rapport.
Le pays a connu une décennie de crise politico-militaire, marquée par une partition entre le Nord aux mains d'une rébellion et le Sud contrôlé par le camp de l'ex-président Laurent Gbagbo (au pouvoir entre 2000 et 2011).
Cette période troublée a culminé avec la crise post-électorale de 2010-2011, provoquée par le refus de M. Gbagbo de reconnaitre la victoire de son rival Alassane Ouattara à la présidentielle de novembre 2010. Les violences avaient fait plus de 3.000 morts en cinq mois.
apo/gca/jhd
"La Côte d'Ivoire a enregistré ces dernières années des progrès significatifs en termes de droits de l'Homme, mais la persistance des viols et de l'impunité à l'égard de leurs auteurs reste l'objet de vives préoccupations et requiert une action urgente", a indiqué le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, dans un communiqué publié lundi soir.
Un rapport établi par le Haut-Commissariat et l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (Onuci) dénonce ce "fléau qui continue de faire de nombreuses victimes dans le pays".
L'ONU ne dispose pas d'"estimation totale du nombre de cas en Côte d'Ivoire en raison de l'absence de statistiques officielles consolidées" dans le pays, a indiqué à l'AFP une responsable de l'Onuci, Sarah de Hemptinne.
Se basant sur un échantillon de 1.129 cas de viols commis entre début 2012 et fin 2015, l'ONU a toutefois établi que 66% des victimes sont des enfants.
Bien qu'une enquête ait été ouverte sur 90% de ces viols, moins de 20% d'entre eux ont abouti à un jugement.
La totalité des 203 cas ayant abouti à un jugement ont fait l'objet d'une "requalification" des faits, une pratique courante selon l'ONU qui consiste à juger les viols comme des délits et non comme des crimes, pour lesquels les peines encourues sont beaucoup plus lourdes.
Bien que perçue comme un moyen pour les victimes d'accéder à une forme de
justice et de faciliter un jugement rapide, cette pratique "minimise la gravité des viols", selon le rapport.
Le recours très répandu aux règlements à l'amiable, notamment dans les cas de viol d'enfants, préoccupe particulièrement l'ONU, qui explique que cette pratique se fait au détriment des droits de la victime et généralement sans son consentement.
"En dépit de la fin des hostilités depuis 2011 et de l'accalmie engendrée par la stabilisation progressive des institutions, les viols, commis principalement par des personnes privées, se sont poursuivis", déplore encore le rapport.
Le pays a connu une décennie de crise politico-militaire, marquée par une partition entre le Nord aux mains d'une rébellion et le Sud contrôlé par le camp de l'ex-président Laurent Gbagbo (au pouvoir entre 2000 et 2011).
Cette période troublée a culminé avec la crise post-électorale de 2010-2011, provoquée par le refus de M. Gbagbo de reconnaitre la victoire de son rival Alassane Ouattara à la présidentielle de novembre 2010. Les violences avaient fait plus de 3.000 morts en cinq mois.
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