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International Publié le mercredi 20 juillet 2016 | AIP

La COP 22 à Marrakech : Vers la traduction opérationnelle des Accords de Paris (Papier d’éclairage)

Abidjan, 20 juil (AIP)- Annoncée du 7 au 18 novembre, la conférence de Marrakech ou COP 22 « aura pour thèmes l’atténuation aux effets du changement climatique et l’innovation en matière d’adaptation ». Elle fait suite à celle de Paris, la COP21, qui s’est terminée sur une série d’annonces ambitieuses, intitulées « Accords de Paris » : limitation du réchauffement climatique à 1,5° d’ici la fin du siècle, aide économique massive en faveur des pays de l’hémisphère du sud industriellement moins développés, ou encore obligation de communication publique des résultats obtenus par chaque nation. L’enjeu de ces annonces consiste ainsi à les appliquer concrètement.

La ministre déléguée chargée de l’Environnement, Mme Hakima El Haité, a indiqué dans la foulée de la COP 21 vouloir traduire en actes concrets les résultats de la conférence de Paris : si celle-ci a été l’occasion « des décisions », la COP 22 sera « la conférence de l’action ». Cette continuité est illustrée par le Plan Paris – Marrakech, chargé de « développer des outils opérationnels » pour mettre en œuvre les accords adoptés à Paris, selon des informations du site de la COP22.

Le Roi Mohammed VI s’était déjà engagé avant la COP 21 en septembre 2015 à développer l’œuvre internationale en faveur du développement durable. A l’occasion d’une visite du président François à Hollande à Tanger, le Roi du Maroc avait signé avec ce dernier l’Appel de Tanger, « pour une action solidaire et forte en faveur du climat ». Lors de l’inauguration de la COP 21 le 30 novembre 2015, le roi Mohammed VI avait renouvelé son désir d’action, en déclarant que c’est « en Afrique, continent d’avenir, que se jouera l’avenir de notre planète ».

Le Maroc à la pointe du développement durable

En matière d’environnement et de développement durable, le Maroc fait figure d’excellent élève. Déjà organisateur de la COP 7 en 2001, le royaume s’est engagé bien avant la COP 21 à limiter ses émissions de gaz à effet de serre, en les réduisant de 13% d’ici 2030, par rapport à 2010. En parallèle, le Maroc s’est investi dans un audacieux programme de développement durable, avec l’objectif pour 2030 de produire son électricité en utilisant plus de la moitié (52%) d’énergies « vertes », dites renouvelables, et non polluantes. D’après l’intransigeante ONG Climate Action Tracker, le Maroc se classe comme quatrième pays le plus écologique du monde, derrière le Bhoutan, le Costa Rica et l’Éthiopie.

Sur le terrain, cette bonne volonté s’est traduite par la construction d’une gigantesque centrale solaire thermodynamique dans le sud du Maroc près de Ouarzazate, baptisée Noor (« lumière »), 7ème centrale de ce type dans le monde. Construite sur une surface de 480 hectares pour un coût de 800 millions d’euros, Noor est équipée de 500 000 miroirs cylindro-paraboliques répartis en forme d’escargot, capables de produire 160 MW d’électricité. La centrale solaire n’est cependant que le début d’un projet pharaonique géré par l’Agence marocaine de l’énergie solaire. Deux autres centrales solaires thermodynamiques (Noor II et III) et une autre photovoltaïque sont inclues dans les plans de l’Agence marocaine de l’énergie solaire sur une étendue de 2 500 hectares, soit une capacité dépassant les 500 MW. A terme, le projet Noor constituera de loin le plus grand complexe solaire du monde.

Le Maroc et les énergies renouvelables

Le Maroc, faible émetteur de gaz à effet de serre, a adopté depuis 2009, une politique volontariste et ambitieuse en matière d’énergies renouvelables. Le Royaume s’est fixé pour objectif d’atteindre la production de 52% de sa capacité électrique grâce à des énergies renouvelables d’ici à 2030.

Pour concrétiser sa démarche, le pays dispose de nombreux atouts. En effet, le Maroc bénéficie d’un ensoleillement de 300 jours par an ; la vitesse des vents y atteint une moyenne de 9m/s dans les régions du littoral notamment, en plus de ressources hydriques non négligeables.

Ces atouts ont notamment mené à la création de l’imposante centrale solaire Noor à Ouarzazate et à la mise en service de plusieurs parcs éoliens dont celui de Tarfaya, le plus grand en Afrique. Sur le plan hydraulique, la construction de nouveaux barrages permettra de passer de 139 en 2015, à 170 grands ouvrages à l’horizon 2030.

Cette politique volontariste du Maroc s’appuie sur une approche régionale à même de stimuler un développement qui s’adapte aux spécificités et au potentiel de chacune des 12 grandes régions du pays.

Le Maroc et le Développement Durable

Le Maroc a adopté une stratégie de développement durable favorisant l’équilibre entre les dimensions environnementales, économiques et sociales. Objectifs : améliorer le cadre de vie des citoyens, renforcer la gestion durable des ressources naturelles et encourager le recours aux technologies d’énergies propres.

Pour se donner les moyens de concrétiser cette ambition, le Maroc a lancé plusieurs réformes politiques, institutionnelles et socio-économiques. D’ailleurs, la nouvelle Constitution de 2011 a consacré le développement durable en tant que droit pour tous les citoyens.

Ce processus a été également renforcé par l’adoption de la Charte Nationale de l’Environnement et du Développement Durable, élaborée grâce à une large concertation avec le secteur public, les opérateurs privés et la société civile. La mise en œuvre de la Stratégie de Mise à Niveau de l’Environnement et l’Initiative Nationale de Développement Humain (INDH), sont venus compléter ce processus.

Par ailleurs, les principes de développement durable s’intègrent dans les stratégies sectorielles, à l’instar de la stratégie Plan Maroc Vert qui concerne les secteurs de l’agriculture et de l’agro-industrie, cruciale pour la sécurité alimentaire du Royaume.

Les projets phares du Maroc

Le Maroc a ouvert les chantiers qui lui permettront de concrétiser sa vision avec des objectifs chiffrés : augmenter la part des énergies renouvelables à 42 % et améliorer l’efficacité énergétique de 12% d’ici à 2020.

En 2030, la part de l’énergie électrique produite à base d’énergies renouvelables, s’établira à 52%.

Une Agence dédiée aux Energies renouvelables et à l’Efficacité énergétique (ADEREE) et une Agence Nationale de l’Energie Solaire (MASEN), ont été créées. Une législation concernant les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique, a été mise en place, ainsi qu’un fonds dédié.

Parcs éoliens

Le projet marocain d’énergie éolienne vise la mise en place, à l’horizon 2020, d’une capacité de 2000 MW, permettant une production annuelle qui correspond à 26% de la production électrique actuelle du Royaume, et ainsi éviter l’émission de 5,6 millions de tonnes de CO2 par an.

Les sites identifiés pour ce projet sont : Tanger, JbelLahdid,Taza,Midelt, Tiskrad et Boujdour. Ils seront mis en service entre 2017 et 2020.

Les parcs existants de Tantan (2013), Tarfaya (2015), Laayoune (2013), Tanger (2010) et Essaouira (2007) génèrent respectivement : 101,87 MW; 300 MW;50,6 MW; 140 MW et 60 MW.

Parcs solaires

Le Programme « NOOR » prévoit la construction de 5 centrales solaires d’une capacité totale de 2000 MW à l’horizon 2020. Les sites prévus pour ces complexes se situent dans les régions de Ouarzazate, Ain BniMathar, Foum Al Oued, Boujdour et SebkhatTah. La première phase du projet à Ouarzazate, Noor1, a été inaugurée par Sa Majesté Mohammed VI le jeudi 4 février 2016. Cette centrale s’étend sur une superficie de 450 hectares.

A terme, le programme permettra d’éviter l’émission de 3,7 millions de tonnes de CO2 par an.

(AIP)

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