Les compagnons d’Alassane Ouattara ne savent plus où donner de la tête. Depuis les violentes manifestations contre l’augmentation anarchique du coût de l’électricité, qui ont connu la semaine dernière leur pic à Bouaké, la capitale du centre de la Côte d’Ivoire, c’est la panique à tous les étages du régime ivoirien.
Le RDR, le parti du chef de l’Etat, s’est fendu d’un communiqué pour appeler ses militants «à se mobiliser pour faire échec à toute tentative de manipulation des populations ». Après avoir noté que «ces manifestations ont été savamment élaborées et mise en œuvre de manière méthodique par des professionnels aguerris. Et que cette même méthode a été utilisée lors des manifestations sur les campus universitaires ». Ainsi donc, pour le parti à la case, les manifestations généralisées contre la vie chère et la mauvaise gouvernance, ne sont, en réalité, que le résultat d’une conspiration contre le pouvoir.
Le maire de Bouaké, lui-même cadre du RDR, a embouché la même trompette. Pour lui aussi, il y aurait des mains obscures derrière les manifestations de ces derniers jours.
Le problème, c’est que tous les accusateurs ne vont pas jusqu’au bout de leur pensée. Pour dire clairement à qui ils pensent quand ils disent que les manifestants sont manipulés. A Bouaké, plusieurs sources affirment que plusieurs anciens combattants seraient parmi les personnes interpellées. De là à accuser les anciens rebelles, dont le chef n’est autre que le président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, d’être derrière les révoltes populaires de ces derniers jours, il y a un pas que le RDR hésite encore à franchir. Conscient qu’il est des conséquences politiques qu’une telle posture pourrait avoir sur ses propres militants, divisés clairement aujourd’hui entre les différentes factions du parti au pouvoir.
En attendant donc que les compagnons du chef de l’Etat crachent le morceau, et disent clairement qui est, selon eux, derrière les violences de la semaine dernière, il serait honnête de leur part de reconnaître que leur champion a échoué. Sur toute la ligne. Et que le mythe du technocrate compétent, du « Ado solution », a vécu.
En effet, la crise actuelle ne peut pas être détachée de toutes les violences enregistrées dans le pays depuis plus de trois ans. Affrontements intercommunautaires, soulèvement des militaires, révolte des étudiants, grèves généralisées dans les secteurs privé et public, corruption, protestations d’opposants, multiplication des «microbes » etc. La coupe est pleine. Et le RDR gagnerait à traiter sérieusement les questions qui fâchent. Au lieu de chercher des boucs émissaires.
Parce qu’à la vérité, tous ceux qui expriment violemment leur ras-le-bol face à un système inopérant, sont manipulés par le mroblème qui les assaillent. Et non par des mains dont on n’a pas le courage de dire le nom des propriétaires.
Guillaume T. Gbato
Le RDR, le parti du chef de l’Etat, s’est fendu d’un communiqué pour appeler ses militants «à se mobiliser pour faire échec à toute tentative de manipulation des populations ». Après avoir noté que «ces manifestations ont été savamment élaborées et mise en œuvre de manière méthodique par des professionnels aguerris. Et que cette même méthode a été utilisée lors des manifestations sur les campus universitaires ». Ainsi donc, pour le parti à la case, les manifestations généralisées contre la vie chère et la mauvaise gouvernance, ne sont, en réalité, que le résultat d’une conspiration contre le pouvoir.
Le maire de Bouaké, lui-même cadre du RDR, a embouché la même trompette. Pour lui aussi, il y aurait des mains obscures derrière les manifestations de ces derniers jours.
Le problème, c’est que tous les accusateurs ne vont pas jusqu’au bout de leur pensée. Pour dire clairement à qui ils pensent quand ils disent que les manifestants sont manipulés. A Bouaké, plusieurs sources affirment que plusieurs anciens combattants seraient parmi les personnes interpellées. De là à accuser les anciens rebelles, dont le chef n’est autre que le président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, d’être derrière les révoltes populaires de ces derniers jours, il y a un pas que le RDR hésite encore à franchir. Conscient qu’il est des conséquences politiques qu’une telle posture pourrait avoir sur ses propres militants, divisés clairement aujourd’hui entre les différentes factions du parti au pouvoir.
En attendant donc que les compagnons du chef de l’Etat crachent le morceau, et disent clairement qui est, selon eux, derrière les violences de la semaine dernière, il serait honnête de leur part de reconnaître que leur champion a échoué. Sur toute la ligne. Et que le mythe du technocrate compétent, du « Ado solution », a vécu.
En effet, la crise actuelle ne peut pas être détachée de toutes les violences enregistrées dans le pays depuis plus de trois ans. Affrontements intercommunautaires, soulèvement des militaires, révolte des étudiants, grèves généralisées dans les secteurs privé et public, corruption, protestations d’opposants, multiplication des «microbes » etc. La coupe est pleine. Et le RDR gagnerait à traiter sérieusement les questions qui fâchent. Au lieu de chercher des boucs émissaires.
Parce qu’à la vérité, tous ceux qui expriment violemment leur ras-le-bol face à un système inopérant, sont manipulés par le mroblème qui les assaillent. Et non par des mains dont on n’a pas le courage de dire le nom des propriétaires.
Guillaume T. Gbato