Ivoiriennes, Ivoiriens,
Mes chers compatriotes,
C’est toujours avec un immense honneur et une très grande joie que je m’adresse à vous, au moment de la commémoration de l’Indépendance de notre pays, parce que la date du 7 août est chargée de symboles, de valeurs, d’émotions gravées dans les coeurs et dans les esprits de chaque Ivoirienne et de chaque Ivoirien.
Le 56ème anniversaire de l’indépendance de notre pays est l’occasion de nous rappeler les choses essentielles pour la consolidation du pacte social qui existe entre tous les Ivoiriens ; essentielles aussi pour l’évolution de notre pays vers une Nation moderne.
A ce stade de mon propos, je voudrais marquer une pause et revenir sur les événements récents que nous avons vécus, il y a une quinzaine de jours, dans plusieurs villes de notre pays, plus spécifiquement à Bouaké. Ces évènements nous interpellent et rappellent deux valeurs essentielles qu’il nous faut cultiver davantage : il s’agit des notions de civisme et de responsabilité.
Mes chers compatriotes,
Les décisions parfois difficiles que nous prenons peuvent entrainer chez vous, de l’incompréhension.
Les difficultés quotidiennes que vous vivez, peuvent mettre à l’épreuve votre patience.
Je vous comprends parfaitement et vous avez le droit d’exprimer vos inquiétudes, votre mécontentement.
L’Etat a le devoir de prêter une oreille attentive à vos demandes. C’est l’engagement que j’ai pris et vous pouvez continuer de me faire confiance. Je serai toujours à votre écoute.
Cependant, la liberté d’expression doit se faire dans le respect des autres, dans le respect des Institutions de la République, dans le respect des biens d’autrui et des biens publics. Elle ne doit pas se faire en perdant de vue tous les efforts consentis par chacun, et tous les acquis déjà enregistrés.
Dans un pays en reconstruction comme le nôtre, casser, incendier ou piller fragilise la stabilité que nous recherchons tous ; cela crispe la situation sociale, replonge nos infrastructures dans une situation précaire, et, malheureusement, freine l’élan économique de notre cher pays, en mettant en péril le mieux-être auquel chaque Ivoirienne et chaque Ivoirien aspirent.
Il y va de notre responsabilité à tous, de préserver nos acquis et notre patrimoine national. Je vous exhorte donc, chers compatriotes, à privilégier le dialogue, si cher au père de la Nation Ivoirienne, le Président Félix Houphouët-Boigny. Le dialogue fonctionne bien quand les deux parties sont animées de bonne foi. Je peux vous assurer pour ma part de l’engagement de l’Etat à rechercher des solutions pour chacune et chacun de vous.
S’agissant du cas particulier de l’électricité, je voudrais rappeler que la Compagnie Ivoirienne d’Electricité (CIE) ne ménage aucun effort, pour que chaque foyer de Côte d’Ivoire ait de l’électricité en permanence, même au plus fort des crises que notre pays a traversées. Le cas de la ville de Bouaké et des zones Centre, Nord et Ouest de la Côte d’Ivoire illustre bien le dévouement des hommes et des femmes qui travaillent à la CIE.
Pendant la situation sécuritaire précaire dans ces zones, ils ont maintenu l’électricité dans ces régions, malgré l’impossibilité pour des centaines de milliers de ces populations à payer leur facture. Ils l’ont fait par amour pour leur travail. Ils ne méritent pas d’être agressés.
J’encourage donc vivement toutes les parties à poursuivre les négociations qui ont déjà abouties à un accord entre la CIE et les organisations des consommateurs.
Afin de veiller à la bonne application des instructions que j’ai données le 1er mai dernier, à l’occasion de la fête du travail, j’ai demandé un audit des facturations de la CIE. Vous serez informés des résultats de cet audit et nous en tirerons les leçons.
Mes chers compatriotes,
L’actualité de ces dernières semaines a également été marquée par les crises récurrentes sur les campus universitaires.
Comme vous le savez, l’Etat de Côte d’Ivoire a consenti d’importants efforts financiers pour le développement et la modernisation de notre système d’enseignement supérieur public, que ce soit en termes d’infrastructures, d’équipements, de matériels pédagogiques, de prise en charge de la recherche ou d’amélioration des conditions de vie et de travail des étudiants et du personnel.
Même si des préoccupations demeurent, elles ne sauraient justifier les actes de violences sur les campus. Afin de mettre un terme à ces violences que je condamne avec la plus grande énergie, le gouvernement a déjà pris d’importantes décisions, notamment la nomination du Président de l’Université Félix Houphouët-Boigny (UFHB) et celle d’une Directrice Générale du Centre des OEuvres Universitaires (CROU).
D’importants efforts seront consentis, à nouveau, pour la poursuite de l’amélioration des conditions de vie et de travail des étudiants et des enseignants.
Mes chers compatriotes,
Au plan sécuritaire, je sais que les agressions commises par les enfants délinquants mineurs constituent une préoccupation pour chacune et chacun de vous.
Afin de venir à bout de ce phénomène, j’ai instruit la Police d’organiser des patrouilles régulières dans les quartiers d’Abidjan ainsi que dans les villes de l’intérieur, et d’agir avec fermeté pour que ces enfants ne sévissent plus et ne constituent plus une menace pour nos populations.
Parallèlement à ces opérations, un programme de réinsertion sociale en faveur de ces enfants a été mis en place afin de rétablir les liens avec leurs familles, leur inculquer les valeurs civiques et morales, et les aider à retourner à l’école ou à apprendre un métier.
Ces mesures de resocialisation permettront d’annihiler définitivement cette menace.
Mes chers compatriotes,
En dépit de nos efforts en matière de sécurité, notre pays a été durement frappé par ce mal planétaire qu’est le terrorisme. L’attentat de Grand-Bassam a été un moment de grande douleur pour tout le pays. La réprobation a été unanime et mondiale, comme dans d’autres situations survenues tant en Europe que dans des pays frères africains.
En cette tragique occasion, nos Forces de Défense et de Sécurité ont su faire face, avec courage, au péril de la vie de nos soldats. Je voudrais, à nouveau, leur rendre un hommage appuyé. Je renouvelle également, au nom de toute la nation, notre compassion à toutes les victimes et à leurs familles.
Nous en avons tiré les leçons et, plus que jamais, notre pays demeure vigilant.
Au demeurant, pour triste qu’elle fût, cette action lâche n’a pas eu l’impact négatif que ses auteurs espéraient. Notre pays demeure une destination sûre.
Notre économie connaît une forte croissance, parmi les plus élevées au monde ; tous les indicateurs le traduisent éloquemment. Cette performance est reconnue par les grandes institutions qui ont vocation à évaluer les politiques macro-économiques.
On peut dire que nous sommes sur la bonne voie pour réaliser un nouveau miracle économique. Je voudrais affirmer sans triomphalisme, mais avec fierté, que notre pays a renoué durablement avec la prospérité. Cependant, nous n’allons pas relâcher nos efforts, bien au contraire. Les résultats obtenus et reconnus par tous doivent nous inciter à travailler davantage.
Chers frères, chères soeurs,
Mon objectif est de faire en sorte que vos conditions de vie continuent de s’améliorer chaque jour davantage ; que les fruits de la croissance de notre pays soient redistribués de façon plus équitable.
C’est pourquoi, le Gouvernement a fait de la lutte contre la vie chère, une priorité. J’ai donc décidé de débloquer des fonds importants pour apporter un appui aux producteurs de vivriers, afin d’augmenter la production des denrées alimentaires de base que sont le manioc, la banane ou encore la tomate.
Ainsi, nos marchés seront régulièrement alimentés pour que les prix baissent.
Par ailleurs, je me félicite de la baisse annoncée des prix du transport. Je remercie nos parents transporteurs pour cette importante contribution ; j’invite les autres corporations à suivre leur exemple.
Ivoiriennes, Ivoiriens,
Mes chers compatriotes,
La commémoration de l’indépendance de notre pays est l’occasion, pour le Président de la République, d’utiliser certaines de ses prérogatives, notamment son droit de grâce. Ainsi, j’ai décidé d’accorder une grâce collective à trois mille cent soixante-huit (3168) condamnés, auteurs de certaines infractions de droit commun.
Chers frères, chères soeurs,
La commémoration de la Fête Nationale est également l’occasion de nous souvenir des valeurs de tolérance, de discipline, d’hospitalité, de travail, de fraternité, d’union, que nous ont léguées les Pères fondateurs de notre Nation et qui se retrouvent dans les symboles de la République.
Afin que ces valeurs se transmettent de génération en génération, elles ont inspiré les règles de base qui régissent notre société et qui ont été consignées dans chaque page de notre Constitution.
Ces valeurs ont assuré l’unité, la stabilité et la prospérité à notre pays pendant près d’un demi-siècle.
Toutefois, l’histoire récente de notre pays a mis en évidence les limites de notre Constitution actuelle, censée garantir à chaque Ivoirien, le respect de ses libertés et de ses droits, quels que soient son rang social, ses origines, son ethnie ou sa religion.
En effet, beaucoup d’incompréhensions et de mauvaises interprétations nous ont éloignés du chemin tracé par nos devanciers.
Les crises que notre pays a connues, de 1999 à 2002, et la crise post-électorale de 2010 en sont de tristes illustrations.
Le pacte social a été fragilisé, mettant à mal l’héritage que nous avons reçu et qu’il nous faut préserver et renforcer à tout prix pour que plus jamais la Côte d’Ivoire ne connaisse de telles dérives. Pour que notre pays soit résolument engagé sur la voie de la stabilité, pour la prospérité et le bien-être de chaque Ivoirienne et de chaque Ivoirien.
Aujourd’hui, notre devoir, en tant que successeurs, est de construire la Côte d’Ivoire de demain.
Une Côte d’Ivoire Nouvelle, stable, rassemblée autour de ses valeurs ;
Une Côte d’Ivoire nouvelle, avec un Ivoirien nouveau dont les droits sont garantis, préservés et renforcés.
Une Côte d’Ivoire moderne, qui favorise les initiatives de chaque Ivoirien ;
Une Côte d’Ivoire qui attire les investisseurs, où la création de richesse profite à tous, notamment aux jeunes, aux femmes et aux plus vulnérables.
Mes chers compatriotes,
Si nous voulons tourner définitivement la page de notre passé douloureux, il nous faut en tirer des leçons. Il nous faut écrire de nouvelles pages de notre histoire.
Les pages d’un nouveau Contrat Social, qui s’adapte aux réalités de notre pays et aux nouveaux défis auxquels nous devons faire face.
Pour y parvenir, il nous faut avancer sur de nouvelles bases. C’est pourquoi, j’ai décidé de lancer le projet d’une nouvelle Constitution pour notre pays dont l’organisation par référendum a été autorisée par l’Assemblée Nationale, par la loi organique du 22 juillet 2016.
Les bases de cette nouvelle Constitution ont été acceptées, de façon consensuelle, par toutes les forces vives de la Nation dans les différents accords politiques signés, notamment ceux de Linas-Marcoussis, en janvier 2003. Il nous a cependant paru important d’associer à ces échanges, toutes les couches de notre société, en vue d’actualiser ces réformes.
Ainsi, avec le démarrage du processus, depuis plusieurs mois, nous avons rencontré diverses organisations : la société civile, les partis politiques, la Chefferie traditionnelle, les guides religieux, les femmes, les jeunes, etc.
Notre volonté est que ce nouveau Contrat Social soit le plus inclusif et le plus consensuel possible. Dans ce cadre, toutes les contributions sont reçues par le Comité d’Experts mis en place à cet effet.
Mes chers Compatriotes,
Je voudrais à présent revenir sur les principales innovations envisagées dans le cadre de cette nouvelle Constitution.
Au titre de celles-ci, nous avons la création d’un poste de Vice-Président, élu au suffrage universel direct, en même temps que le Président de la République.
Ainsi, en cas de vacance de pouvoir, il garantit la continuité de l’Etat d’une part et le respect du calendrier électoral d’autre part, car tout comme le Président de la République, le Vice-Président représentera le choix du peuple.
L’intérêt de cette réforme est de garantir la paix et la stabilité auxquelles mon aîné, le Président Henri Konan-Bédié, et moi-même sommes particulièrement attachés.
De plus, elle mettra notre pays à l’abri de tensions et d’incertitudes pouvant déboucher sur un ralentissement économique.
Nous nous sommes inspirés, pour cela, des exemples de stabilité en Afrique tels que le Ghana, le Nigeria et l’Afrique du Sud, mais aussi ailleurs dans le monde.
Une autre réforme est celle de la création d’un Sénat.
Après 56 ans d’existence, notre pays regorge d’une classe importante d’anciens serviteurs de l’Etat, de personnalités de qualité, dont l’expérience peut apporter une grande contribution au processus législatif.
La création du Sénat va ainsi conférer au parlement ivoirien un caractère bicaméral, c’est-à-dire à deux chambres ; mais garantissant la primauté de l’Assemblée Nationale.
Les premières expériences, avec la Chambre des Rois et des Chefs Traditionnels, nous ont convaincus de l’importance de cette Institution, qui contribue à la paix et à la cohésion sociale et apporte la sagesse et la richesse de nos cultures dans la gestion des conflits sociaux.
C’est pourquoi, nous allons l’introduire dans la nouvelle Constitution.
Mes Chers compatriotes,
Enfin, notre objectif principal est de garantir à chaque Ivoirien et à chaque Ivoirienne, de meilleures conditions de vie. C’est pourquoi, nous allons renforcer les droits et devoirs de chaque citoyen.
Nous allons également réaffirmer, avec plus de vigueur, le droit de chaque citoyen Ivoirien à l’éducation, à la santé et au respect de son intégrité physique.
Nous allons consacrer le respect de la diversité de notre peuple, avec plus de fermeté contre les actes d’exclusions liées au genre, à l’origine ethnique, religieuse, régionale ou sociale.
Nous allons également renforcer votre droit à la propriété foncière rurale en intégrant, dans la nouvelle Constitution, les dispositions de la loi relative au foncier rural qui prévoit que la terre ne peut appartenir qu’à l’Etat, aux collectivités territoriales et aux personnes physiques ivoiriennes.
A cet effet, nous avons décidé, en Conseil des Ministres, de la mise en place de l’Agence Foncière Rurale (AFOR), afin d’accélérer la délivrance des titres de propriété.
Ivoiriennes, Ivoiriens,
Mes chers compatriotes,
Toutes ces réformes ont pour but ultime de doter la Côte d’Ivoire d’une Constitution moderne et de mettre en place des Institutions cohérentes, fortes, respectueuses de la diversité et protectrices des libertés.
A travers cette réforme constitutionnelle et le référendum, nous aurons notre destin en main. Bien plus encore, nous aurons le destin de nos enfants et de notre pays en main.
Le texte final, qui nous sera soumis dans quelques semaines, par le Comité d’Experts, sera le reflet de ces réformes, mais également les propositions de toutes les forces vives de la Nation.
Ces propositions seront soumises à votre décision, à la fin du mois d’octobre de cette année. Le dernier mot vous reviendra.
Les élections législatives pourront ainsi se tenir, sur la base de la Nouvelle Constitution.
Ivoiriennes, Ivoiriens,
Mes chers compatriotes,
56 ans après notre accession à l’indépendance, il nous revient de porter plus loin et plus haut les rêves des pères fondateurs de notre pays.
Aujourd’hui, s’ouvrent devant nous, les nouvelles pages de notre histoire. Le référendum sur la nouvelle Constitution est pour chaque Ivoirien l’occasion de transmettre, aux générations futures, un message de Paix, d’unité, de prospérité et d’espérance en l’avenir.
Tous ensemble, soyons prêts à prendre nos responsabilités face à l’histoire. C’est cela, le destin de toute grande Nation.
Nous devons créer la Côte d’Ivoire de demain.
Je sais que je peux vous faire confiance.
Bonne fête de l’indépendance à toutes et à tous.
Vive la République,
Vive la Côte d’Ivoire.
Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire!
Mes chers compatriotes,
C’est toujours avec un immense honneur et une très grande joie que je m’adresse à vous, au moment de la commémoration de l’Indépendance de notre pays, parce que la date du 7 août est chargée de symboles, de valeurs, d’émotions gravées dans les coeurs et dans les esprits de chaque Ivoirienne et de chaque Ivoirien.
Le 56ème anniversaire de l’indépendance de notre pays est l’occasion de nous rappeler les choses essentielles pour la consolidation du pacte social qui existe entre tous les Ivoiriens ; essentielles aussi pour l’évolution de notre pays vers une Nation moderne.
A ce stade de mon propos, je voudrais marquer une pause et revenir sur les événements récents que nous avons vécus, il y a une quinzaine de jours, dans plusieurs villes de notre pays, plus spécifiquement à Bouaké. Ces évènements nous interpellent et rappellent deux valeurs essentielles qu’il nous faut cultiver davantage : il s’agit des notions de civisme et de responsabilité.
Mes chers compatriotes,
Les décisions parfois difficiles que nous prenons peuvent entrainer chez vous, de l’incompréhension.
Les difficultés quotidiennes que vous vivez, peuvent mettre à l’épreuve votre patience.
Je vous comprends parfaitement et vous avez le droit d’exprimer vos inquiétudes, votre mécontentement.
L’Etat a le devoir de prêter une oreille attentive à vos demandes. C’est l’engagement que j’ai pris et vous pouvez continuer de me faire confiance. Je serai toujours à votre écoute.
Cependant, la liberté d’expression doit se faire dans le respect des autres, dans le respect des Institutions de la République, dans le respect des biens d’autrui et des biens publics. Elle ne doit pas se faire en perdant de vue tous les efforts consentis par chacun, et tous les acquis déjà enregistrés.
Dans un pays en reconstruction comme le nôtre, casser, incendier ou piller fragilise la stabilité que nous recherchons tous ; cela crispe la situation sociale, replonge nos infrastructures dans une situation précaire, et, malheureusement, freine l’élan économique de notre cher pays, en mettant en péril le mieux-être auquel chaque Ivoirienne et chaque Ivoirien aspirent.
Il y va de notre responsabilité à tous, de préserver nos acquis et notre patrimoine national. Je vous exhorte donc, chers compatriotes, à privilégier le dialogue, si cher au père de la Nation Ivoirienne, le Président Félix Houphouët-Boigny. Le dialogue fonctionne bien quand les deux parties sont animées de bonne foi. Je peux vous assurer pour ma part de l’engagement de l’Etat à rechercher des solutions pour chacune et chacun de vous.
S’agissant du cas particulier de l’électricité, je voudrais rappeler que la Compagnie Ivoirienne d’Electricité (CIE) ne ménage aucun effort, pour que chaque foyer de Côte d’Ivoire ait de l’électricité en permanence, même au plus fort des crises que notre pays a traversées. Le cas de la ville de Bouaké et des zones Centre, Nord et Ouest de la Côte d’Ivoire illustre bien le dévouement des hommes et des femmes qui travaillent à la CIE.
Pendant la situation sécuritaire précaire dans ces zones, ils ont maintenu l’électricité dans ces régions, malgré l’impossibilité pour des centaines de milliers de ces populations à payer leur facture. Ils l’ont fait par amour pour leur travail. Ils ne méritent pas d’être agressés.
J’encourage donc vivement toutes les parties à poursuivre les négociations qui ont déjà abouties à un accord entre la CIE et les organisations des consommateurs.
Afin de veiller à la bonne application des instructions que j’ai données le 1er mai dernier, à l’occasion de la fête du travail, j’ai demandé un audit des facturations de la CIE. Vous serez informés des résultats de cet audit et nous en tirerons les leçons.
Mes chers compatriotes,
L’actualité de ces dernières semaines a également été marquée par les crises récurrentes sur les campus universitaires.
Comme vous le savez, l’Etat de Côte d’Ivoire a consenti d’importants efforts financiers pour le développement et la modernisation de notre système d’enseignement supérieur public, que ce soit en termes d’infrastructures, d’équipements, de matériels pédagogiques, de prise en charge de la recherche ou d’amélioration des conditions de vie et de travail des étudiants et du personnel.
Même si des préoccupations demeurent, elles ne sauraient justifier les actes de violences sur les campus. Afin de mettre un terme à ces violences que je condamne avec la plus grande énergie, le gouvernement a déjà pris d’importantes décisions, notamment la nomination du Président de l’Université Félix Houphouët-Boigny (UFHB) et celle d’une Directrice Générale du Centre des OEuvres Universitaires (CROU).
D’importants efforts seront consentis, à nouveau, pour la poursuite de l’amélioration des conditions de vie et de travail des étudiants et des enseignants.
Mes chers compatriotes,
Au plan sécuritaire, je sais que les agressions commises par les enfants délinquants mineurs constituent une préoccupation pour chacune et chacun de vous.
Afin de venir à bout de ce phénomène, j’ai instruit la Police d’organiser des patrouilles régulières dans les quartiers d’Abidjan ainsi que dans les villes de l’intérieur, et d’agir avec fermeté pour que ces enfants ne sévissent plus et ne constituent plus une menace pour nos populations.
Parallèlement à ces opérations, un programme de réinsertion sociale en faveur de ces enfants a été mis en place afin de rétablir les liens avec leurs familles, leur inculquer les valeurs civiques et morales, et les aider à retourner à l’école ou à apprendre un métier.
Ces mesures de resocialisation permettront d’annihiler définitivement cette menace.
Mes chers compatriotes,
En dépit de nos efforts en matière de sécurité, notre pays a été durement frappé par ce mal planétaire qu’est le terrorisme. L’attentat de Grand-Bassam a été un moment de grande douleur pour tout le pays. La réprobation a été unanime et mondiale, comme dans d’autres situations survenues tant en Europe que dans des pays frères africains.
En cette tragique occasion, nos Forces de Défense et de Sécurité ont su faire face, avec courage, au péril de la vie de nos soldats. Je voudrais, à nouveau, leur rendre un hommage appuyé. Je renouvelle également, au nom de toute la nation, notre compassion à toutes les victimes et à leurs familles.
Nous en avons tiré les leçons et, plus que jamais, notre pays demeure vigilant.
Au demeurant, pour triste qu’elle fût, cette action lâche n’a pas eu l’impact négatif que ses auteurs espéraient. Notre pays demeure une destination sûre.
Notre économie connaît une forte croissance, parmi les plus élevées au monde ; tous les indicateurs le traduisent éloquemment. Cette performance est reconnue par les grandes institutions qui ont vocation à évaluer les politiques macro-économiques.
On peut dire que nous sommes sur la bonne voie pour réaliser un nouveau miracle économique. Je voudrais affirmer sans triomphalisme, mais avec fierté, que notre pays a renoué durablement avec la prospérité. Cependant, nous n’allons pas relâcher nos efforts, bien au contraire. Les résultats obtenus et reconnus par tous doivent nous inciter à travailler davantage.
Chers frères, chères soeurs,
Mon objectif est de faire en sorte que vos conditions de vie continuent de s’améliorer chaque jour davantage ; que les fruits de la croissance de notre pays soient redistribués de façon plus équitable.
C’est pourquoi, le Gouvernement a fait de la lutte contre la vie chère, une priorité. J’ai donc décidé de débloquer des fonds importants pour apporter un appui aux producteurs de vivriers, afin d’augmenter la production des denrées alimentaires de base que sont le manioc, la banane ou encore la tomate.
Ainsi, nos marchés seront régulièrement alimentés pour que les prix baissent.
Par ailleurs, je me félicite de la baisse annoncée des prix du transport. Je remercie nos parents transporteurs pour cette importante contribution ; j’invite les autres corporations à suivre leur exemple.
Ivoiriennes, Ivoiriens,
Mes chers compatriotes,
La commémoration de l’indépendance de notre pays est l’occasion, pour le Président de la République, d’utiliser certaines de ses prérogatives, notamment son droit de grâce. Ainsi, j’ai décidé d’accorder une grâce collective à trois mille cent soixante-huit (3168) condamnés, auteurs de certaines infractions de droit commun.
Chers frères, chères soeurs,
La commémoration de la Fête Nationale est également l’occasion de nous souvenir des valeurs de tolérance, de discipline, d’hospitalité, de travail, de fraternité, d’union, que nous ont léguées les Pères fondateurs de notre Nation et qui se retrouvent dans les symboles de la République.
Afin que ces valeurs se transmettent de génération en génération, elles ont inspiré les règles de base qui régissent notre société et qui ont été consignées dans chaque page de notre Constitution.
Ces valeurs ont assuré l’unité, la stabilité et la prospérité à notre pays pendant près d’un demi-siècle.
Toutefois, l’histoire récente de notre pays a mis en évidence les limites de notre Constitution actuelle, censée garantir à chaque Ivoirien, le respect de ses libertés et de ses droits, quels que soient son rang social, ses origines, son ethnie ou sa religion.
En effet, beaucoup d’incompréhensions et de mauvaises interprétations nous ont éloignés du chemin tracé par nos devanciers.
Les crises que notre pays a connues, de 1999 à 2002, et la crise post-électorale de 2010 en sont de tristes illustrations.
Le pacte social a été fragilisé, mettant à mal l’héritage que nous avons reçu et qu’il nous faut préserver et renforcer à tout prix pour que plus jamais la Côte d’Ivoire ne connaisse de telles dérives. Pour que notre pays soit résolument engagé sur la voie de la stabilité, pour la prospérité et le bien-être de chaque Ivoirienne et de chaque Ivoirien.
Aujourd’hui, notre devoir, en tant que successeurs, est de construire la Côte d’Ivoire de demain.
Une Côte d’Ivoire Nouvelle, stable, rassemblée autour de ses valeurs ;
Une Côte d’Ivoire nouvelle, avec un Ivoirien nouveau dont les droits sont garantis, préservés et renforcés.
Une Côte d’Ivoire moderne, qui favorise les initiatives de chaque Ivoirien ;
Une Côte d’Ivoire qui attire les investisseurs, où la création de richesse profite à tous, notamment aux jeunes, aux femmes et aux plus vulnérables.
Mes chers compatriotes,
Si nous voulons tourner définitivement la page de notre passé douloureux, il nous faut en tirer des leçons. Il nous faut écrire de nouvelles pages de notre histoire.
Les pages d’un nouveau Contrat Social, qui s’adapte aux réalités de notre pays et aux nouveaux défis auxquels nous devons faire face.
Pour y parvenir, il nous faut avancer sur de nouvelles bases. C’est pourquoi, j’ai décidé de lancer le projet d’une nouvelle Constitution pour notre pays dont l’organisation par référendum a été autorisée par l’Assemblée Nationale, par la loi organique du 22 juillet 2016.
Les bases de cette nouvelle Constitution ont été acceptées, de façon consensuelle, par toutes les forces vives de la Nation dans les différents accords politiques signés, notamment ceux de Linas-Marcoussis, en janvier 2003. Il nous a cependant paru important d’associer à ces échanges, toutes les couches de notre société, en vue d’actualiser ces réformes.
Ainsi, avec le démarrage du processus, depuis plusieurs mois, nous avons rencontré diverses organisations : la société civile, les partis politiques, la Chefferie traditionnelle, les guides religieux, les femmes, les jeunes, etc.
Notre volonté est que ce nouveau Contrat Social soit le plus inclusif et le plus consensuel possible. Dans ce cadre, toutes les contributions sont reçues par le Comité d’Experts mis en place à cet effet.
Mes chers Compatriotes,
Je voudrais à présent revenir sur les principales innovations envisagées dans le cadre de cette nouvelle Constitution.
Au titre de celles-ci, nous avons la création d’un poste de Vice-Président, élu au suffrage universel direct, en même temps que le Président de la République.
Ainsi, en cas de vacance de pouvoir, il garantit la continuité de l’Etat d’une part et le respect du calendrier électoral d’autre part, car tout comme le Président de la République, le Vice-Président représentera le choix du peuple.
L’intérêt de cette réforme est de garantir la paix et la stabilité auxquelles mon aîné, le Président Henri Konan-Bédié, et moi-même sommes particulièrement attachés.
De plus, elle mettra notre pays à l’abri de tensions et d’incertitudes pouvant déboucher sur un ralentissement économique.
Nous nous sommes inspirés, pour cela, des exemples de stabilité en Afrique tels que le Ghana, le Nigeria et l’Afrique du Sud, mais aussi ailleurs dans le monde.
Une autre réforme est celle de la création d’un Sénat.
Après 56 ans d’existence, notre pays regorge d’une classe importante d’anciens serviteurs de l’Etat, de personnalités de qualité, dont l’expérience peut apporter une grande contribution au processus législatif.
La création du Sénat va ainsi conférer au parlement ivoirien un caractère bicaméral, c’est-à-dire à deux chambres ; mais garantissant la primauté de l’Assemblée Nationale.
Les premières expériences, avec la Chambre des Rois et des Chefs Traditionnels, nous ont convaincus de l’importance de cette Institution, qui contribue à la paix et à la cohésion sociale et apporte la sagesse et la richesse de nos cultures dans la gestion des conflits sociaux.
C’est pourquoi, nous allons l’introduire dans la nouvelle Constitution.
Mes Chers compatriotes,
Enfin, notre objectif principal est de garantir à chaque Ivoirien et à chaque Ivoirienne, de meilleures conditions de vie. C’est pourquoi, nous allons renforcer les droits et devoirs de chaque citoyen.
Nous allons également réaffirmer, avec plus de vigueur, le droit de chaque citoyen Ivoirien à l’éducation, à la santé et au respect de son intégrité physique.
Nous allons consacrer le respect de la diversité de notre peuple, avec plus de fermeté contre les actes d’exclusions liées au genre, à l’origine ethnique, religieuse, régionale ou sociale.
Nous allons également renforcer votre droit à la propriété foncière rurale en intégrant, dans la nouvelle Constitution, les dispositions de la loi relative au foncier rural qui prévoit que la terre ne peut appartenir qu’à l’Etat, aux collectivités territoriales et aux personnes physiques ivoiriennes.
A cet effet, nous avons décidé, en Conseil des Ministres, de la mise en place de l’Agence Foncière Rurale (AFOR), afin d’accélérer la délivrance des titres de propriété.
Ivoiriennes, Ivoiriens,
Mes chers compatriotes,
Toutes ces réformes ont pour but ultime de doter la Côte d’Ivoire d’une Constitution moderne et de mettre en place des Institutions cohérentes, fortes, respectueuses de la diversité et protectrices des libertés.
A travers cette réforme constitutionnelle et le référendum, nous aurons notre destin en main. Bien plus encore, nous aurons le destin de nos enfants et de notre pays en main.
Le texte final, qui nous sera soumis dans quelques semaines, par le Comité d’Experts, sera le reflet de ces réformes, mais également les propositions de toutes les forces vives de la Nation.
Ces propositions seront soumises à votre décision, à la fin du mois d’octobre de cette année. Le dernier mot vous reviendra.
Les élections législatives pourront ainsi se tenir, sur la base de la Nouvelle Constitution.
Ivoiriennes, Ivoiriens,
Mes chers compatriotes,
56 ans après notre accession à l’indépendance, il nous revient de porter plus loin et plus haut les rêves des pères fondateurs de notre pays.
Aujourd’hui, s’ouvrent devant nous, les nouvelles pages de notre histoire. Le référendum sur la nouvelle Constitution est pour chaque Ivoirien l’occasion de transmettre, aux générations futures, un message de Paix, d’unité, de prospérité et d’espérance en l’avenir.
Tous ensemble, soyons prêts à prendre nos responsabilités face à l’histoire. C’est cela, le destin de toute grande Nation.
Nous devons créer la Côte d’Ivoire de demain.
Je sais que je peux vous faire confiance.
Bonne fête de l’indépendance à toutes et à tous.
Vive la République,
Vive la Côte d’Ivoire.
Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire!
Articles associés
RFI - 7 août 2016
Côte d’Ivoire: le discours de recadrage social et politique d’Alassane Ouattara
AIP - 7 août 2016
Le Président Ouattara appelle les Ivoiriens à privilégier le dialogue face aux problèmes liés à l’électricité
AIP - 7 août 2016
Fête nationale / La Grande chancelière invite les ivoiriens à s’unir autour de la Côte d’Ivoire