L’enrôlement et le contrôle biométrique des candidats; la modernisation des choix, du tirage et du conditionnement des sujets; le retrait des convocations en ligne avec un code délivré par les établissements d’origine des candidats officiels; l’anonymat électronique; la mise en place et la décentralisation des jurys de correction; la mise en place des jurys de délibération…sont une partie des réformes mises en place pour la session 2016 des examens du Brevet de Technicien Supérieur (Bts). Elles ont été annoncées par la Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche le 25 avril à l’Université Félix Houphouët Boigny d’Abidjan lors d’un atelier. Deux mois à peine après sa nomination. Avec en ligne de mire une nouvelle structure chargée de l’organisation du Bts. Si ces innovations sont à saluer, leur mise en œuvre pour cette première expérience est cependant un véritable casse-tête chinois pour leurs initiateurs et ce, au détriment des candidats à la session actuelle du Bts. La théorie s’est heurtée à la pratique. Ils sont 46.923 cette année contre 60. 969 candidats, l’an dernier. Ces chiffres soulèvent des inquiétudes réelles. Car là où l’on s’attendait à un accroissement véritable du nombre de candidats (au moins 5.000 candidats de plus), on constate amèrement une régression record de plus de 15. 000 candidats (soit 46.000 comme en 2014 ou ils étaient à peu près 59.000 candidats). Comment sommes-nous arrivés à ce chiffre, alarmant ? Difficile de le dire puisque les chiffres enregistrés lors des examens organisés cette année en Côte d’Ivoire par le ministère de l’éducation nationale, ont connu une nette progression aussi bien au primaire (Cepe)qu’au secondaire (Bac, Bepc). Ce qui explique bien que plus de 10.000 candidats aujourd’hui sont confrontés à de nombreuses difficultés quant à l’obtention de leur convocation. Le système les aurait-il exclus ? C’est la grande question que l’on se pose. Puisque finalement le contrôle biométrique ayant donné des insuffisances, a été mis de côté pour le contrôle manuel. Eu égard au grand cafouillage et aux nombreux désagréments constatés depuis le retrait des convocations, cette hypothèse n’est pas à exclure. Les difficultés rencontrées pour les épreuves orales prédisent de graves problèmes qui pourraient survenir lors des écrits. Déjà, les retards accusés risquent de chambouler le calendrier de ces examens. Les épreuves orales ont débuté mardi dernier pour prendre fin le mercredi 20 Août prochain selon le programme. Plusieurs candidats, prévus ce même jour n’ont pu composer. Sans compter la grande gymnastique que doivent faire les candidats d’un centre à un autre. Ce qui revient à dire qu’ils seront programmés le lendemain...Automatiquement un jour, voire plus, s’ajoute sur la date butoir pour les oraux. Les épreuves écrites, quant à elles sont prévues du 22 au 29 août. Ce qui laisse à peine un jour pour l’organisation des épreuves écrites. Un jour où il faut mettre en place toute la logistique (mise en place des jurys, fiches de tables…) pour être prêt le matin des épreuves écrites. Nous ne voulons pas mettre en doute la capacité mobile des équipes mais la grosse bombe pourrait venir de là. De nombreuses organisations d’étudiants avaient souhaité un report pour mieux réorganiser les choses. Au vu de ce qui se passe, les choses risquent de s’envenimer... Le Bts connait depuis plusieurs années des réformes mais jamais on a connu une telle déconvenue.
JEAN PRISCA
JEAN PRISCA